La ville de Joliette s’est d’abord appelée village d’Industrie. Sa vocation de ville industrielle et commerciale avait été déterminée dès sa fondation. Joliette était au centre d’un territoire agricole prospère, la région de Lanaudière. Mais c’est à partir de 1900 que le Québec s’est réellement industrialisé et c’est à partir de cette date que la ville a pris son essor. Les journaux rapportent que sa population avait doublé entre 1914 et 1920 grâce aux industries et aux commerces qui y étaient installés. La ville ne comptait que 3.000 habitants en 1875.
Joliette est une ville industrielle et depuis 1979 sa devise est Industria ditat, ce qui signifie l’industrie enrichit.
Lire: Du village d’Industrie à la ville de Joliette (1863-1900)
La ville de Joliette 1900-1910
Albert Gervais, propriétaire du journal L’Étoile du Nord, a publié en 1900 la seconde édition du Guide des adresses de la ville de Joliette. On y trouve un portrait de la ville et de ses habitants au début du siècle. Il y avait 4.700 habitants en 1900. Tous les commerces existant y sont répertoriés et les principaux industriels y ont inséré leur publicité.
William Copping marchand de bois au 23 rue Arthémise, téléphone 64, était propriétaire du moulin à scie de Joliette; le commerce du bois avait été l’industrie principale de la ville depuis sa fondation. Plusieurs autres petites industries et commerces annonçaient aussi leurs services: la Brasserie de Joliette, propriétaire Jos. Mireault; Ad. Lapierre fabricant d’eau gazée 54 Manseau; L.A. Decelles peintre décorateur 32 rue St-Pierre. La Fonderie de Joliette manufacturait des instruments aratoires, des gréments de moulins à scie, à farine et à bardeaux, des machines à scier le bois de corde, etc. C’était une industrie lourde fondée vers 1850; son gérant était P. E. McConville.
Depuis 1880 Louis Zéphirin Magnan était le gérant d’une maison établie par les clercs de St-Viateur près de leur noviciat en 1876 au 54 rue Saint-Charles Borromée. Il s’annonçait comme épicier en gros, confiseur et manufacturier de biscuits de toutes sortes.
On trouve dans ce guide de nombreuses autres publicités, les noms des conseillers municipaux, des juges, des associations actives et un index alphabétique de tous les habitants de la ville mentionnant leur profession.
Lire: Guide des adresses de Joliette en 1900
Le 28 septembre 1900 Pierre Roy et Joseph Champoux ont déclaré devoir payer une rente perpétuelle de 6 piastres à la Corporation des Clercs de St-Viateur pour l’usufruit d’une maison de la rue St-Viateur dont ils ont hérité. Beaucoup de terrains du centre-ville n’avaient pas été vendus mais concédés comme à des censitaires par la paroisse et les clercs. En octobre 1900 les Clercs ont renouvelé de très nombreux titres de rentes perpétuelles à André Turcotte, J.O Pagé, etc. sur les rues St-Viateur, St-Joseph, St-Louis, Ste-Anne, Ste-Marie, concédées sur la terre qui leur avait été donnée par Barthélémy Joliette et son épouse en 1850.
Le 10 avril 1901 le révérend Prospère Beaudry curé de la paroisse St-Charles-Borromée a vendu pour 860 piastres au conseil d’administration de l’église le lot No 529 de 36 arpents où se trouvait le cimetière et le lot 532 de 6 arpents sur le bord de la rivière et la rue des Carrières; il les avait achetés en 1892 de Hélène Chaput épouse de James Baxter.
Le 17 avril 1901 Edward Fiske commerçant de bois a loué à bail à Joseph et Lazare Steinberg un magasin au 1er étage d’une bâtisse en briques de 3 étages sur la place Lavaltrie. Le 1er mai Marie Anne Migué a loué à bail à Joseph Jérémie Soumis épicier un magasin au coin des rues de Lanaudière et St-Pierre et à George Moïse Coutu un magasin sur la place Lavaltrie. Le 12 août Azarie Boucher marchand de chaussures a loué un magasin à Philias Thériault pharmacien au coin des rues Notre-Dame et St-Paul occupé aussi par Omer Sylvestre tailleur. De très nombreux autres contrats de location par des commerçants ont été notariés, ce ne sont que quelques exemples.
Le 21 août 1901 William Copping a vendu à la Corporation de la ville de Joliette les terrains No 401 et 402 sur la rue de Lanaudière tenant à la rivière l’Assomption près des moulins en se réservant les bâtisses; le 401 était traversé par un passage nommé rue Desjardins. Le 17 octobre William Copping a épousé Elisabeth Ann Sharpe de Rawdon; il était alors propriétaire des moulins à scie de la ville et le principal commerçant de bois.
Le 28 novembre 1901 Marie Desange Alice de Lanaudière épouse Neilson et Marie Joseph Charles Gaspard de Lanaudière propriétaires chacun de moitié de très nombreux terrains de la ville hérités de leurs parents Julie Arthémise Taché et Gaspard de Lanaudière ont procédé à un partage des terrains et des rentes seigneuriales subsistantes. Un très long acte notarié récapitule le partage avec un plan annexé.
La rue Manseau et l’ouest de la ville ont commencé à être construits. Encore en 1890 une maison à vendre au coin des rues Manseau et Gaspard était décrite comme étant bâtie en pleine campagne à 3 ou 4 minutes du centre-ville.
Le 14 août 1901 la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal a vendu à Joseph Crépeau épicier un terrain au coin des rues Manseau et Ste-Angélique sans bâtisse, le 23 septembre J. Crépeau a revendu à Alfred Boucher marchand ce terrain numéro 186. Le 13 septembre Joseph Alfred Larochelle marchand a acheté de la Corporation un autre emplacement au coin de Ste-Angélique partie du lot 187 sans bâtisse. Le 27 juin 1902 ce sont le curé et les marguilliers de la paroisse St-Charles-Borromée qui ont vendu à Dame Maria Cordelia Lafortune épouse séparée en biens du marchand J.J.F. Dugas les lots 261 à 264 jusqu’à la rue Edouard (Lavaltrie) pour 6 piastres de rente au capital de 100 piastres pour chaque lot.
C’est à cette époque que l’architecte Alphonse Durand a construit de nombreuses maisons de prestige sur la rue Manseau. Le 8 août 1902 Joseph Mathias Tellier avocat et conseil du Roi et l’Institut des Artisans et Association de Bibliothèque du village d’Industrie ont établi une servitude pour la clôture qui séparait leurs propriétés. Tellier s’engageait à la construire et l’entretenir à ses frais en échange du droit de construire des fenêtres, ouvertures, balcons et galeries le long de la ligne de division à sa nouvelle maison. Le 15 août 1902 Siméon-Alphonse Lavallée et l’Institut des Artisans ont établi une servitude semblable pour la clôture qui séparait leurs propriétés pour la même raison. Ces 2 nouvelles maisons ont été construites par A. Durand.
Le 14 juin 1902 le journal La Patrie a publié un reportage sur la ville de Joliette en première page avec des illustrations de bâtiments et de quelques notables.
Le 7 juillet 1902 la Compagnie de Téléphone de Joliette représentée par William Copping président a acheté une ligne téléphonique allant de la station du chemin de fer de St-Félix-de-Valois au village de Ste-Émmélie-de-l’Énergie avec ses poteaux, boîtes, etc.
