En 1981 Johanne St-Aubin avait réalisé un répertoire des maisons anciennes de Joliette encore existantes à partir des cadastres de la ville. J’ai parcouru les rues de la ville de Joliette pour photographier les maisons construites avant 1875 toujours existantes en 2022.
Je me suis fié au sérieux du travail de Johanne St-Aubin pour l’exactitude des informations. Elle avait eu le soutien du ministre des Afaires Culturelles Clément Richard pour produire un petit livret de 47 pages qui est disponible à la bibliothèque Rina Lasnier.
Les plus anciens bâtiments: 1839-1858
La maison la plus ancienne de Joliette est située au 333-335 rue Baby, elle a été construite en 1839. Les maisons les plus anciennes de Joliette ne sont pas toujours celles que l’on imagine, c’est la surprise que j’ai eue en faisant cette recherche.
Cette maison a visiblement subi beaucoup de transformations depuis 1839 mais on peut imaginer son aspect original en observant sa silhouette.
Le second bâtiment le plus ancien de Joliette (1850) est situé au 10 place Bourget là où se trouve le magasin de la SQDC.
L’ancien Institut de Joliette qui est actuellement à vendre est le troisième plus ancien, il a été construit en 1858. Il a été très bien conservé dans son état original.
En fait J. St-Aubin a fait un oubli important dans son répertoire. Le Registre du Patrimoine Culturel du Québec a répertorié au 846 rue St-Antoine la résidence Tarieu-de-Lanaudière déménagée de Saint-Paul à Joliette vers 1823, c’est la plus ancienne maison toujours existante.
Le répertoire des maisons en 1875
En 1875 la Société de Construction Permanente de Joliette a été fondée pour permettre le financement de la construction de maisons et immeubles à Joliette et à la campagne. Cette société qui a pris la relève de la Société de Construction du Village d’Industrie permettait d’emprunter à un taux d’intérêt raisonnable (6%) en donnant des garanties. De nombreuses maisons ont été construites à Joliette à partir de 1875.
Le répertoire des maisons anciennes de Joliette a été fait à partir des cadastres de la ville. Le premier cadastre de Joliette date de 1875. Les maisons ont donc pu être construites avant cette date. Voici la liste des maisons de 1875 encore existantes en 2022 classées par rues.
Boulevard Manseau
Il y avait une autre maison au 575-577 bld. Manseau mais l’adresse correspond aujourd’hui à un stationnement au coin de la rue Lajoie. En 1890 une maison à vendre au coin des rues Manseau et Gaspard était décrite comme étant bâtie en pleine campagne à 3 ou 4 minutes du centre-ville. La terre située entre les rues Manseau et St-Viateur présentait des avantages pour celui qui voudrait la cultiver.
Rue Saint-Viateur
Depuis 1981 quatre maisons ont été démolies sur la rue Saint-Viateur, elles étaient aux 415-417, 410-420, 543 et 604.
Rue Notre-Dame
Sur la rue Notre-Dame il ne reste plus que 2 immeubles datant de cette date.
Trois maisons ont été démolies depuis 1981, au 717-719, au 530-532 et 534. Ces 2 dernières ont été remplacées par cet édifice gouvernemental:

Rue de Lanaudière






Trois maisons ont été démolies sur la rue de Lanaudière depuis 1981, aux 524-526, 845-849 et 659-663 (maison construite avant 1861).
Autres rues de Joliette












Dans le répertoire les adresses Nord ou Sud ne sont pas précisées ce qui complique la recherche, il y a peut-être quelques erreurs mais j’ai doublement vérifié. Au 78-80 rue Lajoie je suppose que le bâtiment ancien a été détruit pour construire le restaurant actuel.
Les maisons situées aux 57-65 place Bourget, 275 rue Baby, 175 rue Lavaltrie et 78-80 rue Lajoie ont été démolies. Sur la rue Ste-Angélique trois maisons ont disparu: aux 48-50, 49-53, et 199. Au 1437 Base-de-Roc une maison datant de 1860-1870 appartenant à la ville de Joliette a été démolie pour faire place à un stationnement.
Répertoire des vieilles maisons – Joliette 1823-1910
Voici la liste de toutes les maisons construites avant 1910 répertoriées par Johanne St-Aubin en 1981:







