J’ai documenté l’histoire des seigneuries de Daillebout et Ramzay dans plusieurs chroniques déjà, celle-ci est une recherche dans les milliers d’actes notariés par les seigneurs de Daillebout et Ramsay entre 1800 et 1880. Après le décès de Pierre-Louis Panet et son épouse Marie Anne Cerré les seigneuries ont été gérées par Pierre-Louis fils jusque vers 1832, ensuite par William Berczy époux de Louise Amélie puis par les enfants de Charlotte Mélanie Lévesque.
Gestion des seigneuries par Pierre Louis Panet
Pierre-Louis Panet et son épouse Marie Anne Cerré ont acheté les seigneuries de D’Aillebout et Ramezay nommées fief Jouette en 1801 dans une vente publique.
Lire: Les seigneuries de Dailleboust et de Ramezay et le fief Jouette
Pierre Louis Panet père est décédé en 1812 et Marie Anne Cerré en 1828. Pierre Louis Panet avait accordé des concessions dans ses seigneuries qui étaient encore presque inhabitées à partir de 1803 au moins, comme celle-ci faite à Edouard Amiot de la paroisse de St-Paul pour une terre située dans la seigneurie Daillebout, baze Mélanie sous numéro 9.
Le 11 juillet 1805 il a concédé à George Graves junior de Berthier une terre de 401 arpents sur la rivière l’Assomption dans la seigneurie de Ramezay. Pour les anglophones le seigneur Panet avait aussi fait imprimer un formulaire en anglais; 11 juillet 1806 concession à Theodore Stevens sur le rivière l’Assomption dans Ramezay.
Le 12 mars 1806 Joseph Bondy Douaire agent seigneurial de Pierre Louis Panet a loué pour un bail de 2 ans une sucrerie de 400 érables à François Coutré de Ste-Elisabeth pour 40 livres de sucre.
Les seigneuries ont aussi été colonisées par des anglophones, ils semblent avoir été nombreux à cette époque. Le 21 novembre 1805 John Roue capitaine de milice de Ramezay a engagé Ethan Dennison âgé de 13 ans comme serviteur. Le 13 janvier 1807 Pierre Renoir menuisier de Berthier a vendu le lot N°8 de la 2ème concession de Daillebout à John McKie cultivateur de la côte Ste-Mélanie. Le 31 décembre 1808 Josiah Farnam demeurant à Daillebout a engagé son fils Chessin(?) Farnam à Messieurs Shiperd et Smalley associés au Vermont comme ouvrier. Le 11 octobre 1809 Joseph Fernam agriculteur de Ramsay a vendu des meubles à Bella Fernam de St-Elisabeth.
Le 29 janvier 1810 Joseph Connor de Berthier et David Gibbs de Daillebout ont fait un échange de terre. Le 8 mai 1810 Joseph Bondy Douaire agent du seigneur Pierre-Louis Panet résidant à Berthier a fait bail pour 4 ans à Charles Gravelle de Ste-Elisabeth de 150 érables à sucre au nord de la rivière de l’Assomption. Le 3 décembre Asa(?) Farnam de Ramsay a fait bail à Henry Reid de Ramsay d’une terre de 150 arpents au sud-ouest de la rivière de l’Assomption. Le 6 décembre Abraham Turner de Daillebout a vendu à François Lavoie de Ste-Elisabeth le lot N°16 de la 2ème concession de Daillebout pour 500 livres; celui-ci a revendu la moitié du lot à François Charron dit Ducharme de Berthier. Le 27 décembre John McKie agent du seigneur P.-L. Panet a vendu à David Gibbs de Daillebout le lot N°9 de la 2ème concession.
Le 7 février 1811 Horris Gibbs a vendu le lot N°17 de la 3ème concession à Antoine Bouchard(?), le 7 juin Joshua Gibbs a cédé les lots N°18 et 21 de la 3ème concession et le 21 de la 4ème à son fils Orrimill Gibbs, le 18 mars 1812 Ambroise Généreux a vendu à Pierre Joly fils de Daillebout le lot N°8 de la 3ème concession.
Pierre-Louis Panet père a fait quelques transactions jusqu’à son décès en 1812; le 21 janvier 1811 vente à Germain Michaux père de Berthier de la terre N°11 de la 2ème concession base Mélanie de Daillebout avec une maison en bois, terre qui lui a été cédée par Marc Bourdon en 1803 concédée à celui-ci en 1802. Le 22 décembre il a encore accordé deux concessions à Joseph Douaire Bondy de Berthier pour les lots N°18 et 19 de la 2ème concession de Daillebout.
Le 3 juin 1812 Samuel Daniel a rétrocédé à l’Honorable Pierre Louis Panet sa terre de Daillebout car il était incapable de payer les rentes et arrérages dus au seigneur pour les terres N°4, 5 et 6 de la 2ème concession et N°4 et 5 de la 3ème concession de Daillebout; l’acte a été signé par Samuel Daniels et John Mackie le nouvel agent seigneurial.
Gestion des seigneuries par Marie Anne Cerré
Peu à peu des terres ont donc été concédées et des transactions des terres concédées ont commencé à se faire. Le 6 février 1813 vente par Orrimill Gibbs à David Gibbs du lot N°18 de la 3ème concession de Daillebout pour 72 piastres d’Espagne et vente par Orrimill Gibbs comme procurateur de Josuah Gibbs à David Gibbs des lots 19 et 20 de la 3ème concession achetées de Patrick Mollay de St-Jacques; le 9 décembre David Gibbs a revendu ces 2 lots à Orimill pour 150 piastres. Le 18 octobre 1813 Bazil Mainville de St-Paul a vendu le lot N°16 de la 2ème concession sans bâtiment à Médard et Augustin Paquin de St-Cuthbert pour 800 livres. Ces terres étaient situées autour du site du futur village de Ste-Mélanie.
Le 11 décembre 1813 John McKai agent de la seigneurie de l’Honorable Pierre-Louis Panet a vendu à Germain Michaux fils le lot N°15 de la 2ème concession de Daillebout; le même jour Germain Michaux a revendu la moitié de son lot à Alexis Tellier de Berthier. Le 25 janvier 1814 John MacKie junior de Daillebout a vendu à Donald MacKay senior traiteur du Témiscamingue une terre de la 3ème concession. Le 17 mars 1814 Pierre Bruneau de Daillebout a vendu le lot N°17 de la 3ème concession à John McKie pour 500 livres. Le 5 mars 1814 Marie Anne Cerré a concédé 2 terres à John Mackie:
Le 2 juillet 1815 William Moor cultivateur de Daillebout a signé une obligation à Jacques Deligny commerçant de Berthier de 154 livres garantie par les lots N°12 et 13 de la 4ème concession de Daillebout tenant à Thomas Hunter. Le 12 août 1815 Isaac Clements cultivateur et Dorothy McHonye de Ramsay ont cédé à leur fils Thimothy 2 terres dans Ramsay joignant à Joseph Connor. La description topographique du Bas-Canada en 1815 de Joseph Bouchette indique qu’une petite rangée sur la rive occidentale de l’Assomption forme alors le seul terrain cultivé des 2 seigneuries.
Le 18 mai 1816 Theodore Stevens cultivateur de Ramsay a cédé à Jean-Baptiste St-Louis de Ste-Elisabeth la moitié des grains, foins et autre récoltes de sa terre. Le 4 mars 1817 William Moor cultivateur de Daillebout a vendu à Orrimill Gibbs un lot de la 4ème concession pour 50 livres; le 31 mars Orrimill Gibbs et Hannah Vuhussin ont vendu le lot 20 de la 4ème concession à George Vuhussin.
J’ai trouvé beaucoup d’actes de vente de terres mais peu d’actes de concession par la seigneuresse. Le 30 septembre 1818 John McKie arpenteur de Daillebout a vendu à Marie Anne Cerré veuve de Pierre-Louis Panet le lot N°19 du 3ème rang de Daillebout pour 3.491 livres. Le 2 juillet l’inventaire des biens de John McKay a été fait suite au décès de son épouse Marie Angélique, il possédait: le lot N°8 du 2ème rang sans bâtiment tenant à Bazil Déjardin et Pierre Bruneau; le N°6 du 3ème rang avec une vieille petite maison tenant à Donald McKay et Alexis Perreault; le N°17 du 3ème rang sans bâtiment tenant à Joseph Michaux et Orrimill Gibbs; le N°19 du 3ème rang avec maison, grange et étable tenant à Orrimill Gibbs des 2 côtés; une autre terre du 3ème rang avec une vieille maison tenant à Orrimill et David Gibbs. Le 1er septembre vente par Orrimill Gibbs à Charles Boileau de Ste-Elisabeth du lot N°22 (?) tenant à William Besford(?) et madame Panet sans bâtiment contre le paiement des cens et rentes dus à la seigneuresse. Le 3 septembre vente par Orrimill Gibbs à Joseph Nadeau de Ste-Elisabeth du lot N°18 de la 3ème concession tenant à John McKie pour 500 livres. Le 15 octobre 1818 vente par William Moor à Germain Mailloux de St-Cuthbert des lots N°12 et 13 de la 4ème concession tenant à Isaac et Thomas Hunter avec une petite maison pour 800 livres. Le 26 octobre 1818 un nouvel inventaire a été fait à la suite du décès de John McKay.
