Catégorie: Histoire de Lanaudière
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Du village d’Industrie à la ville de Joliette

Le 15 octobre 1863, une loi du Parlement a créé la ville de Joliette. Les premiers règlements municipaux ont été votés en 1864 et le village d’Industrie s’est rapidement transformé en une ville dynamique, au centre du développement de la région de Lanaudière. Des journaux et des livres ont été imprimés à partir de cette date qui permettent de documenter son histoire.

La fondation de la Ville de Joliette

Le premier journal publié a été Le Messager de Joliette (1863-1865) mais aucun exemplaire n’en a été numérisé; c’est son propriétaire F. X. N. Norbert Lussier qui a fait imprimer les premiers règlements adoptés par le conseil de ville de Joliette en 1864.

La Corporation de la Ville de Joliette avait fait dessiner un beau logo. Le 2 mars 1864 à une assemblée spéciale du Conseil de Ville de Joliette tenue à l’hôtel de ville les premiers règlements municipaux ont été adoptés. Les membres du conseil présents et formant quorum étaient G. Baby pro-maire et les conseillers Ed. Scallon, Chs. H. Panneton, Elz. Cornellier, J. Rivet et Ed. Guilbault.

Le règlement N°1 concernait le maintien, l’ordre et le décorum durant les séances du Conseil. Le règlement N°2 imposait des taxes ou licences sur les hommes de profession, marchands, commerçants, aubergistes, maisons d’entretien public, jeux de quilles, tables à roulettes, pigeon-holes, ronds pour courses de chevaux, etc, etc, dans la Ville de Joliette.

Le 15 octobre 1863, une loi du Parlement crée la ville de Joliette et prévoit la formation d’un conseil composé de sept échevins élus et présidé par un maire nommé par ces derniers. En janvier, le conseil nomme Gaspard de Lanaudière, neveu de Barthélemy Joliette, maire de la ville et Baby, le petit-cousin de Lanaudière, pro-maire. Le conseil siège dans la salle du marché. Baby participe activement à la révision des anciens règlements municipaux et au développement de la ville à titre de pro-maire jusqu’en 1872.

Louis François Georges Baby
L.F.G. Baby pro-maire

Le 30 janvier 1864 le Messager de Joliette rendait compte de l’assemblée annuelle des actionnaires du chemin de fer du St-Laurent et du village d’Industrie ayant eu lieu à l’hôtel Rivard en l’absence du président B. H. Leprohon. W. A. Merry secondé par M. Vessot avait déposé une motion pour qu’un dividende de 2% soit payé sur chaque part; un amendement avait été présenté par L. A. Derome secondé par Louis Champagne pour que les bénéfices servent plutôt à faire des acquisitions pour le printemps suivant.

Le Pays - 30 janvier 1864
Le Pays

Les archives des notaires sont une autre source d’informations pour documenter l’histoire. La Ville de Joliette nouvellement fondée avait besoin de fonds pour financer ses projets. Le 4 avril 1864 Barthélémy Vézina notaire et secrétaire-trésorier de la ville de Joliette, Louis Adolphe Panneton grand connétable du district de Joliette et Eusèbe Asselin marchand ont reconnus conjointement avoir cautionné la corporation de la Ville de Joliette, Gaspard de Lanaudière maire acceptant la somme de 1.000 piastres.

Le 5 février 1866 Joseph Landry a été engagé comme gardien des pompes à incendies par la Corporation de la Ville de Joliette; il devait habiter dans le logement construit dans l’Hôtel de Ville, entretenir le logement, tenir les tonnes emplies d’eau et laisser toujours une personne responsable sur place pour un salaire de 12 piastres par année.

Le commerce du bois était encore une activité économique importante à Joliette même si les moulins de Repentigny et Charlemagne ont commencé à accaparer le marché. Le décès de Edward Scallon en 1864 a permis à d’autres marchands de prendre sa place. Le 3 janvier 1865 Theophilus H. Cushing a déclaré que le 30 décembre 1864 à Boston, Nathan B. Gibbs et Benjamin H. Burgess lui ont cédé tous les droits qu’ils avaient sur la succession d’Edward Scallon; il a nommé François Benjamin Godin avocat de Joliette son procureur pour obtenir un acte de vente légal. Le 3 février 1866 C.-H. Panneton et Hyppolyte Cornellier dit Grandchamps membre du parlement provincial ont formé une société pour le commerce du bois avec dame Julie Artémise Taché épouse de Gaspard de Lanaudière pour exercer le commerce du bois sous le nom de Panneton & Cie.

La Gazette de Joliette 1866-1895

La Gazette de Joliette 11 avril 1866

Le 11 avril 1866 est paru le premier numéro de la Gazette de Joliette fondée par l’avocat Adolphe Fontaine; elle paraîtra jusqu’en 1895. En 1866 elle paraissait à Joliette Bas-Canada, en 1867 à Joliette Province de Québec après la Confédération.

Adolphe Fontaine

La Gazette de Joliette a été en partie numérisée, on y trouve des informations locales et des publicités publiées par les habitants de la Ville et de la région. En 1867 les chars de La Compagnie du chemin de fer de l’Industrie à Lanoraie quittaient Joliette tous les lundis et jeudis à 6 heures du matin pour conduire les passagers et transporter le fret à Lanoraie où l’un des bateaux de la Compagnie du Richelieu attendait le convoi. Il y avait plusieurs hôtels et un photographe.

Lire: Histoire de la presse joliétaine

Les publicités sont une source d’informations tout comme les articles de fond; cette publicité de super-phosphate de Coe publiée par Charles B.H. Leprohon montre que déjà en 1867 l’agriculture se modernisait.

La Gazette de Joliette était publiée deux fois par semaine le lundi et le jeudi; Magloire Granger notaire était associé à Adolphe Fontaine avocat. Le 30 août 1867 le Cirque Impérial de Geo. W. de Haven a donné un spectacle à Joliette dont le programme est décrit avec des illustrations.

On remarque sur la même page les prix du marché de Joliette, une annonce pour l’école supérieure de madame Isaïe Gervais à l’Épiphanie et une demande de soumission pour la construction d’une église et sacristie à Ste-Mélanie. Un article du journal Le Pays reproduit une information de la Gazette de Joliette rapportant que l’étal du ministre protestant Joseph Vessot avait été vandalisé au marché.

Le Pays - 7 novembre 1867
Le Pays – 7 novembre 1867

Les archives des notaires de Joliette

Les informations trouvées dans les archives des notaires sont très variées elles documentent l’histoire des familles (testaments, donations, inventaires, etc.), les ventes et achats de terrains, les dettes et les faillites des commerçants, les marchés de construction de maisons et d’édifices publics, les associations de commerçants. Le choix que j’en ai fait est aléatoire, il y avait déjà de nombreux notaires à Joliette: J.O. Leblanc, B. Vézina, A. Magnan, D. Désormiers, A. Desaulniers, A.H. Cabana, J.B. Chevigny, H. Beaudoin, etc.

Le 13 juillet 1867 Joseph Turcotte marchand de Joliette, Edouard Guilbault et Antoine Majorique Rivard associés dans la compagnie Ed. Guilbault & Cie ont formé une société pour faire un voyage à la Baie des Chaleurs afin de faire le commerce d’huile, poisson, huîtres et tous autres articles qu’ils croiront avantageux sous la raison sociale de J. Turcotte.

Edouard Guilbault a été maire de la Ville de Joliette de 1875 à 1891, il a d’abord été marchand et a fondé une manufacture de chaussures. La Ville de Joliette a publié un album souvenir pour son bicentenaire où on trouve d’autres informations:

Village d’Industrie 1823-2023
Gazette de Joliette 11 mai 1866
Gazette de Joliette 1866

Le 19 mars 1868 Peter-Charles Loedel médecin et son épouse Marie Antoinette Tarrieu de Lanaudière ont vendu un emplacement de la rue St-Antoine à Pierre Imbleau propriétaire de la Fonderie Imbleau située entre leur manoir et leur moulin à farine au bord de la rivière de l’Assomption (vis à vis de l’école des Mélèzes aujourd’hui). Pierre Imbleau a été le fondateur de la Société de bienfaisance et de secours mutuels de l’Industrie en 1861: S’aider les uns les autres.

En juillet 1869 une poursuite a été déposée par David Douglass Young et Maurice Cuvillier contre Charles Barthélémy-Gaspard DeLanaudière maire de Joliette. Il était propriétaire d’un moulin à farine de 2 étages en pierre (le Grand Moulin) et de la moitié indivise d’un moulin à scie en pierre et bois attenant. Ses propriétés ont été mises en vente à l’encan et ont été achetées le 18 janvier 1871 par Marie Anne Claire Symes. Le 11 mars elle a revendu le tout à George Gilmour et dame Artémise Taché épouse de Gaspard de Lanaudière séparée en biens pour 15.250 piastres. Julie Artémise Taché semble avoir été une bien meilleure femme d’affaire que son mari.

Gazette officielle du Québec, 31 juillet 1869
Gazette officielle du Québec, 31 juillet 1869

Plusieurs édifices publics étaient alors en construction: le palais de Justice et sa prison, le bureau d’enregistrement, etc. Le 28 janvier 1870 François Archambault fils entrepreneur de l’Assomption a conclu un marché avec Georges Manseau chartier de Joliette pour livrer à son associé Onulphe Peltier de L’Épiphanie la pierre et la chaux pour la construction d’un mur à la prison de Joliette à livrer au Palais de Justice. Samuel Vessot fils du pasteur de Joliette avait déposé son premier brevet d’invention pour un semoir et herse combinés en 1870 alors qu’il était âgé d’à peine 18 ans.

Gazette de Joliette 24 janvier 1870
24 janvier 1870

En 1870 la Compagnie à bois de Joliette a été fondée pour acheter des billots afin d’approvisionner les moulins de la ville de Joliette. Les nouveaux moulins à vapeur construits par Cushing Brothers à Repentigny puis l’Assomption Lumber Cie à Charlemagne vont profondément modifier le commerce du bois qui avait été la richesse du Village d’Industrie.

L'Ordre: union catholique, 29 septembre 1870
L’Ordre – 29 septembre 1870

Le 7 mars 1871 Julie Artémise Taché épouse de Gaspard de Lanaudière a donné une procuration à son mari pour acquérir, en son nom ou conjointement avec George Gilmour un lopin de terre de 5 arpents bordé par les clercs de St-Viateur et autres avec un moulin à farine à 2 étages en pierre ainsi que la moitié indivise d’un moulin à scie en pierre et en bois attenant. Au recensement de 1871 Bernard-Henry Leprohon et dame Chaput (Marie Angélique de Lanaudière) possédaient 1 moulin à scie situé rive gauche nommé moulin Peltier puis Flamand, Le 9 avril 1872 Bernard-Henri Leprohon et M. A. de Lanaudière ont fait bail à loyer pour 2 ans à messieurs Cushing Brothers de Repentigny d’un moulin à scie leur appartenant chacun de moitié.

Lire: Historique des moulins de Joliette à partir de 1864

Gazette des Campagnes 26 janvier 1871
Gazette des Campagnes 26 janvier 1871

En 1871 La Gazette de Joliette était toujours publiée 2 fois par semaine mais Adolphe Fontaine en était devenu l’unique propriétaire. Joliette était une ville d’avocats et d’huissiers depuis que le palais de justice régional y avait été construit.

Charlotte Tarrieu Taillant de Lanaudière veuve de Barthélémy Joliette est décédée dans son manoir le 28 janvier 1871 et l’inventaire de ses biens a été fait pour être vendus à l’encan. Le procès-verbal de la vente permet de connaître les pièces du manoir seigneurial et les bâtiments attenants.

Lire: Les deux manoirs du village d’Industrie en 1826

Le 21 juillet 1871 une visite du prédicateur Charles Chiniquy a donné lieu à une émeute anti-protestante à Joliette rapportée par le Montreal Weekly Witness.

Montreal Weekly Witness 21 juillet 1871
Montreal Weekly Witness 21 juillet 1871

Le 11 octobre 1871 Pierre Edouard McConville arpenteur et commerçant de bois et Charles H. Panneton secrétaire trésorier de la Compagnie du chemin de fer du St-Laurent et du village d’Industrie ont conclu un marché pour la livraison de 2.000 traverses ou boulins de bois de cèdre ronds de 8 pieds de long et 8 pouces de diamètre au dépôt de Joliette pour 240 piastres.

