Catégorie: Histoire de Lanaudière
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Sainte-Mélanie: le manoir Panet sauvegardé ?

La sauvegarde du patrimoine dépend avant tout de l’implication des citoyens, les administrations s’en préoccupent peu. Le manoir Panet de Sainte-Mélanie construit vers 1800-1811 a une riche histoire à raconter. Un comité de citoyens de Sainte-Mélanie a fondé la Société du patrimoine de la seigneurie d’Ailleboust pour acheter le manoir et lui redonner son cachet d’autrefois. Malheureusement sa documentation de l’histoire du manoir est sensationnelle mais inexacte.

Manoir historique à vendre

En 2017 j’étais passé devant le manoir et en voyant le panneau Manoir seigneurial d’Ailleboust à vendre j’avais été surpris. J’avais alors fait une recherche sur son histoire: Le manoir Panet à Sainte-Mélanie mais elle est très incomplète. Le sujet est intéressant puisque c’est le seul manoir seigneurial de la région encore existant; il y en avait à Joliette, Lavaltrie, L’Assomption, Mascouche, Autray, Berthier, et ils ont tous disparu. J’ai repris la recherche en essayant de trouver de nouveaux documents.

Manoir Panet à vendre

En venant de l’ouest le manoir est situé à gauche sur la route 348 avant d’arriver au village de Ste-Mélanie. Il a été construit vers 1800-1811 par Pierre-Louis Panet. À partir de 1832 sa fille aînée Louise-Amélie Panet et son mari William Bent Berczy l’ont habité, c’étaient des artistes et le manoir était un lieu de culture.

On trouve plusieurs photos anciennes du manoir Panet aussi appelé manoir Dailleboust dans les archives. Cette carte postale est la seule de la BANQ où on voit les habitants du manoir. Je l’ai agrandie et j’ai essayé d’améliorer sa netteté mais ce n’est pas parfait.

Le manoir Panet de Sainte-Mélanie 1931
Manoir Panet en 2017
Le Manoir seigneurial d’Ailleboust à vendre en 2017

Le rendez-vous couleurs, orgue et poésie

En fin de semaine (octobre 2018) il y avait de nombreuses activités culturelles à Ste-Mélanie. La Société du patrimoine de la seigneurie d’Ailleboust en collaboration avec la Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie organisait plusieurs de ces activités. J’ai assisté à la visite guidée du manoir. M. Massicotte et sa femme vivaient dans leur manoir. Une exposition provisoire avait été installée par le comité de sauvegarde du manoir dans un lieu patrimonial encore habité. J’avais joint un premier groupe d’une quinzaine de personnes qui avait écouté Gaëtan Dostie raconter son histoire.

Manoir Panet - intérieur
La table de Séraphin Poudrier

L’exposition présentait des documents sur le manoir et son histoire. Des décors de la série les Belles histoires des pays d’en haut qui a été tournée en partie à Ste-Béatrix meublaient cette pièce. On voit la table de Séraphin et le rouet de Donalda.

Manoir Panet - intérieur
Manoir Panet - intérieur
Manoir Panet - intérieur
Manoir Panet - intérieur

Acquisition du manoir par la SPSA

C’est un comité de citoyens bénévoles qui a fondé la Société du Patrimoine de la Seigneurie d’Ailleboust; ils doivent se débattre pour faire aboutir les démarches administratives afin de faire classer le bâtiment et obtenir des fonds publics. En 2020 la mairesse appuyait le comité mais le maire actuel n’a pas compris l’importance de ce bâtiment patrimonial selon ce que j’ai appris.

André Massicotte et sa femme propriétaires du manoir voulaient qu’il soit préservé et il semble qu’ils aient refusé plusieurs offres d’achat. Quand M. Massicotte est décédé en 2019, son épouse Lise Roy a trouvé un arrangement avec la SPSA pour le lui léguer en partie, l’autre partie étant financée par un prêt garanti par des particuliers (si j’ai bien compris). Des citoyens se sont engagés financièrement dans ce projet. En 2025 il semble que le dossier n’ait pas beaucoup avancé. Un responsable du dossier m’a écrit:

…une demande de classement du manoir, au nom de la Société de sauvegarde du patrimoine d’Ailleboust pour sa valeur exceptionnelle tant l’égard de son architecture que pour l’histoire qui s’y est déroulée. Eh bien, ce fut refusé par le MCCQ, disant qu’il y avait de plus beaux manoirs classés au Québec …et que celui-ci ne possédait pas de valeur nationale.

Enjoliver l’histoire pour la rendre plus attrayante

Personnellement je trouve malheureux que le comité n’ait pas mieux documenté l’histoire du manoir qu’il veut préserver et qu’il donne de fausses informations sur son site internet pour publiciser son projet. On lit dans l’historique que Louise-Amélie Panet et son époux William Berczy ont hérité en 1832 de la seigneurie d’Ailleboust et que Louise-Amélie l’a administrée comme une féministe avant l’heure. Dans un autre texte on lit qu’elle tenait un salon littéraire et qu’elle aurait fondé la littérature québécoise qui n’existait pas avant elle.

Louis-Amélie Panet est un personnage très intéressant mais elle n’a été seigneuresse que du tiers de la seigneurie de Dailleboust et elle n’a pas administré cette seigneurie. Il n’y avait pas de salon littéraire à Ste-Mélanie en 1832 car le village était loin de tout; et ses écrits n’ont eu qu’un impact très marginal sur la littérature québécoise. En exagérant autant on ne peut que nuire à la cause.

Au décès de son père en 1812 elle avait hérité d’une partie de ses biens et d’une partie indivis de ses seigneuries. Puis au décès de sa mère en 1828 elle a hérité avec son frère et ses soeurs d’un cinquième indivis des seigneuries de D’Ailleboust et Ramezay; son frère Pierre-Louis les a d’abord administrées. En 1832 son mari William Berczy a été nommé agent de ces seigneuries, rémunéré par les autres héritiers pour son travail. En 1848 les coseigneurs indivis ont voulu vendre les seigneuries car ils ne s’entendaient pas mais ils n’ont pas trouvé d’acheteur.

La Minerve, 25 septembre 1848
La Minerve, 25 septembre 1848

Ils ont alors convenu de dissoudre l’indivis et tiré au sort dans un chapeau 5 parts. En 1849 Louise-Amélie a obtenu par hasard une partie de D’Ailleboust (le tiers environ). Elle n’a jamais été seigneuresse de la seigneurie de D’Ailleboust en entier et elle n’a jamais administré cette seigneurie. Tous les contrats de concessions et de ventes ont toujours été conclus chez le notaire par son mari, les femmes de cette époque n’agissaient légalement qu’avec la permission expresse de leur mari.

Louise-Amélie Panet
Amélie Panet – Reproduction photographique G. Morisset

Le juge Pierre-Louis Panet avait sans doute concédé des terres à ses enfants dès qu’il a acheté les seigneuries. Le 23 septembre 1802 il a concédé à Pierre Renoir maître-menuisier de Montréal le lot 8 baze Mélanie dans Daillebout de 3 arpents sur 20 tenant en arrière aux terres de la baze Eugénie, d’un côté à Edouard Amiot et de l’autre à demoiselle Mélanie Panet.