Le 30 octobre 1903 Jean-Baptiste Ovila Richard a vendu au Chemin de Fer du Chateauguay et Nord une partie du lot 12 du cadastre de Joliette à la limite de Saint-Paul. Le 17 novembre 1903 Jean-Baptiste Ovila Richard et Louis Ferland ont cédé à la Compagnie Canadienne de Téléphone Bell une servitude pour la construction de la ligne de téléphone entre Joliette et St-Gabriel de Brandon sur les lots 1 et 86 du cadastre de Joliette. Le plan montre le bureau de Bell à Joliette, la rue St-Charles-Borromée et 2 lignes de train vers St-Félix et Ste-Elisabeth.
Samuel Vessot inventeur prolifique avait construit des usines et une fonderie au sud de Joliette pour construire sa fameuse machine à moudre le grain, la moulange Champion.
À partir de 1902 The Shawinigan Water & Power Company a reçu le droit de construire une ligne électrique entre Shawinigan Falls et la cité de Maisonneuve à l’est de Montréal. Le notaire Joseph Pierre Octave Guilbault de Joliette a notarié des dizaines de droits de passage à Joliette et ses alentours en payant 2 à 3 piastres par poteau installé. 30-10-1902 – Pierre Edward McConville 600 pieds entre les lots 587-25 et 587-21 pour 16 piastres. 20-11-1902 – Les Soeurs de la Charité de la Providence 400 pieds entre les lots 549 et 546 pour 8 piastres, 4 poteaux à 2 piastres chaque. Alexander Glenny 900 pieds sur le lot 546 à partir de la ligne de train du CP vers St-Gabriel de Brandon pour 18 piastres. 28-4-1903 – Charles T. de Lanaudière procureur de Alice T. de Lanaudière sur le lot 541 à partir du chemin de fer du CP pour 6 poteaux 35 piastres. 1-12-1903 – Vente d’une lisière de terrain sur le lot 553 à partir du terrain du CP par Narcisse Bacon, etc.
Une autre ligne entre Joliette et Sorel a ensuite été construite. Le 1er décembre 1903 droit de passage par Alexander Glenny sur le lot 546. Le 6 avril 1904 vente d’une lisière de terrain par Odilon Beaupré sur le lot 552.
Le 2 juin 1903 William Copping a vendu aux Clercs de St-Viateur un terrain faisant partie des lots 556 et 574 longeant la rivière l’Assomption.
Vers 1900 les photos dans les journaux étaient encore rares, seuls les journaux nationaux avaient les moyens d’en publier. En 1904 le journal La Presse avait choisi la ville de Joliette pour expérimenter un système de télégraphie sans fil et une photo de l’opérateur de Joliette a été publiée en première page.
Le système de réception de la télégraphie sans fil Forest se trouvait dans le kiosque du parc Louis Querbes actuel et l’Album Universel avait aussi publié une photo de la station.
Le 14 juillet 1905 Joseph-Henri DuSault et Joséphine Boulet ont vendu à Dusault & Cie Ltd l’immeuble et les machineries de la compagnie pour 20 parts des actions représentant 20.000 piastres. L’inventaire de 5 pages des immeubles et des équipements a été fait par le sherif.
Lire: La manufacture de biscuits et sucreries DuSault
Le 18 mai 1904 William Copping a vendu à William Compton Hall gentilhomme de Joliette une partie du lot 571 sur la rue de Lanaudière et la rue du Canal avec une maison. W. Copping achetait et vendait des propriétés en plus de son commerce de bois.
Le 30 juin 1904 Marie D. Alice de Lanaudière épouse de Norman Neilson a vendu à la Corporation de la ville de Joliette une lisière de terrain faisant partie du lot 543 allant du terrain de la compagnie de chemin de fer jusqu’à la propriété de Marie Joseph Charles de Lanaudière et d’autres lisières pour prolonger la rue Arthémise(?) et en faire un chemin public. Le 16 juillet la Corporation a fait un échange avec M. J. C. de Lanaudière d’une autre lisière du lot 543 jusqu’à la rue L’Assomption (Base de Roc) contre un terrain sur les rues L’Assomption et Arthémise.
Une loi privée adoptée en 1902 autorise la constitution d’une fabrique pour la paroisse de Saint-Charles-Borromée. Cependant, une clause stipule que si on érige un évêché à Joliette, l’évêque des lieux reprendra la pleine propriété de ces biens et sa gestion (Histoire du diocèse de Joliette). Le 23 août 1904 Joseph Alfred Archambault ayant été nommé évêque du nouvel évêché de Joliette a pris possession de sa cathédrale par un acte notarié; l’acte est signé par d’autres évêques du Québec, des curés, des marguilliers de la paroisse, du maire de Joliette et de notables.
Le 26 juin 1905 Mgr Archambault représentant la Corporation Episcopale de Joliette a reconnu devoir par obligations 1.500 piastres à Théophile Perreault de St-Théodore de Chertsey et 10.000 piastres à l’Honorable Georges Baby. Le 30 juin les soeurs de la Providence ont reconnu devoir 15.000 piastres à la Corporation à 4% d’intérêt.
Le 11 novembre 1904 Martin Dangeville Dostaler a loué à bail pour 4 ans à Joseph Mireault brasseur de Joliette une partie du lot 574 près des moulins à farine et à scie lui appartenant avec une bâtisse servant de glacière construite par le locataire.
Le 24 mai 1905 demoiselle Philomène Lafortune faisant affaire sous la raison sociale de Gilbert Lafortune & Cie pour la fabrication d’eaux gazeuses a vendu ses parts de la compagnie à Héloise Landry épouse de Gilbert Lafortune.
Le 4 juillet 1905 la Compagnie de Téléphone de Joliette a déposé son certificat d’enregistrement avec la liste de ses actionnaires. Elle voulait construire et exploiter des lignes de téléphone électrique dans les comtés de Joliette, Montcalm, Terrebonne, L’Assomption, Berthier et Maskinongé. Elle possédait déjà une ligne reliant Joliette à St-Ambroise, St-Alphonse, St-Côme, Ste-Béatrix, St-Jean-de-Matha, Ste-Emélie, Ste-Mélanie et St-Félix et une autre vers St-Liguori, Ste-Julienne, St-Esprit, Rawdon, Chertsey et St-Émile. Le capital de 5.000 piastres était divisé en 100 parts.
On remarque le nom de Louis Cyr dans la liste des actionnaires.
En 1905 l’Union des Commis-Marchands de Montréal avait organisé sa réunion à Joliette; il y a eu un banquet et une messe et l’Album Universel a publié des photos des excursionnistes arrivés par le train. Joliette était une ville assez importante pour accueillir un congrès.
Le 10 juin 1905 William Copping et François-Xavier Flamand contremaître du moulin à scie ont vendu à Charles Horace Flamand commerçant de Shawinigan Falls leurs droits dans la société Flamand, Flamand & Cie et un terrain à Shawinigan avec une buanderie; ils ont ensuite dissous la société.
Le 7 décembre 1905 la Corporation de la ville de Joliette a acheté à Marie Julie Laura Archambault veuve de Michel Séraphin Boulet et aux Soeurs de la Congrégation Notre-Dame un droit de passage pour un tuyau allant de l’aqueduc à la rue St-Pierre en passant par leurs terrains.
Le 16 décembre 1905 la Communauté des Soeurs de Charité de la Providence s’est engagée auprès de Hermine Scallon héritière à entretenir à perpétuité le monument funéraire d’Edward Scallon et son épouse Mathilde Ducondu dans le cimetière de la paroisse St-Charles-Borromée, recevant une somme de 500 piastres pour le faire.
En 1904 le photographe Alain avait fait éditer par P.F. Pinsonneault une série de 16 cartes postales illustrant la ville de Joliette.
Cette vue de la rivière de l’Assomption en 1904 montrant le pont des Dalles, des fours à chaux et le moulin à papier McArthur faisait partie de cette série avec le numéro 2.
La Joliette Lime Stone Quarry Company exploitait un fourneau à chaux depuis 1901 sur le bord de la rivière et en 1906 elle en avait construit plusieurs autres produisant 8 à 9 chars de chaux par semaine qui était transportée grâce à un embranchement du train du C.P.R.