Le 28 janvier 1819 Marie Anne Cerré a fait une transaction avec Joseph Savoie qui avait eu une promesse verbale de Pierre Louis Panet pour défricher et cultiver une terre ur le lot 15 (?); elle lui rachète ses travaux et la maison qu’il a commencé à construire et lui loue à bail la traverse sur la rivière l’Assomption à condition qu’il finisse le chemin y menant.
Le 15 janvier 1819 James Reid cultivateur de Ste-Elisabeth et Morrel Barter constructeur de moulin de Daillebout ont conclu un marché pour couper et charroyer 500 billots de pin blanc sur la rivière de l’Assomption et les mettre en flotte. Le 31 mai Charles Ribardy dit Sans Soucy de Daillebout a fait un marché avec les Commissaires des Communications intérieurs du comté de Warwick pour refaire le chemin entre Ste-Elisabeth et Daillebout.
Louis Amélie Panet habitait avec son mari dans l’ouest canadien et elle a signé des procurations et des reçus à sa mère pour des sommes d’argent et des contrats concernant la gestion des seigneuries pour la construction du moulin par Morell Barter et autres.
Le 13 août 1819 Henry Reid cultivateur de Ramsay a déposé un protet contre Marie Anne Cerré demeurant chez Osmond Griffing à Berthier; Henry Reid aurait reçu la promesse de Pierre-Louis Panet de pouvoir prendre possession des lots N°17, 18, 21, 22, 23 et 24 de la 2ème concession de Ramsay et des lots N°17, 18, 21, 22, 23 et 24 de la 3ème mais il n’a pas pu obtenir ses titres de concession de l’agent John McKie. Le 23 septembre 1819 vente par John Bell à Horris Gibbs des lots N°24 et 25 de la 3ème concession avec maison et grange acquis de (?) Cleaveland en 1818 pour 28 livres.
Le 14 janvier 1820 Thomas Hunter a rétrocédé à Marie Anne Cerré représentée par Louis Lévesque prothonotaire les lots N°12, 13 et 14 de la 5ème concession et 14 de la 4ème concédés en 1806 car il était incapable de payer les arrérages de rentes. Le même jour Joseph Nadeau a vendu à Marie Anne Panet une partie du lot N°18 de la 3ème concession sans bâtiment pour 366 livres; Marie Anne Cerré a aussi concédé à Thomas Hunter les lots N°19 et 20 de la 2ème concession
Le 23 avril 1821 Nathaniel Bosworth et Silas Cory faisant société à Daillebout ont déposé un protêt contre Morrel Barter pour n’avoir pas livré le moulin à scie qu’il s’était engagé à construire. Le 7 septembre 1822 bail entre Charles Preville et Guy C. Colclough agent des terres de la couronne de Kildare résidant à Berthier pour une portion de terre de Daillebout. Le 18 octobre François Lavoie résidant dans la seigneurie de Daillebout paroisse Ste-Elisabeth a loué un emplacement sur sa terre au major Beauchamp Colclough de Berthier.
Le 1er août 1822 Horris Gibbs a vendu à David Bartier(?) de Maskinongé une partie du lot N°6 de la 3ème concession tenant à (?) Juneau et Gabriel Raqué(?) pour 660 livres. Le même jour vente par Horris Gibbs à Gabriel Raqué de Maskinongé d’une autre partie du même lot tenant à Bazile Goure et au vendeur pour 480 livres.
Le 13 décembre 1822 Joseph Massicotte procureur de Marie Anne Cerré et ses enfants à vendu à Pierre Bruneau le lot N°7 de la 2ème concession tenant aux représentants d’un nommé Paquin et Jean-Baptiste Michaud selon le contrat conclu verbalement avec Pierre Louis Panet en 1812.
Marie Anne Cerré administratrice des seigneuries a concédé quelques terres; le 12 mai 1823 à Ambroise Dufresne le lot N°6 de la 4ème concession tenant à Pierre Mailloux et Pierre Rebardie, le 5 novembre à Germain Michaux le N°10 de la 4ème concession tenant aux N°9 et 11 qui ne semblent pas encore occupés; le 28 août 1824 à Alexis Tellier les N°27 et 28 de la 3ème concession tenant à des terres non concédées. Les concessions s’ouvraient les unes après les autres pour profiter des chemins construits au fur et à mesure.
Le 13 novembre 1824 elle a concédé à Marc Antoine Louis Lévesque prothonotaire pour la cour du banc du Roi de Montréal une terre de forme irrégulière de 106 arpents sur la rivière l’Assomption tenant à la Pointe Moll et au terrain N°12 que le concessionnaire a acquis de Asa Farnam dans la seigneurie de Ramsay. C’était le mari de sa fille Charlotte-Mélanie.
Le 16 janvier 1823 cession par Horris Gibbs à Charles Boileau du N°24 de la 3ème concession avec maison et grange acquis de John Bell en 1819, le 6 mai 1824 vente par Horris Gibbs à Antoine Dionne meunier de Daillebout du N°2 de la 4ème concession tenant à Germain Michaux, Pierre Perrault, l’Honorable James Reid et un nommé [illisible] sans bâtiment pour 540 livres.
Le 25 avril 1823 vente par Thomas Hunter de la seigneurie de Ramsay paroisse Ste-Elisabeth à James Read des lots N°19 et 20 de la 2ème(?) concession de Ramesay avec une petite maison, une grange et une petite étable pour 180 livres.
Le 26 août Daniel Connor a reconnu devoir à la seigneuresse 34 livres pour arrérage de rentes sur les lots 21 et 22 de la 1ère concession. Le 13 novembre Judith Corneiller veuve Trudel a reconnu lui devoir 33 livres résidu de la somme de 125 livres pour la vente en 1810 par l’agent seigneurial John McKie du lot N°10 de la 3ème concession; Ardouin Jolis(?) devait 10 livres que Pierre Cloutier s’était engagé à payer pour arrérages sur le lot 9 de la 3ème concession que lui avait vendu edouard Amiot en 1810.
Le 9 octobre 1824 Orrimill Gibbs avait nommé un procureur pour contester un jugement de la cour en faveur de dame Marie Anne Cerré et autres héritiers de feu Pierre Louis Panet. En décembre 1827 Marie-Anne Cerré a encore fait notarier des obligations et une concession, elle n’en a pas fait d’autre après: obligation de Claude Luneau, de Charles Preville, de Henry Micheau, concession à Horris Gibbs du N°22 de la 4ème concession.
Le 17 février 1825 vente par David Bartier de Maskinongé à Orrimill Gibbs d’une partie du N°6 de la 3ème concession de Daillebout pour 600 livres. Le 15 avril vente par Orrimill Gibbs à Toussaint Guilbaut de Ste-Elisabeth du même terrain pour 660 livres.
Le 5 septembre 1828 à la suite du décès de Marie Anne Cerré ses héritiers ont conclu un accord pour sa succession; ont signé Pierre Louis Panet, William Berczy, Louis Lévesque, Charlotte Mélanie, Thérèse Eugénie et Marie Anne, Louise Amélie était absente. Louis Lévesque domicilié à Montréal et les autres héritiers ont nommé Pierre Louis Panet leur procureur pour administrer les seigneuries, accorder des concessions de terres et bailler des sucreries.
Le 12 octobre 1829 le notaire George Rolland a déposé une procuration de William Berczy et Louise-Amélie Panet résidant à Amerstburgh au Haut-Canada du 27 octobre 1828 constituant Pierre Louis Panet leur procureur pour procéder au partage de la succession. Pierre Louis Panet et ses soeurs Charlotte Mélanie, Thérèse Eugénie et Marie-Anne héritiers de chacun un cinquième ont ensuite rédigé des accords et conventions pour le partage de certains lots appartenant en propre à la succession qui ont été évalués par des arbitres:
- N°4, 5, 6 et 7 de la 1ère concession de Daillebout estimés à 700 livres chacun, N°9 à 400 livres, N°10 et 11 à 500 livres, N°12, 13, 14 à 1.000 livres, N°15 à 500 livres
- N°19 de la 3ème concession à 1.000 livres, N°24 à 400 livres, N°25 à 300 livres
- N°16 et 19 de la 4ème concesion à 150 livres, N°20 à 300 livres,
- N°12 et 15 de la 5ème concession à 150 livres, N°13, 14, 16 et 17 à 360 livres
- Un lot partie dans Daillebout et partie dans Ramsay de 305 arpents à 1.500 livres
- Un lot dans Ramsay de 280 arpents, la pointe à Stevens, à 2.40 livres
Le document se poursuit avec un état de compte des arrérages dus par certains censitaires et autre dettes et créances puis par la liste des biens fonds dépendant de la succession: les 2 seigneuries estimées à 5.000 livres, le Domaine, des terres dans Dailebout et Ramsay, une autre dans la seigneurie de Lavaltrie, des rentes constituées et des terrains dans le faubourg Québec à Montréal pour un total de 7.414 livres.