Les maisons les plus anciennes de la ville de Joliette ne sont pas toujours les plus belles mais elles méritent notre attention. Certaines ont été bien entretenues, d’autres ont été complètement transformées avec le temps. Par exemple cette magnifique maison du boulevard Manseau située à côté de l’hôtel de ville de Joliette était beaucoup plus belle et authentique en 1964 qu’elle ne l’est aujourd’hui même si elle est très bien entretenue.
En fouillant dans les archives on devrait pouvoir retrouver certaines maisons qui ont été démolies depuis 1981. Dans l’album Joliette 1864-1964 il y a par exemple cette photo de la place Bourget où on peut voir l’immeuble du 57-65 qui a été démoli, un bel immeuble (à droite de ville centenaire):

Boulevard Manseau 1875-1910
Un dessin représentant la ville de Joliette vue à vol d’oiseau en 1881 montre les maisons qui étaient alors construites. Le secteur au nord de la rue de Lanaudière et à l’ouest de la rue St-Charles-Borromée ne comprenait aucun bâtiment en 1850.
Les belles maisons du boulevard Manseau donnent une idée de l’évolution de l’architecture entre 1875 et 1910; comme c’est la rue la plus prestigieuse de Joliette elles sont bien entretenues pour la plupart. Voici celles qui existent toujours en 2022:
La maison au coin de Manseau et St-Charles devant le collège est datée de 1890. Selon le livre Histoire de Joliette de C. Martel qui en a publié une belle photo ancienne le magasin de J. Wilfrid Renaud aurait plutôt été construit dans les années 1860. Ce beau bâtiment situé en un lieu très stratégique de la ville mériterait une recherche plus approfondie et un panneau historique pour raconter son histoire.
2 maisons ont été démolies sur le boulevard Manseau depuis 1981, aux 516-524 et 658. La maison située au 554 bld Manseau construite en 1907 par l’architecte Alphonse Durand a été oubliée dans la liste; il en manque peut-être d’autres.
La plus vieille maison de Joliette
Un lecteur m’a signalé une parution sur Facebook. Les 2 photos de la plus vieille maison de Joliette sont intéressantes mais le commentaire qui les accompagne m’a bien fait rire. J’imagine la fille du seigneur de Lavaltrie, épouse de Barthélémy Joliette, habitant dans cette toute petite maison ancestrale alors qu’elle a vécu toute sa vie dans des manoirs.
À vendre: la plus vieille maison de Joliette. Rapportée par l’édition du journal l’Expression, en date du 5 mai 2002, la maison ancestrale de l’épouse du fondateur de Joliette, habitée par mes parents à un moment donné dans les années 1940.
Le Répertoire du Patrimoine Culturel du Québec a publié une fiche sur cette maison et elle a été nommée du nom de Charlotte Tarieu de Lanaudière mais ça ne signifie pas que ce soit sa maison ancestrale. Sa maison ancestrale est le manoir de Lavaltrie. L’histoire de cette maison est quand même bien intéressante puisqu’elle aurait été déménagée de St-Paul en 1823 et est donc plus ancienne que la ville. C’était une maison d’ouvrier, certainement pas de seigneur.
Résidence Charlotte-Tarieu-de-Lanaudière
La construction de la petite maison du 846, rue Saint-Antoine remonte presqu’aussi loin que la fondation du village de L’industrie, en 1823, par le notaire Barthélemy Joliette. Par son mariage avec Marie-Charlotte de Lanaudière, héritière d’une partie de la seigneurie de Lavaitrie, Barthélemy Joliette devient propriétaire de ces terres qu’il consacre d’abord à l’exploitation forestière. Il fit construire des moulins à farine et à scie puis un marché, posant ainsi les premiers jalons de l’industrialisation de la ville. Il fit donc déménager, en 1823, certaines résidences construites à Saint-Paul pour desservir la population grandissante de Joliette. La maison du 846, rue Saint-Antoine fait partie de celles-ci. La simplicité générale du bâtiment, à laquelle s’ajoutent la rareté des ouvertures et l’absence totale de quelconque ornementation, tendent à confirmer cette idée. Aujourd’hui, elle nous semble bien petite pour faire office de résidence, mais il faut se replacer dans le contexte de l’époque pour mieux en apprécier l’aspect rudimentaire. Elle demeure sans conteste une trace des premiers jalons de l’histoire de Joliette.
La maison du 846, rue Saint-Antoine est la plus petite résidence de la ville de Joliette. La simplicité du bâti principal, le toit de tôle à deux versants et la rareté des fenêtres permettent l’hypothèse qu’il s’agît d’un bâtiment construit dans un secteur moins industrialisé de la ville afin de servir de résidence à un des premiers colons de Joliette.
En fait on se demande pourquoi cette maison d’ouvrier a été nommée Résidence Charlotte-Tarieu-de-Lanaudière par la municipalité de Joliette.
Wilfrid Corbeil et sa description de Joliette en 1941
L’historien de l’art Gérard Morisset a laissé des archives qui ont été numérisées par la BANQ. Un dossier est intitulé Joliette, comté de Joliette – Maisons et il contient un article publié par l’architecte Wilfrid Corbeil c.s.v. Joliette et ses divers aspects est paru dans le journal L’Étudiant en 1941.
À ses débuts, le village de L’Industrie grossit en s’adaptant nécessairement à la géogrphie des lieux: les maisons, les édifices religieux s’alignent le long des rues du Moulin, de Lanaudière et la rue de l’Église, la rue St-Charles-Borromée, dans le sens de la rivière l’Assomption. Vingt ans après sa fondation, Joliette est sur la voie du progrès et se développe d’après un plan bien défini. De larges rues, la rue Notre-Dame et la rue Manseau mènent au centre de la ville, à la place Bourget où vers 1860, sont déjà établis les principaux édifices: le Marché, la station du feu… Urgel Dorval, arpenteur, avait dressé des plans de la future cité, à la demande de M. Joliette lui-même.
En fait Barthélémy Joliette et son épouse Charlotte Tarrieux Taillant De Lanaudière ont fait don de terres à la paroisse Saint-Charles-Borromée et à la corporation des Clercs de Saint-Viateur mais ils n’avaient pas envisagé qu’on y bâtirait la ville de Joliette. Ils avaient donné des terres agricoles pour soutenir la fabrique de la paroisse et agrandir le collège. Sur le plan établi lors de la donation on ne voit aucune intention de créer des rues à cet emplacement. La paroisse et les clercs de St-Viateur ont dû demander l’autorisation de modifier la donation après le décès de Barthélémy Joliette pour lotir ces terrains.