Dans la collection Baby de l’Université de Montréal on trouve une série de quittances à Marie-Anne Cerré par Louise Amélie Panet, pour partie d’héritage de son père à partir de 1815; celle-ci datée de 1819 mentionne qu’elle a reçu le dixième des biens de son père en plus de sa part des seigneuries. Il y a aussi une quittance pour les revenus du moulin banal. On peut en déduire qu’elle avait reçu dès 1812 sa part des seigneuries; Marie-Anne Cerré en aurait reçu la moitié et ses 5 enfants un dixième. Louise-Amélie était majeure et dans ces quittances elle laisse à sa mère l’usufruit de son héritage,

Lire: Les fondateurs de Sainte-Mélanie, Ste-Béatrix et St-Jean-de-Matha

Une autre preuve que la seigneurie appartenait aux héritiers de Pierre-Louis Panet depuis 1812 est le contrat de construction du moulin banal en 1819 retranscrit par le paléographe Jules Guérard:

Et a ce faire sont intervenus maitre Louis Levesques ecuyer grefier de la Cour du Banc du Roy du district pour et au nom de dame # Charlotte Melanie Panet son epouse et demoiselles Louise Amelie et Thereze Eugenie Panet # (mots rayés) (ligne rayée) (ligne rayée) (ligne rayée) co-proprietaire du fief et seigneurie ou lesdits moulins doivent estre construits…

Le moulin banal de Ste-Mélanie

Beaucoup d’idées, beaucoup de projets en 2022

La Société du patrimoine de la Seigneurie d’Ailleboust avait organisé de nouvelles activités pour l’Action de Grâces 2022 et il y avait des visiteurs au manoir. Voici quelques idées et projets annoncés dans une brochure expliquant l’histoire du manoir et les projets de sauvegarde:

Le manoir devra grouiller d’activités: fêtes familiales et corporatives, conférences, expositions et créations. On veut aussi réhabiliter les bâtiments et le terrain autour du manoir. On veut que l’ancien garage devienne un lieu de rencontre citoyenne: café littéraire, expositions diverses, ou simplement lieu de rencontre. On veut que l’ancienne écurie devienne un espace ouvert et couvert, pour toutes sortes d’activités en plein air. On veut que le jardin soit ouvert aux jardiniers amateurs désireux de s’inspirer des jardins du 19ème siècle.

Le manoir était alors inhabité et des travaux avaient été entrepris. Certaines pièces semblent être revêtues des boiseries originales, d’autres ont été complètement modifiées. Le plancher est magnifique, des planches d’au moins 1 pouce d’épaisseur.

La SPSA demande du soutien, il y a des travaux à faire en attendant le classement du bâtiment en espérant que le gouvernement du Québec comprenne lui aussi son importance. Ce n’est pas juste un bâtiment c’est aussi un lieu de la culture québécoise.

Construction du manoir Panet – d’Ailleboust

En 1800, Pierre-Louis Panet, juge de la Cour du banc du Roi et député de Montréal-Est, acquiert les seigneuries d’Ailleboust et de Ramezay situées de part et d’autre de la rivière L’Assomption, au pied des Laurentides. Avant 1812, il fait construire un manoir doté d’un toit à deux versants, en bordure du chemin de la troisième concession de la seigneurie d’Ailleboust…

Louise-Amélie Panet occupe le manoir de 1832 jusqu’à son décès. Elle s’installe au manoir à son retour du Haut-Canada. Elle y peint, écrit, joue de la musique et tient des soirées littéraires où se retrouvent des intellectuels bien en vue de l’époque. William Bent Berczy (1791-1873), le mari de Louise-Amélie, un Britannique d’origine allemande, poursuit différentes carrières : militaire, planteur de tabac, peintre et député. Il rejoint Louise-Amélie à Sainte-Mélanie vers 1834. Le couple procède alors à l’agrandissement du manoir vers l’est. Plus tard, avant 1870, le bâtiment est de nouveau agrandi vers l’ouest. Ces agrandissements donnent au manoir une apparence de cottage Regency avec son toit à quatre versants.

Répertoire du Patrimoine Culturel du Québec

La date de construction du manoir ne semble pas très bien documentée. En 1740 selon Gaëtan Dostie, avant 1812 et agrandi vers 1832 puis avant 1870 selon le Répertoire du Patrimoine, en 1800, agrandi en 1811 et réparé en 1828 selon Marcel Ducharme, les informations sont contradictoires.

Jean d’Ailleboust qui a été le premier seigneur de ce territoire ne semble pas l’avoir habité. Gaëtan Dostie me dit qu’il aurait fait chantier et commencé le défrichement du lieu et construit une maison en 1740; mais célibataire, il n’a jamais fait « feux et lieu ». Quand Jean d’Ailleboust a vendu sa seigneurie en 1756 le contrat précise qu’il y avait une maison et une terre défrichée mais rien ne dit qu’il s’agissait de la maison du seigneur. Cette information devrait être mieux documentée car si le manoir date de 1740 ce serait un bâtiment historique encore plus exceptionnel.

Lire: Les seigneuries de Dailleboust et de Ramezay ou le fief Jouette

La version publiée par le comité de sauvegarde donne encore une autre version de l’histoire:

Le manoir Panet, tel qu’il apparait aujourd’hui est le résultat d’une édification réalisée en deux étapes séparées d’environ 20 ans. La maison initiale, dont la construction s’est achevée en 1812 est un bâtiment de forme rectangulaire, dans l’esprit français, une structure de bois en pièce sur pièce, sur fondation de moellons…

Vers 1834, le bâtiment initial fut agrandi par l’ajout de deux annexes sur les murs-pignon…

L’architecture du manoir – Clément Locat SPSA

Louis-Amélie s’installe au manoir Panet

Le manoir est exceptionnel en lui-même mais le comité de sauvegarde a axé la nécessité de sa sauvegarde sur la personnalité de Louis-Amélie Panet qui y aurait tenu un genre de salon littéraire avec son mari William Berczy peintre et fils de peintre. Elle serait la toute première à avoir créé une oeuvre littéraire au Québec et une femme libérée du XIXème siècle.

Louise-Amélie avait appris la peinture dans la famille Berczy et elle a épousé William en 1819 à l’âge de 30 ans; ce n’était plus une jeunesse et selon le chroniqueur de Ranville elle n’était pas très jolie, en tout cas moins que ses soeurs.

Portait de ma chère femme peint par moi-même en 1815 – W. Berczy

Édouard-Zotique Massicotte avait publié un long article à propos William Berczy et Louise-Amélie Panet en 1941.

Bulletin de recherches historiques mai 1941
Bulletin de recherches historiques mai 1941
Bulletin de recherches historiques mai 1941

En résumé, le défunt peut avoir fourni une carrière militaire honorable, il a pu être peintre de quelque talent, mais son alliance avec la « spirituelle, enjouée et savante » Louise-Amélie Panet en a fait un mari heureux et un personnage de second plan.

Ce résumé comporte plusieurs erreurs. Le fait que Louise-Amélie ait administré sa part de la seigneurie et que son mari n’ait joué qu’un rôle de second plan est contredit par les archives des notaires; W. Berczy y a conclu des centaines de contrats avec ses censitaires alors que Louise-Amélie n’en a conclu aucun. Si il n’a pas participé directement aux événements de 1837-1838 c’est parce qu’il n’y en pas eu à Ste-Mélanie mais il était nettement du côté du parti bureaucrate avant et après.