Une autre compagnie, la Standard Lime & Quarry Coy Limited a été incorporée en 1906 pour exploiter la carrière située à l’ouest de la ville vers le village St-Pierre, l’usine existe toujours.

Lire: Les anciennes carrières de Joliette
Le 9 février 1907 Martin Dangeville Dostaler a conclu un marché avec la Corporation de la ville de Joliette pour construire une chaussée entre son moulin à farine et le pont de fer selon le plan annexé. Le président du comité de l’aqueduc fait rapport que son attention a été attirée sur le fait que la chaussée de l’aqueduc est en mauvais état exposée à manquer d’un jour à l’autre surtout dans la partie tenant au moulin à farine. La reconstruction était facilitée par le fait que le moulin avait brûlé en 1906 et devait être reconstruit lui aussi. Le plan montre le moulin ainsi qu’une grande remise à bois et une boutique (séchoir) en amont du pont qui devaient servir à la manufacture de portes et châssis de Dostaler.
Lire: Martin D’Angeville Dostaler architecte et entrepreneur
Dans une maison léguée à la congrégation des Soeurs de la Providence par le juge Georges Baby, le 17 octobre 1905, une école indépendante s’ouvre, le 2 septembre 1907, l’école Bonsecours.
La société d’histoire de Joliette a conservé dans ses archives les plans d’assurances dessinés par la société de Charles Goad en 1908 et 1925 qui permettent de situer tous les commerces et industries de la ville. Ils commencent par un plan général de la ville puis montrent chaque secteur sur des pages très détaillées. Voici le plan général de la ville de Joliette en 1908. 2 lignes de chemin de fer la desservaient, la Canadian Northern Que. Ry. au nord et la C.P.R. au sud près du moulin à scie et du moulin à papier.
Le moulin à scie de William Copping était alors une des industries principales de Joliette, voici son plan détaillé:
Sur cette autre page on voit la Joliette Steel & Iron Foundry Ltd., la Joliette Paper Mills et un fourneau à chaux à gauche (50). Un embranchement du C.P.R. desservait l’usine de papier McArthur et les fourneaux à chaux.
Lire: Les plans Goad de Joliette – 1908 et 1925
Le 15 mars 1908 la Corporation Archiépiscopale Catholique Romaine de Montréal représentée par Mgr. Bruchési a donné à la Corporation Épiscopale Catholique Romaine de Joliette représentée par Mgr. Archambault des terres qu’elle avait reçues en donation à St-Zénon, Ste-Emmélie de l’Énergie, St-Émile de Montcalm, Notre-Dame de la Merci et St-Jean de Matha.
En 1959 pour son 75ème anniversaire le journal L’Étoile du Nord a publié une rétrospective de l’histoire de la ville de Joliette. La scierie Copping avait été incendiée le 23 juin 1910 et de nouveau le 18 juin 1913.
En 1908 pour que la Commission des Chemins de fer investisse à Joliette les principales industries de la ville étaient mises en valeur: 2 manufactures de biscuits, 2 moulins à papier, 1 manufacture de lainages, 2 manufactures de chaux, 1 fonderie, 1 manufacture de tabacs, 2 épiciers en gros, etc.

Des lettres patentes avaient été accordées à la Peace River Trade & Navigation Co. Ltd. pour faire le commerce des fourrures, les opérations de transport, l’exploitation de scieries et de mines à la Joliette Limestone Quarry Co. Ltd. Ses promoteurs étaient Charles T. Taillant de Lanaudière, Jules Hamel, Arthur et Henry Baby et Paul Ames. La compagnie exploitera la carrière appartenant à M. de Lanaudière.

En 1909 Wilfrid Laurier a approuvé l’octroi du financement de l’Arsenal de Joliette où se trouvent aujourd’hui les locaux de la Société d’Histoire.
Le plan avait été dressé par l’arpenteur Joseph-Alcide Martin demeurant au 564 rue Manseau. Cet arpenteur qui a été député de Montcalm en 1890 a collaboré avec le curé Labelle pour arpenter la région de Nominingue avant de s’installer à Joliette. Il a été l’ingénieur officiel de la Municipalité de Joliette de 1904 à 1922, président de la Société Saint-Vincent-de Paul. Sa belle maison du boulevard Manseau existe toujours.
La manufacture de Mr. Horace F. Poitras occupait l’ancien moulin à carde de Mr. Gilmour en 1911; Poitras & Delisle y faisaient aussi de la teinture. Ce moulin se trouvait dans le centre de la ville, à côté des anciens moulins de Bathélémy Joliette devant le musée de Joliette actuel.
Le 28 avril 1911 ce moulin avait été incendié et la manufacture a été déménagée au village Vessot et au moulin des Soeurs en amont de Joliette sur la rivière de l’Assomption.