Les plus anciennes maisons de la rue Notre-Dame dateraient d’avant 1860, elles étaient situées aux 2 angles est et ouest; on suppose que c’est au coin de la rue St-Charles et qu’elles n’existent plus. Wilfrid Corbeil décrit plusieurs maisons qui semblent avoir été démolies depuis 1941. La demeure de L.-A. Panneton derrière l’hôpital St-Eusèbe aux allures de manoir n’existe plus. À l’angle des rues Ste-Anne et Manseau la maison Coffin était en briques rehaussée de pierres blanches avec des pilastres arrondis entre les fenêtres.
La maison la plus caractéristique de cette époque est sans doute celle du docteur Joseph Lafortune sur le boulevard Manseau. Bâtie par le père Michaud, en 1875, elle est constituée par un corps de maison carré, avec chaînes de briques aux angles surmonté d’un toit à mansarde sur les quatre côtés. Il va sans dire que la maison n’avait pas de galerie; la mode n’était pas encore venue; un gros perron ou tambour s’ouvrait sur la rue.
Le père Joseph Michaud c.s.v. a été un architecte important de la ville de Joliette è son commencement. Il a été le professeur d’Alphonse Durand qui a construit de nombreuses résidences prestigieuses encore existantes. Il suffit parfois d’un artiste, d’un homme de goût pour donner à une ville, à un coin du pays, sa physionomie propre…
Un des éléments de beauté de la ville de Joliette est, sans contredit, le grand nombre de ses arbres. Le boulevard doit en bonne partie son aspect de grandeur à ses vieux ormes qui lui font une vôute de verdure. Il serait à souhaiter que l’on apportât beaucoup de soin à les conserver et qu’on se gardât de les mutiler ou de les enlever pour mettre à leur place les vulgaires poteaux qui soutiennent les fils de toutes sortes. L’arbre possède à la vérité un caractère architectural qu’il faut lui reconnaître; il cache bien des vilenies et contribue par l’abondance et la richesse de sa frondaison à unifier, à embellir un ensemble de constructions.
Ces photos ne sont pas datées mais elles montrent la ville de Joliette avec ses grands ormes. Ceux de la rue Manseau ont été coupés pour moderniser la ville comme le craignait le père Corbeil. Des arbres ont été replantés par la suite quand on s’est rendu compte qu’une rue sans arbre c’est laid. La rue de Lanaudière était belle autrefois; aujourd’hui il n’y a plus un arbre, elle est nettement moins belle.





























