Joliette Illustré 1893 (BANQ)
Joliette Illustré 1893 (BANQ)

Le 22 janvier 1872 le rapport de l’assemblée des actionnaires de la compagnie du chemin de fer de Joliette constatait la bonne marche des affaires et la prospérité de la ville. Le bénéfice de $6.440.46 permettait de verser un dividende de 4% aux actionnaires et d’acheter du matériel pour moderniser la ligne. La Corporation Episcopale de Montréal, dame veuve Ed. Scallon, dame P. Pelissier, D. McGuire, F. Trudeau, Cyrille Morin (premier maire de Chertsey), M. H. et Léon H. Beaulieu sont les actionnaires nommés.

Gazette de Joliette, 22 janvier 1872
Gazette de Joliette, 22 janvier 1872

Lire: Le premier P’tit Train du Nord

La construction de l’aqueduc municipal

En 1871 les villes de Terrebonne, St-Henri de Mascouche et L’Épiphanie étaient approvisionnées de bonne eau au moyen d’aqueducs depuis plusieurs années, L’Assomption était en train de faire des travaux. La ville de Joliette était donc à la traîne selon la Gazette de Joliette qui annonçait que Moïse Ritchot riche commerçant de la ville de Joliette avait demandé et obtenu le privilège pour 10 ans de poser des tuyaux dans les rues. Déjà tout le bois de sapin devant servir à la confection des tuyaux est coupé et rendu à Joliette sur la place du marché à foin où M. Ritchot croyons-nous, fera un grand réservoir. La perforation de ces pièces de bois se fait au moyen d’une longue tarière. Le diamètre des tuyaux perforés devra être de 3 pouces.

Lire: Les aqueducs de Joliette, St-Jacques, St-Ambroise, etc.

Les 2 ponts couverts de Joliette

En 1871 la Ville de Joliette a fait reconstruire à neuf les 2 ponts qui permettaient de traverser la rivière de l’Assomption en les faisant recouvrir pour mieux les protéger.

Le premier contrat a été conclu le 18 octobre 1870 entre Jean-Baptiste Gilbert dit Comtois, constructeur de pont, et Gaspard de Lanaudière, seigneur et maire de la ville de Joliette, pour la reconstruction du Pont du Rail. Le marché a été fait pour la somme de deux mille piastres plus le droit de récupérer le bois de l’ancien pont. La construction devait commencer dès que possible au printemps pour livraison à la St-Michel, le 29 septembre.

Joliette 1881

Le contrat pour la reconstruction du pont des Dalles a aussi été conclu entre le maire de Joliette et Jean-Baptiste Gilbert dit Comtois. Il figure dans les minutes du notaire en 1871 mais n’est pas daté, la résolution du conseil municipal approuvant le devis est du 26 mai.

Le 19 octobre 1871 Gaspard de Lanaudière a vendu une portion de terrain à la Corporation de la Ville de Joliette pour la somme de 30 piastres. Ce terrain devait permettre d’officialiser la portion du chemin public située entre la gare et le pont du Rail. Le plan annexé au contrat montre le tracé exact de ce chemin. La rivière L’Assomption est dessinée en-haut et le chemin reliait le pont à la rue Arthémise.

En 1873 les 2 petits moulins à scie de Joliette sciaient 400 billots par jour, le moulin Henderson de l’Assomption 1.000, celui de Charlemagne 1.200 et celui de Repentigny 1.000; la plupart des billots coupés dans le bassin de la rivière de l’Assomption passaient par Joliette sans s’y arrêter.

Au printemps 1873 60.000 billots venant de la rivière du Nord et 60.000 de la rivière de l’Assomption devaient descendre aux moulins à vapeur de Repentigny et Charlemagne où près de 800 hommes étaient employés.

La Gazette de Joliette, 19 mai 1873
Gazette de Joliette 1873

Le 9 avril 1872 Bernard-Henri Leprohon et dame Marie Angélique de Lanaudière ont fait bail à loyer pour 2 ans à messieurs Cushing Brothers du moulin à scie Peltier (rive gauche) leur appartenant chacun de moitié avec le terrain moins la maison de Jean-Baptiste Flamand. Le 17 mai Messieurs Cushing Brothers ont protesté contre la Compagnie à bois de Joliette car elle avait environ 10.000 billots sur la rivière l’Assomption arrêtés en amont de moulins de Joliette par le boom et demandait qu’on lui ouvre un passage pendant que la saison était favorable.

La Gazette de Joliette, 26 mai 1873
Gazette de Joliette 1873

Le 14 novembre 1873 Gaspard de Lanaudière a vendu à la Compagnie à bois de Joliette représentée par son président Eusèbe Asselin, Pierre Edouard McConville secrétaire et Adolphe Fontaine la moitié indivise du moulin à scies avec la moitié indivise de 2 terrains attenants avec les piliers, caisses, estacades (boom), chaînes qui attachent et retiennent les estacades; Julie Artémise Taché a encore vendu à la compagnie sa moitié indivise des piliers, caisses et estacades.

La manufacture de briques McConville

Le 8 juillet 1872 Joseph et Samuel Vessot cultivateurs et fabricants de semoirs et herses de St-Charles-Borromée ont loué à titre de bail à loyer pour 10 ans à Pierre Edouard McConville arpenteur juré de la ville de Joliette un lopin de terre situé au sud-ouest du chemin public de la Baze de Roc selon le plan annexé au contrat. Le terrain devait servir à manufacturer de la brique, le preneur aura le droit d’y ériger des bâtisses et de prendre la glaise et le sable nécessaires dans le penchant de la côte, etc. Le 16 avril 1872 P.E. McConville avait engagé Charles Partenais de St-Alphonse pour fabriquer 400.000 briques.

Village d’Industrie 1823-2023

Le 21 janvier 1874 Jean-Jacques Provost marchand et Pierre Edouard McConville arpenteur de Joliette ont conclu un marché avec Adolphe Fontaine avocat et conseiller et pro-maire de la Ville de Joliette et Barthélémy Vézina secrétaire-trésorier pour la construction d’un marché en brique: maçonnerie, charpenterie, couverture, menuiserie, serrurerie, vitrerie, creusage des caves et glacières, briqueterie, plâtrage et autres selon les plans et devis dressés par messire Joseph Michaud prêtre du collège de Joliette.

Les entrepreneurs seront tenus de se soumettre aux avis et aux ordres qu’il plaira au révérend Messire Michaud de leur donner… À livrer le 1er janvier 1875 selon le devis de 13 pages annexé.

Le 27 janvier 1874 A. Fontaine et B. Vézina ont reconnu au nom de la Corporation de la Ville de Joliette avoir emprunté 16.000 piastres au taux de 6% d’intérêt au marchand Eusèbe Asselin pour financer les dépenses du marché et autres dettes.

La Ville de Joliette 1874-1875

Le 20 mars 1874 Peter-Charles Loedel et son épouse Marie Antoinete de Lanaudière ont loué pour 10 ans à Éléonore Duplessis veuve de Pierre Imbleau propriétaire de fonderie un lopin de terre de 17 pieds sur 63 borné par la rue du moulin à farine de Ours Trudeau par la rivière de l’Assomption, par le bailleur, par le terrain de Mr. Imbleau et par le terrain de l’ancienne manufacture de seaux où sont érigés des bâtiments de la fonderie; l’acte renvoie au bail du 26 mars 1853 entre les seigneurs de Lavaltrie et Pierre Himbleau où un plan est annexé; un pouvoir d’eau de 12 pouces cubes à prendre du canal de Louis Trudeau avait alors été accordé.

Le 17 avril 1874 Louis Pierre Hubert Turgeon et Adolphe Magnan ont protesté contre Eléonore Duplessis veuve de Pierre Imbleau propriétaire de la Fonderie de Joliette qui leur avait vendu verbalement la fonderie pour 6.000 piastres mais refusait de ratifier la vente comprenant:

  • Toutes les bâtisses érigée sur un terrain loué à Peter-Charles Loedel et son épouse pour 100 piastres par an situé près de leur moulin à farine;
  • Tous les mécanismes, tours, mouvements virants et travaillants, instruments, outils, tous les objets en fonte manufacturés ou pas;
  • Toute la fonte non manufacturée avec tous les moules et modèles;
  • Toutes les charrues, celles placées chez des vendeurs et celles se trouvant à la fonderie;
  • Tous les canaux qui conduisent l’eau à la fonderie pour la faire mouvoir;
  • Toutes les dettes actives dues à la venderesse soit environ 2.500 piastres.

Les acheteurs ont donc envoyé le notaire Leblanc protester en offrant un montant de 4.000 piastres comptant pour montrer leur bonne volonté.

Le 30 avril 1874 Gaspard de Lanaudière maire de la ville de Joliette et Bathélémy Vézina secrétaire-trésorier autorisés par une résolution du conseil municipal ont accordé à Eugène Dupuis bourgeois de la ville le privilège exclusif de construire à ses frais un aqueduc pour procurer l’eau nécessaire à l’usage domestique des habitants et autres besoins spécifiés pour 15 ans.

Le 17 mai 1874 Eugène Dupuis bourgeois de Joliette a vendu à David F. Shaw inspecteur d’une compagnie d’assurance de Toronto tous ses droits et intérêts pour l’année 1874 qu’il possède en vertu des licences accordées à une compagnie formée par Pierre Edouard McConville, Eugène Dupuis et Joseph Eucher Martineau pour pêcher la truite dans les lacs et rivières des comtés de Montcalm et Joliette et ses droits d’utiliser la glace dans les glacières de la compagnie pour 100 dollars.

En 1874 Joseph Vessot ministre de l’église protestante de Joliette et le secrétaire-trésorier Sewell Clements recherchaient des dons pour finir la construction de la chapelle située au coin des rues St-Antoine et St-Barthélémy, la Mitaine (meeting house).

Le 4 septembre 1874 le juge Loranger a vendu le manoir seigneurial à Gaspard de Lanaudière qui avait été vendu par le sheriff au décès de Madame Joliette. Le même jour Gaspard de Lanaudière a vendu aux Soeurs de la Congrégation Notre-Dame de Montréal le manoir et son terrain pour 5.500 piastres.

Le manoir de B. Joliette

Gaspard de Lanaudière est décédé en 1875 et il a laissé une succession compliquée tout comme Barthélémy Joliette.

Gazette Officielle du Québec 29 avril 1876
Gazette Officielle du Québec 29 avril 1876

Le 11 octobre 1875 les Associés de rouleaux, semoirs et herses combinés J. & S. Vessot ont signé une convention pour prolonger leur association. Charles Leblanc, Jean-Jacques Provost, Sewell Clements, Charles Guilbault, Elie Terriau, L. Hubert Turgeon, François Foucher, Seraphin Boulet, Théodore Rivard, Marie Lafleur, Mésac(?) Gravelle, Joseph Vessot et Samuel Vessot, Charles Tanneur(?) de Pointe-aux-Trembles, Georges Baby s’étaient associés en commandite le 6 septembre 1873 pour manufacturer et vendre des semoirs et herses combinés.

Les moulins de Joliette

Il y avait plusieurs moulins sur la rivière de l’Assomption en amont de Joliette, ceux construits en 1838 par Joseph Lefebvre et ceux construits par E. Scallon. Le 8 août 1874 Hypolite Cornellier de Ste-Elisabeth et Georges Baby avocat de Joliette ont vendu à Eugène Bordeleau et Onésime Bordeleau le moulin à scie Lefebvre (rapides Bordeleau) sur le côté sud-ouest de la rivière de l’Assomption presque vis à vis de leur moulin à farine sur le lot N°13 du 3ème rang de Kildare avec un terain faisant partie de l’isle Victoria près d’un pont. Le 28 septembre 1875 Hypolite Cornellier leur a vendu sa moitié indivise du moulin à farine et de l’autre partie de l’isle Victoria et la moitié d’une autre isle vis à vis le moulin à scie et la moitié indivise d’un terrain de la rive gauche vis à vis du moulin à farine.

Le 11 janvier 1875 Francis Kelly agent de Cushing Brothers a vendu à Wiliam Copping commis marchand et William Burns scieur de Joliette un terrain avec une bâtisse en pierre sur la rivière de l’Assomption dans le 2ème rang de Kildare avec le privilège du pouvoir d’eau, chaussée et 2 caisses (peers), le droit de se servir du chemin menant au moulin de l’Entreprise et un autre terrain attenant. Le 26 janvier 1875 la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal a fait donation aux Soeurs de l’Asile de la Providence de Montréal de nombreux terrains dans la ville de Joliette; elle leur a aussi donné le moulin à farine de l’Entreprise et le pont construit sur la rivière de l’Asomption avec des terrains attenant acquis lors d’une vente du sheriff le 1er décembre 1865. Ce sont les moulins d’Edward Scallon.