Le 16 février 1830 les héritiers sont revenus devant le notaire pour faire le partage des lots, William Berczy et Louise Amélie absents avaient donné leur procuration à Pierre Louis. 5 lots ont été faits et la liste des terres comprises dans chaque lot est soigneusement détaillée et estimée sur de nombreuses pages; les lots ont ensuite été tirés dans un chapeau. Le premier lot est allé à Thérèse Eugénie, le second à Marie Anne, le troisième à Charlotte Mélanie, le quatrième à Pierre Louis et le dernier à Louis Amélie. Les héritiers ont convenu de jouir par indivis des seigneuries Daillebout et Ramsay pendant 5 ans ainsi que des lots 14 et 15 des 3ème et 4ème concessions pour 3 ans et de vendre la pointe de Kemble; la terre de Lavaltrie a été vendue à Barthélémy Joliette.
Le même jour Pierre Horace Panet avocat de Trois rivières et Marie Anne Panet sa cousine ont rédigé leur contrat de mariage chez le même notaire.
Le 31 juillet 1830 les héritiers ont conclu la succession en ratifiant les comptes établis par le notaire pour répartir les fonds monétaires, William Berczy et Louise Amélie étant représentés par leur procureur Pierre Louis: 786 livres pour Louise Amélie, 968 pour Charlotte Mélanie, 814 pour Thérèse Eugénie, 801 pour Pierre Louis et 814 pour Marie Anne.
La gestion des seigneuries par Pierre Louis Panet
Le 8 septembre 1828 Pierre Louis Panet fils a fait sa première concession à Joseph Bonnin de Ste-Elisabeth du lot N°12 de la 2ème concession de Ramsay; il a été tout de suite beaucoup plus actif que sa mère. En décembre il a fait notarier 75 baux de sucreries, 15 autres au printemps 1829, 19 en juin, etc.
Sur le site du Manoir Panet on lit que en 1832, le couple [Berczy] hérite de la seigneurie d’Ailleboust et s’y installe ce qui est une curieuse information inexacte. Le 28 mai 1829 Pierre Louis Panet seul fils survivant de feu l’honorable Pierre Louis Panet et Dame Marie Anne Cerré est comparu au château Saint-Louis en la ville de Québec devant Sir James Kempt pour faire acte de foi et hommage pour les fiefs et seigneuries d’Ailleboust et de Ramesay ou fief Jouette. Il agissait au nom de ses soeurs Louise Amélie âgée de 40 ans, épouse de William Berczy, Charlotte Mélanie âgée de 35 ans, épouse de Louis Levesque, Thérèse Eugénie âgée de 31 ans et Marie Anne âgée de 22 ans propriétaires par indivis.
Le texte complet de l’acte de foy et hommage devant sir James Kempt par Pierre Louis Panet, et ses sœurs, pour les seigneuries D’Aillebout et de Ramezay a été conservé dans le fonds d’archives Baby de l’Université de Montréal.
Les 2 seigneuries avaient été léguées aux 5 héritiers Panet en propriété indivis.
Dans un livre publié pour le 150ème anniversaire de Ste-Mélanie on lit aussi que en 1828 les 5 enfants Panet ont hérité chacun d’une part des seigneuries qu’ils ont administré séparément; le paragraphe suivant contredit cette affirmation en précisant que Louise-Amélie aînée de la famille va administrer la seigneurie (de d’Aillebout) secondée par son mari. En réalité Pierre Louis va administrer les 2 seigneuries jusqu’en 1832 quand William Berczy sera nommé et payé pour le faire.
Pierre Louis Panet fils a conclu de nombreux actes de concessions et des baux de sucreries à partir de 1828; en voici quelques exemples pour l’année 1830. Le 2 mars bail de sucrerie à Pierre Bruneau père, 22 mars concession à Joseph Charbonneau du lot N°22 de la 2ème concession Ramsay, le 4 mai à Pierre Bruneau fils le N°8 de la 1ère concession Daillebout, le 11 mai à Jean-Baptiste Beaugrand dit Champagne père, le 22 à Pierre Piette le N°21 de la 2ème concession de Ramsay, Le 4 juin à Henry Read les N°13 et 14 de la 2ème concession de Ramsay, le 19 à Pierre Bazinet fils le N°28 de la 1ère concession de Daillebout, à Antoine Arnois le N°26, à Antoine Bazinet le N°27, à François Beaudry le N°29, à François Bazinet le N°30, 7 juillet bail de sucrerie à Pierre Deveau dit Jolicoeur, 19 août concession à Henry Basford le N°18 de la 2ème concession de Ramsay, le 26 à Antoine Paquin le N°20 de la 1ère concession de Daillebout, le 11 septembre à Antoine Tellier le N°18 de la 4ème concession de Daillebout, le 27 novembre à John Connoly, le 24 décembre à Lambert Ledroite, le 15 février 1831 à Pierre Cloutier, le 21 mai à Louis Baillargeon, le 30 mai à Joseph Lanoix, le 31 à Alexis Landry, Olivier Sylvestre, Olivier Massicotte, bail de sucrerie à Louis Bouchez, etc.
Ces concessions étaient souvent faites pour régulariser une situation existante, les censitaires occupant la terre depuis plusieurs années. Certaines terres concédées étaient parfois aussitôt revendues comme le lot N°17 de la 2ème concession de Ramsay concédé à Pierre Nichols le 10 novembre 1829 et revendu le même jour à Joseph Gravelle.
Le 24 avril 1830 Pierre Horace Panet avocat et son épouse Marie Anne Panet demeurant à Dailebout ont vendu à François Ladouceur de Kildare le lot N°20 de la 4ème concession de Daillebout. Le 9 février Pierre Horace transmettait au notaire Cadet les instructions de Pierre Louis Panet pour une concession à Louis Cardinal; Albert Barrett devait répondre des rentes et si il y avait un bail de sucrerie Cardinal devait le laisser expirer jusqu’à son échéance.
7 avril 1830 – Bail à loyer par Emily Rush et James Cuthbert junior curateurs du seigneur de Lanoraie Ross Cuthbert absent à Basile Grandchamp de Daillebout pour une pointe de terre et du droit exclusif de la traverse sur la rivière l’Assomption s’y trouvant pour un an et pour 5 piastres d’Espagne.
Le 24 avril 1830 Pierre Horace Panet a loué à bail à Bazil Corneillier dit Grandchamp une maison avec la pointe de terre en dépendant sur la rivière l’Assomption connue sous le nom de traverse de la rivière; il sera tenu de fournir les voitures d’eau comme bacs, canots, etc. sous peine de payer l’amende imposée par le voyer si la traverse ne fonctionnait pas; il lui a vendu le même jour le lot N°20 de la 4ème concession de Daillebout.
Le 10 mai 1830 Charles Boileau de Kildare a abandonné à William Berczy de Amherstburgh et son épouse Louise Amélie, Pierre Horace Panet avocat de Daillebout et Marie Anne, Pierre Louis Panet Grand Voyer de Trois Rivières, Louis Lévesque et Charlotte Mélanie et demoiselle Thérèse Eugénie Panet de Berthier le lot N°22 de la 2ème concession de Daillebout acquise en 1814 en échange de la remise des arrérages de droits seigneuriaux qu’il leur devait.
Le même jour Pierre Louis Panet et William Berczy et son épouse Louise Amélie ont vendu des terres leur appartenant en propre. Pierre Louis et Pierre Horace ont procédé à un échange de plusieurs lots.
Le 26 janvier 1832 Pierre Horace Panet et son épouse Marie Anne Panet ont vendu à Pierre Louis Panet le cinquième indivis des seigneuries de Daillebout et Ramezay dont Marie Anne avait hérité et le cinquième indivis des moulins seigneuriaux, des arrérages de cens, rentes, lods et sucreries pour 1.000 livres. De nombreux détails règlent les lots et bâtisses appartenant aux seigneurs indivis. Pierre Louis était alors devenu propriétaire de deux cinquièmes des seigneuries et ses 3 autres soeurs d’un cinquième chacune.
Pierre-Louis habitait à Trois-Rivières où il était occupé comme Grand Voyer; William Berczy s’apprêtait à devenir l’agent des seigneuries de Daillebout et Ramezay.
Le même jour Pierre Louis Panet a revendu à Pierre Horace et Marie Anne Panet la cinquième partie indivise des lots N°14, 15, 19 et partie du 18 de la 3ème concession de Daillebout et 14 et 15 de la 4ème concession.
Le 27 février Antoine Pelletier a vendu à Pierre Horace et Marie Anne Panet une partie des lots N°4 et 5 de la 2ème concession de Daillebout pour 1.850 livres.