Maison de la famille Panet à Montréal vendue en 1810

Le 5 septembre 1828 à la suite du décès de Marie Anne Cerré ses héritiers ont conclu un accord pour sa succession; ont signé Pierre Louis Panet, William Berczy, Louis Lévesque, Charlotte Mélanie, Thérèse Eugénie et Marie Anne, Louise Amélie était absente. Louis Lévesque domicilié à Montréal et les autres héritiers ont nommé Pierre Louis Panet leur procureur pour administrer les seigneuries, accorder des concessions de terres et bailler des sucreries. Le 12 octobre 1829 le notaire Georges Rolland a déposé une procuration de William Berczy et Louise-Amélie Panet résidant à Amerstburgh au Haut-Canada du 27 octobre 1828 constituant Pierre Louis Panet leur procureur pour procéder au partage de la succession. Les biens comprenaient les seigneuries partagées en 5 parts indivis et des terres à d’Ailleboust, Ramezay et Montréal appartenant en propre à la succession. Il y avait par exemple plusieurs terres sur le chemin Papineau et ses alentours à Montréal dont une partie du parc Lafontaine actuel.

Le 3 septembre 1831 William Berczy et Louise Amélie Panet demeurant au Haut-Canada avaient donné procuration à Pierre Horace Panet pour les représenter dans la succession de demoiselle Marie Anne Panet tante de Louise Amélie décédée à Trois-Rivières à laquelle ils renonçaient. Le juge de paix Charles Berczy qui a certifié la procuration était son frère.

Le couple Berczy a d’abord vécu au Haut-Canada et entre 1828 et 1832 ils sont revenus s’installer au manoir. En 1832 William a été nommé agent des seigneuries puisque Pierre-Louis aîné de la famille Panet avait été nommé Grand-Voyer à Trois-Rivières et ne pouvait plus accomplir cette tâche. Marcel Ducharme précise que Marie Anne Céré résidait au manoir depuis 1812. Après son décès la famille Lévesque s’y est installée puis Louise-Amélie et son mari selon E. Z. Massicotte.

Le 13 août 1819 Henry Reid cultivateur de Ramsay a déposé un protet contre Marie Anne Cerré demeurant chez Osmond Griffing à Berthier, Marie-Anne Cerré n’habitait sans doute pas toujours au manoir.

Les contrats notariés montrent que les femmes de cette époque ne pouvaient pas administrer leurs biens quand elles étaient mariées. Le 10 mai 1830 William Berczy coseigneur des seigneuries de Daillebout et Ramsay domicilé dans le Haut-Canada et dame Louise Amélie Panet son épouse qu’il autorise à l’effet des présentes ont vendu le lot 24 de la 3ème concession de Daillebout reçu par Louise-Amélie en héritage.

Le premier acte notarié que j’ai trouvé concernant la gestion des seigneuries par William Berczy est le bail du moulin banal qu’il a conclu le 18 mai 1832: Engagement de Joseph Lavallée meunier de Beloeil par William Berczy seigneur agissant tant en son nom que pour ses coseigneurs et possesseurs de la seigneurie de Dailleboult pour faire tourner en sa qualité de meunier le moulin à farine de la rivière de l’Assomption et avoir la garde du moulin à scie, de la traverse et de l’entretien des chemins et des côtes.

William Berczy a conclu des centaines de contats chez les notaires comme agent seigneurial. Le 1er décembre 1834 William Berczy a signé au nom des co-seigneurs 32 contrats notariés, lui et le notaire J. O. Leblanc ont travaillé fort ce jour-là. Ils en ont rédigé 103 en tout jusqu’en février et la saison des sucres. Tous les érables à sucre des seigneuries étaient recensés et loués chaque année. Ces baux de location et les concessions de terres étaient rédigés sur des formulaires; le nom de Pierre-Louis Panet a été rayé à partir de 1832 et peu après un formulaire au nom de William Berczy agent l’a remplacé.

Formulaire de concession en 1840

Les seigneurs se faisaient aussi concéder des terres. Le 10 février 1842 Pierre Louis Panet a concédé à William Berczy la terre N°26 de la 3ème concession de Daillebout.

En 1849 lors du partage des seigneuries indivis en 5 parts le contrat mentionne que William Berczy était en possession des livres, titres, papiers et plans des seigneuries et comme il demeurait sur place il devait les garder en remettant aux autres toutes les informations nécessaires, en particulier pour le recouvrement des arrérages de droits seigneuriaux, cens, lods et ventes. Le partage a été fait en divisant les seigneuries en 5 lots qui ont été tirés au sort dans un chapeau. Pierre Louis qui avait racheté la part de sa soeur Marie Anne avait droit à 2 lots et Louise-Amélie a reçu par hasard une partie de D’Ailleboust. Un plan des parts de chacun a été fait en 1855, il montre que Louise-Amélie a reçu environ un tiers de D’Aillebout; c’est écrit Partie de Daillebout à William Berczy comme ayant épousé et commun en biens avec Dame Louise Amélie Panet.

Cartes des seigneuries de Ramezay et de Daillebout

Les seigneuries ont été partagées mais les seigneurs s’étaient fait concéder des lots comme censitaires pour lesquels ils payaient les rentes au propriétaire de cette part. Ce détail du plan montre l’église de Ste-Mélanie sur le lot 22 de la 2ème concesion appartenant au curé. Le lot 23 appartenait aux seigneurs, il s’agit sans doute du domaine seigneurial, les 20 et 21 à Pierre-Louis Panet, madame Lévesque avait le 13, madame Horace Panet le 14 et le 19 de la 3ème concession, William Berczy le 12 de la 2ème et les 25 et 26 de la 3ème, le manoir occupait les 14 et 15 de la 3ème et de la 4ème.

La première église de Ste-Mélanie a été construite en 1832, cette vue qui représenterait le manoir en arrière-plan a été datée de 1840-1850 par le Musée des Beaux-Arts du Canada. La première église de Sainte-Mélanie n’était pas construite au même endroit qu’aujourd’hui mais près du moulin banal de la rivière de l’Assomption; l’église actuelle date de 1867 au plus tôt.

Fête de la moisson, par William Bent Berczy, époux de la seigneuresse d’Ailleboust, Louise-Amélie Panet, v. 1840-1850. Aquarelle sur mine de plomb sur papier vélin. «Cette vue représente probablement la campagne autour d’Ailleboust, où l’artiste réside de 1832 jusqu’à la fin de sa vie. La première église de Sainte-Mélanie a été construite en 1832. Vers la gauche, on pense que la construction représenterait le manoir d’Ailleboust.»

Catalogue Berczy, MBA
Fête de la moisson - William Bent Berczy
Fête de la moisson – William Bent Berczy (Musée des Beaux-Arts du Canada)

William Berczy a occupé des fonctions civiles importantes. Il a été maire de la municipalité de Berthier N°2 en 1852 qui regroupait une grande partie du comté; les séances du conseil avaient lieu chez des particuliers du village d’Industrie (Joliette). Le 31 août 1855 la Municipalité de Berthier N°2 représentée par son maire William Berczy a vendu au conseil municipal de la paroisse St-Charles-Borromée le marché Bonsecours. En 1855 il a été nommé maire de la nouvelle municipalité de Ste-Mélanie.