Le 11 mai 1875 Edouard Hamelin entrepreneur de St-Barthélémy a conclu un marché avec John Crilly pour faire la maçonnerie de 3 bâtisses pour une manufacture de papier.

La Gazette de Joliette, 3 août 1875
3 août 1875

Dans le centre de Joliette il y avait alors 2 moulins à farine, 2 moulins à scie, une manufacture de papier, un moulin à carder et une fonderie qui dépendaient du pouvoir d’eau fourni par la rivière de L’Assomption. Chaque fois que des travaux étaient faits ils perturbaient ce pouvoir d’eau et occasionnaient des protestations. Le 6 août 1875 la Compagnie à bois de Joliette et George Gilmour ont déposé une sommation et protêt contre John Crilly et Richard Jollyman associés pour faire le commerce et manufacturer du papier en train de construire une chaussée pour leur manufacture. Peter-Charles et Marie Antoinette Loedel ont protesté le même jour pour leur moulin à farine. Julie Artémise Taché veuve de Gaspard de Lanaudière a aussi protesté car la nouvelle chaussée allait nullifier le pouvoir d’eau du moulin à avoine incendié qui était sa propriété. Le 28 octobre la Fonderie de Joliette a protesté contre John Crilly et P.-C. Loedel car la chaussée d’une hauteur de 13 pieds et le mur pour contenir l’eau qu’ils avaient construits avaient occasionné une inondation dans la fonderie et des dommages aux machines et avait interrompu les activités de ses 17 ouvriers depuis 8 jours. Le 30 octobre 1875 les époux Loedel et John Crilly ont protesté contre la Fonderie de Joliette; les nouveaux propriétaires de la fonderie avaient fait creuser un canal qui leur amenait beaucoup plus d’eau que ce qui leur était accordé dans leur bail; ils avaient aussi construit des murs pour ce canal qui s’étaient effondrés et menaçaient le moulin à farine des Loedel (moulin d’Ours Trudeau) et la manufacture de papier de J. Crilly.

La Gazette de Joliette du 19 octobre 1875 écrivait: L’eau gonflée par la pluie à démoli une partie de la chaussée de M. Crilly et fait des trouées considérables dans le chenal de La Fonderie. Le 2 juin 1876: La chaussée de M. Crilly a été emportée sur un espace de près de 40 pieds. On pense qu’elle sera placée un peu plus haut afin de diminuer le poids de l’eau.

La Société de Construction permanente de Joliette

En 1875 la Société de Construction Permanente de Joliette a été fondée pour permettre le financement de la construction de maisons et immeubles à Joliette et à la campagne.

Cette société qui a pris la relève de la Société de Construction du Village d’Industrie permettait d’emprunter à un taux d’intérêt raisonnable (6%) en donnant des garanties. Le 8 mai 1875 les Clercs de St-Viateur ont emprunté 1.500 piastres pour 10 ans à 6% d’intérêt représentant 120 versements de 20 piastres pour un total de 2.400 piastres; ils ont donné en garantie une pointe de terre sur la rivière de l’Assomption dans la paroisse St-Charles-Borromée seigneurie de Daillebout (en amont de Joliette). La Société de Construction faisait des prêts, des achats et des ventes de terrains quand les banques privées ne le faisaient pas encore.

Les directeurs de la Société de Construction étaient F. Foucher, J.W. Renaud, Edouard Guilbault, P.E. McConville, Charles Leblanc, L.A. Lavallée et Damase Leveillé assistés de D. Désormier secrétaire, Baby & McConville avocats et Barth. Vézina notaire. Les mêmes noms reviennent souvent dans les bureaux de direction des industries de Joliette à cette époque.

Cadastre de 1875

Lire: Maisons construites avant 1875 à Joliette

L'Institut de Joliette
L’Institut de Joliette – 1858

Industries et produits fermiers en 1875

En 1875 les projets de trains régionaux étaient nombreux, des études ont été faites avec des statistiques pour les justifier. Railway routes from Montreal: Mr. Bemister’s reports on the surveys, Maskinonge to Joliette, Joliette to St. Esprit and Lachenaie, Joliette to the Ottawa River, Montreal to Terrebonne, and proposed routes.

Les statistiques documentent les industries, les produits de la ferme et de la forêt et les minéraux. Il est surprenant de constater que selon ces statistiques 402.142 pieds cubes de bois étaient produits à Berthier, 193.681 à L’Assomption et seulement 167.448 à Joliette.

La Ville de Joliette 1876-1877

Le 24 février 1876 Pierre Edouard McConville arpenteur de Joliette a donné à la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal représentée par Messire Paschal D. Lajoie prêtre curé de la paroisse St-Charles-Borromée un lopin de terre de 60 pieds sur 100 sur la rue des Carrières au coin de la rue Gaspard sans bâtisse pour y construire une chapelle dédiée à St-Joseph comme pèlerinage. Il a aussi donné 25.000 briques pour la construction de la chapelle, sa manufacture de briques était située en face, de l’autre côté de la rivière de l’Assomption.

Le 2 mars 1876 George Gilmour a vendu à Compagnie à Bois de Joliette sa moitié indivise du moulin à scie faisant corps avec le grand moulin à farine de Joliette, de ses mécanismes et scies, du canal, de la chaussé, des quais, du terrain. Le 2 mai 1876 la Compagnie à Bois de Joliette a protesté contre Onésime et Eugène Bordeleau, le boom de leur moulin à scie du 3ème rang de Kildare bloquait la descente des billots sur la rivière de l’Assomption; elle protestait aussi parce qu’ils s’appropriaient du bois lui appartenant dont la marque SJ pouvait avoir été effacée par le flottage. Pierre Edouard McConville commerçant de bois de Joliette a protesté le même jour pour les mêmes raisons; son bois était étampé MC.

Le 8 mai William Henderson commerçant de bois de Montréal a protesté contre la Compagnie à Bois de Joliette dont le boom situé en amont de son moulin de Joliette empêchait la descente de ses billots. Le 15 mai James Payton a aussi protesté contre la Compagnie à Bois de Joliette; il avait environ 10.000 billots de pin et autres essences sur la rivière à conduire au moulin de William Henderson à L’Asomption bloqués et il devait en faire descendre 25.000 en tout; il avait un grand nombre d’hommes employés et la compagnie par malice et pour lui nuire refusait de lui ouvrir un passage. Le 16 mai l’Assomption Lumber Company a aussi protesté contre la Compagnie à Bois de Joliette pour ses 5.000 bilots bloqués au même endroit.

Le 17 juin 1876 Peter Charles Loedel et Marie Antoinette Tarrieu Taillant de Lanaudière ont fait donation à Charles Bernard Henri Leprohon leur petit-fils député sheriff de Joliette de leurs propriétés sous la réserve d’usufruit. Ils ont donné un terrain où était bâti un moulin à farine de 48 pieds sur 29 le premier étage en pierre, le second en bois, avec 4 moulanges et leurs bluteaux, un smutt-mill, une maison pour le meunier, le canal et la chaussée et une autre chaussée pour la manufacture de papier; aussi le terrain où était bâtie la Fonderie de Joliette avec un pouvoir d’eau loué à bail.

Le 22 juillet 1877 Edward Fisk marchand de Joliette a acheté le moulin à scie d’Antoine Gaudette en faillite situé sur la rivière Lacouareau près du pont des Dalles; le 28 août Edward Fisk a déposé le brevet original d’une demande faite par Antoine Gaudette en 1872 au ministre de l’agriculture à Ottawa pour l’enregistrement de sa marque apposée sur les billots lui appartenant: FGIII.

Le 2 octobre 1877 Bernard Henri Leprohon et Marie Angélique de Lanaudière ont loué à bail à Francis Kelly, Andrew Kelly et William Copping faisant affaire sous le nom de William Copping & Cie le moulin à scie Flamand sur la rive gauche.

Le Directoire de Joliette en 1877 donne la liste des habitants et des commerces de la ville de Joliette avec des publicités et des commentaires.

La compagnie à bois de Joliette

Lire: Le Directoire de Joliette en 1877

Le livre de renvoi officiel de la paroisse St-Charles-Borromée déposé au bureau d’enregistrement donne la liste des propriétaires des campagnes autour de la ville le 10 mars 1876.

Le 16 janvier 1877 Joseph Octave Brault boulanger a été engagé par la Corporation de la Ville de Joliette, représentée par Edouard Guilbault maire et Barthélémy Vézina secrétaire-trésorier, comme inspecteur du feu et pour remplir les charges mentionnées dans les règlements N°6 et 72 du Conseil de la Ville pour prévenir les accidents par le feu. Il aura aussi sous ses soins la pesée du foin et la petite pesée ou pesée à beurre, étampera les voitures et fera payer les honoraires. Il sera tenu de se procurer un adjoint pour le remplacer en cas d’absence. Il ne pourra exercer son métier de boulanger ou toute autre occupation pendant son engagement pour y consacrer tout son temps et son énergie pour 300 piastres par an avec le logement dans la halle du marché à foin. La Corporation fournira le charbon, l’huile, l’acide sulfurique et tout autre chose pour l’usage des pompes et pour le chauffage de la station des pompes.

Le 25 avril 1877 Constant Israël Gervais a protesté contre Joseph Ulric Foucher marchand de pianos de Joliette pour lui avoir vendu en décembre un piano National garanti de qualité qui était défectueux.

J. U. Foucher pianos et machines à coudre

Le 18 octobre 1877 George Gilmour a protesté contre la Compagnie à Bois de Joliette comme propriétaire du Grand Moulin à farine de l’Industrie; la Compagnie à Bois qui possédait le moulin à scie attenant avait autorisé Joseph Ulric Foucher à installer des mouvements, mécanismes et pompes dans son moulin pour servir à l’aqueduc en construction et le poids d’eau nécessaire à faire mouvoir ces mécanismes étant considérable il portait préjudice au moulin à farine en contravention avec les conventions et devait être enlevé.

En 1877 MM. Sheppard et Renaud ont construit un bateau à vapeur nommé Le Joliette pour offrir des croisières sur la rivière de l’Assomption; dans le livre Histoire de Joliette on lit que les croisières se faisaient en amont de Joliette jusqu’au premiers rapides de Kildare.

15 mai 1877

La Corporation de la Ville de Joliette offrait en vente une pompe à incendie (la Queen) et 6 extincteurs (Triumph) aux conditions les plus faciles.

La Ville de Joliette 1878-1880

Le 11 mai 1878 la Corporation de la Ville de Joliette a cédé et transporté à Joseph Ulric Foucher les droits et pouvoirs pour la construction d’un aqueduc en fer selon le règlement N°79 amendant le règlement N°70. Edouard Guilbault maire, Antoine Majorique Rivard conseiller et Barthélémy Vézina secrétaire-trésorier spécialement autorisés par une résolution du conseil du 10 avril ont donné pouvoir à J.U. Foucher de construire un aqueduc dans la ville et de l’exploiter à son profit et avantage en se conformant aux règlements N°70 du 16 août 1876 et N°79 du 12 décembre 1877. J.U. Foucher était marchand de pianos.

La Gazette de Joliette, 13 août 1878
13 août 1878

Le 25 novembre 1878 Edouard Guilbault manufacturier marchand de chaussures et Eugène Dupuis encanteur de Joliette se sont associés pour exploiter 2 terrains acquis par Dupuis dans le 6ème rang de Cathcart à St-Côme qui pourraient contenir des minerais et des minéraux.

Le 28 mai 1879 la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal a conclu un marché avec M. d’Angeville Dostaler architecte et entrepreneur de Joliette pour faire la maçonnerie en pierre d’un presbytère selon les plans de Messire Joseph Michaud architecte et le devis annexé (2 pages): 65 pieds de long par 50 de large et 45 de haut, 5 cheminées, etc.

La patrie, 27 juin 1879
La patrie, 27 juin 1879

Le 22 septembre 1879 Jean-Baptiste Guilbault cultivateur de St-Paul a reconnu devoir 78 piastres à la Fonderie de Joliette représentée par son agent Roch Martial Leprohon pour un moulin à battre.

Le 14 novembre 1879 E. Guilbault et B. Vézina pour la Corporation de la Ville de Joliette ont engagé Elzéar Soulière journalier de Joliette pour 90 piastres par année pour allumer, éteindre et tenir en bon ordre les fanaux, pelleter les neiges et les glaces sur les trottoirs des marchés et alentours, des édifices publics, des maisons d’éducation comme aussi entretenir les chemins et voies vis à vis les citernes, bornes-fontaines et les portes de la station des pompes. Il sera tenu de se procurer des adjoints pour l’aider si nécessaire. Pierre Pichette commerçant s’est porté caution. Napoléon Deschênes cultivateur de Joliette a été engagé le même jour pour 100 piastres et Jean-Baptiste Laurion ferblantier s’est porté caution.