je voudrais juste souligner que l immeuble 57-65 place bourget qui apparait sur la photo de l esplanade a été démoli suite a un grave incendie.d ailleurs ce serait interessant que vous fassiez une même deux chroniques sur les grands incendies de joliette il existe surement des photos avant pendant et apres.
C’est une bonne suggestion, merci. En 1881 il y a eu 2 feux consécutifs qui ont détruit la Place Bourget jusqu’à l’église et beaucoup de maisons.
Je vais bientôt tourner un vidéo relatant l’histoire d’un meurtre qui a eu lieu en 1925 à St-Michel-des-Saint et du procès des deux accusés qui e eu lieu à Joliette. Nous allons faire cela à l’aide d’un conteur d’histoires, de vidéos et de photos anciennes et de photos plus récentes de vielles maisons. Pour le tournage du récit du procès nous aurons accès à l’ancien Palais de Justice en dehors des heures d’ouverture. Nous donneriez vous l’autorisation d’utiliser des photos qui se trouvent sur votre page web?
Les photos anciennes qui se trouvent sur mon site viennent des archives publiques et je n’ai pas d’autorisation à vous donner. Pour les photos personnelles il suffit d’indiquer la source de la photo en ajoutant un lien si possible.
Bonjour, serait-ce possible aussi de répertorier les maisons construites avec un toit de métal dans Joliette ? On m’a informé que M. Hercule Contré entrepreneur/contracteur en construction, menuisier/électricien/plombier avait été le premier à construire ces sorts de toiture. Notamment, il avait construit plusieurs logements sur rue St-Paul pour héberger des familles.
Si vous avez quoi que ce soit comme information, photos, archives, etc. Cela serait grandement apprécié. Je vous remercie
Je suis désolé mais je n’ai pas d’information. Bonne chance dans vos recherches.
Bonjour,
Je demeure au 338 rue st-louis. Selon l’évaluation municipale la maison a été construite en 1900. J’ai tenté de faire plusieurs recherche à cette effet mais, je n’arrive pas à trouver des informations pertinentes sur le sujet. Dans cette article tiré du livre de mme Aubin je ne vois pas mon adresse.
Ou est-ce qu’il serait possible pour moi d’obtenir des information?
Merci et bonne journée.
Je crois que la date donnée dans l’évaluation municipale est approximative et que votre maison pourrait dater d’après 1910; Mme St-Aubin a arrêté sa recherche à 1910. Elle avait trouvé ses informations dans le cadastre de la ville de Joliette qui doit être plus précis, je suppose qu’en faisant une demande à la ville vous pourrez avoir des informations. Sinon la Société d’Histoire de Joliette pourra peut-être vous aider.
J’aimerais avoir des photo de ancien resto perfecta rue de Lanaudière a joliette et qui a été déménagé au 268 rue Beaudry sud a joliette par m.dumonthier de Berthier,car je demeure dans l’ancien resto merci