Nominingue a été fondé en 1881 dans le canton Loranger; c’était alors la forêt et on n’y trouvait que des amérindiens et quelques bûcherons. En 1911 Nominingue avait atteint son plein développement avec 1.100 habitants recensés dont de nombreux commerçants, avant de lentement décliner quand tout le bois exploitable avait été exploité et que la ville de Mont-Laurier l’eut remplacé comme centre administratif des Hautes-Laurentides.
Nominingue
Liste des articles ayant l’histoire de Nominingue comme sujet
Ayant habité 15 ans à Nominingue dans les Hautes-Laurentides j’y ai gardé des attaches. Voici quelques chroniques à propos de son histoire particulièrement intéressante.
L’écomusée de la Vallée de la Rouge
En 1986 des citoyens ont déposé un projet pour créer l’Écomusée de la Vallée de la Rouge; plusieurs autres écomusées avaient déjà vu le jour à travers le Québec à cette époque. Le Provincialat de Nominingue avait été choisi comme chef-lieu de l’écomusée mais le projet n’a pas été réalisé. En 1988 quand nous avons acheté le Provincialat les sœurs de Ste-Croix nous avaient remis un rapport: Étude de faisabilité d’un centre d’interprétation du patrimoine de la vallée de la Rouge.
Nominingue, apogée et déclin: 1907-1916
En 1906 Nominingue avait atteint l’apogée de son activité économique. Depuis 1904 le Train du Nord y avait son terminus et c’était le point d’accès et de ravitaillement pour les chantiers de bois. La cour de justice, l’évêché, les bureaux administratifs régionaux devaient bientôt y être établis et la prospérité en découler. Cette effervescence ne va durer que quelques années, en 1909 la ligne de train a été prolongée jusqu’à Mont-Laurier et le déclin a aussitôt commencé.
Les pionniers du lac Nominingue, troisième acte (1900-1906)
L’histoire des pionniers du lac Nominingue et de la fondation du village est tellement bien documentée dans la presse que je trouve beaucoup d’informations, je me suis arrêté à l’année 1906 pour l’instant. Le prolongement de la ligne de chemin de fer de Labelle à Nominingue va faire naître beaucoup d’activités et rêver de projets qui ne se réaliseront pas tous. Le conflit grandissant entre les colons et les compagnies forestières exploitant le bois de pulpe occasionnait de plus en plus de protestations et a obligé le gouvernement à (essayer de) mieux légiférer.
Les pionniers du lac Nominingue, deuxième acte (1890-1899)
Durant les années 1880 le curé Labelle s’était servi des journaux pour promouvoir la colonisation du nord afin d’y établir des agriculteurs. Des centaines de milliers de familles pourraient s’établir sur ces terres immenses et inoccupées pour y vivre prospères et heureuses. Au cours des années 1890 les pionniers du lac Nominingue vont constater que le climat n’y est pas aussi doux que prévu pour la pratique de l’agriculture et que sans chemins carossables il n’y a pas de progrès possible.
Les pionniers du lac Nominingue, premier acte (1879-1889)
Nominingue a été le symbole de la colonisation des Hautes-Laurentides. Le curé Labelle a mené une campagne de propagande très moderne pour vanter cette région fertile où le climat est presque aussi doux qu’à Montréal et inciter des familles à venir s’y établir. Le drame Les pionniers du lac Nominingue ou les avantages de la colonisation joué en 1881 à Ste-Thérèse en est un exemple. Pour sa propagande il s’est servi de la presse qui a rapporté la fondation de Nominingue en détail, ce qui permet de retrouver son histoire dans les archives de la BANQ. Le premier acte de ce drame est la période 1879-1889.
Immigration building Nominingue 1907
En 1907 le gouvernement fédéral a fait construire un bâtiment à Nominingue pour accueillir les immigrants venus coloniser les cantons du nord des Laurentides. Nominingue était alors le terminus du P’tit Train du Nord, les familles y étaient logées en attendant de trouver une terre. C’est en consultant les archives du Canada que j’ai trouvé cette information. Je connais un peu l’histoire de Nominingue mais je n’en avais jamais entendu parler.
Nominingue: Onamaning pays de l’ocre rouge
Quand les européens ont commencé à explorer la forêt des Laurentides pour exploiter son bois ils ont rencontré des habitants. Nominingue était alors le pays de l’ocre rouge, Onamaning. En 2022 Richard Lagrange a publié Le pays rêvé du curé Labelle qui raconte l’histoire de la colonisation de la vallée de la rivière Rouge en donnant des détails sur l’histoire de ces premiers occupants chassés de leur territoire.
Le patrimoine historique de Nominingue à l’abandon
Le rêve du curé Labelle était d’édifier à Nominingue une ville au centre d’une riche région agricole, les Hautes-Laurentides. Puis d’occuper le territoire jusqu’au nord de l’Ontario et du Manitoba. L’Histoire en a décidé autrement mais le village de Nominingue conserve un ensemble de bâtiments racontant cette histoire. Ils n’existent pas ailleurs et si ils sont abandonnés ils vont disparaître.
Cartes de la colonisation de Jogueville ou Nominingue
Quand l’arpenteur J.A. Martin a dessiné le plan du futur village de Nominingue en 1882 il a nommé ce village Jogueville, sans doute en souvenir d’Isaac Jogues martyr canadien. Le nom n’est pas resté, Nominingue est plus poétique. Les cartes dessinées pour ouvrir les cantons à la colonisation sont très précises, elles sont belles à regarder et on y trouve beaucoup d’informations.
L’Ami du Colon et la coopérative de Nominingue
Le 8 juin 1906 le premier numéro du journal L’Ami du Colon – Organe de la Coopérative des Colons du Nord est paru. Depuis 1891 les Chanoines Réguliers de l’Immaculée-Conception étaient installés dans leur monastère de Nominingue d’où ils faisaient la promotion de la colonisation, poursuivant la mission commencée par le curé Labelle. Jusqu’en 1912 ce journal raconte l’histoire locale des pays d’en-haut.
Archives de Nominingue
Ayant habité 15 ans dans une maison historique de Nominingue j’avais conservé quelques photos et documents historiques. Je les ai retrouvés en faisant du ménage et je vais les remettre aux archivistes de Nominingue ou de la Société d’Histoire des Hautes-Laurentides.
Marcel Grégoire coureur des bois à Nominingue
Marcel Grégoire est né en 1927 et a passé sa vie dans le bois. Son père était gérant du Club de chasse et pêche Columbus situé sur le chemin Chapleau entre Nominingue et Kiamika. Ses mémoires, « Je ne suis pas sorti du bois« , rappellent une époque pas très lointaine où il y avait encore des coureurs des bois.