Disposant d’un nouveau cadre institutionnel, les propriétaires fonciers de Sainte-Mélanie élisent sept conseillers pour former le premier conseil municipal. Il s’agit de William Berczy, Louis Lévesque, Firmin Cornellier, Prosper Grignon, Magloire Lajeunesse, Antoine Langlois et Prosper
Brissette. Lors de la première réunion du conseil, les conseillers choisissent pour maire le plus important notable de la localité, William Berczy, époux de Louise-Amélie Panet.

Histoire de Ste-Mélanie

Louise-Amélie Panet peintre

Il serait intéressant de mieux documenter la vie de Louise-Amélie avant son mariage à 30 ans, un âge avancé pour cette époque et qui explique qu’elle n’ait pas eu d’enfant. Je n’ai trouvé aucune information chez ses différents biographes. Amélie Panet se livre à la miniature. Elle y réussit si bien que la clientèle se fait nombreuse et que les élèves se pressent autour d’elle.

Peintres et tableaux – G. Morisset

Je n’ai trouvé que cette autre mention de son école de dessin ouverte à Montréal:

Dans un article de Gérard Morisset sur le sculpteur François Baillargé on trouve encore:

Lettre de Wilhelm Berczy à sa femme, 27 janvier 1809. Parlant du portrait qu’a fait Mlle Amélie Panet de son futur mari, Wilhelm Berczy fils, Berczy père écrit: « Monsieur Bayargé qui fut avant hier chez moi peut à peine se persuadée (sic) que c’étoit elle qui l’a fait et alors il n’étoit ny retouché ny vernissé… »]

Cité par Gérard Morisset

Louise-Amélie a d’abord été l’élève de Charlotte Allamand mère de son futur époux. Les Berczy père et fils étaient aussi des peintres talentueux.

Courtepointe lanaudoise – Réjean Olivier

Dans l’album de souvenirs canadiens de Jacques Viger j’avais trouvé cette peinture de Louise-Amélie intitulée Longue-Pointe, site du combat de la Grange datée de 1839.

Louise-Amélie Panet-Berczy
Louise-Amélie Panet – Longue-Pointe, site du combat de la Grange

En faisant cette recherche j’ai appris que cette maison peinte par Louis-Amélie Panet existe toujours à Longue-Pointe près de Montréal.

Cette aquarelle de Louise-Amélie Panet représente le territoire qui fut tout d’abord acquis par Charles-Joseph d’Ailleboust des Musseaux en 1665. Site du « Combat de la Grange » 25 Sept. 1775. – Au «Ruisseau des Soeurs», Paroisse de la Longue-Pointe ; Ile de Montréal (1839). Par Madame W. Berczy (née Panet). Album de Jacques Viger, page 272. Archives de la Ville de Montréal.

Proposition de création du parc-nature Ruisseau-de-la-Grande-Prairie

Ethan Allen est venu à Montréal pour combattre l’armée britannique qui s’y était installée après la capitulation de la ville en 1760… Le 25 septembre 1775, la troupe armée d’Ethan Allen était effectivement composée d’environ 80 Canadiens français, sous le commandement d’Auguste Loiseau et de Jérémie Duggan, accompagnés de 30 Américains.

La maison représentée sur la peinture aurait été déménagée en 1970 de la rue Notre-Dame à l’avenue Mercier.

Les peintures de Louise-Amélie Panet conservées ne sont pas nombreuses mais elles sont souvent commentées par les historiens; celle du fort de Chambly par exemple.

L.-A. Panet - Le fort de Chambly
Attribué à L.-A. Panet – Le fort de Chambly (MNBAQ)

Ce portrait intime de sa soeur Marie-Anne avec sa guitare semble avoir été peint dans le manoir. La vue par la fenêtre montre un petit chemin qui monte vers un coteau avec quelques maisons. Louise-Amélie était une peintre talentueuse et ses oeuvres ont été acquises par les musées canadiens.

L.-A. Panet - Marie-Anne Panet avec guitare
Louise-Amélie Panet – Marie-Anne Panet avec guitare (Musée Royal de l’Ontario)

William Berczy a réalisé plusieurs portraits de sa femme à différentes époques, celui-ci a été acquis par le Musée des Beaux-Arts du Canada qui l’a restauré.

Louise-Amlie Panet par William Berczy père

Réjean Olivier dans Contes, légendes et récits de Lanaudière illustrés et commentés (page 301) a trouvé ces informations à propos de la restauration du tableau.

Louise-Amélie Panet écrivain

L’oeuvre littéraire de Louise-Amélie Panet a été abondamment commentée après son décès. Maurice Lemire et Aurélien Boivin dans La vie littéraire au Québec: 1806-1839 : le projet national des Canadiens jugent que sa versification est correcte, sans plus, et que son style est parfois maladroit. Louise-Amélie Panet compose six pièces entre 1811 et 1832, toutes demeurées inédites de son vivant, qui s’inspirent du poète romantique Thomas Moore.

Son père le juge Pierre-Louis Panet était très éduqué, il aurait même été un franc-maçon libre-penseur, et il lui avait transmis son goût des arts. Comme William Berczy il était du parti bureaucrate soutenant le gouvernement britannique contre les patriotes canadiens. Louise-Amélie a aussi été bureaucrate en 1837-1838.

En cherchant dans les archives on trouve certains de ses poèmes rédigés de son écriture: Cantique – Le ciel en est le prix a été écrit en 1856.

Dans son album de souvenirs canadiens Jacques Viger a recopié Été des Sauvages en 1838; le récit lui avait été inspiré par ses souvenirs de l’automne à Sandwich dans le Haut-Canada: En octobre et novembre vient un temps qu’on appelle l’Été de la Saint-Martin ou des Sauvages, qui à mon sens et à celui de presque chacun, est délicieux.

Été des sauvages
Été des sauvages (suite)

Jacques Viger avait écrit en 1839 un poème en hommage à Amélie B.*****: Que D’aillebout est de mon goût! C’est la nature et franche et pure.

À Amélie B...

Jacques Viger avait fait un collage des signatures des femmes ayant collaboré à son album, on voit le nom L. A. de Moll Berczy née Panet écrit verticalement à gauche et celui de Eugénie(?) Panet dans la colonne de gauche.

Marcel Ducharme a retranscrit la plupart des poèmes de Louis-Amélie qui étaient restés manuscrits. En 1832 le choléra a fait de nombreuses victimes et elle a écrit Un affreux mal du bord oriental sous l’influence d’une fièvre typhoïde dangereuse le 20 juillet 1832, résidant alors à D’Ailleboust.

Un affreux mal du bord oriental
À l'occident trace un chemin fatal.
La mort le suit, il moissonne pour elle,
Petits et grands votre frayeur mortelle
Vous fait pousser un lamentable cri
Contre ce mal l'homme n'a point d'abri!
...

M. Ducharme a aussi longuement commenté une lettre du 29 mai 1840 à son neveu Guillaume Lévesque exilé en France qui se termine par un poème. Après la répression de 1837-1838 les habitants de la seigneurie avaient prié M. Berczy de lui élever un arbre de Mai selon la tradition seigneuriale. W. Berczy avait participé à la répression et ses censitaires venaient lui faire leur soumission. Le commentaire de Maurice Lemire et Aurélien Boivin que sa versification est correcte, sans plus, et que son style est parfois maladroit me semble parfaitement justifié.