La Gazette de Joliette, 25 novembre 1879
25 novembre 1879

Le 17 février 1880 la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal représentée par Paschal D. Lajoie curé de la paroisse St-Charles-Borromée a engagé M. D’Angeville Dostaler architecte et entrepreneur pour parachever la construction d’un presbytère en arrière du presbytère actuel selon le devis annexé (7 pages) et les plans de Messire Joseph Michaud pour 3.900 piastres.

Le 21 février 1880 le notaire Adolphe Magnan a conclu un marché avec Pierre Deguire dit Flamand et Prospère Champoux entrepreneurs de Joliette pour réparer sa maison et la cuisine attenante et y construire un office selon les plans (8 pages) et devis (22 pages) annexés.

Le 20 juillet 1880 Samuel Hatt courtier de Montréal, Francis Charles Crean commerçant de Joliette et Eugène Dupuis encanteur de Joliette ont convenu de s’associer pour l’exploitation de mines de mika, phosphate et autre mines qui pourraient se trouver sur les terres de la couronne dans la vallée de la Mantawa et spécialement autour d’un lac connu sous le nom de lac Mika situé à environ 5 miles de l’église de St-Michel-des-Saints. Ils se sont engagé à payer à Pierre Jean Gill chasseur de St-Thomas de Pierreville la somme de 50 piastres si ils achetaient le terrain de la mine.

Le 31 août 1880 Charles Bernard Henri Leprohon a loué à bail à John Crilly le moulin à farine connu comme moulin de Ours Trudeau (moulin Loedel) sans pouvoir changer la vocation du moulin mais avec l’autorisation de changer les roues par une nouvelle roue cast iron.Le 8 septembre il a vendu à la Fonderie de Joliette le terrain qu’elle occupait et le pouvoir d’eau pour 1.500 piastres. 3 plans sont annexés à l’acte de vente, en voici un montrant la fonderie et le moulin à farine Loedel (moulin d’Ours Trudeau).

Joliette devenait un centre régional et la Gazette annonçait des services dans les campagnes environnantes. Charles Rivest de Ste-Julienne cardait la laine, foulait, pressait et teignait les étoffes; il possédait aussi un moulin à scie et un moulin à farine. J.A. Martin était arpenteur à Rawdon, U.B. Desrochers notaire à St-Liguori. À Joliette plusieurs hôtels accueillaient les voyageurs, la fonderie et forge P. Laforais & Cie concurrençait la Fonderie de Joliette, etc.

La ligne de chemin de fer Québec. Montréal, Ottawa & Occidental Railway passait par Joliette depuis 1879, le train reliait la ville à Montréal en 2 heures et demie environ.

La Ville de Joliette 1881-1883

Joliette en 1881
Joliette 1881 - Place Bourget
Place Bourget

Lire: Joliette vue à vol d’oiseau en 1881

En juillet 1881 plusieurs journaux ont rapporté l’incendie qui a ravagé le centre commercial de la ville. Le Courrier du Canada raconte que l’église a pris feu 2 fois et le collège 3 fois. Le feu s’est déclaré chez MM. Renaud frères marchands de fer place Bourget dans les hangars en arrière. Presque tout le carré a failli y passer. S’il n’était pas arrivé un accident à notre pompe à vapeur qui fonctionne très bien, nous n’aurions pas eu une perte aussi considérable, mais un boyau suçatoire creva au commencement, le retard causa le désastre.

Courrier du Canada 12 juillet 1881
Courrier du Canada 12 juillet 1881
Les ruines de l'incendie - Joliette Illustré 1893
Les ruines de l’incendie – Joliette Illustré 1893

Lire: L’incendie du centre de Joliette en 1881

Le 2 juillet 1881 Alphonse Thomas tailleur de pierre de Joliette a conclu un marché avec Messire Prosper Beaudry curé de la paroisse St-Charles-Borromée, Jean-Baptiste Chapdelaine bourgeois et Bernard Henri Leprohon député sheriff de Joliette pour tailler sur la carrière de B.H. Leprohon toute la pierre à bosse pour faire le 1er étage de la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours suivant les plans de Messire Joseph Michaud. Le même jour Norbert Généreux carrier s’est engagé à livrer toute la pierre à bosse nécessaire que B.H. Leprohon donnait aux Soeurs de la Providence. Le 16 août 1881 Antoine Thibodeau tailleur de pierre de Joliette a conclu un marché pour livrer sur le terrain des Soeurs de la Providence près de l’endroit où était construite la chapelle Bonsecours 180 verges cubes de maçonnerie pour la construction d’une nouvelle chapelle.

Le 23 juillet 1881 Joseph Ulric Foucher, le docteur Auguste Achile Foucher, Stéphanie Foucher épouse de Adolphe Fontaine, Eugénie Foucher épouse de Joseph Odilon Dupuis légataires universels de feu François Foucher ont vendu à la Corporation de la Ville de Joliette l’aqueduc de Joliette construit par Joseph Ulric Foucher avec tous ses appareils, mécanismes, pompes, tuyaux et accessoires, avec tous les ouvrages faits, tous les loyers et privilèges octroyés par les règlements N°70 et 79 du conseil de la Ville. Les vendeurs garantissaient que les tuyaux en fer et en plomb posés avaient la capacité de soutenir une pression de 200 à 300 livres au pouce carré ou 500 pieds de colonne d’eau.

Le 1er juin 1881 Julie Artémise Taché veuve de Gaspard de Lanaudière a vendu à George Gilmour le site de l’ancien moulin à avoine incendié en 1863 situé juste en aval du pont des Chars. Le 8 août George Gilmour a vendu le terrain et le pouvoir d’eau qu’il venait d’acheter à la Corporation de la Ville de Joliette pour 2.500 piastres pour y construire l’aqueduc municipal. Louis Antoine Derome pro-maire, Sewell Clements, Jean-Baptiste Avila Richard conseillers et Barthélémy Vézina secrétaire-trésorier représentaient le conseil municipal en l’absence du maire Edouard Guilbault. Le pouvoir d’eau vendu devait permettre de faire fonctionner continuellement et régulièrement les engins hydrauliques, pompes, mécanismes et appareils de l’aqueduc que la ville voulait ériger sur ce terrain situé à l’emplacement de l’aqueduc actuel (en aval du pont Chevalier).

Aqueduc

Le 28 septembre 1881 la Compagnie à Bois de Joliette a loué par un bail à rente foncière aux Clercs Paroissiaux ou Cathéchistes de St-Viateur représentés par Messire Jean-Baptiste Manseau un lopin de terre (N°574). Le même jour les Clercs de St-Viateur ont loué par un bail à rente foncière à la Compagnie à Bois de Joliette une lisière de terrain (N°556) au bord de la rivière de l’Assomption.

Cet échange de terrains a permis aux clercs d’agrandir leur collège et à la compagnie de bois de disposer de la berge de la rivière pour ses activités.

Le 3 octobre 1881 John Crilly a protesté contre Warren Brown & Cie de Repentigny qui faisaient chantier de bois dans le haut de la rivière de l’Assomption et sur la rivière Lavigne et qui construisaient des barrages pour retenir des grandes quantités d’eau pour faire ensuite descendre leurs billots en ouvrant les vannes ce qui perturbait fortement le cours de la rivière et empêchait sa manufacture de fonctionner. Les vannes étant fermées depuis le printemps les eaux à Joliette étaient extrêmement basses lui causant un préjudice d’au moins 1.000 piastres par mois.

Le 28 octobre 1881 la Fonderie de Joliette représentée par son agent Pierre Edouard McConville a conclu un marché avec F. H. Lewis de Joliette et Felix Corbeille de Montréal mouleurs engagés à la fonderie pour faire à la job tous les ouvrages concernant le moulage et la fonte de poëles, couverts de chaudrons et toute autre pièce de machinerie: 1.50 piastre pour moulage et fonte de chaque poële de 3 pieds de type Union ou St-Laurent et chaque poële à cuisine dit Chêne, etc.

J.J. Provost a mis en vente un grand hangar au nord de la rivière près de la station du train de Lanoraie.

Le 15 juillet 1882 Adolphe Fontaine avocat et inspecteur d’école a acheté à Joseph Alphonse Lévesque instituteur à St-Alphonse la propriété d’un livre intitulé « La grammaire française mise à la portée du jeune âge » dont il est l’auteur y compris 1.000 exemplaires de cet ouvrage qui sont actuellement imprimés ainsi qu’un manuscrit intitulé « Exercices en rapport avec la dite grammaire » pour 250 piastres.

Le 20 novembre 1882 George Gilmour a vendu le Grand Moulin à farine pour 15.000 piastres à Stéphanie Foucher épouse de Adolphe Fontaine comprenant 5 paires de moulanges, 3 à franc grain, 2 pour le gabourage, un casse blé d’Inde, un smutt-mill, etc. avec le canal, le tiers indivis de la chaussée et la maison du meunier. Il se réservait le droit de passage sur le pont au-dessus du canal communicant à son moulin à cardes et le droit de prendre l’eau dans le canal pour faire fonctionner 3 jeux de cardes avec le foulon, les presses et autres accessoires.

Le presbytère avait été reconstruit et les paroissiens de St-Charles-Borromée voulaient maintenant construire une nouvelle église digne d’un grand centre régional, la future cathédrale d’un diocèse, en offrant 30.000 piastres de contribution.

Le 17 mars 1883 la Corporation de la Ville de Joliette représentée par son secrétaire-trésorier B. Vézina a fait enregistrer selon la loi du cadastre par le régistrateur du comté la vente du marché Bonsecours par William Berczy maire du conseil municipal de St-Charles-Borromée le 31 août 1851: le terrain N°298 sur la place Bourget entre les rues St-Viateur et Manseau avec une bâtisse à 2 étages servant de station des pompes, une autre bâtisse pour la pesée du beurre et une autre bâtisse pour la pesée du foin et le terrain N°299 sur la place Lavaltrie entre les rues Manseau et Notre-Dame bâti d’un marché à 2 étages en briques et couvert de ferblanc servant aussi comme hôtel de ville.

Lire: La construction du marché Bonsecours de L’Industrie

La Gazette rapportait les nouvelles locales, la pluie et le niveau de la rivière de l’Assomption pour la drave, les accidents de travail et les exercices du mois de Marie.

Le 22 juin 1883 la Fonderie de Joliette a protesté contre Charles Bernard Henri Leprohon car elle ne recevait pas assez d’eau pour faire fonctionner ses machines selon le bail consenti et que ses ouvriers ne pouvaient pas travailler. Le 23 juin C.B.H. Leprohon a protesté contre John Crilly propriétaire de la manufacture de papier pour le tenir responsable et le sommer de remédier à cette situation.

Le 7 juillet 1883 William George Dumas peintre de Joliette s’est engagé à la Corporation de la Ville de Joliette représentée par E. Guilbault maire et B. Vézina secrétaire-trésorier pour peinturer 2 couches l’hotel de ville et le marché (partie en bois) comprenant le dôme, les corniches, les portes, les châssis et les balcons. Toutes ces peintures seront en peinture unie c’est-à-dire sans imitation, le dôme, les corniches et les balcons seront en deux couleurs, les portes et les châssis en vermillon.

Le 25 août 1883 Anselme Homère Paquet médecin de St-Cuthbert et agissant au nom des directeurs de la Société permanente de Construction du Comté de Berthier a vendu au nom de Charles Imbleau mouleur et Louis Imbleau menuisier de Joliette absents de la Province 2 superbes maisons en brique de la rue St-Antoine appartenant à feue Éléonore Duplessis veuve de Pierre Imbleau; ils ont été vendus à l’encan à Narcisse Lemire dit Marsolais boulanger de Joliette pour 1.105 piastres.

Le notaire a annexé à son acte les 6 pages du journal de Joliette L’Observateur du 23 juillet où la vente avait été annoncée; c’est le seul exemplaire de ce journal que j’ai trouvé dans les archives.

Le journal donnait aussi les notes locales. Le lieutenant-colonel Sheppard commandait le 83ème bataillon de la milice de Joliette, le bazard pour l’église de Ste-Julienne avait rapporté $380, le Pacifique devait faire l’acquisition du Chemin de fer du Nord que le Grand-Tronc était disposé à vendre, le juge Simon avait loué la résidence de Mr. Ed. McConville.