Le 16 avril 1832 Emily Rush épouse de Ross Cuthbert absent et James Cuthbert junior leur fils ont concédé une terre de leur seigneurie de Dautrai à Pierre Louis Panet, Louis Lévesque et Charlotte Mélanie, William Berczy et Louise Amélie et demoiselle Thérèse Eugénie Panet dans la concession du Haut Ste-Marie tenant à la rivière de l’Assomption de 21 arpents en superficie arpentée par James Dignan en 1831. Une note signée James Cuthbert junior accompagne l’acte de concession; ce lot de terre situé en face des moulins de Daillebout avait été réservé et les seigneurs de Dautrai espèraient recevoir la réciproque dans la seigneurie de Daillebout.
Louise-Clorinthe Bouthillier épouse de Pierre Louis Panet est décédée en 1832, ils avaient eu une fille en 1829, Marie-Louise.
Acte pour encourager l’éducation élémentaire
Le 10 octobre 1829 à une assemblée des tenanciers de la seigneurie de Daillebout tenue dans la maison de Louis Lévesque 5 syndics ont été nommés pour mettre à effet l’acte pour encourager l’éducation élémentaire: le révérend Driscoll, Pierre Louis Panet, Orrimill Gibbs, Charles Riberdi et Joseph Massicotte. Le 30 décembre les tenanciers de la seigneurie de Ramsay ont nommé: le révérend Driscoll, Henry Basford(?), Thymothy Clement, Alexis Beaupré et James Robison. Le 1er mai 1830 à une autre assemblée James Read a remplacé T. Clement.
Le 4 mars 1830 Joseph Trudelle a vendu aux syndics de Daillebout un emplacement de 1 arpent sur 2. D’autres assemblées ont eu lieu à Daillebout le 23 mai 1831, à Ramsay le 7 juin et le 8 août. Le 11 mai 1831 James Read a cédé aux syndics de Ramsay un emplacement du 2ème rang des concessions de Ramsay de 1 arpent carré avec une maison; il a renouvelé la cession le 25 août. Le 24 septembre James Read a vendu un lopin de terre aux syndics de Ramsay avec une maison en bois qui servait d’école depuis le 1er janvier; je n’ai pas trouvé d’information pour l’école de Daillebout. Ce sont les anglophones de Ramsay qui ont été intéressés à cet acte du Parlement.
Les concessions de terres et les baux de sucreries par William Berczy
William Berczy est venu habiter avec son épouse Louise-Amélie Panet à Ste-Mélanie vers 1832 pour prendre en main la gestion des seigneuries car Pierre Louis habitait Trois-Rivières. Le premier acte notarié que j’ai trouvé concernant sa gestion des seigneuries est le bail du moulin banal qu’il a négocié le 18 mai 1832. Engagement de Joseph Lavallée meunier de Beloeil par William Berczy et les coseigneurs de la seigneurie de Daillebout pour faire tourner en sa qualité de meunier le moulin à farine de la rivière de l’Assomption et avoir la garde du moulin à scie, de la traverse et de l’entretien des chemins et des côtes.
…Les seigneurs ou leur agent auront les clefs du gargouchet où tous les grains de mouture seront mis pour être séparés tous les mois ou plus souvent… il sera fait une séparation des grains dans le gargouchet d’ici au premier de mai prochain, une juste moitié des grains gagnés par le dit moulin [ira au meunier].
Le moulin banal avait été construit en 1816 par Marie-Anne Cerré après le décès de son époux Pierre Louis Panet père.
Lire: Le moulin banal de Marie-Anne Cerré à Ste-Mélanie
Marie-Anne Cerré, est la première à développer le domaine jusqu’à sa mort en 1828. La fille ainée, Louise-Amélie, va tranquillement prendre la relève, pour s’y installer définitivement en 1832, jusqu’à son décès en 1862; son mari, William Bent Berczy , fils du plus important peintre canadien du début du XIXe siècle, lui survivra et sera le premier maire de Sainte-Mélanie… Le Répertoire du patrimoine culturel du Québec indique: En plus d’assurer la gestion de la seigneurie, il semble qu’elle tient des salons littéraires à son manoir, auxquels participent des notables lettrés
Manoir Panet
Les publications sur l’histoire de Ste-Mélanie soulignent la modernité de Louise Amélie Panet pour son époque et c’est bien mérité. Mais prétendre qu’elle a administré les seigneuries est très éxagéré; les actes notariés concernant cette administration sont toujours conclus par son mari William Berczy et quand elle y intervient c’est avec l’autorisation de son mari, selon la loi de cette époque. Et William von Moll Berczy a été un peintre talentueux mais quand même pas le plus important peintre canadien de son époque, ça se saurait!
Vers 1832 William Berczy a commencé à concéder des terres dans les seigneuries de Daillebout et de Ramezay qui étaient encore peu développées dans les montagnes. Pierre-Louis Panet était Grand Voyer domicilié à Trois-Rivières et William Berczy était agent des seigneuries tant pour lui qu’aux noms des autres héritiers. La gestion des seigneuries avait été négligée, les censitaires étaient en retard pour le paiement des cens, lods et rentes et la plupart des terres des Laurentides étaient encore inhabitées au nord de la 4ème concession.
13 juillet 1833 – Concession par William Berczy à Abraham Meunier d’une terre N°5 en la 5ème concession ou base Eugénie tenant à François Généreux et François Fusiaux qu’il possède depuis 1826.
En 1833 on retrouve les actes de concessions suivants: Concession à Marcelle Gravelle maçon de St-Paul d’une pointe de terre enfermée par la rivière de l’Assomption et la ligne seigneuriale de Lavaltrie; Concession à Fabien Patrix cultivateur à Dailleboult de la terre N°4 de la concession de la pointe de Moll tenant au chemin du moulin; Concession à Jean-Baptiste Généreux cultivateur à Dailleboult de la terre N°23 de la concession base Eugénie tenant à Augustin Rock et un nommé Gibbs; Concession à Firmin Leclaire cultivateur de Dailleboult de la terre N°23 de la 5ème concession base Eugénie. En 1834 Concession à Joseph Savoye cultivateur de Dailleboult de la terre N°15 de la 1ère concession en laquelle se trouve la traverse de Pierre Horace Panet.
William Berczy a aussi conclu des dizaines de baux avec des cultivateurs pour louer les érables à sucre des seigneuries en attendant de trouver des colons pour développer les terres. Tous les érables des seigneuries ont alors été recensés pour être loués, il y en avait 72.000 de recensés lors du partage des seigneuries en 1849. Le premier bail de sucrerie conclu par W. Berczy date de 1833.
Lire: Les sucreries de Ste-Béatrix et St-Jean-de-Matha
Le fonds d’archives Baby conserve une commission de grand-voyer à William Berczy pour le Comté de Berthier par Pierre-Louis Panet qui est daté de 1819 mais c’est une erreur, la 2ème page du document indique la date du 6 avril 1839. D’autres documents concernant son travail de voyer datent de 1840.
Le 25 juin 1838 Barthélémy Joliette lieutenant-colonel du 2ème bataillon de milice du comté de Berthier avait écrit à William Berczy pour lui transmettre sa nommination de major dans ce bataillon.
Les autres héritiers de Pierre-Louis Panet père
Les autres héritiers Panet faisaient aussi des transactions en vendant ou en échangeant des terres, en réclamant à leurs censitaires les arrérages qui leur étaient dûs, en leur prêtant de l’argent et en leur signant des quittances; il y a des centaines d’actes notariés à documenter. William Berczy était chez le notaire presque chaque jour de l’année, c’est très étonnant. Certaines terres appartenaient en propre à chacun alors que d’autres faisaient partie du Domaine indivis.
Le 3 septembre 1831 William Berczy et Louise Amélie Panet demeurant au Haut-Canada avait donné procuration à Pierre Horace Panet pour les représenter dans la succession de demoiselle Marie Anne Panet tante de Louise Amélie décédée à Trois-Rivières à laquelle ils renonçaient. Le juge de paix Charles Berczy qui a certifié la procuration devait être parent avec William!
Le 9 avril 1832 Pierre Louis Panet a choisi Joseph Guy notaire de Montréal comme procureur pour réclamer de Louis Méru Panet à la cour une somme de 161 livres léguée par demoiselle Marie Anne Panet de Trois-Rivières.