Habitants de la montagne
Tous descendants des Français
Voilà qu'on est en campagne
Pour fêter un bon Anglais
Le Pavillon britannique
On ne peut mieux honorer
Que quand l'estime publique
Vient pour vous le présenter.

En ce jour de réjuoissance
Où le Mai se fait planter
Chacun a fait diligence
Pour s'y rendre le premier
Ô! Beau Pavillon britannique
Qui chez toi pointe à tout vent
Ta couleur magnifique
Ce Mai surmonte en flottant.

Invités à cette table
Faisons honneur aux pâtés
Goûtons au jus délectable
Qui va nous mettre en gaité
Le Pavillon britannique
Par nous tous est honoré
D'une manière publique
Buvons à votre santé.

Marthe Faribault-Beauregard a aussi documenté l’activité littéraire de Louise-Amélie qui n’avait pas voulu laisser publier ses oeuvres littéraires de son vivant par modestie.

Après son décès en 1862 les amis de Louise-Amélie ont fait connaître ses oeuvres et les histoires littéraires du Québec les ont mentionnées et commentées de plus en plus souvent. Le premier semble avoir été Baby de Ranville (Louis François Georges Baby); plus récemment Roger Lemoine, Réjean Olivier, Marcel Ducharme, Gaëtan Dostie, etc.

Il me semble que l’oeuvre littéraire de Louise-Amélie Panet mérite notre intérêt comme témoignage ethnographique décrivant la vie dans le Haut-Canada en 1820 puis la vie dans une seigneurie canadienne après 1830. Elle savait juger avec modestie la qualité de sa poésie. Sa correspondance et ses récits devraient sans doute d’être mieux documentés.

La succession de Louise-Amélie et William Berczy

En 1862 le régime seigneurial était en train d’être aboli et un cadastre a été fait pour calculer le dédommagement dû aux seigneurs par les censitaires pour racheter leur terre. La part de Mme Berczy dans le moulin banal était de $1.500. Le manoir et sa part du domaine valaient $4.000.

William Berczy avait été un des premiers seigneurs à présenter sa réclamation en 1855. On voit que 3 seigneurs ont fait leur réclamation pour partie de D’Aillebout: W. Berczy, Mme veuve Louis Lévesque et Pierre-Louis Panet. Louise-Amélie n’a jamais été seigneuresse que d’une partie de D’Aillebout.

Louise Amélie Panet épouse de William Berczy est décédée le 24 mars 1862 sans enfant, le 15 juillet Charlotte Mélanie sa soeur a donné procuration à son fils Louis Lévesque notaire pour régler la succession; le 4 septembre Charlotte Mélanie et Marie Anne Panet Globensky ont donné une autre procuration à William Berczy colonel de milice. Une notice biographique a été publiée et dactylographiée par la BANQ; elle raconte l’histoire de ses ancêtres Panet et Cerré: Notice sur dame Louise Amélie Panet, épouse de William Berczy & de sa famille, écrite en 1863.

Journal de l’instruction publique, mai 1862
William De Berczy, copie réalisée en 1876 musée McCord
William De Berczy, copie réalisée en 1876 musée McCord-Stewart

Wiliam Berczy est décédé le 9 décembre 1873. L’inventaire de ses biens mobiliers permet d’imaginer l’ammeublement du manoir Panet en 1873 à son décès. En vertu de son testament olographe daté du 1er décembre 1866 Robert Morton Moor de Kingston exécuteur testamentaire a fait procéder à l’inventaire et détail des meubles, effets, articles, linges, argenteries, mobiliers, grains, animaux et autres effets.

Les pièces et dépendances du manoir sont inventoriées l’une après l’autre: le passage, la chambre à coucher des étrangers, la salle à dîner, la chambre à coucher de M. Berczy, la chambre à coucher de Melle Fillian sa servante, la dépense au nord-est de la maison, le tambour, le grenier de l’allonge, le grand grenier, le grenier au dessus de la salle, le grenier de la cuisine, la chambre des filles, les caves de la maison, la cave de l’allonge, la remise pour les voitures communes, la remise pour les voitures propres, la soue neuve, le hangar à bois, la remise entre les 2 granges, la vieille grange et la grange neuve, le grenier de l’étable et écurie, la grange érigée sur le N°15, la grange et étable sur la terre vendue à Maxime Etu, la « maison jaune » chez Edouard Gendron fermier de M. Berczy, l’écurie du N°14 de la 3ème concession, dans la boutique, l’étable, la cour, la vieille soue, la remise près du puits, le hangar à grains, la chambre à coucher de M. Berczy à l’arrière de la maison, la cour devant les bâtiments et le hangar à bois et finalement aux points 34 et 35, la chambre à coucher des étrangers et l’allonge.

L’inventaire recense 162 livres français, 256 livres et pamphlets et dans l’allonge 8 livres de lois anglaises et un lot de gazettes illustrées depuis 17 ans, un lot de pamphlets et une boîte d’officier.

La succession de Louise-Amélie a été compliquée, les statuts de la province du Canada ont publié un acte en 1864 et la Législature de la Province de Québec a publié un bill privé en 1874 pour la régler.

Gazette officielle du Québec, 7 novembre 1874

Le 27 décembre 1875 à la requête de Marie-Louise Panet et de Louis Lévesque l’inventaire des biens de la succession de feue Dame Louise Amélie Panet, épouse de feu William Berczy a été fait:

  • Prisée du mobilier corporel – Livres de la bibliothèque;
  • Immeubles – Terres non concédées de la côte Emmanuel 3.508 arpents – Dans la 6ème concession de Daillebout – Manoir, terres et dépendances de M. et Mme Berczy – Pouvoir d’eau N°28 et 29 de la 1ère concession – Moulin à farine et à scier sur la Pointe-Ennuyante – Mobilier corporel à la Pointe-Ennuyante – Seigneurie Daillebout – Terrain en la cité de Montréal;
  • Créances actives – Compte des exécuteurs testamentaires de feu William Berczy;
  • Passif – Legs particuliers – Titres et papiers.

Le 12 mars 1876 Marie Jessie Lévesque a donné quittance à Louis Lévesque notaire et éxécuteur testamentaire d’une somme de 1.757 piastres qui lui revenait de la succession de Louis Amélie sa grande tante; le 16 mars le curé Fabien Jeannotte et Joseph Massicotte marguillier de Ste-Mélanie ont donné quittance de la somme de 108 piastres de la succession de Louise Amélie; le 17 mars Emélie Riberdy (32 piastres), Louise Amélie Riberdy (74), Stéphanie Champoux(?) dit St-Père (32) pour un legs de la succession de Louise Amélie Berczy, etc.

Dans le recensement de 1861 on lit que William Berczy anglican natif d’Angleterre et Lse. A. Panet Berczy catholique avaient 2 serviteurs, Edmond Gareau et Alfred Robillard.

William Berczy possédait les lots N°14 et 15 des 3ème et 4ème concessions, 15, 16 et 17 de la 5ème, 16, 17 et 18 de la 6ème, 9 et 10 de la 1ère, 7 de la côte Berczy (ou Benny), 3.908 arpents sur le côteau Amélie, le lot 12 de la 2ème concession; la dernière colonne indique le nombre d’arpents en culture. Ces terres en propriété privée (contrairement aux terres seigneuriales) étaient recensées au nom du mari, pourtant elles appartenaient au couple.