La ville de Joliette en 1911
Le monument dédié à Barthélémy Joliette fondateur de la ville avait été inauguré en 1902 et c’est la première photo du reportage du journal La Patrie du 29 juillet 1911 sur la ville de Joliette. Les 5 premières pages de cette édition du journal sont entièrement consacrées à la ville avec de nombreuses photos et illustrations de ses industries et de ses commerces.
Sur la première page les principales industries de la ville sont présentées: la manufacture de tabac et cigares de J.U. Gervais et Cie, la manufacture Royal Standard Leaf Tobacco Co., la manufacture de Sucreries et Biscuits Jos. Dufresne, les aciéries de la Joliette Steel and Iron Foundry Co. et la manufacture de papier Alex. McArthur & Co. La manufacture de papier Edwin Crabtree et Fils se trouvait en-dehors de la ville sur la rivière Ouareau, aujourd’hui dans le village de Crabtree. En 1911 Joliette était déjà un des centres de l’industrie du tabac au Québec et les moulins à bois et à papier qui avaient fait sa prospérité étaient encore importants; la production de ses moulins à farine avait favorisé l’implantation de manufactures de fabrication de biscuits. L’industrie lourde des aciéries et fonderies était solidement établie depuis 60 ans.
La seconde page du reportage fait un historique de la ville depuis sa fondation par Barthélémy Joliette et présente quelques unes de ses personnalités importantes. On trouve les portraits du maire J. A. Guilbault, de J. A. Dubeau député fédéral, J. M. Tellier chef de l’opposition à la législature de Québec, de Mgr. Archambault évêque, du chanoine F. X. Piette curé, W. Pouliot président de la chambre de commerce, Jos. Dufresne échevin, du juge F. A. Dugas, l’abbé Roberge supérieur du Collège et Henri Desmarais échevin.
Dans la colonne de droite 3 publicités ont été publiées: le fameux cigare Royal-Family de J. U. Gervais & Cie, The Poitras Woolen Mills Co. Limited de Geo. I. Delisle et le restaurateur de Robson de la Joliette Chemical Co. Ltd.
La qualité de la reprodution des photographies prises par A. Alain de Joliette n’est pas excellente mais ces photographies sont de précieux témoignages iconographiques de la ville à cette époque.
La troisième page montre les portraits de Alphonse Durand et Alfred Boucher échevins avec des photos du palais de justice, de l’arsenal et de l’hotel de ville. Une grande publicité de la ville de Joliette occupe les deux tiers de la page s’adressant à la classe industrielle, à la classe ouvrière et aux touristes.
Les avantages de la ville de Joliette étaient nombreux, il y avait entre autres deux parcs publics dont l’un situé au bord de l’eau et dans lequel se trouvait une source d’eau sulfureuse très hygiénique et recommandée par les médecins, un terrain de courses et d’amusements de toutes sortes, deux théâtres, une bibliothèque paroissiale, des clubs politiques et sociaux, etc. Alphonse Durand a été un architecte très important pour la ville de Joliette, il y a construit de nombreux édifices qui comptent toujours parmi les plus beaux.
Sur la quatrième page il y a encore les portraits de 2 échevins, le docteur Laporte et Jos. Marion. La page présente aussi quelques industriels et commerçants de la ville, Adélard Lapierre embouteilleur, Samuel Vessot président de la Joliette Steel & Iron Foundry, président de la Poitras Woollen Mills et propriétaire de la moulange Vessot.
La manufacture de laine Poitras se trouvait à côté des usines Vessot et le mur de pierre servant de fondation à ce bâtiment est encore en partie debout au bord de la rivière de l’Assomption. Samuel Vessot avait construit une nouvelle fonderie près de ses ateliers au bout de la rue Laval qui est illustrée à la première page du journal.

Depuis 1907 il y avait un restaurant grec à Joliette, le restaurant Pulos était situé en face du Théâtre Opera Biograph.
La cinquième page et dernière page montre la maison Joliette Chemical Co. Ltd qui fabriquait des produits pharmaceutiques; elle avait été fondée par le pharmacien de Joliette J. T. Gaudet. Le reportage raconte l’histoire religieuse de la ville et de quelques uns de ses bâtiments: l’évêché, l’église, le Séminaire, l’hopital St-Eusèbe. Il se termine par la documentation de quelques commerces: l’hotel Windsor, A. Mireault embouteilleur, la maison J.U. Gervais & Cie, Jos Jeremie Soumis fournisseur en gros et détail, Emile Chevalier entrepreneur plombier et la Standard Lime & Quarry Co. Ltd.
Il y a 3 publicités, celles de Jos. Dufresne qui avait repris en 1907 la gérance de la maison Magnan épicier en gros et manufacturier de sucreries et biscuits, de la Standard Lime & Quarry Co. Ltd pour sa chaux en sacs de 100 livres et de A.A. Boucher courtier d’immeubles et d’assurances. La première fabrique de chaux Joliette Limestone Quarry Co. Ltd semble avoir déjà cessé ses activités.
Le 20 juin 1913 la manufacture de biscuits qu’exploitait Joseph Dufresne a été entièrement consummée, l’incendie avait menacé de s’en prendre au Noviciat des Clercs de St-Viateur, propriétaires de la manufacture, qui était situé à côté; 125 personnes avaient perdu leur emploi. La manufacture a aussitôt été reconstruite un peu plus au nord.
Le reportage donne des informations sur les différents commerces de la ville. M. Dorion avait acheté l’hotel Windsor en 1907 qu’il avait transformé en véritable château; en 1909 il avait ouvert le théâtre Opera Biograph.

The Joliette Chemical Co. Ltd. était une manufacture de médecines et de médicaments fondée en 1901. Elle était propriétaire de brevets d’invention que le pharmacien J.T. Gaudet avait acquis du premier pharmacien de Joliette Louis Robitaille.
Lire: La bibliothèque du pharmacien Louis Robitaille
La ville de Joliette 1913-1920
Les photos étaient encore rares dans les journaux, en 1913 le journal La Presse illustrait son reportage sur les activités du carnaval d’hiver de Joliette avec des gravures.
En 1913 la chambre de commerce de Joliette a publié un livre contenant 57 pages de texte et d’images. Le livre contient de nombreuses photos qui, malheureusement, n’ont pas été très bien numérisées, voici quelques exemples.
Lire: La Chambre de Commerce de Joliette en 1913
En 1913 Samuel Vessot a voulu investir massivement dans une aciérie qu’il venait de construire pour l’agrandir. L’Étoile du Nord a annoncé en première page un investissement de 2 millions de dollars qui devait faire doubler la valeur de la propriété foncière dans la ville de Joliette. Les opérations de l’Aciérie et Fonderie de Joliette ont commencées vers le mois de mars 1911 avec le capital minime de $98.500 dollars. Avec son esprit clairvoyant et son génie inventif M. Vessot réussit au bout de quelques mois, par des procédés inconnus jusqu’à présent dans cette industrie, à mettre sur le marché un acier reconnu supérieur par tout ce que nous avons de plus compétent au Pays…

Lire: L’Aciérie et Fonderie de Joliette – Joliette Steel and Iron Ltd
Des cartes postales numérisées par la BANQ montrent ce secteur industriel au sud de Joliette.

Lire: Le village Vessot
En 1913 un nouveau journal, L’Action Populaire, a été publié à Joliette. On y trouve des publicités pour les commerces de détail de la ville. L’automobile avait fait son apparition à Joliette, le price d’une Ford était de $540 à $590.
Il semble bien que ce soit à Joliette que le premier automobile ait circulé au Québec dans une ville de campagne en-dehors des villes de Québec et Montréal; le gérant de la manufacture de tabac Lewis C. Rivard a été le précurseur.