Marc Antoine Louis Lévesque époux de Charlote Mélanie Panet est décédé en 1833 et l’inventaire de ses biens donne beaucoup d’informations. Il habitait à Berthier avec sa famille, François Charles 15 ans, Louis Guillaume 13 ans, Gabriel Louis 11 ans et Thomas Pierre 9 ans. La liste des meubles et vêtements appartenant à la communauté est très longue, la liste des immeubles est plus intéressante: les terres N°12 et 13 de la 2ème concession de Daillebout avec une vieille maison et 2 granges, une terre de la seigneurie de Ramsay de 152 arpents et une autre de 106 arpents sur la rivière de l’Assomption, un cinquième indivis des seigneuries de Daillebout et Ramsay d’environ 12 lieues de superficie ainsi que des moulins à farine et à scie, un cinquième indivis des lots 14 et 15 des 3ème et 4ème concession de Daillebout et d’une maison sur le lot 14 de la 3ème concession, les lots 12, 13 et 14 de la 1ère concession, une terre connue comme la pointe à Stevens dans Ramsay de 280 arpents, un lot partie dans Daillebout et partie dans Ramsay réservé pour un Domaine de 355 arpents sur la rivière de l’Assomption. Le couple avait donné pour le soutien du curé de la paroisse de Ste-Mélanie la moitié du lot 7 et le lot 22 de la 3ème concession. L’inventaire se termine par un état de compte des arrérages de lods et ventes dus aux seigneurs au 19 juillet 1833 dans les 2 seigneuries suivi des arrérages de sucre pour les baux de sucreries:
Le 11 septembre 1833 Pierre Louis Panet et demoiselle Thérèse Eugénie Panet résidant à Berthier ont acheté à demoiselle Archange Douaire Bondy à titre de rente un bail emphitéotique de 59 ans restant par les marguilliers de Berthier au curé Jean-Baptiste Pouget pour habiter les bâtiments situés près de l’église.
Le 25 juin 1834 Charlotte Mélanie veuve Lévesque a vendu à William Berczy la juste moitié du 1/5ème indivis des lots 14 et 15 des 3ème et 4ème concessions de Daillebout pour 100 livres.
1835 – Vente par Marie-Anne Panet épouse de Horace Panet à William Berczy et Louise Amélie Panet de la juste moitié indivise des lots 14 et 15 de la 3ème concession, des lots 14 et 15 de la 4ème concession.
1836 – Cession par Marie Anne Panet épouse de Pierre Horace Panet à Jean-Baptiste Généreux journalier et Marie Côté de l’usufruit de la terre N°19 pour 4 piastres d’Espagne par an; Vente par Pierre Louis Panet comme fondé de pouvoir de Charlotte Mélanie Panet veuve de Antoine Louis Lévesque et de demoiselle Thérèse Eugénie Panet fille majeure à William Berczy et Louise Amélie Panet d’une terre dans le 3ème rang de la seigneurie; Vente par Marie Anne Panet épouse de Pierre Horace Panet à Ovide Peltier cultivateur de Daillebout de la terre N°14 de la 5ème concession.
Janvier 1836 – Promesse de vente de 50,000 acres des terres non concédées des seigneuries D’Aillebout et Ramsay à Thomas Allen par Charlotte Mélanie et Eugénie Panet qui ne semble pas avoir eu de suite.
1837 – Vente à Pierre Bourgeau cultivateur de St-Paul par William Berczy et son épouse d’une partie des lots N°10 et 11 de la 1ère concession.
Le 28 juin 1838 Joseph Massicot capitaine de milice et Charles Ribardy dit Sansoucy cultivateurs à Daillebout ont signé un acte de notoriété pour certifier que depuis plusieurs années Louis Meru Panet, Caroline Panet épouse de A. O. Saunders et Caroline Stuart épouse de James Morrell présomptifs héritiers de Pierre Horace Panet étaient absents de la province; l’acte a été signé en la demeure de Marie-Anne Panet sa veuve au dit lieu de Daillebout. Marie-Anne Panet était la dernière fille de Pierre-Louis et elle avait épousé son cousin Pierre-Horace.
Pierre-Louis Panet avait racheté à Marie-Anne Panet le cinquième indivis des seigneuries en 1832, en 1839 il restait des montants à payer, il a donné 212 livres et 10 chelins accompte d’une somme de 300 livres.
28 décembre 1841 – Quittance par Marie Anne Elisabeth Stewart de L’Assomption héritière de demoiselle Marie Anne Panet à Pierre Louis Panet. Le 16 avril Louise Caroline Panet veuve de Alexandre Octave Saunders qui demeurait à l’Île Maurice et demeure boulevard des Capucines à Paris a constitué William Berczy pour son mandataire général et spécial pour recueillir le legs fait par sa tante Marianne de Trois-Rivières; fait en présence de Denis de Boucherville à Paris.
Le 26 novembre 1842 Marie Anne Panet veuve de Pierre Horace Panet domiciliée à Ste-Mélanie de Daillebout a approuvé les états de compte fournis par Pierre Louis Panet son frère. Le 7 juillet 1843 elle a nommé son frère son procureur pour recouvrer un lot de terre et 2 maisons au faubourg Ste-Marie à Montréal. Le 5 août elle a cédé à Charlotte Mélanie sa soeur une somme de 85 livres pour une rente viagère de 8 livres et 10 chelins; celle-ci a donné en garantie une terre connue sous le nom du Domaine de 355 arpents sur la 3ème concession et la rivière de l’Assomption sans bâtiment. Le 6 novembre elle a confirmé un don fait à Marie Jessy Morrison lors de son mariage avec François Charles Lévesque.
Le notaire Louis-Ignace (Isaac) Déziel dit Labrèche
À partir de 1840 jusqu’en 1885 le notaire Déziel va être le principal notaire de Ste-Mélanie et des seigneurs de Daillebout et Ramesay; il a été maire de Ste-Mélanie de 1879 à 1882. Il a rédigé des centaines (des milliers?) d’actes avec les seigneurs Panet, Berczy, Lévesque, Lamothe et Abbott, je ne pourrai pas tous les documenter j’en ai fait une sélection.
Le rythme des concessions de terres va alors drastiquement s’accélérer, voici celles de l’année 1840, elles étaient notariées par William Berczy au nom des autres seigneurs:
Concession à Thimothée Riberdy du lot N°1 de la 6ème concession; à Marcel Chassé cultivateur de Ste-Elisabeth de la terre N°4 de la base St-Louis sud-est ou 2ème concession; à Pierre Rivest cultivateur de St-Jacques de la terre N°25 de la base Eugénie nord-ouest ou 5ème concession; à François Daniau cultivateur de Ste-Mélanie de la terre N°4 de la base du petit lac nord-ouest; à François Guindeau cultivateur de St-Paul de la terre N°19 de la base du petit lac nord-ouest; à Bernard Sibert cultivateur de St-Paul de la terre N°17 de la base du petit lac nord-ouest ou 7ème concession; à Étienne Gaguet cultivateur de St-Paul de la terre N°26 de la base Eugénie nord-ouest ou 6ème concession; à Hylaire Lanoux cultivateur de St-Jacques de la terre N°10 de la 1ère concession de la base Ste-Louise de Ramzay; à Norbert Charron cultivateur à Ste-Elisabeth du lot D de la 1ère concession de Ramzay ou concession Ste-Louise; à Simon Tessier cultivateur de Ste-Mélanie de la terre N°6 de la base du petit lac nord-ouest ou 7ème concession; à Toussaint Desroche cultivateur à Ste-Elisabeth du lot C de la 1ère concession de Ste-Louise de Ramzay; à Thimothée Riberdy cultivateur de Ste-Mélanie de la terre N°2 de la 6ème concession; à Gabriel Peltier menuisier de Ste-Elisabeth de la terre N°7 de la 1ère concession de Ste-Louise de Ramzay; à Jean-Baptiste Beaugrand cultivateur de Ste-Mélanie de la terre N°23 de la base St-Guillaume de Ramzay; à Alexis Han dit Chaussé de Ste-Mélanie de la terre N°8 de la 1ère concession de Ramzay; à Joseph Charbonneau de Ste-Mélanie de la terre N°22 de la base St-Guillaume de Ramzay; à Joseph Charbonneau père de Ste-Mélanie des terres N°26 et 27 de la base St-Guillaume; à Antoine Sarrazin cultivateur de Ste-Elisabeth de la terre N°30 de la base du petit lac nord-ouest; à Pierre Champoux cultivateur de Ste-Elisabeth le N°31.
Le formulaire de concession avait été modifié au nom de William Berczy, Ecuyer, domicilié à Daillebout.
Il y a autant de concessions en 1841 et les années suivantes. Les seigneurs réclamaient aussi les arrérages des sommes dûes pour les cens, les lods et les rentes, leurs privilèges seigneuriaux: Obligation par Noël Beaugrand de Ste-Mélanie à William Berczy et les seigneurs de Daillebout et Ramzay pour la somme de 7 livres en arrérages de cens et rentes; par Louis Joly pour la somme de 7 livres; par Pierre Etu pour 25 livres; par Joseph Lévis Martel pour 9 livres; par Charles Marcille pour 7 livres; par Jean-Baptiste Savoie pour 4 livres; par Alexandre Arnault pour 8 livres; par Prosper Grignon pour 11 livres; par Pierre Bourgeault pour 4 livres, etc.