Les seigneurs de Daillebout et Ramezay étaient propriétaires de plusieurs moulins. Charlotte Mélanie Panet-Lévesque avait 1/5 d’un moulin à farine ($540) William Berczy et son épouse Amélie Panet avaient des part dans un moulin à farine ($1.800), un moulin à scie ($200), le moulin à scie du domaine ($600) et un moulin à avoine ($800), Pierre-Louis Panet 2/5 d’un moulin à farine ($2.600) et d’un moulin à scie ($200); Sophie Dubeau(?) veuve Parant avait aussi un moulin à scie ($300) dans Ste-Mélanie.

Louise-Amélie a été inhumée dans le cimetière de Ste-Mélanie où son monument funéraire existe toujours.

Monument funéraire de Louise-Amélie Panet (Photo François Faribault)

William Berczy avait son monument dans le cimetière protestant de Kildare mais il semble qu’il n’existe plus.

L’action populaire, 10 février 1965

Descriptions de la vie au manoir

Cité par Roger Lemoine

Le salon de Berczy à d’Ailleboust voyait souvent J. Viger, D.-B. Viger, le Chevalier d’Estimauville, les deux Stuart, L.-J. Papineau, Henry Heney, etc. Aux murs on pouvait voir, dans des cadres sans ornement, des portraits des ancêtres de France, de chefs sauvages; de jolies scènes historiques; de riants paysages, soit de W. B. père, soit de W. B. fils…

Le Canada-français – Mai 1939

William Berczy a été un bureaucrate zélé au temps des patriotes et il est intéressant de noter qu’il aurait reçu Louis-Joseph Papineau chef des patriotes et les frères Viger à son manoir. Lors de la conscription pour la guerre de 1812 il s’était déjà signalé pour son zèle avec son beau-père le juge Panet. Le 7 juillet 1812 une émeute a eu lieu à Lachine qui a été rapidement réprimée. Le juge Pierre-Louis Panet a dirigé le procès des émeutiers et les a sévèrement punis. Le 15 juillet, William Berczy père, homme plutôt naïf mais certes pas un imbécile, complimente son fils sur sa participation à l’écrasement de l’émeute de Lachine, — «your first coup d’Essay in military expeditions». (Une émeute à Lachine contre la «conscription» (1812) – Jean-Pierre Wallot)

En 1841 William Berczy s’était présenté à l’élection de Berthier pour le parti bureaucrate et il n’avait pas hésité à mobiliser les orangistes de Rawdon pour créer une émeute qui s’était terminée par un mort et la mobilisation de l’armée de Sorel.

L'Aurore des Canadas - 26 mars 1841
L’Aurore des Canadas – 26 mars 1841

Les descriptions du salon de Louise-Amélie et de la société qu’on y rencontrait semblent toutes être basées sur un seul récit publié par de Ranville dans le journal La Kermesse en 1892 qui y était venu en 1859: l’hôtesse offrait du café et elle chantait ou jouait du clavecin.

Un savant magistrat, sans doute Baby (de Ranville), écrivait que c’est en 1859 qu’il a fait sa connaissance. Quoique déjà sur le retour d’âge, elle n’en avait pas moins conservé toute sa distinction d’esprit, toute la vivacité et l’enjouement de son caractère.

Le manoir Panet a été acheté en 1907 des héritiers Panet par Cuthbert Massicotte, auquel son fils Delphis Massicotte, a succédé. André Massicotte en était propriétaire en 2018.

Louise-Amélie Panet dans les médias

La vie de Louise-Amélie Panet a été commentée dans les histoires littéraires et dans les histoires de la peinture du Québec. On retrouve aussi des informations diverses à son sujet dans les médias jusqu’à aujourd’hui.

En 1889 quand la ferme Logan a été expropriée pour créer le Parc Lafontaine à Montréal les anciens titres de propriété mentionnaient une ferme appartenant à William Berczy et son épouse Louis-Amélie Panet qui l’avaient vendue aux officiers de l’armée de sa Majesté en 1846.

Le monde, 5 mars 1889
The Montreal Law Reports – 30 septembre 1890

On peut supposer que cette ferme leur était revenue en héritage puisque Pierre-Louis Panet possédait des terres dans cette partie de Montréal où on trouve aujourd’hui la rue Panet. Sur ce plan de Montréal en 1815 on voit la terre de l’Hon. P. L. Panet sur la rue St-Ignace et celle de William Logan plus au nord.

Le chroniqueur De Ranville a publié ses souvenirs de Louis-Amélie Panet d’abord en 1892 dans La Kermesse puis le même article a été republié en résumé en 1900 dans Le Journal et en 1906 dans Le Canada Français. Marcel Ducharme en a retranscrit un long résumé en introduction de son livre et j’ai du mal à comprendre pourquoi il le termine en l’attribuant à De Rainville – 1859.

Ce récit d’une visite au manoir de Ste-Mélanie 33 ans plus tôt a été repris par tous les commentateurs de la vie de Louise-Amélie Panet. C’est pourtant un témoignage qui n’est peut-être pas tout à fait exact, enjolivé pour faire un bon article de journal.

La Kermesse – 25 novembre 1892

De Ranville parle de Madame Von Moll de Berczy; son mari n’utilisait jamais le nom complet de son père avec la particule en allemand et en français. Quoique ses soeurs, au nombre de trois fussent très-bien douées sous le rapport intellectuel, et mieux partagées au physique que ne l’était leur aînée, les soins de leur père ce concentrèrent particulièrement sur elle, et il ne négligea absolument rien pour lui orner le coeur et l’esprit.

Faute d’avoir à qui parler durant mes repas, j’ai lu deux pages d’un traité de St-Augustin sur la grâce que je n’ai point comprises…

La maison seigneuriale était une vaste construction en bois, adossée à la montagne (le manoir est dans la plaine?), assise sur de verts gazons parfaitement entretenus, entourée de fleur soigneusement cultivées. De là, la vue portait, d’un côté sur les sombres côteaux voisins, dont l’un était surmonté de la petite église paroissiale, et, de l’autre, sur des champs fertiles couverts de riches moissons. L’église dans le village de Ste-Mélanie n’aurait été construite qu’en 1867 alors que ces souvenirs datent de 1859 !

Le passage le plus cité de cet article de journal est la liste des membres du cercle fréquentant le manoir; elle aurait tenu un salon littéraire à Ste-Mélanie. On peut être certain que Jacques Viger faisait partie de son cercle de relations et qu’il est venu au manoir, on a sa correspondance avec les Berczy et son album de souvenir comme source historique. Mais les autres ne sont peut-être venus qu’une fois par hasard à Ste-Mélanie, à cette époque Ste-Mélanie était loin de tout. De Danville parle plutôt de correspondances et ne mentionne pas les visiteurs qui venaient en visite: d’autres la venaient voir et ne la quittaient jamais qu’à regret.

Mais c’était surtout de la part de ses censitaires qu’elle était l’objet d’un véritable culte, puis-je dire. Bonne, affectueuse, charitable, sympathique, elle se faisait toute à tous… Sans enfants – elle n’en avait eu qu’un seul, mort en très bas âge

Elle a beaucoup écrit, tant en prose qu’en vers, et nous a laissé de fort jolies choses qui révèlent chez elle les éminentes qualités qui la distinguaient à un si haut degré. Choisis au hasard, en quelque sorte, les vers suivants, d’un archaïsme si charmant et si original, donnent une idée de son talent.