Les commerces avaient le téléphone, le Garage Laforest sur la rue du Canal avait le numéro 222 et le 27 pour la nuit, le restaurant M. Stavros & Co. du 12 rue Notre-Dame le numéro 90.
En 1915 une nouvelle industrie, la compagnie Acme Glove Works, a loué le moulin de l’ancienne manufacture de laine Vessot pour filer la laine.
En 1916 la Standard Lime Company Limited a augmenté ses investissements de $75.000 à $350.000 en émettant 2.750 nouvelles actions de $100 chacune.
La publicité suivante archivée par la BANQ n’est pas datée ni documentée mais elle doit dater à peu près de la même époque, avant 1917. Elle était adressée aux touristes anglophones mais aussi aux industriels désirant investir à Joliette. Un des arguments de promotion de la ville était qu’aucune usine n’y avait jamais été fermée à cause d’une grève. Labour troubles in Joliette are unknown and not one of the factories in Joliette has ever been shut down on account of strikes.
En 1917 Joliette n’était plus un petit centre agricole régional, c’était une ville industrielle avec une classe ouvrière importante et il y a eu une première grève à la Joliette Steel Co. Les ouvriers de l’usine ne voulaient pas se laisser supplanter par des étrangers.
Dans sa rétrospective le journal L’Étoile du Nord rapporte que la première grève à Joliette avait éclaté parce que les 100 ouvriers de l’usine n’acceptaient pas le comportement d’un contremaître de langue anglaise. En 1918 la première association ouvrière à Joliette a été formée, elle comptait 250 membres en règle.
La ville de Joliette en 1920
Le journal La Patrie du 28 août 1920 a présenté un nouveau grand reportage sur la ville de Joliette, ses industries, ses progrès. Depuis 1914 sa population avait presque doublé et comptait 11.000 âmes. Les illustrations de la première page montrent des usines modernes, la manufacure de biscuits Dufresne et la papeterie McArthur avaient été reconstruites à neuf, l’usine de la Acme Glove Company, l’Aciérie de Joliette Limitée, la Standard Lime & Quarry Limited, les usines S. Vessot & Cie, la scierie Copping étaient devenus d’importants établissements industriels employant de nombreux ouvriers.
Les 10 membres du conseil municipal et les principaux fonctionnaires de la ville ont été photographiés au bas de la page, sa grandeur Mgr. Guillaume Forbes est au sommet avec les députés Jean-J. Denis avocat au fédéral et Joseph Dufresne industriel au provincial.
En 1920 le clergé de Joliette est beaucoup plus mis en avant par le journal La Patrie qu’en 1911. L’évêque figure en première place et les images de la deuxième page sont consacrées à des religieux et des édifices religieux. Dans le texte on lit que la ville de Joliette comptait alors 11.000 âmes et qu’elle était reliée à Montréal par 2 lignes de train, le C.P.R. et le C.N.R. qui y avait établi des usines importantes.
Les moulins à scie Copping & Co. employaient de 100 à 150 personnes produisant 6 à 8 millions de pieds de bois. La Joliette Forging & Casting Co. (ancienne Joliette Steel) fournissait des compagnies de chemin de fer et des gros contracteurs comme la Dominion Bridge. La Standard Lime & Quarry exploitait les riches dépôts de pierre à chaux de la région dans une carrière située près de son usine sous la direction de M. E. E. Lépine. La manufacture de biscuits et de bonbons avait été achetée 12 ans plus tôt par M. Jos. Dufresne de M. L. Z. Magnan qui l’avait exploitée pendant 30 ans, elle employait 250 personnes; Jos. Dufresne était député provincial. La maison S. Vessot & Cie comprenait une usine mécanique, un atelier de modèles et de peinture, une fonderie, un moulin à scie et à moudre le grain, etc.
Un historique des industries de Joliette a été publié par la ville pour le bicentenaire de sa fondation en 2023, on y trouve des informations et des illustrations.
La Fonderie de Joliette fondée vers 1845-1850 était située au bord de la rivière de l’Assomption. À propos de la «Joliette Steel and Iron Foundry» l’information donnée est:
En 1908, Samuel Vessot (1852-1933) possède des intérêts dans la « Fonderie de Joliette ». Dès 1912, il met sur pied sa propre usine de fonte et d’acier : la « Joliette Steel Foundry », établie dans le secteur Base-de-Roc. Pour assurer le succès de sa nouvelle entreprise, M. Vessot fait l’acquisition du capital de la « Fonderie de Joliette », qu’il fusionne avec la « Joliette Steel Foundry », sous le nom de « Joliette Steel and Iron Foundry Limited ». Un incendie, survenu en 1914, détruit le bâtiment principal de l’entreprise établie 70 ans plus tôt sur les berges de la rivière.
Il semble que ce soit plutôt l’aciérie construite par Samuel Vessot près de ses usines du secteur Base de Roc qui a été détruite par le feu en février 1914. Ce bâtiment de l’ancienne fonderie de Joliette a aussi disparu peu après mais il faudrait documenter dans quelles circonstances. Le journal de 1920 précisait que la Joliette Forging & Casting Co. (ancienne Joliette Steel) fournissait des compagnies de chemin de fer et des gros contracteurs comme la Dominion Bridge.
Sur le plan Goad de Joliette en 1908 on voit que la Fonderie du Peuple (People’s Foundry Co.) avait été fondée de l’autre côté de la rivière au coin de la rue Alice. Dans l’historique publié par la ville de Joliette l’information semble mal datée. En 1911, un groupe de citoyens de Joliette… décide de créer une nouvelle entreprise de métallurgie sur la rue Alice… L’entreprise, connue sous le nom de « Fonderie du Peuple », doit malheureusement déclarer faillite à peine un an après son ouverture et les actifs sont liquidés en 1913.
Sur le plan Goad de 1925 il y a toujours une fonderie au même emplacement nommée Joliette Foundry Co.
Le moulin Copping et les terrains qui en dépendaient occupaient une surface de 10 arpents comprenant le moulin à scie, plusieurs autres bâtiments et une cour contenant 3 à 4 millions de pieds de bois de construction provenant d’une réserve de 63 milles carrés que possédait la compagnie.
La troisième page du reportage de 1920 montre encore des images d’édifices religieux et de prêtres, à part Georges Desroches le shérif de Joliette. Le texte continue la description des industries de Joliette.
J. Elkin & Co. Ltd. avaient établi en 1912 une succursale de leur manufacture de vêtements de Montréal, des centaines de jeunes filles et beaucoup de jeunes gens y étaient employés. La manufacture de papier Alex. McArthur était une des industries les plus importantes de la ville. La manufacture Acme Glove était installée depuis plusieurs années sur la rue St-Charles Borromée. La manufacture de hardes L. Steinberg nouvellement installée employait aussi des centaines de jeunes gens. La publicité de la compagnie Alex. McArthur & Co. montre l’importance de la manufacture qu’il avait fait reconstruire au bord de la rivière de l’Assomption; il s’était spécialisé dans le papier à bâtisse et les accessoires de toitures.