En 1842 l’arpenteur Laurent Dorval a dessiné le plan des seigneuries en détaillant les alentours du lac du Rocher: sur ce plan des seigneuries d’Ailleboust et de Ramezay figurent la rivière L’Assomption, le Petit Lac Rocher, le nom des concessions, la dimension des lots, le camp de pêcheurs, les îles et environ 25 noms de propriétaires
Sur le 3ème feuillet de ce plan on voit la décharge du lac Cloutier, la pêche du sauvage Shawagane et son canot à côté d’une chaussée de castors. Plus bas sur la rivière il y a une place de moulins puis une chute et un pont.
Le 24 septembre 1841 Pierre Louis Panet a signé un bail à rente foncière à Joseph Champoux dit Simper pour une partie de la terre N°22 de la 2ème concession de Daillebout; c’est la première mention du village Daillebout où les terres du domaine en propriété indivise ne pouvaient pas être concédées comme les autres(?).
Le 21 janvier 1842 James Benny a été nommé collecteur pour la paroisse de Ste-Mélanie à une assemblée des citoyens tenue dans la maison d’école, Firmain Cornellier dit Grandchamps et Olivier Silvestre se sont portés cautions. Le 10 février Pierre Louis Panet a concédé à William Berczy la terre N°26 de la 3ème concession de Daillebout.
Les baux des sucreries étaient accordés pour 6 ans et ils devaient être renouvelés, un nouveau formulaire a été imprimé au nom de William Berczy. En 1847 Pierre Louis n’était plus grand voyer (ci-devant) et Thérèse Eugénie avait épousé Benjamin Abbott. Il y a de nouveau des dizaines de baux semblables.
Le notaire Léopold Desrosiers de Berthier a aussi rédigé quelques actes pour les seigneurs Panet. Le 4 mai 1845 obligation par Charlotte Mélanie Panet à Pierre Louis en qualité de tuteur de sa fille mineure Marie-Louise de 173 livres de cens en sûreté de laquelle elle a hypothéqué son cinquième indivis des seigneuries. Le 20 juin mademoiselle Eugénie Panet de Berthier a reconnu devoir à son frère Pierre Louis avocat demeurant à Daillebout la somme de 66 livres; le 28 juin Eugénie Panet a notarié son contrat de mariage avec Benjamin Abbott négociant de St-Paul veuf de Angélique Bélanger; la liste de ses effets personnels est annexée au contrat.
Le 19 août 1846 Eugénie Panet épouse séparée quant aux biens de Benjamin Abbott a reconnu devoir 100 livres à William Berczy. Le 20 août 1849 Marie Anne Panet veuve de Horace Panet a reconnu devoir 50 livres à William Berczy; toutes ces obligations étaient garanties par des billets ou des hypothèques, le lot N°17 de la 2ème concession dans ce cas.
Les moulins des seigneuries
Le moulin banal à farine et à scie avait été construit en 1816-1819. Les seigneurs de Daillebout et Ramezay faisaient peu de commerce du bois, ils avaient vendu une partie de leur bois aux seigneurs de Lavaltrie qui exploitaient 2 moulins à scie dans le village d’Industrie; ils ont quand même conclu quelques marchés de vente de billots.
Pierre-Louis Panet avait conclu un marché de coupe de bois le 18 janvier 1826 avec des cultivateurs de St-Paul pour 2.000 billots de pin à prendre sur les bords de la rivière L’Assomption dans la seigneurie Daillebout à partir des grandes chutes jusqu’à la limite des terres de la Couronne. Un emplacement précis devait leur être indiqué pour ne pas gêner les autres bûcherons actifs. Le marché a été conclu au village d’Industrie et un des 2 notaires ayant signé était Barthélémy Joliette. Un autre marché a été conclu par Pierre-Louis Panet le 20 janvier 1826 pour la coupe de 600 billots sur la rivière Noire dans la seigneurie de Ramezay avec Jean-Baptiste Roy. Le 28 janvier Antoine Dyonne maître-meunier demeurant à Daillebout a engagé 3 cultivateurs de Ste-Elisabeth pour couper et charroyer 600 + 200 billots de pin blanc dans le chenaille de la rivière la Somption.
Le 2 novembre 1839 rapport d’experts par Elie Olivier de Ste-Elisabeth et Flavien Lavallée de Berthier entrepreneurs et constructeurs de moulins à la requête de Charlotte Mélanie Panet veuve Lévesque résidant à L’Assomption pour évaluer les réparations à faire au moulin à farine et au moulin à scie évaluées à 275 livres.
Le 14 mars 1842 James Benny et Francis Ftizpatrick avaient créé une société pour exploiter un moulin à scie qu’ils ont dissoute en 1844. Le 25 janvier 1843 James Benny marchand de Ste-Mélanie et propriétaire d’un moulin à scie sur la rivière de l’Assomption a protesté contre Peter-Charles Loedel; il avait obtenu une license du gouvernement pour couper des arbres sur les terres de la Couronne le long de la rivière et les hommes de P.C. Loedel auraient empiété sur son territoire. Le 29 mai 1843 Thomas Kelly cultivateur de St-Ambroise a reconnu avoir reçu de Pierre Louis Panet et William Berczy la somme de 14 livres et 16 chelins due à son fils William décédé pour son salaire pour des madriers sciés et envoyés à Québec.
Benjamin Abbott époux de Thérèse Eugénie faisait le commerce de cordes de bois de chauffage et d’écorce pour le tannage, il a conclu plusieurs marchés comme celui du 1er mars 1838 pour 30 cordes d’épinette rouge et blanche à livrer sur le terrain de Barthélémy Joliette en-haut de ses moulins; il y est décrit comme cultivateur à St-Paul. Le 6 juillet 1843 une saisie de bois par Benjamin Abbott et autres a été faite au village d’Industrie.
Le 14 décembre 1842 William Berczy seigneur de Daillebout a engagé Damase Dugat dit Labrèche de Ste-Elisabeth pour couper et charroyer 200 billots de pin à livrer moitié en haut de la chute de la rivière l’Assomption (Monte-à-Peine?) et l’autre moitié en aval pour le marché de Québec. Le 19 décembre il a engagé Jean-Baptiste Fafard et Edouard Adam de Daillebout pour lui livrer 250 billots pour faire des madriers pour le marché de Québec à la chute située en amont du moulin à scie appartenant aux seigneurs de Daillebout.
Plusieurs autres moulins ont ensuite été construits dans les seigneuries documentés par des actes notariés. Le 1er décembre 1842 William Berczy a donné à Pierre Riberdy la permission de construire un moulin à scie sur le lot N°4 de la 4ème concession, soit sur le ruisseau au nord du manoir Panet. Les co-seigneurs lui avaient donné une procuration pour accorder ce privilège seigneurial.
Le moulin à scie a été rapidement érigé puisque le 30 décembre 1844 François Xavier et Maxime Pagé de Ste-Mélanie ont conclu un marché avec William Berczy pour lui livrer 24 billots au moulin à scie de Pierre Riberdy.
Le 8 janvier 1843 Pierre Louis Panet et William Berczy ont déposé un acte sous seing privé de Charlotte Mélanie Panet veuve de Louis Lévesque et de demoiselle Thérèse Eugénie Panet résidantes en la paroisse de Berthier leur donnant la permission de bâtir un moulin avec une chaufferie à avoine près des moulins seigneuriaux sur la Pointe Ennuyante.
Le 30 septembre 1844 un jugement arbitral a été rendu en vertu d’un compromis entre James Cuthbert coseigneur de Berthier, Joseph Lavallée père, Joseph Lavallée fils et Plutarque Lavallée, meuniers dans le moulin de Berthier. Les arbitres consultés étaient William Berczy seigneur de Daillebout et Barthélémy Joliette seigneur de Lavaltrie.
En 1847 le meunier du moulin banal s’appelait Louis Elzéard Olivier. Le 25 octobre 1848 Michel Trudeau de la famille des meuniers des moulins de B. Joliette a été engagé à sa place au moulin à farine et à avoine; il devait aussi avoir la garde du moulin à scie et du bois scié lorsqu’il n’y aurait personne d’autre d’appointé par les seigneurs. Il aura soin de l’entretien des chemins et des côtes tant dans la seigneurie de Daillebout que dans la seigneurie de Monsieur Ross Cuthbert conduisant aux dits moulins… Son salaire était constitué du tiers des grains gagnés par le moulin à farine et des deux cinquième des grains du moulin à avoine. En 1850 une obligation de Michel Trudeau envers W. Berczy le désigne encore comme meunier de Ste-Mélanie.
Le 20 octobre 1851 William Berczy a conclu un marché avec Antoine Désormeaux constructeur de moulins de St-Ambroise de Kildare pour faire une chaussée et finir un moulin à scie déjà érigé sur la décharge du lac Cloutier sur le domaine réservé par le dit William Berczy: une chaussée de 12 pieds de haut au moins pour faire marcher le moulin avec une echappe ou slide et un empellement pour laisser passe l’eau dans le coffre du moulin… pour pouvoir scier autant de bois que le moulin du sieur Bruguière érigé à la décharge du lac des Français qui est exploité par le dit entrepreneur. Tous les détails du fonctionnement d’un moulin à scie sont décrits dans ce marché.