Le 29 août 1883 Francis Kelly, William Copping et Honorine Grenier veuve de Andrew Kelly décédé le 28 juillet ont continué la société William Copping & Cie jusqu’en 1886. Le 8 novembre Marie Angélique Tarrieu de Lanaudière a vendu à la société William Copping & Cie sa moitié indivis du moulin à scie Flamand sur la rive gauche de la rivière l’Assomption pour 1.200 piastres; le même jour Caroline Susanne Antoinette Loedel veuve de Bernard Henri Leprohon a vendu à la société William Copping & Cie l’autre moitié indivis pour la même somme.

En 1883 le Conseil municipal a délaissé l’ancienne station des pompes trop difficile à chauffer et loué une maison de la place du marché appartenant à Alfred McConville avocat. La station a été démolie en 1887.

La Compagnie Manufacturière de Tabac Canadien de Joliette

L’industrie du tabac a été importante dans la région Lanaudière. La première manufacture de Joliette a été fondée en 1884.

Le 15 janvier 1884 l’Honorable George Baby l’un des juges de la Cour du Banc de la Reine demeurant à Montréal et Edouard Guilbault propriétaire d’une manufacture de chaussures membre de la Chambre des Communes du Canada résidant à Joliette ont vendu à la Compagnie Manufacturière de Tabac Canadien de Joliette représentée par le Dr. Antoine Majorique Rivard un terrain borné par les rues Daillebout et St-Charles-Borromée (N°50) avec une maison en bois de 2 étages pour 800 piastres. Le 10 octobre Aimé Riopelle a vendu à la compagnie les terrains N°39 et 51 pour 200 piastres; le 14 août 1885 G. Baby et E. Guilbault ont vendu à titre de rente foncière le terrain N°49 pour 6 piastres par année.

Le 9 septembre 1886 Modeste Beauvais fabriquant de tabac à l’emploi de la compagnie depuis le 21 novembre 1883 a protesté contre Jean-Baptiste Avila Richard un des directeurs qui l’aurait injurié en présence de Edouard Guilbault, Adolphe Fontaine et Antoine Majorique Rivard autres directeurs; il a notifié qu’il quitterait en novembre à la fin de son engagement.

L’Étoile du Nord d’Albert Gervais

Le 5 juin 1884 le journal L’Étoile du Nord fondé par Albert Gervais a publié son premier numéro.

L'Étoile du Nord 6 juin 1884
30 mai 1885

La Ville de Joliette 1884

Le 29 février 1884 la Corporation de la Ville de Joliette représentée par E. Guilbault maire et B. Vézina secrétaire-trésorier a engagé Benjamin Lapierre journalier de Joliette pour allumer, éteindre et entretenir les fanaux dans les rues, pelleter la neige, servir comme pompier, coucher à la station des pompes à tour de rôle et se soumettre aux règlements du Conseil pour 250 piastres par année. Le 10 mars Adélard Murray, le 14 mars Narcisse Charbonneau et le 17 mars Jean-Baptiste Arbour journaliers ont été engagés aux mêmes conditions.

La descente des billots par la rivière de l’Assomption au printemps était de plus en plus problématique étant donné leur quantité; tous les ans des protêts étaient signifiés par les commerçants de bois aux propriétaires de moulins. Le 2 avril 1884 la société Warren Brown & Cie de Repentigny a protesté contre William Copping & Cie de Joliette car elle s’apprêtait à faire descendre 80.000 billots de pin, épinette et autres essences et le boom du moulin à scie d’Entreprise (moulin Scallon dans Kildare) obstruait le libre passage des billots; il faudrait l’ouvrir pour ne pas voir la situation des années précedentes se répéter. Le même jour Warren Brown & Cie a signifié un protêt à la Compagnie à Bois de Joliette, un troisième protêt préventif a été signifié par Warren Brown & Cie à Eugène Bordeleau qui avait installé une estacade en amont de son moulin (moulin Lefebvre aussi dans Kildare); finalement un protêt a été signifié à John Crilly pour la chaussée de la manufacture de papier.

L’Étoile du Nord décrivait en 1884 les industries de la ville de Joliette: la manufacture de papier, la Fonderie de Joliette, les moulins à scie de la Compagnie à Bois et de Mr. W. Copping, les moulins à farine de Mr. Fontaine, à cardes de Mr. Gilmour, les tanneries de S. Clements et Magl. Masse, la bâtisse des moulins à battre, la briqueterie, les carrières de pierre, les fournaux à chaux, une brasserie dont la qualité de la bière est renommée.

L'Étoile du Nord, 5 juin 1884
L’Étoile du Nord, 5 juin 1884

Le 8 septembre Stéphanie Foucher propriétaire du Grand Moulin à farine a protesté contre la société William Copping & Cie qui avait coupé la chaussée des moulins le 5 septembre pour agrandir le canal de son moulin de la rive gauche pour prendre plus d’eau en contravention avec l’acte de partage du pouvoir d’eau.

Le 24 septembre 1884 le notaire Alexis Hilaire Cabana a notarié un inventaire des biens de la succession vacante de l’Honorable Barthélémy Joliette par Adolphe Magnan curateur en vertu d’une ordonnance de la Cour Supérieure du 29 octobre 1883. L’inventaire fait une cinquantaine de pages montrant que 34 ans après son décès la succession du fondateur de la Ville n’était toujours pas règlée; il avait laissé de très grosses dettes à ses héritiers. Ses légataires avaient renoncé à la succession qui leur aurait été plus onéreuse que profitable et son neveu Gaspard de Lanaudière avait administré ce qu’il restait à administrer; à son décès en 1875 Louis Arthur McConville avait été nommé en justice curateur de la succession vacante.

Lire: La succession de Barthélémy Joliette

Le 17 novembre 1884 la ville de Joliette a reçu la visite de Son Excellence Mgr. Dom Henri Smeulders Commissaire Apostolique en Canada; un livre a été publié pour commémorer cette visite importante. Le presbytère avait toutes les proportions d’un évêché à côté de la vieille église.

Le 20 novembre 1884 William Copping, Francis Kelly et Honorine Grenier ont dissous la société de commerce de bois Willam Copping & Cie. Honorine Grenier a vendu ses droits à William Copping et Francis Kelly le même jour, soit sa part des 2 moulins à scie (Flamand et Scallon), des nombreux terrains et des limites de bois de la compagnie qui sont énumérés. Francis Kelly et William Copping ont formé une nouvelle association pour le commerce du bois le même jour sous le nom de Kelly & Copping.

Le Couvent de St-Paul

Le 11 avril 1884 le marché pour la construction d’un couvent à St-Paul a été conclu par l’oeuvre de la fabrique avec Edmond Piché entrepreneur de L’Assomption. Le devis de 16 pages est suivi par de très nombreux plans des travaux à faire.

La Maison d’Industrie de Joliette

Le 3 mai 1884 Alphonse Durand sculpteur et entrepreneur de bâtiment et Messire Prosper Beaudry curé de la paroisse St-Charles-Borromée pour la Corporation Episcopale Romaine Catholique de Montréal ont conclu un marché pour les ouvrages de maçonnerie, charpenterie, couverture, menuiserie, serrurerie, vitrerie d’une maison d’Industrie selon les dispositions testamentaires de Edward Scallon selon les plans et devis de MM. Perrault et Mesnard architectes de Montréal. Isidore Durand s’est porté garant de son fils. Le devis d’une vingtaine de pages est soigneusement détaillé:

Le 13 mai 1884 Alphonse Durand a conclu un marché avec Pierre Beaudin briquetier de St-Félix-de-Valois pour fournir toute la brique se trouvant actuellement dans son fourneau à St-Félix et plus à livrer au dépôt des chars du chemin de fer de Joliette.

L'École Industrielle
Joliette Illustré 1893

Lire: Décès et succession d’Edward Scallon en 1864

Joliette Illustré 1893

Le 14 mai 1884 Alphonse Durand a conclu un marché avec Pierre Cusson tailleur de pierre de Joliette pour lui livrer sur le terrain N°523 rue des Carrières toute la pierre pour une maison d’Industrie qu’il construit pour la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal.

La carrière Leprohon

La Gazette de Joliette 13 avril 1877
La Gazette de Joliette 13 avril 1877

Le 3 juin 1884 Charles Bernard Henri Leprohon député sheriff de Joliette a loué à Pierre Cusson maître-tailleur de pierre le droit et pouvoir de creuser, travailler, extraire et enfin exploiter généralement les carrières de pierre situées sur les N°533 et 538 du cadastre de Joliette pour 1 piastre pour chaque toise de pierre de maçonne et 3 centins par pied cube de pierre de taille; il ne devra exploiter la carrière située sur le N°538 qu’après que celle du N°533 sera épuisée. M. Leprohon sera libre de vendre les pouvoirs d’eau. Le 17 octobre Pierre Cusson a formé une société avec Edouard Lauzon tailleur de pierre de Joliette pour exploiter la carrière et entreprendre des travaux de construction.

Village d’Industrie 1823-2023

Le 23 août 1888 George Beaucage entrepreneur des bâtisses du Gouvernement Fédéral en construction sur la rue Notre-Dame a protesté contre Edouard Lauzon qui ne fournissait pas la pierre de taille comme convenu. Le 1er septembre 1890 Josephine Gauthier dit Landreville épouse séparée de biens de Pierre Cusson tailleur de pierre au nom de la société P. A. Cusson & Cie dont elle est le seul membre a protesté contre George Latour commerçant de Joliette qui a fait des saisies de matériel appartenant à sa société et pas à son mari, 3 monuments en pierre, 7 monuments en marbre, 18 volailles selon un jugement contre Pierre Cusson.

Joliette Illustré 1893
Joliette Illustré 1893
Joliette 1881
Joliette 1881

La Ville de Joliette 1885-1886

En avril 1885 la débâcle du printemps a causé beaucoup de dégâts et des pertes considérables; les ponts avaient été emportés, les moulins démolis. Un pont temporaire avait été jeté à l’emplacement du pont des Dalles pour permettre de traverser la rivière. G. Gilmour prévoyait de reconstruire le moulin à carder emporté par la débâcle; 36.000 billots avaient été emportés et s’étaient échoués à St-Paul.

L'Étoile du Nord - 2 mai 1885
2 mai 1885

Dans les notes locales on lit qu’il y avait des brigands dans le bois de Lanoraie qui détroussaient les voyageurs. Albert Gervais venait de prendre une agence de la célèbre manufacture de cierge de M. E. Molleur de St-Jean, il avait obtenu un permis spécial de Sa Grandeur Mgr. Fabre pour la vente de ces cierges.

Lire: La débâcle de la rivière L’Assomption en 1885

Le 4 mai 1885 la Fonderie de Joliette a protesté contre Charles Bernard Henri Leprohon car depuis 8 jours elle ne recevait plus assez d’eau et qu’elle avait dû interrompre la fonte. Le 19 juin 1885 Warren Brown & Cie a protesté contre Kelly & Copping, le requérant Theodore N. Vail avait environ 50.000 billots devant arriver le 22 juin à Joliette et demandait d’ouvrir le passage aux booms des moulins de L’Entreprise et de Joliette. Un autre protêt a été signifié aux Soeurs de la Providence propriétaires du moulin à farine de l’Entreprise et de sa chaussée conjointement avec Kelly & Copping, un autre à la Compagnie à Bois de Joliette et le 20 juin à dame Stéphanie Foucher.

Le 12 mai 1885 la Corporation a conclu un marché avec la société de commerce Rousseau & Mather pour faire les plans et devis de 2 ponts en fer pouvant supporter pour le grand pont de 40 pieds de long 50.000 livres au centre et 15.000 livres pour le petit pont. Les spécifications sont décrites en détail. Le budget convenu pour les 2 ponts était de $5.200. Le 14 juillet Rousseau & Mather et la Corporation de la Ville de Joliette ont conclu le marché pour la construction des 2 ponts selon les plans et devis approuvés.

Le devis de remplacement du pont des Chars prévoyait la construction d’un tuyau sur le pont pour amener l’eau de l’aqueduc de l’autre côté de la rivière pour les habitants et spécialement pour le réservoir de la Compagnie du chemin de fer et de poser sur ce tuyau un appareil pour que l’eau ne gèle pas en aucun temps.

Le 4 mai 1885 Paul Emile Beaupré menuisier de Joliette s’est engagé à Eusèbe Asselin marchand, Jean-Baptiste Chapdelaine et Joseph Bolduc bourgeois de Joliette à faire les travaux de charpente et menuiserie pour parachever les travaux de construction du clocher de la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours sur un terrain borné par les rues Manseau, St-Pierre et Notre-Dame sous la direction de Messire Joseph Michaud ou Alphonse Durand architectes et selon le devis annexé.