En 1920, la compagnie américaine «Allied Chemical», par sa filiale «Barrett Company», acquiert l’usine d’Alex McArthur afin de produire du feutre, du papier de construction et du carton.
Joliette – Village d’Industrie (Ville de Joliette)
La compagnie Acme Glove Works Limited était la plus grande fabrique de gants au Canada employant les produits naturels canadiens et la main d’oeuvre canadienne pour l’usage des canadiens. Elle avait plusieurs fabriques au Québec, à Montréal, Marieville, St-Tite et Joliette.
En juillet 1912, la firme «J. Elkin and Company», de Montréal, ouvre à Joliette une succursale de sa manufacture de vêtements pour hommes et enfants. Située sur la rue Champlain, à l’angle de la rue Saint-Joseph, l’usine occupe un important bâtiment d’environ 1 000 mètres carrés. Dès sa première année d’opération, l’entreprise emploie 150 travailleurs qui se partagent une masse salariale totale de 1 000 $ par semaine.
La liste se poursuivait par une énumération: la Howard Smith Paper Co., la Fonderie du Peuple, les usines du C.N.R., la Belgo Canadian Wood Turning Co., la Joliette Tobacco Co. Ltd., les établissements de commerce de tabac de MM. Léon Brousseau, Sam Rosine (Racine) et J.E. Lapalme, la manufacture de cigares H. St-Georges, la Montcalm Tobacco Co., les distilleries de liqueurs douces Adélard Lapierre et Désormeaux et Frères, la manufacture d’instruments aratoires A. Savignac et Cie, la Joliette Preserving Co., la manufacture de biscuits T.H. Boulanger, la Crushed Stone Co., la Dominion Knitting Co. et l’établissement Tabah Frère, la manufacture de portes et de châssis William Copping, la manufacture d’ameublements d’églises J.B. Brazeau, les carrières de M. Pit Desroches et autres encore.
L’industrie du tabac était particulièrement importante à Joliette qui était le centre de la production de la région de Lanaudière.
La chambre de commerce de Joliette formait un corps fort actif composé des principaux hommes d’affaires de la ville. Plusieurs maisons de gros y faisaient d’excellentes affaires: épiceries, ferronneries, quincailleries, ferblanterie et plomberie, marchandises sèches, merceries, 2 ou 3 bijouteries, 4 pharmacies très achalandées, salons de mode, magasins de meubles, librairies, boulangeries, restaurants, etc. La ville de Joliette comptait 4 succursales des banques les plus solides du pays: Banque d’Hochelaga, Banque Nationale, The Royal Bank of Canada et The Canadian Bank of Commerce. Les meilleures compagnies d’assurance étaient représentées par d’actifs agents et les primes étaient relativement très basses.
La ville était administrée par un maire et 9 échevins, le secrétaire-trésorier, l’inspecteur, le chef de police, le chef des pompiers et les chefs des départements de l’électricité et de l’aqueduc ainsi que d’autres fonctionnaires et employés. La taxe foncière était de 1% et tous les détails des autres taxes et des frais pour l’eau et l’électricité sont énumérés. La commission scolaire prélevait une taxe 1.06% sur la propriété foncière.
La ville de Joliette possédait d’excellents trottoirs en ciment et la plupart de ses rues étaient macadamisées. La compagnie de téléphone Bell comptait au-delà de 400 abonnés dans la ville et une ligne téléphonique privée reliait le chef-lieu aux paroisses du district.
La quatrième et dernière page du reportage continue à énumérer les avantages de la ville de Joliette, ses industries et ses progrès. On y trouvait 2 fanfares, 1 orchestre, des clubs de base-ball, de hockey, de chasse et pêche et 2 théâtres de vues animées. La force motrice des chutes de la rivière de l’Assomption fournissait l’aqueduc et une partie de l’électricité, le transport vers Montréal et Québec était facile grâce aux 2 lignes de train, il y avait plusieurs hôtels et le coût de la vie était moins cher que dans les grandes villes; les gens sans ouvrage étaient rares. Il y avait une cathédrale restaurée en 1905, la paroisse avait été démembrée en 1916, l’église St-Pierre était en construction. La population protestante avait son église de même que la colonie juive sa synagogue. Le collège Joliette fondé en 1844 était devenu le Séminaire diocésain en 1904; il y avait aussi de bonnes écoles catholiques et protestantes. Il y avait 2 journaux publiés à Joliette, L’Étoile du Nord et L’Action Populaire. Le reportage se terminait par une grande publicité de la nouvelle manufacture de biscuits et sucreries de Joseph Dufresne reconstruite qui employait 275 ouvriers.


En 1920 le commerce de détail était florissant et de nouveaux besoins plus modernes devaient être satisfaits. W, Durand avait son commerce sur la place Ste-Marie (?) où il vendait des moulins à laver, des poëles électriques, des balayeuse automatiques inusables, des fers à électricité indispensables, etc.

La ville de Joliette en 1921, ses progrès
L’Étoile du Nord du 22 décembre 1921 a aussi présenté un reportage sur la ville de Joliette et ses progrès avec à peu près les mêmes illustrations.
William Copping manufacturier et marchand de bois vendait les produits de la forêt canadienne, pin rouge, pin blanc, bois francs, épinette, bardeaux de cèdre et lattes. Il manufacturait aussi des portes et châssis et se faisait une spécialité des boîtes à beurre. Aux usines S. Vessot & Cie on trouvait des machines à moudre et écraser le grain, de la machinerie de confiseur, de la fonderie de fonte, cuivre et aluminium; on pouvait y faire des réparations en tous genres et du soudage au gaz. Il y avait encore des moulins à scie et à farine.

Dans la retrospective publiée par ce journal on lit que le grand établissement de commerce de Lazare Steinberg avait été rasé par le feu en 1921, les incendies étaient très fréquents. Il était situé au coin de la place Lavaltrie et de la rue Notre-Dame et contenait 2 magasins et une manufacture de hardes.
La ville de Joliette 1923 – 1925
La commémoration du centenaire de la ville de Joliette en 1923 a été commentée dans les journaux locaux et nationaux mais les articles étaient consacrés à son histoire plus qu’à ses industries et ses commerces.
Lire: Le premier centenaire de Joliette en 1923
En cherchant dans les archives on trouve quelques photos d’événements ayant eu lieu à Joliette mais celles de qualité sont rares.
En 1924 les cadets du séminaire de Joliette ont défilé lors de la cérémonie de bénédiction du terrain où devait être construite la nouvelle aile du séminaire. Les photos panoramiques de groupes étaient populaires.
La cité de Joliette en 1925-1937
Le plan Goad de 1925 montre les installations du Canadian National Railways au nord de la ville avec ses multiples raccordements et la maison ronde où se trouvaient des ateliers de réparation. Le Joliette Driving Park était un grand terrain de divertissement alors que le nord de la ville commençait à se bâtir.


Dans le journal La Presse du 13 avril 1925 la cité de Joliette a fait publier une grande publicité sur 2 pages pour annoncer qu’elle était maintenant reliée à la route nationale Montréal-Québec par un chemin macadamisé: invitation cordiale aux touristes.
Le dernier chaînon de cette belle voie de communication a été terminé l’automne dernier… En laissant la route nationale à L’Assomption, ils se dirigent vers le nord en traversant les villages suivant: l’Épiphanie, Bois St-Régis, traversent le Pont Bleu, la rivière St-Georges, St-Jacques puis Joliette, soit un trajet d’environ vingt-cinq milles. La route Joliette-Berthier complètement macadamisée ou gravelée sera de plus ouverte au tourisme vers le commencement de juin.
Les industries et les commerces de Joliette ont fait leur publicité. Le coût de la vie y était moins élévé qu’ailleurs et la main-d’oeuvre moins coûteuse et abondante. L’électricité revenait moins cher et 2 lignes de train desservaient la ville. Joliette était le centre du marché du tabac canadien où les manufacturiers venaient s’approvisionner. C’était une ville moderne dont la population de 11.000 âmes avait doublé depuis 15 ans; cette affirmation était répétée depuis plusieurs années sans être actualisée.
J.E. Ladouceur avocat était le maire de Joliette, les 9 échevins étaient Georges Chevalier épicier en gros, Joseph Bordeleau commerçant de tabac, Z. Bellerose marchand de chaussures, Wilb. Marion agent, Arvin Grenier épicier, Louis Desrochers (maire suppléant) marchand de fer, Emile Arcand manufacturier, J.B. Fontaine courtier d’assurance et Camille Barrette épicier.
Un incendie aux moulin Copping avait détruit le quartier ouvrier des rues St-Thomas et Flamand mais le moulin devait bientôt être reconstruit. Une nouvelle industrie, la maison Lippé & Gariépy, fabrique de vêtements Victory Brand employait 75 personnes. Parmi les machands les plus progressifs de Joliette MM. A. Lechasseur 27 place Lavaltrie, J. Ulric Chaput 59 rue Notre-Dame, Château Windsor coin de Lanaudière et Saint-Paul, Standard Lime Co., La Compagnie d’Automobiles Légaré de Joliette Ltée, Hôtel Victoria, Dominion Knitting Co. 5-11 Saint-Paul, Lavallée & Frère 74 rue Manseau, Hôtel Joliette, S. Vessot & Co., Désormeaux & Frère 6 avenue Richard, Alex Guay 41 rue Notre-Dame, J.-Claude Barrette 34 rue Notre-Dame, La Cie de Tabac Montcalm Ltée, Jos. Dufresne Limitée, Zénon Bellerose coins Saint-Paul et Notre-Dame.
Il y avait eu 2 incendies majeurs en avril 1925, la scierie Copping et une partie du village Flamand puis sur la rue Notre-Dame.
Cette photo panoramique a été prise dans le Joliette driving park du plan Goad situé au nord de la ligne de train du Canadian National Railways, on voit la ville de Joliette en arrière.