Marcel Ducharme a retranscrit une partie du récit de De Ranville et de nombreux poèmes de Louise-Amélie Panet dans sa biographie mais il n’a pas retranscrit ce poème:

L'oiseau

Léger petit oiseau
Haut et bas qui voltige,
Pôse-toi donc, te dis-je.
Ah! le voilà; mais qu'il est beau
Enfin fixé sur cette tige!

Ton oeil est un grenat,
Plutôt, cette parcelle
Que couvre ta prunelle
Qui du feu brillant a l'éclat,
En est une vive étincelle.

Cesse ton mouvement,
Oisillon je te prie.
J'ai la plus vive envie
De te contempler un moment:
Arrête ces sauts de folie!

Il s'arrête, et son cou
Se gonfle, et vers le faite
Du ciel levant la tête,
Il semble que j'ouïs "glou-glou".
Va-t-il me donner une fête?

Oui j'entends ses accents,
Un sonore ramage
Remplit le frais bocage;
Du flageolet aux sons perçants
Il imite au vrai le sifflage.

Il change de couplet
Lentement il roucoule.
Tout doux sa note roule,
Semblable au bruit qui tant me plait
D'un humble ruisseau qui s'écoule.

Écoutons quels roulis
Dans l'air se font entendre!
Quels sons joyeux et tendres!
Par mille gazouillis,
Son coeur parait vouloir s'éprandre.

Sous de prochains buissons,
Sa compagne chérie
Comprend sa voix amie
Et couve mieux ses nourrissons
Qui forment leur fortune unie.

O doux êtres ailés,
Vos chants, votre parure,
Font aimer la nature.
Dans mes bosquets, en paix, volez, 
Et trouvez-y votre pâture.

Ah! quand le souvenir
Du temps passé m'agite,
M'enivre ou bien m'irrite,
Poussez-moi vos cris de plaisir,
Afin que le souci me quitte.

L’Honorable Louis François Georges Baby signant sous le pseudonyme De Ranville était un collectionneur et un des fondateurs de la société d’histoire de Montréal avec Jacques Viger. Robert de Roquebrune dans Le testament de mon enfance raconte que quand il venait en visite au manoir de L’Assomption son père fermait les tiroirs de ses archives familiales à clef de peur de se les faire voler. Il a laissé une précieuse collection de documents historiques conservée par l’Université de Montréal.

Hon. L. F. G. Baby – 1832-1906
Le manoir Panet vers 1925 – Edgar Gariépy
Le manoir Panet en 1961 – Gilles Richard

Ce manoir de style anglo-normand avec toiture à quatre pentes douces ou à quatre eaux, présente dans une certaine austérité, symétrie et équilibre. Il continue à défier les ans et à évoquer ces décors de salons de haut goût où évoluaient des toilettes élaborées qui donnaient grande allure aux hommes comme aux femmes; à résonner encore d’un langage poli, distingué, raffiné…

François Lanoue, Fragments d’histoire – 1977

En 1987 Marthe Faribault-Beauregard a publié La vie aux Illinois au XVIIIème siècle racontant les souvenirs de Marie-Anne Cerré mère de Louise-Amélie.

La presse, 13 septembre 1987

Lire: Gabriel Cerré au Pays des Illinois

L’intérêt pour la poésie de Louise-Amélie Panet a été relancé dans les années 2000; par une anthologie de la poésie québécoise publiée par Yolande Grisé d’abord:

Le Canada français, 31 mars 1999

Louise-Amélie Panet a rédigé un poème de 1.101 vers intitulé Quelques traits particuliers Aux Saisons du Bas Canada Et aux Mœurs De l’habitant de ses Campagnes Il y a quelques quarante ans. En 2001 Roger Lemoine a édité et publié ce long poème.

Réjean Olivier a aussi donné de nombreuses informations sur le manoir Panet et ses occupants dans ses nombreuses publications.

Le devoir, 11 décembre 2010

Marcel Ducharme a documenté son histoire et après avoir donné des conférences il a publié un livre sur sa vie et son oeuvre.

Louise-Amélie Panet
Louise-Amélie Panet

En 2018 lors du rendez-vous couleurs, orgue et poésie Jean-Paul Daoust et la médiathèque Gaëtan Dostie entre autres ont présenté et lu les poèmes de Louis-Amélie.

Le devoir, 5 octobre 2018

Gaëtan Dostie qui a rassemblé des archives littéraires dans sa médiathèque l’a déménagée à Ste-Mélanie au Pied-de-la-Montagne où il a initié un projet de sentier poétique. Il dit que Louise-Amélie serait la toute première à avoir créé une oeuvre littéraire au Québec. Mais le premier poème publié en Nouvelle-France a été écrit par René-Louis Chartier de Lotbinière en 1666 et il y a eu d’autres écrits avant ceux de Louise-Amélie.

Les Libraires (à propos de Gaëtan Dostie) – 2019

C’est en octobre 2018 que la Médiathèque littéraire inaugurait le Sentier littéraire Louise-Amélie à Sainte-Mélanie dans la belle région de Lanaudière. Situé sur les terres du moulin de l’ancienne seigneurie d’Ailleboust, le Sentier littéraire Louise-Amélie a été nommé ainsi pour célébrer la découverte de cette grande dame des arts et lettres que fut Louise-Amélie Panet, née en 1789 et héritière de la Seigneurie d’Ailleboust en 1832. C’est à cette découverte que nous vous convions en parcourant ces sentiers construits autour de la poésie de cette pionnière de notre littérature.

Sentier littéraire Louise-Amélie

François Faribault qui est un descendant de la famille de Charlotte-Mélanie Panet-Lévesque a publié une série de chroniques sur d’Ailleboust et Guillaume Lévesque le patriote dans la revue de la Société d’Histoire de Joliette.

François Faribault – Le Messager (SHJL) 2020

Le moulin de William Berczy

Le sentier littéraire Louise-Amélie au Pied-de-la-Montagne à Ste-Mélanie a été établi le long du chemin qui menait au moulin de William Berczy.

« À une Session générale et mensuelle du Conseil municipal de la Paroisse de Ste-Mélanie, tenue le troisième jour du mois de février mil huit cent soixante et dix neuf » est entériné un règlement stipulant : « que le chemin de route conduisant ci devant (au moulin de feu William Berczy …) soit aboli … vu qu’il n’est d’aucune utilité quelconque, vu aussi que le dit moulin ne marche plus vu son mauvais état … »

Or, c’est justement le long de ce chemin de route que le Sentier littéraire s’est établi, célébrant ainsi la découverte de cette grande dame des arts et lettres que fut Louise-Amélie Panet, pionnière en tout, et dont l’œuvre restée en manuscrit n’est publiée qu’en 2000 à Ottawa, sans grand écho dans les médias ; la biographie de Marcel Ducharme vient à peine de percer ce silence.

Sentier littéraire Louise-Amélie

Construit pour la seigneurie D’Ailleboust par William Bent Berczy, mari de Louise-Amélie Panet, peu après qu’une église fut construite, début 1830, le moulin est tombé en désuétude à la mort de M. Berczy, après 1870. Mis en mouvement par la décharge du lac Rocher, quatre chutes dévalent la falaise, creusent une gorge profonde et grugent un mur de glaise incrusté de coquillages marins... C’est sur cette chute qu’était érigé l’ancien moulin à carder de la seigneurie d’Ailleboust, moulin qui sera ensuite converti en scierie.