Le 22 août 1885 Charles Bernard Henri Leprohon a protesté contre la Corporation de la Ville de Joliette à qui il avait accordé le droit de passer un canal sur son terrain (N°535) pour y conduire l’eau et non pour y laisser décharger des canaux devant servir d’égoûts aux fosses d’aisance (water-closets) venant de la maison d’Industrie.

Le 27 août 1885 William Copping a vendu sa part de Kelly & Copping à Thomas Eugène et Samuel James Kelly, fils de Francis Kelly qui avait été frappé de démence et interdit de gestion par ordonnance le 6 juillet 1885. Il leur a cédé toutes les propriétés de la société, les 2 moulins, les terrains et les limites de bois à nouveau décrits en détail pour 7.500 piastres.

Samuel Vessot & Cie a mis sur le marché un moulin à mouture qui permettait aux fermiers de ne plus avoir besoin de se rendre au moulin à farine. Couplé à un moteur il pouvait moudre 15 à 25 minots de céréales à l’heure.

L'Étoile du Nord 19 juin 1886
L’Étoile du Nord 1886

Le 18 janvier 1886 la Cie Manufacturière de Tabac Canadien de Joliette a notifié Arcadius Labreque marchand de Montréal qu’elle avait convenu avec lui qu’il vendrait son tabac manufacturé en exclusivité sur l’île de Montréal en gros et en détail, le tabac haché à 23 cents la livre en paquets de 1/5, 1/4, 1/2 et 1 livre, le tabac en torquette « Laurentides » 29 cents la livre en boîtes de 15 à 25 livres, le tabac noir à raison de 30 cents la livre en boîtes de 15 à 25 livres, à 30 jours et moins 2½%. Du 20 avril 1884 à novembre 1884 il en avait vendu pour environ 6.000 piastres mais seulement 300 piastres de novembre 1884 à avril 1885 et il refusait depuis de vendre le tabac, la compagnie résiliait donc son accord et demandait des compensations pour ses pertes.

Le 4 septembre 1886 Marie Josephte Antoine Tarrieu Taillant de Lanaudière veuve de Louis Arthur McConville s’est agrégée à la communauté des Soeurs du Précieux Sang de Notre-Dame de Ste-Hyacinthe sous le nom de soeur Ste-Marie de la Croix en payant la somme de 800 piastres pour sa dot. Elle a acheté le même jour un emplacement au cimetière de Joliette de 12 pieds sur 10 où étaient déjà inhumés son mari et 2 de ses enfants; la cession a été faite par le révérend Prosper Beaudry pour bonne valeur et valable considération et à condition de ne pas y inhumer de protestant.

Le 20 septembre 1886 Pierre Cusson tailleur de pierre incapable de payer la somme de 208 piastres à Charles Bernard Henri Leprohon pour la pierre qu’il a extraite de sa carrière lui a vendu ses outils: 2 grues (derrick) avec leur gréement, 18 drilles, 10 crow-bars, 2 jumpers, 2 barres à mine, 1 barre à pétard, 2 petits John Bull, 3 cabanes en planches, 1 masse, 3 marteaux (sledges), 1 voiture à 4 roues pour charroyer la pierre, 2 chaînes avc les chiens(?), le tout évalué à 146 piastres.

Le 30 septembre 1886 Alphonse Thomas tailleur de pierre de Joliette seul associé de la compagnie Cusson & Cie (?) a constitué pour ses procureurs Pierre Cusson et Georges Desroches tailleurs de pierre concernant les carrières de pierre qu’il veut mettre en exploitation à Joliette comme de bons contremaîtres; la procuration à Gorges Desroches a été révoquée le 17 mars 1887. Le 29 novembre 1886 Georges Desroches a constitué Pierre Cusson son procureur pour les marchés qu’il pourrait faire pour la construction d’une église et d’une sacristie à Joliette, fournir, tailler et préparer la pierre.

Le 3 décembre 1886 Julie Artémise Taché a loué à Edouard Lauzon tailleur de pierre pour 5 ans un terrain partie du N°544 exploitée en carrière en excluant le terrain et le fourneau à chaux occupé par George Manseau pour 75 cents pour chaque toise de pierre de maçonne, 6 cents pour chaque verge carrée de pierre à bosse et 1 cent par pied cube de pierre de taille.

La construction de la nouvelle église St-Charles-Borromée

Le 25 janvier 1887 les syndics de la paroisse St-Charles-Borromée, messire Prospère Beaudry curé, Michel Séraphin Boulet médecin, Edouard Guilbault et Eusèbe Asselin marchands, Pierre Edouard McConville arpenteur juré, François-Xavier Trudeau et Louis Basinet cultivateurs ont engagé Edouard Lauzon tailleur de pierre pour livrer la pierre taillée selon les spécifications pour la construction d’une église et sacristie.

Le 31 janvier 1887 les syndics de la paroisse St-Charles-Borromée ont conclu un marché avec Martin d’Angeville Dostaler architecte et entrepreneur pour la construction d’une église, une sacristie et un charnier selon les plans et devis de MM. Perrault et Mesnard architectes. La pierre sera fournie par Edouard Lauzon, la maison du bedeau sera déplacée, la vieille église et sa sacristie ont été cédées à l’entrepreneur, les travaux devront être terminés en juillet 1889 pour 31.500 piastres. Le devis des travaux à faire est annexé (11 pages).

Le 10 mars 1887 Alphonse Durand architecte et entrepreneur a protesté contre les syndics de la paroisse St-Charles-Borromée qui avaient demandé des soumissions pour la construction de la nouvelle église et de sa sacristie. Sa soumission ayant été acceptée il avait déménagé de Montréal avec sa famille et refusé d’autres contrats mais le syndic avait finalement accordé le mandat à un tiers en violation de la convention intervenue entre eux. Le 24 mai il s’est désisté de la poursuite intentée contre les syndics à la Cour Supérieure du 29 avril de 5.100 piastres en dommages et intérêts pour une compensation de 80 piastres.

La nouvelle station des pompes

Le 10 août 1887 Alphonse Durand architecte et entrepreneur de bâtiments a conclu un marché avec la Corporation de la Ville de Joliette pour faire tous les ouvrages de creusage, maçonnerie, pierre de taille, brique, charpente, menuiserie, peinture, ferrure, vitrage, enduits pour la construction d’une station de pompe sur la place Bourget à l’emplacement de l’ancienne conformément aux plans (8 pages) et devis (12 pages) annexés dressés par A. Durand pour 7.500 piastres. Le premier étage pour loger la pompe devait être livré le 1er décembre et le reste pour la St-Michel 1888. Les plans dessinés Alphonse Durand sont particulièrement beaux.

Nouvelle station du feu inaugurée en 1888
Nouvelle station du feu inaugurée en 1888

Le 25 août 1888 Arthur George Martin et George Patrick Martin plombiers de Montréal et la Corporation de la Ville de Joliette ont conclu un marché pour poser un appareil ou système de chauffage à l’eau chaude dans les 3 étages de la bâtisse connue sous le nom de Station des pompes ou Hôtel de Ville pour chauffer entre 65 et 70 degrés dans chaque appartement.

Le 31 décembre 1888 la Corporation de la Ville de Joliette a engagé Alexandre Bonnin ferblantier comme chef du département du feu, clerc des pesées et constable selon les règlements 6.72 et 77 pour prévenir les accidents par le feu. Il devait prendre soin de la pesée du foin, de la pesée du beurre et toutes les autres pesées, étamper les voitures et faire payer les honoraires; il devait engager un adjoint si nécessaire et n’avait pas le droit d’exercer une autre occupation pour 300 piastres par an, logé au 3ème étage de l’Hôtel de Ville. La Corporation fournissait le charbon, l’huile, l’acide sulfurique pour l’usage des pompes et le chauffage du bâtiment.

La Ville de Joliette 1887-1888

Les incendies dans les moulins étaient fréquents, le 3 mars un début d’incendie avait été maîtrisé à la manufacture de papier de John Crilly.

4 mars 1887

Le 3 juin 1887 James T. Johnston commerçant de bois de Repentigny a protesté contre Kelly & Frère car il avait un grand nombre de billots à faire descendre par la rivière et il demandait que les booms des moulins d’Entreprise et de Joliette soient ouverts pour les laisser passer. Il a signifié la même sommation à la Compagnie à Bois de Joliette, à Stéphanie Foucher et aux Soeurs de la Providence.

Le 6 octobre 1887 Pierre Laforest ingénieur de la Ville de Joliette agissant comme expert a examiné la chaussée construite par John Crilly (en faillite) pour la manufacture de papier; il a trouvé qu’elle n’était pas appuyée sur le roc solide mais sur du sable mouvant et qu’elle avait besoin de grandes réparations. Le 16 novembre Pierre Deguire dit Flamand entrepreneur de Joliette a examiné comme expert les réparations qui avaient été faites et les a jugées satisfaisantes.

Le 2 novembre 1887 la Corporation de la Ville de Joliette et Julie Artémise Taché ont reçu le rapport d’arbitrage de François-Xavier Laliberté et François-Xavier Botquin dit St-André à propos d’un litige les opposant pour l’élargissement des rues St-Barthélémy et l’Assomption pour asseoir les quais du pont des Dalles; ils ont estimé le terrain exproprié à la somme de 10 piastres.

Le 15 novembre 1887 Valérie Langlois dit Lachapelle épouse contractuellement séparée de Jean-Baptiste Richard a protesté contre la Corporation du Comté de Joliette qui avait acquis de A. Fontaine un immeuble servant de bureau d’enregistrement et de lieu de réunion pour les séances de son conseil, immeuble contigu au sien sur la rue Notre-Dame qui empiète sur sa propriété.

Le 2 décembre 1887 Charles Bernard Henri Leprohon commis de la Fonderie de Joliette a vendu à Edouard Guilbault membre du Parlement Fédéral les lots N°406-5, 406-6, 406-7 et 406-8 de Joliette avec le reste du lot N°406 en conservant des droits de passage; il s’agit de l’emplacement de l’ancien manoir Loedel à côté de celui de B. Joliette occupé par les Soeurs de la Congrégation.

Le 8 mars 1888 Jacques Ephrem Dupuis maître-brasseur propriétaire de brasserie à Joliette a engagé Joseph Mireault en lui promettant de lui enseigner la manière de faire la bière, les secrets et procédés de sa fabrication mais il lui fera payer une pénalité de 1.500 piastres si il fabriquait de la bière ailleurs.

Village d’Industrie 1823-2023

Le 9 mai 1892 Marie Louise Chaput veuve de Jacques Ephrem Dupuis a vendu pour $5.167 à Joseph Roy et Joseph Mireault brasseurs les terrains N°318, 319, une partie du 383 et du 323 avec tous les objets mobiliers et imobiliers servant à l’exploitation de la brasserie et le droit de licence délivré par la ville de Joliette et le gouvernement de la province de Québec pour la vente au détail de la bière, de l’ale, porter, cidre, etc. Le 18 juillet Joseph Roy et Joseph Mireault ont formé une société pour la fabrication et le commerce de la bière et pour la vente de ginger ale, cidre, soda, etc. sous la raison sociale Roy & Mireault; la société a été dissoute le 19 mai 1893, Mireault ayant vendu à Roy. Le 8 mai 1893 Avila Lépine et Joseph Lavigne ont aussi formé une société pour la fabrication et le commerce de cidre, ginger ale, soda et autres eaux gazeuses.

Le 5 mai 1888 William Copping et James Thomas Rowan ont formé une société pour le commerce de groceries, épiceries, liqueurs, fleurs et provisions sous la raison sociale de William Copping & Cie pour 5 ans. Le 28 novembre William Copping & Cie a protesté contre la compagnie The Canadian Pacific Railway et Mr. Carswell son agent à Joliette pour 170 quarts de pommes arrivées gelées. Le 30 décembre 1887 Edouard Migué autre commerçant de Joliette avait aussi protesté contre le CPR pour quarante quarts de pommes et 5 boîtes d’oranges en très mauvais état.

La Gazette de Joliette, 30 mars 1888
30 mars 1888

Les frères Kelly ont reconstruit le moulin à scie de la rive gauche en le modernisant, il devait marcher par le feu (à vapeur). La Compagnie à Bois de Joliette se spécialisait dans le bois de construction pour le marché local, elle achetait les billots coupés par les agriculteurs et les terrains boisés.