Du 4 au 13 juin 1936 une grande exposition commerciale et industrielle s’est tenue à l’arena de Joliette qui avait été construit en 1932 au bout de la rue Lajoie.


Le moulin Copping avait été fermé par manque d’approvisionnement en bois mais en 1937 le premier ministre Duplessis a annoncé sa réouverture et la concession de 127 milles carrés de réserves de bois.
Le goupe Facebook Mémoire et souvenirs du Grand Joliette a publié cette photo montrant le boulevard Manseau vu de la place Bourget en 1937
En 1938 la nouvelle scierie Edouard Gohier Limitée a été bénie par le curé de Joliette. Durant l’hiver dernier plus de 500 bûcherons sous la direction de M. William Morin ont travaillé dans la limite à la coupe du bois et à la réparation des digues sur tout le parcours de la rivière de l’Assomption, et actuellement le flottage fournit du travail à plus de 125 hommes.
La manufacture de papier d’Alex. McArthur avait été achetée par la Barret Company Limited qui y avait fait de gros investissements à la même époque.
En 1937 Antonio Barrette député de Joliette a fait un discours à l’assemblée législative pour vanter les résultats obtenus dans la culture du tabac dans son comté et réclamer de nouvelles subventions pour les cultivateurs. Médéric Foucher de St-Jacques aurait été le premier à cultiver le tabac industriellement au Québec en 1867.
Rétrospective Joliette en 1944 dans L’Étoile du Nord
Le journal de Joliette L’Étoile du Nord a publié un numéro spécial de 88 pages pour son 60ème anniversaire le 7 septembre 1944. Ce journal avait documenté la vie de Joliette depuis 1884 et on trouve dans cette édition beaucoup d’informations et d’illustrations sur l’histoire de Joliette. Le journal avait été fondé par Albert Gervais qui était très proche des autorités ecclésiastiques; les premières pages du journal sont consacrées à son historique.

En 1944 J.-Alexandre Boisvert était maire et il y avait 9 échevins. Joliette était une ville importante qui avait des présidents des finances, de l’incendie et police, des marchés, de la voirie, de l’assistance publique, de la publicité et industrie, de l’hygiène, de l’électricité, de l’urbanisme et aqueduc; il y avait un secrétaire-trésorier, un directeur des services municipaux et un chef de police et du feu. La liste de tous les maires et conseilers municipaux depuis 1864 a été publiée à la page 8.
Tous les commerçants de Joliette ont publié leur annonce dans cette édition spéciale de 88 pages et je ne peux pas toutes les reproduire.
Lire: Les 60 ans de L’Étoile du Nord en 1944
Avec son industrialisation Joliette était aussi devenue une ville plus cosmopolite, en plus des nombreux commerçants canadiens-français on y trouvait plusieurs étrangers. La plupart des annonceurs avaient ajouté leur biographie à leur publicité. Geo. Daher était né en 1887 en Syrie et il s’était établi à Joliette en 1923, il avait épousé Marie-Ange Comtois de St-Ambroise. J’ai relevé les noms de Max Scheffer, Sam Farbstein né en Pologne, Jos. Astphan, Lazare Steinberg venu s’établir à Joliette en 1904 à l’âge de 16 ans, le restaurant grec de M. Stavros, Sam Lenetsky né en Russie avait établi la manufacture Joliette Pants Company en 1930, etc.
En 1944 c’était encore la guerre et L’Étoile du Nord termine son historique avec un reportage sur le camp militaire qui avait été construit pour l’entraînement des recrues dans le secteur St-Jean-Baptiste. La Presse en avait publié des photos en 1941.

Le 22 juillet 1943 l’ancienne scierie Copping devenue la scierie Gohier a de nouveau été incendiée, c’était son 4ème incendie.
Edouard Gohier avait essayé de casser la formation d’un syndicat dans son usine, les syndiqués ne se sont pas laissés faire et ont protesté dans les journaux de la ville qui les ont soutenus.
En 1945 c’est la Compagnie S. Vessot Limitée qui a fêté son 60ème anniversaire. Samuel Vessot avait déposé son premier brevet d’invention en 1870 à l’âge de 17 ans et il avait fondé un complexe industriel prospère au sud de Joliette.

Cette publicité non datée de la compagnie S. Vessot montre les ateliers situés sur le boulevard Querbes (aujourd’hui Base de Roc) et les 2 embranchement de la ligne de chemin de fer du C. P. Railway qui les desservaient.