Le 26 juin 1852 William Berczy a acheté à Pierre Louis Panet les lots N°15, 16 et 17 de la 5ème concession près du petit lac (décharge du lac du Rocher) sur un desquels se trouve une chute d’eau ou place à moulin pour y bâtir un moulin à farine et un moulin à scie, pour 125 livres.
Le 16 février 1853 Edward Scallon le principal marchand de bois du village d’Industrie (Joliette) a loué le moulin à scie de la pointe Ennuyante situé à coté des moulins à farine. Ce bail à loyer donne des détails sur le fonctionnement d’un moulin à scie:
…Le dit Wllliam Berczy, Ecuyer, pour lui même reconnaît par les présentes avoir baillé et loué au dit Edouard Scallon, Ecuyer, pour et durant le terme susmentionné d’une année tous les radeaux, chaînes et quais qu’il possède et qui sont placés et érigés sur et dans la rivière L’Assomption tant aux dits moulins qu’à la Pointe dite Ennuyante le tout pour la somme de 10 livres courant à la condition cependant que le dit Edouard Scallon fera scier la glace le printemps prochain autour des dits radeaux de la Pointe Ennuyante et à l’endroit où ils doivent être placés et cela à temps et de manière à faciliter la partance des glaces lors de leur débâcle et afin d’empêcher que les dites glaces puissent endommager les dits radeaux et quais – Qu’il fera étendre les dits radeaux prêts à recevoir les billots qu’il voudra y placer et qu’il les remettra à l’endroit où il les aura pris, à temps pour les mettre à l’abris pour l’hiver suivant, le tout à ses seuls frais et dépens.
Et aussi à la condition qu’il ne surcharge pas les dits radeaux de billots, n’y plaçant pas plus que le nombre de dix huit cents à deux mille billots de toise s’ils peuvent y contenir # aux radeaux de la Pointe Ennuyante et pas plus de six cents billots au radeau dans l’étang du moulin # sans causer de dommage, lesquels billots seront placés au fur et à mesure qu’ils arriveront par derrière le radeau de caissons afin de les mettre en sûreté et hors d’état de forcer les radeaux de bois écarris # de la dite Pointe Ennuyante # et si le cas arrivait il livrera un passage à tous bois qui pourraient descendre par la dite rivière L’Assomption appartenant à d’autres personnes qu’à lui-même, le tout sous la peine de payer les dommages qui pourraient résulter de n’avoir pas empli les conditions ci-dessus…
Le bail n’a pas été renouvelé puisque le 4 octobre de la même année Jean-Baptiste Charland meunier demeurant à Ste-Mélanie a pris en charge les moulins à farine et à avoine et le moulin à scie. Son salaire était du tiers des grains de blé et de la moitié des autres, il était tenu d’engager un compagnon meunier. Un inventaire des outils du moulin est annexé:
Les moulins à bois ont servi surtout pour le marché local, les marchés de livraison pour les marchés de Montréal et Québec sont rares. Le 16 novembre 1853 Antoine Peltier s’est engagé à Maxime Tremblay maître-forgeron de Montréal à lui livrer à son domicile 500 ou 600 madriers à prendre au moulin du domaine de W. Berczy. Il était convenu qu’il pouvait aussi le livrer au moulin du village d’Industrie pour une rétribution moindre; il devait alors mettre le bois en cage et le couvrir de planches pour empêcher l’eau d’y pénétrer. Le 27 juin 1855 Pierre Louis Panet a donné la permission à Albert Lauzon menuisier de Ste-Elisabeth de faire usage du pouvoir d’eau se trouvant sur le lot N°26 de la 5ème concession de Daillebout. Le 19 juin 1856 William Berczy a déposé un protêt contre Albert Lauzon qui avait fait un fossé pour détourner l’eau du Lac Rocher pour actionner son moulin à scie lui ordonnant de le défaire immédiatement.
Lors de l’abolition du régime seigneurial en 1854 une évaluation des biens appartenant aux seigneurs a été faite par le gouvernement; la valeur de la part de Louise-Amélie Berczy dans le moulin banal était de $1.500.
Le 1er octobre 1856 les co-seigneurs ont signifié à Jean-Baptiste Charland meunier du moulin banal qu’ils voulaient modifier les conditions de son bail; le 13 janvier 1857 il a été réengagé aux même conditions, son salaire était du tiers du blé et du seigle et la moitié des autres grains. Le 3 septembre 1857 Octave Ménard meunier de Ste-Mélanie a été choisi pour renouveler le bail du moulin banal pour la moitié de l’avoine et le tiers des autres grains; la liste des outils annexée à l’acte est la même qu’en 1853. Le 14 octobre 1859 le moulin a été baillé à Jean-Baptiste Guilmette; le 30 juillet 1863 à Ovide Peltier père maître-meunier; le 19 novembre 1864 à Jean-Baptiste Guilmette; le 18 juillet 1866 à Léon Arnault maître-meunier.
Le 8 janvier 1859 James Benny a vendu à John Dixon le lot 26 du 3ème rang du township de Cathcart sur la rivière l’Assomption au nord des seigneuries et une partie du lot 25 bâti d’un moulin à scie avec 2 paires de moulanges et tous les agrès du moulin. Le 26 septembre 1864 Pierre Thomas Lévesque arpenteur de Ste-Mélanie a baillé à Théophil Desmarais une terre dans la 9ème concession de Daillebout avec une maison, une grange et un moulin à scie avec tous ses agrès. Le 18 mai 1866 Jude Jaret dit Beauregard meunier de St-Ambroise a vendu à Pierre Hercule Turner le lot N°9 du 11ème rang de Kildare près du lac des Français et la rivière Blanche en réservant leur moulin à scie et le moulin à farine de Jean-Baptiste Jaret. Le 2 octobre 1866 Paschal Geoffroy et son épouse ont fait donation à Narcisse Geoffroy et son épouse de terrains sur la rivière Noire avec un moulin à scie et un moulin à farine avec tous leurs agrès. Le moulin à scie avait été construit en 1859.
Le 11 décembre 1868 Guillaume Riberdy marchand et Antoine Riberdy de Ste-Mélanie se sont associé dans un moulin à scie construit sur le lot N°16 de la 5ème concession de Daillebout. Le 7 octobre 1871 William Berczy a vendu à Charles Arpin et Hormidas Piquette au nom de la succession de son épouse Louis Amélie et avec l’accord de Charlotte Mélanie veuve Lévesque une terre de 400 arpents avec un moulin à scie bornée par le lot N°1 du Côteau Amélie, la 1ère et 2ème concession Jolimont, les terres de l’église et Charles Lemire, etc. avec réserve de l’emplacement de la municipalité scolaire de Ste-Béatrix.
En 1888 le curé de St-Jean-de-Matha rapportait qu’il y avait 7 scieries dans sa paroisse où on faisait le commerce du bois sur une grande échelle; les plus importantes se trouvaient au village Geofroy sur la rivière Noire.
Le tirage au sort des parts des seigneuries dans un chapeau
Le 31 octobre 1849 les héritiers Panet ont procédé au partage des seigneuries pour sortir de l’indivision. Furent présents William Berczy et son épouse Louis Amélie de lui autorisée, Charlotte Mélanie veuve de Louis Lévesque, Benjamin Abbott de Berthier époux séparé de Thérèse Eugénie agissant en son nom en vertu d’une procuration et Pierre Louis Panet domicilié à Ste-Mélanie. Pierre Louis possédait deux cinquièmes des seigneuries et ses soeurs chacune un cinquième, William Berczy étant aussi co-seigneur. Marie-Anne avait vendu sa part à son frère et n’était pas présente.
Benjamin Abbott avait une procuration du 25 octobre par son épouse Eugénie pour la représenter, il voulait faire cesser l’indivision des fiefs et seigneuries sauf les moulins à farine, à avoine et à scie de la Pointe Ennuyante et son terrain de 100 arpents. Le très long acte de partage (environ 40 pages) a consisté à faire 5 lots à peu près égaux qui ont ensuite été tirés au sort dans un chapeau d’enfant, Pierre Louis choisissant le premier.
Les seigneiries ont été évaluées, les censives de la seigneurie de Daillebout rapportaient 764 minots et 10 pintes de blé, celles de la seigneurie de Ramezay 558 minots et 34 pintes. Le profit des lods et ventes a été calculé pour les terres concédées et non concédées, le bois de construction d’une cèdrière et d’une pinière a été évalué à 400 livres pour un grand total de 16.744 livres. N’étaient pas inclus dans le partage le banc seigneurial dans l’église actuelle de Ste-Mélanie et les droits de banalité par rapport au Moulin Banal.
Les 5 parts sont ensuite décrites en détail:
- Cette partie de la seigneurie de Daillebout dépendant de la paroisse St-Charles Borromée, comprise entre la rivière L’Assomption et la ligne nord-est de l’augmentation de la seigneurie de Lavaltrie et de partie du township de Kildare et connu communément sous le nom de Pointes dans St-Paul.