La Gazette de Joliette, 20 décembre 1888
20 décembre 1888

Le 23 janvier 1888 Julie Arthémise Taché veuve de Gaspard de Lanaudière est décédée et 2 actes notariés successifs font la liste de ses propriétés; c’était une femme d’affaires avisée et elle a léguée de très nombreuses propriétés à son fils Marie Joseph Gaspard Tarrieu Taillant de Lanaudière et sa fille Marie Désange Alice épouse de Norman John Neilson: des rentes foncières dans le canton de Kildare, des rentes seigneuriales du fief Joliette pour 10.161 arpents, des rentes seigneuriales du village d’Industrie pour 84 arpents, les terrains N°504, 461, partie du 579, 541, 542, deux parties du 543, partie du 544. Certains de ces terrains avaient été lotis vers les rues St-Thomas et Arthémise; il y avait les lots 543.8, 543.9, 543.12, etc.

Julie Arthémise Taché née en 1822 était la fille de Pascal-Jacques Taché seigneur de Kamouraska. Son frère Achille avait été assassiné en 1839 par l’amant de sa femme George Holmes, assissinat raconté par Anne Hébert dans le roman Kamouraska.

Le 2 août 1888 Mme Veuve George Gilmour a mis en vente un moulin à farine et un moulin à carder à St-Thomas; elle offrait aussi son moulin à carder, fouler, presser, teindre et pouvoir d’eau situé dans la ville de Joliette. Le 30 avril 1889 elle a loué à bail pour un an à Jean-Baptiste Moreau cardeur de Joliette son moulin à carde bâti sur le quai du terrain N°574 de Joliette garni de 3 jeux de cardes, un moulin à cloux, une presse, des machines à teindre et raser.

L'Étoile du Nord 2 août 1888
L’Étoile du Nord 2 août 1888

Eugène Dupuis encanteur de Joliette achetait des droits sur des minerais à exploiter. Le 4 août 1888 il a acheté à Prudent Beauchamp de St-Emile de Chertsey (sic) les mines, minerais, métaux et autres substances minérales, spécialement une mine de fer pouvant exister ainsi que le droit de les ouvrir et de les exploiter sur les lots N°6 et 7 du 10ème rang de Chertsey. Le 4 août il a fait cession à Louis Farly et Rémi Neveux du droit d’occuper 4 arpents du lot N°6 du 4ème rang des augmentations de Kildare pour y faire des fouilles et ses droits sur un moulin qui y était construit. Le 13 août John McCabe leur a cédé le droit exclusif de mine sur ce lot. Le 16 décembre Louis Forest du canton de Courcelles lui a vendu le droit et privilège exclusif de mine d’un lot de terre du canton de Tracy.

Le 21 février 1889 la Compagnie des mines d’or de Mantawa représentée par Edouard Guilbault marchand de chaussures de Joliette son président et Eugène Dupuis un de ses actionnaires ont convenu avec George Beaucage entrepreneur de St-Alban, Portneuf, qu’il creuserait un puits de 6 pieds carrés et 25 de profondeur dans la mine de quartz sur le terrain minier que la compagnie possède dans le canton de Tracy en suivant les directions de la veine ou le filon de la dite mine d’or en echange de 100 actions de la compagnie. Adolphe Magnan, Dieudonné Désormier, Alexis Cabana, ce sont 3 des principaux notaires de Joliette!

Le 14 mars 1889 Eugène Dupuis a cédé à la Compagnie des mines d’or de la Mantawa les droits qu’il avait achetés à Louis Forest dans le canton de Tracy le 16 décembre 1888. Le 13 juillet 1891 la compagnie représentée par Joseph Rivard hotellier et Joseph Henri Ostigny gérant de la Banque d’Hochelaga a engagé Elzéar Soulières et Davis Thérien journaliers de Joliette pour creuser un puits de 40 pieds de profondeur dans la mine de quartz du canton de Tracy pour $7.50 pour chaque pied.

En 1890 Eugène Bordeleau propriétaire de moulin à scie (3ème rang de Kildare sur la rivière de l’Assomption) avait trouvé du minerai de fer autour de son moulin et il avait mis en vente des parts de la Compagnie Minière de Bordeleau.

Gazette de Joliette, 30 janvier 1890
Gazette de Joliette, 30 janvier 1890

L’École Industrielle de Joliette située sur la rue des Carrières près de la chapelle St-Joseph était terminée et elle a commencé à être active. M. Trudel tailleur y avait installé sa boutique.

La dette municipale de Joliette s’élevait à $80.000 et Adolphe Fontaine appelait les conseillers à être économes; il sera maire de Joliette en 1891-1892.

En 1884 la valeur totale des biens fonds imposables de Joliette était de $495.685 pour une population de 3.024 habitants; les biens fonds non imposables étaient évalués à $320.650. En 1887 les montants taient de $561.510 et $373.650 pour 3.426 âmes.

En 1888 le téléphone arrivait en ville et les travaux de construction de la centrale électrique commençaient.

Le bureau de poste de Joliette a été construit en 1888.

Le Collège de Joliette a aussi été restauré en 1888.

Restauré en 1888
Restauré en 1888

Lire: Le collège de Joliette

Le 13 novembre 1888 Aimé Riopel et J. B. A. Richard ont vendu à la Compagnie Manufacturière de Tabac Canadien de Joliette les lots N°3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 de Joliette acquis de la Corporation du Comté de Joliette le 5 novembre pour 230 piastres et une rente constituée annuelle de 51 piastres payable à George Baby et Edouard Guilbault. Le président de la compagnie était J. B. A. Richard, le secrétaire Adolphe Fontaine, Edourd et George Guilbault, directeurs et Lewis Charles Rivard gérant; les terrains achetés se trouvaient près des bâtisses de la compagnie.

Le 22 novembre 1888 Pierre Edouard McConville a vendu à Augustin Lesage et Nazaire Paradis briqueteurs faisant affaire sous la raison sociale Lesage & Paradis les lots N°533 et 534 de Joliette (parc des Dalles aujourd’hui) sur la rue des Carrières avec les bâtisses dessus construites et tout ce qui sert à l’exploitation de la brique.

La Fonderie de Joliette produisait des moulins à battre à 2 ou 1 chevaux et des moulins à vanner payables en 5 ans. Aussi des cribles importés des États de l’Ouest, des charrues, des poëles, des ustensiles pour les sucreries, des rateaux, etc.

29 novembre 1888

La Ville de Joliette 1889-189…

Le 10 septembre 1888 Pierre Laforest au nom de la Corporation de la Ville de Joliette a acheté à Octave Mandeville une lisière du lot N°10 de St-Charles-Borromée sur le bord de la rivière de l’Assomption avec un droit de passage.

Le 31 janvier 1889 la Corporation de la Ville de Joliette a engagé François-Xavier Poliquin comme chef du département de l’éclairage pour prendre soin de tout le système concernant l’éclairage de la ville à la lumière électrique selon le règlement N°119 et veiller au fonctionnement des machines dans la station d’électricité, poser les fils et des accessoires nécessaires dans les rues et les maisons pour 300 piastres par an, un logement confortable chauffé et éclairé lui étant fourni.

Le 15 février Pierre Laforest surintendant de l’aqueduc a cédé à la Corporation de la Ville de Joliette des terrains qu’il avait acquis en son nom pour y établir une station d’électricité et y placer le pouvoir moteur et générateur: les lots N°25 et 10 de St-Charles-Borromée avec leurs pouvoirs d’eau sur la rivière de l’Assomption.

Village d’Industrie 1823-2023

Le 27 février la Ville de Joliette a commandé à la Fonderie de Joliette une roue hydraulique de 72 pouces de diamètre et 2 pieds de hauteur avec arbre de couche en acier (shaft) et rouet, pignons, engrenages et les mécanismes pour la faire fonctionner avec celle actuellement en opération à la station où se trouvent les machines nécessaires à la production de la lumière électreique. La roue devra avoir une force suffisante pour faire fonctionner avec le nombre de révolutions voulues 3 dynamos dont 2 pour la lumière incandescente de 500 lampes de 16 bougies et 1 dynamo de la capacité de 30 lumières Arc. Le 23 mai la Ville a protesté contre O. et A. Desrosiers manufacturiers de roues Leffel’s Engine à Louiseville qui s’étaient engagés le 12 septembre 1888 à fournir toutes les machineries commandées par Pierre Laforest, 4 poulies, un essieu ou axe de 20 pieds et 4 pouces de diamètre en acier, un rouet et un pignon qui se sont trouvées être défectueuses une fois installées.

Le 20 mai 1889 Aimé Riopel hotelier et Ephrem Bolduc marchand ont protesté contre Tancrède Gibeau cultivateur de St-Jacques qui leur avait vendu 75.000 livres de tabac de première qualité et 25.000 de tabac en feuille dont la qualité s’est avérée insatisfaisante.

Les propriétés des frères Kelly en faillite ont été mises en vente à l’enchère en 1889: un moulin à feu, deux moulins sur pouvoir d’eau, des terrains sur la rive nord de la rivière de l’Assomption, du bois de sciage et des limites forestières. Le 31 décembre 1889 Honorine Grenier veuve de Andrew Kelly a cédé à la Banque d’Hochelaga tous ses droits dans le règlement de la faillite de Kelly Frère.

La Gazette de Joliette, 12 décembre 1889
12 décembre 1889

Edouard Guilbault né à D’Aillebout le 14 avril 1834 a fait de brillantes études au collège de Joliette. Élu maire de Joliette en 1875 il occupe toujours ce poste à la satisfaction de ses administrés. Élu député fédéral en 1882 et 1887 il perdit son siège en 1889. Manufacturier de chaussures il est en même temps directeur de la Compagnie à Bois de Joliette, de la Fonderie de Joliette, de la Manifacture de Tabac Canadien et président de la société d’agriculture du comté.

La Vie Illustrée

Edouard Guilbault a connu de grosses difficultés financières en 1891. Le 6 novembre il a fait des offres à la Banque d’Hochelaga pour payer ses dettes; il refusait de reconnaître certaines dettes et prétendait avoir toujours voulu payer ce qu’il devait. Le 9 novembre Jean-Baptiste Forest son beau-frère de l’Assomption a affirmé qu’il lui devait 3 obligations pour une valeur de 5.000 piastres plus des intérêts qui étaient garantis par sa manufacture de chaussures et ses outils. E. Guilbault a quitté Joliette en 1892.

Le 14 mars 1889 Sarah Eliza Anderson veuve de George Gilmour a donné à l’Église protestante évangélique de Joliette représentée par William Copping, Sewell Clements et Samuel Vessot commerçants de Joliette une partie du terrain N°531 de Joliette à la limite de St-Charles-Borromée pour un cimetière et un chemin pour communiquer avec la rue des Carrières ou chemin du Vieux Moulin. Les corps inhumés dans le vieux cimetière aussi sur le lot N°531 y seront transportés.

Le 21 mars 1889 F. X. Marcil et Pierre Henrichon taneurs ont formé une société pour exploiter une tannerie dont Marcil était propriétaire sur le terrain N°487 de Joliette sous la raison sociale Marcil & Henrichon.

Le 27 août 1889 les Soeurs de la Providence ont vendu à demoiselle Malvina Joubert fille majeure domiciliée à Harrisville Rhodes Island leurs moulins du 2ème rang de Kildare (moulins de l’Entreprise): un moulin à farine, un moulin à carde avec maison, dépendances et terrains, le pont sur la rivière, avec réserve du moulin à scie qui y était construit pour 4.000 piastres. Le 23 septembre 1881 les Soeurs de l’asile de la Providence de Montréal avaient vendu à Ephrem Houle forgeron ces moulins qu’il leur avait rétrocédé le 18 novembre; le 14 octobre 1882 les Soeurs de l’Asile de la Providence de Montréal avaient revendu les moulins à Calixte Bernard meunier de Drummondville qui les avait rétrocédé le 10 mars 1884.

La Corporation de la Ville de Joliette et la Corporation Municipale du Comté de Joliette ont commencé à reprendre de nombreuses terres pour taxes impayées et les vendre à l’encan. Par exemple le 6 septembre 1889 la Corporation Municipale du Comté a adjugé à la Corporation des Commissaires d’école de Joliette les terrains N°168, 169 de Louis Ménard et 160-6 de Prospère Lavoie à Joliette adjugés $34.32 et $11.99.

Les manufactures de Joliette en 1890 étaient celle de chaussures du maire E. Guilbault, une de tabac (M. L. C. Rivard gérant), une de biscuits (L. Z. Magnan), une de portes et de châssis (A. Durand architecte), une de papier (M. McArthur), la Fonderie de Joliette et celle de M. S. Vessot, 2 moulins à scie dont 1 à vapeur présentement fermé et l’autre à la Cie à Bois de Joliette (M. C. Laferrière gérant), 1 moulin à farine (A. Fontaine), une École Industrielle (Clercs de St-Viateur), 2 carrosseries (M. J. Guilbault père et M. Octave Chartier), une brasserie (J. E. Dupuis), un fabricant de vin (J. Aybram), 2 manufacturiers de moulins à battre (O. Laferrière et Azarie Pauzé), un manufacturier d’instruments aratoires (S. Vessot), 3 tanneries (Mag. Masse, S. Cléments et Henrichon & Mercil), 4 ébénistes (O. Gervais, D. Bazinet, P. E. Beaupré, A. Durand) et un cigarier (J. Renaud).