Le gouvernement Duplessis avec Antonio Barrette comme ministre du travail favorisait l’implantation d’industries à Joliette. En 1947 une nouvelle usine de l’Imperial Tobacco y a été inaugurée.
La publication Le comté de Joliette: inventaire économique, 1957 donne de nombreuses informations sur l’économie régionale à cette époque. L’hôpital psychiatriue dans Saint-Charles-Borromée était alors en construction sur le terrain de la Ferme Saint-Louis vendu par les Clercs de Saint-Viateur.
L’Action Populaire a publié des statistiques des emplois dans l’industrie et le commerce à Joliette en 1953: 800 personnes dans le textile, 500 dans le tabac, 400 dans la métallurgie, 360 dans l’industrie du bois, etc.
Le commerce se montre très actif: près de 300 maisons avec 800 employés. On compte 25 commerces de gros en épicerie et en tabac surtout. La Place Bourget demeure un quartier commercial toujours achalandé. Enfin, une centaine de maisons de services divers retiennent 300 personnes.
Joliette en 1959
En 1959 la Commission d’Urbanisme de Joliette avait présenté un projet ultra-moderne pour construire un nouvel hôtel de ville et un marché souterrain sur la place centrale de la ville. Un projet sensationnel exaltant déclare le maire Roussin. Les photos des maquettes sont un peu sombres mais on peut imaginer à quoi aurait ressemblé le centre-ville si le projet avait été réalisé. Pourtant les bâtiments de l’hôtel de ville et du marché qui se trouvaient sur la place avaient beaucoup de cachet.
En 1959 L’Étoile du Nord a fêté son 75ème anniversaire en publiant un autre cahier spécial de 87 pages faisant une rétrospective détaillée de l’histoire de Joliette depuis 1884.
Tous les commerçants de Joliette et de ses alentours ont publié leur annonce dans cette édition spéciale. Le joueur de hockey Marcel Bonin décédé récemment qui a donné son nom à l’arena de Joliette était propriétaire d’un magasin de sports gros et détail.
La rétrospective historique donne beaucoup d’informations que j’ai utilisées tout au long de cette chronique. La chambre de commerce de Joliette avait été incorporée en 1895, M. J.H. Renaud en avait été le premier président.
L’historique de leur commerce donné par les annonceurs est parfois très détaillé. Le Château Joliette, club château gai, était situé au coin des rues de Lanaudière et Saint-Paul. Le bâtiment avait été vendu en 1889 à Édouard Migué qui l’avait revendu en 1892 à Pierre Chevalier hôtelier de St-Gabriel de Brandon qui y avait ouvert l’hôtel Royal. En 1901 il l’avait vendu à J.O.A. Guilbault qui l’avait vendu à Joseph Gadoury qui l’avait vendu à Joseph Dovila Dorion en 1907. En 1920 l’hôtel devenu Château Windsor a été vendu à J. Eugène Champagne. Gaston Gagnon en était le propriétaire depuis 1953.
Au début des années 1950 les Industries Abex ou Dominion Brake Shoe étaient le principal employeur de la ville avec 250 employés selon l’historique de la ville de Joliette. Cette vue de l’usine fermée en 1994 date du milieu des années 1960.
En 1964 un long article illustré a raconté l’histoire de l’aciérie Joliette Steel fondée par Samuel Vessot. C’est vers 1910 que fut établie l’Aciérie de Joliette. M. Samuel Vessot, déjà fondeur et mouleur de fonte, aidé d’un industriel belge arrivé récemment au Canada, fut le promoteur de cette nouvelle entreprise joliettaine pour la production de l’acier.
Le centenaire de l’incorporation de Joliette en 1964
En 1964 la ville de Joliette a commémoré le centenaire de son incorporation datée du 15 octobre 1863, ce qui est assez spécial.
Dans La Presse du 16 janvier 1965 le journaliste Pierre Bourgault a publié un reportage pour célébrer ce centenaire commémoré avec un peu de retard. Joliette était la ville de province par excellence. Si l’on excepte quelques édifices aux lignes audacieuses, Joliette n’a pas un caractère exceptionnellement photogénique, mais c’est une ville agréable qui évolue rapidement.
Le fondateur – Joliette fit construire de nombreuses routes. Mais voici le détail intéressant: c’est qu’au lieu de faire construire des routes qui auraient réuni les villages entre eux, il traça des chemins qui, des villages, menaient tous à Joliette... La ville elle-même est d’abord et avant tout une ville industrielle et commerçante. Pour une population d’un peu plus de 19.000 habitants on compte 43 industries qui emploient 2.889 personnes. La ville avait donc l’avantage de ne pas dépendre d’une seule industrie qui y aurait dicté sa loi comme c’était le cas dans de nombreuses villes de province.
Dans les industries principales en 1965 on notait l’Aciérie Joliette; la Pinatel Piece Dye Works, fabrique de teintures; la Consolidated Textiles faisant le tissage de produits synthétiques; la compagnie Barrett, industrie de la pulpe et du papier, plusieurs industries autochtones dont la biscuiterie Harnois et Fils Limitée; et évidemment l’industrie du tabac avec la compagnie Imperial Tobacco.
La grande photo de la place du Marché, aujourd’hui place Bourget, est très sombre et même en l’éclaircissant avec un logiciel on ne voit pas très bien. Le marché avait été démoli mais pas encore l’hotel de ville. La place semble être encore en travaux. Les cultivateurs pourront continuer à y vendre leurs produits pendant que les commerçants continueront à faire des affaires d’or.

La place Bourget ou place du Marché était le coeur du commerce de la ville. Les édifices du marché avaient été démolis et les cultivateurs continuaient à y vendre leurs produits en plein air. Il y avait quand même beaucoup de chômeurs dans la ville où de nombreux enfants des agriculteurs de la région venaient s’installer alors que les fermes se mécanisaient et avaient besoin de moins de main-d’oeuvre.
La photo du reportage de La Presse en janvier 1965 montre un réaménagement de la place du marché encore en cours de travaux alors que ces photos de 1964 montrent des travaux achevés…
La compagnie Vessot a été vendue à une compagnie américaine en 1973 et elle a été fermée au début des années 1980. Plusieurs autres grosses usines ont fermé à la même époque, l’industrie du tabac par exemple était en crise. Les industriels de la ville de Joliette ont dû trouver de nouvelles opportunités; les anciennes usines Vessot abritent aujourd’hui une société tournée vers l’écologie, Nordikeau.
La pollution des industries de Joliette
Les industries émettent presque toujours des émanations polluantes, c’était le cas de l’usine de la Domtar située à la sortie ouest de la ville dans le village St-Pierre. Elle avait été modernisée en 1964. Jusqu’à la fin des années 50 les hauts-fourneaux de la Standard Lime & Alabastine Co. répandaient sur la ville de Joliette des nuages quotidiens de poussière, de suie et de fumée… une note pittoresque maintenant disparue du paysage. En 1964 l’usine appartenait à la Domtar, la Dominion Tar & Chemical Co. division de la chaux qui avait invité les membres de la presse à visiter ses nouvelles installations moins polluantes.
En 2025 il y a encore 2 grosses carrières en opération à Joliette et plusieurs autres dans la région, c’est toujours une activité économique importante. L’usine de la Domtar appartient aujourd’hui à Graymont Inc., elle a obtenu du gouvernement une dérogation à la législation environnementale depuis 2015, une autorisation de polluer.
L’autre grosse carrière est exploitée par l’entreprise Béton Provincial qui l’a acquise récemment. Le Journal de Montréal rapporte que l’usine serait une des plus polluantes au Québec. L’entreprise québécoise Béton Provincial n’a pas l’intention de précipiter ses investissements de plusieurs centaines de millions qu’elle doit faire à la cimenterie de Joliette, sa plus récente acquisition, pour se conformer aux normes environnementales gouvernementales qui seront exigées en 2030.
L’usine de Bridgestone de Joliette est une autre industrie que l’on remarque quand on habite Joliette, il est fréquent de sentir des odeurs de caoutchouc brûlé dans l’atmosphère de la ville et particulièrement autour de l’usine. Pourtant selon les statistiques du ministère de l’environnement l’usine n’est pas considérée comme très polluante, elle n’aurait rejeté que 21.778 tonnes de Co2 en 2022.
Industria ditat – L’industrie enrichit
Industria ditat, c’est la devise de la ville de Joliette depuis 1979 mais les responsables de la ville ne savent toujours pas ce qu’elle signifie, ils la traduisent par L’industrie enrichie. L’industrie enrichie ça ne veut rien dire, L’industrie enrichit ça aurait plus de sens. Pourtant Joliette prétend être une ville industrielle ET une ville culturelle.















































































































































