J’ai documenté les archives des notaires de Ste-Mélanie mais je ne les ai peut-être pas toutes documentées. Voici les informations que j’ai trouvées à propos des moulins dépendant du lac Rocher. Il semble que William Berczy ait construit son moulin à la décharge du lac Rocher en 1852. Et je n’ai trouvé aucune information à propos d’un moulin à carder construit dans la seigneurie.

Le 26 juin 1852 William Berczy a acheté à Pierre Louis Panet les lots N°15, 16 et 17 de la 5ème concession près du petit lac sur un desquels se trouve une chute d’eau ou place à moulin pour y bâtir un moulin à farine et un moulin à scie, pour 125 livres. Dans le recensement de 1862 ces 3 terres font 180 arpents dont 81 étaient en culture.

Sur ce plan daté de 189? par la BANQ mais qui semble plus ancien on voit les lots 15, 16 et 17 de la 5ème concession appartenant à Pierre-Louis Panet et traversés par la décharge du petit lac du Rocher.

Ces lots avaient été concédés dès le 23 août 1805 par P.-L. Panet père: concession des lots 15, 16 et 17 de la 5ème concession ou côte Eugénie de d’Aillebout à Laurence Cramer et à Abraham Cramer le lot 18. Sur le plan on voit que Abraham Cramer avait encore le lot 18. En 1829 lors du partage de la succession de Marie-Anne Cerré ces 3 lots étaient revenus aux seigneurs et ils ont été évalués N°15 de la 5ème concession à 150 livres, N°16 et 17 à 360 livres.

Le 16 novembre 1853 Antoine Peltier s’est engagé à Maxime Tremblay maître-forgeron de Montréal à lui livrer à son domicile 500 ou 600 madriers à prendre au moulin du domaine de W. Berczy.

Le 27 juin 1855 Pierre Louis Panet a donné la permission à Albert Lauzon menuisier de Ste-Elisabeth de faire usage du pouvoir d’eau se trouvant sur le lot N°26 de la 5ème concession de Daillebout. Le 19 juin 1856 William Berczy a déposé un protêt contre Albert Lauzon qui avait fait un fossé pour détourner l’eau du Lac Rocher pour actionner son moulin à scie lui ordonnant de le défaire immédiatement.

En 1842 le rocher situé au sud du Petit Lac du Rocher était réservé au seigneur; de l’autre côté du lac il y avait une cabane de pêcheurs.

Le 1er août 1860 Guillaume Riberdy marchand de Ste-Mélanie a été emprisonné à Montréal pour fraude contre William Berczy. Le 11 décembre 1868 Guillaume Riberdy marchand et Antoine Riberdy de Ste-Mélanie se sont associé dans un moulin à scie construit sur le lot N°16 de la 5ème concession de Daillebout. Est-ce qu’il s’agit du moulin de W. Berczy ou d’un autre situé à côté ?

Le 1er décembre 1842 William Berczy avait aussi donné à Pierre Riberdy la permission de construire un moulin à scie sur le lot N°4 de la 4ème concession, à l’ouest de la seigneurie vers Kildare.

William Berczy a fait notarier de très nombreux contrats pour le moulin banal, baux de location aux meuniers et réparations, il y en a très peu concernant le moulin du Rocher. Il n’y a pas de bail de meunier ni de devis de réparation ce qui semble signifier qu’il n’y a jamais eu de moulin à farine et que le moulin à scie devait être très rudimentaire.

Dans le recensement de 1871 qui présente des tableaux des établissements industriels des villages il y avait 2 moulins à Ste-Mélanie, 1 moulin à scie ($1.100) appartenant à Guillaume Riberdy et 1 moulin à farine, à avoine et à scie ($400) appartenant à W. Berczy et autres, le moulin banal de la Pointe Ennuyante.

Sur le plan de la seigneurie de La Noraye daté de 1857 le moulin banal de la Pointe Ennuyante de Ste-Mélanie est nommé Mr. Berczy’s Mills. Ce moulin a été vendu en 1878 alors qu’il est décrit comme vieux. Le chemin menant à cet emplacement n’existe plus et il serait intéressant de vérifier si le réglement municipal de 1879 ne concernerait pas plutôt ce chemin que celui du moulin du Rocher. Les seigneurs de D’Ailleboust avaient acheté des terres au seigneur de Dautray pour construire un chemin de l’autre côté de la rivière que l’on voit sur ce plan; il y avait une traverse ou un pont. Quand le moulin a été vendu par les seigneurs le chemin et la traverse n’étaient plus d’utilité publique et je suppose que c’est vers cette date que le pont actuel situé en amont a été construit.

que le chemin de route conduisant ci devant (au moulin de feu William Berczy …) soit aboli … vu qu’il n’est d’aucune utilité quelconque

Le 31 juillet 1878 Pierre Thomas Lévesque, le notaire de Joliette Adolphe Magnan au nom de Marie Louise Panet veuve Lamothe de Montréal, Jérôme Robillard instituteur de Ste-Mélanie au nom de Marie Jessie Lévesque ont vendu à Basile Picheau dit Vincent de Ste-Mélanie pour 1.000 piastres:

  • 1° La pointe de terre appelée Pointe Ennuyante contenant 100 arpents bordée de 3 côtés par la rivière l’Assomption et du côté sud-est par le chemin du devant des terres de la concession Moll avec toutes les bâtisses comprenant un vieux moulin à farine et à scie avec les agrès.
  • 2° Un terrain situé dans la seigneurie Dautray en la concession du Mont Ste-Marie tenant au nord-est à la rivière l’Assomption, en profondeur aux terres N°2, 3 et 4, au sud à la terre de Michel Laprade et au nord-ouest à la tere de François Rondeau de 21 arpents sans bâtiment. C’est le terrain situé de l’autre côté de la rivière.

William Berczy peintre

Les parents de William Berczy étaient des artistes et il a hérité de leur talent; il y a plusieurs de ses oeuvres dans les albums de Jacques Viger qui en témoignent, comme cette belle demoiselle chassant la mouche.

Demoiselle - W. Berczy
Demoiselle peinte d’après nature par William Berczy

Le musée des Beaux-Arts du Canada a acquis plusieurs de ses toiles représentant des scènes tyoiques des débuts de la colonisation sur le lac Ontario.

William Bent Berczy, Campement indien près d’Amherstburg vers 1819-1830
William Bent Berczy, Hurons quittant leur résidence près d’Amherstburg pour une excursion de chasse vers 1825-1834

J’ai un portrait de Brant, commencé par papa; c’ est l’original de la copie que vous avez vue à l’huile. Celui-ci est peint en gouache; je l’ai retouché et fini… C’est un ouvrage très fini, à la manière de la miniature.

William Von Moll Berczy, colonisateur et peintre
Thayendanegea (Joseph Brant) vers 1807 – Musée des Beaux-Art du Canada

On trouve 2 portraits de Joseph Brant signés William Berczy, il semble que celui que le fils a terminé serait le second, à la manière de la miniature.

Portrait of Joseph Brant vers 1808 – Art Gallery of Ontario
Carte du Québec

2 réflexions au sujet de “Sainte-Mélanie: le manoir Panet sauvegardé ?”

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