L'Étoile du Nord, 18 septembre 1890

Alphonse Durand a construit de nombreuses maisons à Joliette qui existent toujours et font partie du charme de la ville. Il en a construit aussi à Montréal, le 1er mars 1890 Eusèbe Asselin riche marchand de Joliette l’a engagé pour construire une maison pour son fils sur la rue St-Denis à Montréal. Le devis de 15 pages décrit une maison bourgeoise de cette époque avec sa plomberie, son chauffage central et son éclairage au gaz; et le plan est encore très beau. Reste à savoir si cette maison existe encore.

Le 3 avril 1890 A. Durand architecte a acheté un emplacement au coin des rues Notre-Dame et St-Barthélémy à Joliette bâti d’une maison.

Le 2 avril 1890 le Gouvernement de la Province de Québec a acheté des terrains pour élargir la voie du chemin à rails de Joliette qui avait été acquise par la Compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique: messire Norbert Barrette curé de St-Thomas a dû céder 2 lisières de terrain, ainsi que Hercule Coutu marchand, Maxime Gilbert dit Comtois forgeron, Désiré Champagne, etc.

Le 27 septembre 1890 la Corporation de la Ville de Joliette a acheté 2 portions de terrains, sans doute pour élargir des rues, à Delphis Gaudette scieur: une portion du lot N°502 de 30 pieds par 164 et une portion du N°525 de 30 pieds sur 38 donnant sur la rue Ste-Susanne.

La nouvelle église de Notre-Dame de Bonsecours a été inaugurée le 8 septembre 1890, elle se trouvait derrière l’hôpital St-Eusèbe face à la rue Notre-Dame.

Le 22 juin 1891 Charles Bernard Henri Leprohon a vendu à Alexander McArthur le moulin à farine (which formerly was used as a flour mill) hérité de ses grands-parents Loedel situé sur le terrain N°406 de Joliette en face de la manufacture de papier avec son pouvoir d’eau et son quai.

William Copping avait pris possession du moulin des frères Kelly sur la rive gauche et l’avait mis sous la direction de Xavier Flamand scieur.

La Gazette de Joliette, 28 janvier 1892
28 janvier 1892

Le 1er février 1892 la Banque d’Hochelaga a vendu à William Copping pour $20.000 le terrain N°578 de Joliette bâti de 2 moulins dont un à vapeur et l’autre mû par l’eau avec un droit de passage pour communiquer à la rue St-Jacques(?), tous les booms, caissons (peers), chaînes, une maison et dépendances à l’usage du principal scieur; le moulin à scie d’Entreprise et de nombreuses limites de bois dans les townships de Cathcart , Kilkenny et Cartier. Le 8 février Francis Kelly a cédé et transporté à Wiliam Copping ses droits dans l’étampe ou marque de bois enregistrée au ministère de l’Agriculture K C et bookmark XII sous le nom de Kelly et Copping.

Le 13 septembre 1892 la Compagnie à Bois de Joliette propriétaire du moulin à scie et Adolphe Fontaine et ses enfants héritiers de Stéphanie Foucher propriétaire du Grand Moulin à farine ont protesté contre William Copping qui construisait un moulin à scie 50 pieds plus bas que ses 2 moulins existants de la rive gauche et faisait creuser un canal pour y amener le pouvoir d’eau en contravention du partage en 3 parts indivis égales de ce pouvoir leur causant un préjudice.

En 1892 Adolphe Fontaine a mis en vente des terrains et 2 moulins à farine, le Grand Moulin de Joliette construit en 1824 et celui de St-Paul sur la rivière Ouareau.

L'Étoile du Nord, 15 septembre 1892
L’Étoile du Nord, 15 septembre 1892

Un historique du Grand Moulin de Joliette a été publié à l’occasion de cette mise en vente. Construit en 1824 il avait été réparé en 1840 et depuis la famille Trudeau en avait pris la direction, Charles le père puis Ours, Charles, Bazile et Michel y avaient été meuniers. À la mort de Barthélémy Joliette il avait été attribué à Gaspard de Lanaudière dans le partage de sa succession; en 1871 il avait été acheté par George Gilmour qui y avait apporté des améliorations et qui l’avait vendu en 1882 à Stéphanie Foucher épouse de Adolphe Fontaine alors décédée. A. Fontaine avait fait remettre à neuf toute la partie inférieure de la bâtisse, le coffre, la charpente soutenant les moulanges, les roues (turbines) et les bluteaux. Charles Chamberland était le meunier en chef du Grand Moulin.

Gazette de Joliette, 3 novembre 1892
3 novembre 1892

Les marchés pour la construction de la nouvelle église de Joliette ont été conclus à partir de 1886 et sa construction achevée en 1892.

La fabrique démolit l’ancienne église en 1887. Elle en érige alors une plus imposante et spacieuse. Bien que l’église soit terminée en 1892, son inauguration définitive est toutefois retardée. En effet, le manque de solidité du sol argileux entraîne l’enfoncement de la structure, pendant et après la construction. De plus, une tornade survenue en 1901 endommage l’édifice. Ces deux événements modifient quelque peu les dimensions du lieu de culte. Le plan d’origine et la hauteur du clocher sont réduits pour éviter que ces problèmes se reproduisent.

Cathédrale Saint-Charles-Borromée de Joliette
Première église de Joliette
Démolie en 1887 ou 1892 ?

Le 8 avril 1889 les syndics de la paroisse St-Charles-Borromée ont conclu un marché avec Martin Dangeville Dostaler architecte pour faire les travaux de charpenterie de l’église et de la sacristie atuellement en construction, faire les clochers et les clochetons, les couvertures en ardoise et en tôle galvanisée, les ouvertures extérieures et les fenêtres, les corniches en tôle, les portes, les tambours, les escaliers, les planchers, les jubés, les planchers de la chapele sous-terraine er de la sous-sacristie, etc. selon les devis annexés (4 pages) et les plans de Mesnard et Perreault architectes de Montréal; excepté les plans des combles dessinés par M. Dostaler.

Le 12 octobre 1891 les syndics de la paroisse St-Charles-Borromée ont conclu un marché avec Joseph Thomas Rousseau architecte et peintre décorateur de St-Hyacinthe pour faire les peintures et décorations des murs, voutes, plafonds, jubés et de tout le bois neuf et plâtre tel que corniches, chapiteaux, collonnes, collonnettes, devant des jubés, encadrements des châssis des fenêtres, etc. conformément au devis annexé (7 pages) pour 4.500 piastres. Le 16 décembre J. T. Rousseau a protesté contre les syndics car les travaux de finition de l’église n’étaient pas terminés ce qui l’empêchait de faire son travail.

L’inauguration de l’orgue de la nouvelle église a été fêtée en avril 1891; M. Béïque organiste de Notre-Dame de Montréal a inauguré l’orgue Casavant après une séance où le Chevalier du Temple drame avec des choeurs et des accessoires avait été joué.

Joliette était une ville conservatrice et très pieuse. La population de 4.000 âmes comprenait 2.600 communiants. On y comptait 50 membres de l’Oeuvre des Tabernacles, 120 Congréganistes (hommes) de la Sainte Vierge, 130 Ligueurs (jeunes gens), 325 enfants de Marie, 350 Dames de Charité, 500 Dames de Sainte-Anne, 650 Tertiaires; les oeuvres de la Saint-Vincent-de-Paul, de la Sainte Enfance et de la Propagation de la Foi y étaient solidement établies.

15 octobre 1886

Le 2 janvier 1893 Richard Duckett marchand de Joliette a racheté un terrain vendu avec faculté de réméré (droit de le racheter) à un marchand de Montréal Marshall B. Atkinson qui vendait des japonaiseries avec des maisons à Yokohama, Canton et Hong Kong.

Malgré l’abolition du régime seigneurial en 1854 les habitants de Joliette payaient toujours des rentes seigneuriales; Eliza Sara Anderson veuve de George Gilmour possédait les rentes du fief Tarrieu.

Le 26 décembre 1893 Joseph Edmond Renaud et Ugel Piché courtiers ont dissout la société qu’ils avaient formé en 1886 pour le prêt d’argent et le courtage; l’inventaire de la société Renaud & Piché s’élevait alors à $17.665.54 en billets promissoires qu’ils ont partagé en 2 lots; voici la première de 8 pages de créances qui leur étaient dûes.

Le 14 mai 1894 Adolphe Fontaine et Joseph Odilon Dupuis exécuteurs testamentaires de Marie Stéphanie Foucher ont vendu à la Compagnie de Fromagerie de Joliette, le Dr. Michel Séraphin Boulet président un terrain situé entre la rue du Canal, la rue de l’Étang et le passage du moulin à farine partie du N°574 pour 125 piastres.

Joliette Illustré 1893

Le 4 juillet 1894 Joseph Ulric Gervais manufacturier de tabac de Joliette a dû donner une garantie hypothéquaire à la société Drouin Frères & Cie de Québec à qui il avait vendu 50.000 livres de tabac pour garantir la livraison: le terrain N°90 avec les bâtisses et les machineries. Le 14 août J. U. Gervais a vendu à Napoléon, Alexis et Edmond Drouin le terrain N°90 et toutes les machines servant à manufacturer le tabac; il l’avait acheté de Jean-Baptiste Chapdelaine le 22 février 1893 (l’acte notarié est incomplet). Le 15 août J. U. Gervais a été engagé par Napoléon Drouin; celui-ci avait besoin d’un homme d’expérience pour diriger la manufacture et Gervais projetait de la racheter dès que possible. Comme il était aussi le geôlier de la prison il s’engageait à faire travailler les prisonniers à la manufacture si possible.

Le Palais de Justice et la prison avaient été construits à partir de 1860 et le Joliette Illustré en 1893 regrettait que la perspective en était gâchée par la nouvelle station du feu. J. Ulric Gervais était géôlier de la prison depuis 1882.

Joliette Illustré 1893

Le 15 janvier 1895 Drouin Frères & Cie a revendu à J. U. Gervais le terrain et la manufacture pour 2.200 piastres. Le 26 juillet J. U. Gervais a obtenu une quittance générale.

Les frères Dupuis qui faisaient commerce sur la rue Ste-Catherine à Montréal étaient nés à St-Jacques et possédaient des propriétés à Joliette, les lots Fontaine pour Odilon Dupuis en 1894.

Le 1er août 1895 la Corporation de la Ville de Joliette a protesté contre Alphonse L. Fontaine et Zenon Fontaine propriétaires indivis du Grand Moulin à farine de Joliette car l’aqueduc municipal ne recevait pas les 5 pieds de tête d’eau dans son coffre nécessaires pour le fonctionnement de ses mécanismes, les besoins domestiques des habitants et en cas d’incendie.

Le 28 septembre 1895 Sara E. Anderson propriétaire du moulin à carde et à fouler a protesté contre Alphonse et Zénon Fontaine propriétaires du moulin à farine voisin qui ont creusé illégalement le lit du canal d’alimentation en minant dans le roc près du râtelier où l’eau s’introduit dans leur moulin ce qui diminue son pouvoir d’eau. Le 12 octobre les frères Fontaine ont répliqué contre Sara Anderson en protestant qu’elle avait installé illégalement dans son moulin en janvier des métiers à tisser, ourdir, filer et tricotter demandant plus d’eau que ce à quoi elle avait droit.

Le 15 septembre 1896 la Corporation de Le Conseil d’administration de l’église paroissiale de St-Charles-Borromée de Joliette représentée par le curé Prosper Beaudry a echangé avec la Corporation des Clercs Paroissiaux ou Cathéchistes de St-Viateur une partie du terrain N°555 (terrain allant de l’église à la rivière) de 45 pieds sur 675 contre une partie du terrain N°556 de 162 pieds sur 325 en forme de triangle sur le bord de la rivière de l’Assomption (dans le parc Louis Querbes).

Le 29 octobre 1897 Joseph Turcotte commerçant de Joliette a été nommé gêolier et gardien de la prison et il a dû donner un cautionnement au cas où un prisonnier s’évaderait. Il devait habiter avec sa famille, la matrone, le tourne-clefs et les domestiques des appartements dans la prison.

Carte du Québec

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