- Cette autre partie de la seigneurie de Daillebout ayant environ 30 arpents de large sur la profondeur de la dite seigneurie bornée en front par la rivière L’Assomption, d’un côté au sud-ouest partie par le township de Kildare et partie par celui de Cathcart, de l’autre côté par la ligne des lots N°10 dans chacune des 9 concessions et par la prolongation de cette ligne dans les terres non arpentées.
- Une autre partie de la seigneurie de Daillebout de 33 arpents de large allant jusqu’à la ligne des lots N°21 et la ligne de séparation d’avec la seigneurie de Ramezay…
- Etc.
Le plan qui a été dessiné par les arpenteurs montre comment le partage a été fait:
Pierre Louis a tiré le premier billet du chapeau, c’était le lot N°3; selon la convention établie le billet où était écrit lot N°4 lui a aussi été remis. William Berczy et son épouse ont ensuite tiré le lot N°2, Charlotte Mélanie le N°1 et Benjamin Abbott a reçu le N°5.
Si une des parties voulait construire un moulin (sauf à farine droit exclusif) ou une manufacture sur un pouvoir d’eau elle devait accorder un cinquième aux autres et deux cinquièmes à Pierre Louis des sommes provenant de cette vente. Il y avait 72.000 érables à sucre recensés, 10.054 dans la 1ère part, 12.920 dans la seconde, 9.903 dans la 3ème, 28.469 dans la 4ème et 10.665 dans la 5ème; divisé par 5 celà donnait 1.440 livres de sucres par part et pour égaliser les parts le propriétaire de la 4ème devait compenser les autres.
William Berczy était en possession des livres, titres, papiers et plans des seigneuries et comme il demeurait sur place il devait les garder en remettant aux autres toutes les informations nécessaires, en particulier pour le recouvrement des arrérages de droits seigneuriaux, cens, lods et ventes.
Le moulin à avoine et la chaufferie avaient été construits par William Berczy et Pierre Louis Panet et ils étaient leur propriété, chacun pour une moitié, ayant obtenu la permission des autres co-seigneurs pour les construire. Le contrat précise ensuite les bornes des seigneuries qui avaient été contestées par leur voisin Ross Cuthbert et les titres de propriété. Pierre Louis le père avait donné un cinquième des seigneuries à chacun de ses 5 enfants et Pierre Louis le fils a ensuite acheté le dernier cinquième de Marie Anne.
2 jours plus tard le 2 novembre les héritiers sont retournés chez le notaire pour préciser qu’ils étaient chacun propriétaire pour un quart d’une terre formée des lots N°2, 3 et 4 de la concession du mont Ste-Marie dans la seigneurie Dautray de 21 arpents concédée par James Cuthbert junior et sa mère Emily Rush épouse de Ross Cuthbert à Pierre Louis Panet en 1832, d’un chemin de 26 pieds de large sur la traverse du lot N°4 et d’un autre chemin de 26 pieds de large sur le lot N°3 achetés par William Berczy en 1833 au nom des co-seigneurs pour communiquer avec le moulin banal de la Pointe Ennuyante: achat d’un chemin à Jean-Baptiste Beaugrand dit Champagne.
Le 3 juin 1850 Pierre Louis Panet a encore fait enregistrer un acte notarié pour obvier à toute mauvaise interprétation de l’acte de partage par rapport à la pointe de terre où était construit le moulin banal qui devait demeurer en propriété indivis et en spécifier les limites: entre le front de la concession de Moll et la rivière de l’Assomption jusqu’à la ligne entre les numéros huit et neuf de la dite concession de Moll. Ce plan montre les concessions existantes lors de l’acte de partage et les terres non concédées au nord des seigneuries.
Le lendemain 4 juin 1850 Pierre Louis Panet avocat domicilié à Ste-Mélanie procureur de Thérèse Eugénie épouse séparée de Benjamin Abbott a vendu au nom de celle-ci son cinquième indivis dans les moulins de la seigneurie à William Berczy et son épouse Louise Amélie. Elle a aussi cédé son cinquième indivis dans le pont sur la rivière l’Assomption qui communique avec les moulins et un lopin de terre situé de l’autre côté de la rivière vis à vis des moulins et les chemins. Le 1er avril 1853 les héritiers ont fait des ajustements aux accords de partage en fonction des montants des rentes perçus par chacun sur sa part. Le 11 janvier 1855 William Berczy et son épouse Louise Amélie ont conclu une convention avec Charlotte Mélanie veuve Lévesque relativement aux chutes ou pouvoirs d’eau, l’acte de partage leur interdisant de bâtir aucun moulin à farine jusqu’en 1856; ils se sont mutuellement cédés leurs droits de construire des moulins à scie.
Un plan de la moitié Nord Est de la Seigneurie de Ramzay dans le Comté de Berthier appartenant à Dame Therese E. Abbott a été fait en 1855 qui montre sa part du partage; en voici une petite partie, l’église de St-Jean-de-Matha est en-haut à gauche:
Les églises de Ste-Mélanie, Ste-Béatrix et St-Jean-de-Matha
Selon le livre Histoire de Ste-Mélanie la première église a été construite en 1830. Cette petite bâtisse de 30 pieds de front sur 60 pieds de profondeur était située tout près du moulin où avaient été débitées les planches devant servir à sa construction.
Cette concession consentie le 12 octobre 1830 par la famille Panet couvrait une assez grande superficie. Elle comportait deux terres dont l’une de trois arpents de front sur trente de profondeur, correspondant au lot N°22 de la deuxième concession avec une réserve de quatre arpents de superficie à proximité du site. Quant à la deuxième terre, elle mesurait un arpent et demi de front sur trente de profondeur, et correspondait à la moitié du lot N°7.
L’information n’est pas exacte puisque en 1831 la chapelle n’était pas encore construite; et la concession de terres du 12 octobre 1830 n’a pas été faite chez le notaire habituel, je ne l’ai pas trouvée.
Le 24 janvier 1831 les censitaires des seigneuries de Daillebout et Ramsay désirant construire un édifice en bois dans la seigneurie Daillebout pour y célébrer l’office divin se sont assemblés dans la maison seigneuriale aux fins de nommer 10 syndics pour être chargés de la construction d’icelle: Messire L. M. Brassard curé de Ste-Elisabeth, Pierre Horace Panet, Joseph Massicot, Charles Ribardy, Firmain Cornellier, Alexis Landry, Germain Maillou fils, Charles Guilbault, Jean-Baptiste Beaugrand dit Champagne et Joseph Eno dit Portneuf. Les censitaires ont signé sur 3 pages qui rassemblent les noms de la plupart des habitants de Daillebout et Ramsay en 1831:
Le 17 septembre 1846 un groupe de 7 cultivateurs de Ste-Mélanie se sont engagés à payer 100 livres à Mgr Ignace Bourget ou à Louis Ignace Guyon prêtre et curé de la paroisse Ste-Mélanie demeurant à Ste-Elisabeth pour avoir un curé permanent.
Le 13 novembre 1856 William Berczy et Louise Amélie Panet ont fait donation à la Corporation Catholique Romaine Épiscopale de Montréal d’une terre pour bâtir une église à Ste-Béatrix. Mgr. Ignace Bourget représentant The Roman Catholic Episcopal Corporation of Montreal incorporée en 1849 par Louis Ignace Guyon curé de Ste-Elisabeth avait approuvé la donation le 6 novembre dans une lettre annexée à l’acte.
Le terrain donné faisait 2 arpents par 6 pris sur le domaine des donateurs qui ont réservé un autre emplacement de 12 arpents de superficie à la côte Berczy pour 20 ans au cas où celui-ci ne conviendrait pas. Les donateurs demandaient qu’un banc double leur soit réservé dans l’église ou la chapelle et une place dans le cimetière pour leur famille; ils ont demandé que la chapelle soit dédiée à Ste-Béatrix.
BEATRIX Cuthbert, née le 22 novembre 1770, baptisée le 11 janvier 1771, [fille du seigneur de Berthier James Cuthbert] et qui aurait épousé le capitaine Clark. Ce prénom de Beatrix, bien approprié puisque c’est celui de la mère du seigneur Cuthbert,
James Cuthbert père et ses biographes – Edouard Fabre-Surveyer
Le devis et le marché de construction de la chapelle de Ste-Béatrix ont été conclus le 30 mai 1857 par Louis Lévesque syndic avec Joseph Fitzpatrick constructeur de moulins de Kildare, il est détaillé sur plusieurs pages; un avenant du 14 novembre 1857 signé par Louis Lévesque montre qu’elle a été construite selon le devis. Le 14 juin 1859 Louis Lévesque et les syndics de la chapelle ont pris une obligation de 25 livres à 10% d’intérêt consentie par Pierre Lévesque arpenteur en engageant les revenus de la chapelle en garantie. Le 26 mai 1857 Norbert Ladouceur, Charles Lemire dit Marsolais, Godfroy Chaput et Jean-Baptiste Jolicoeur de Ste-Mélanie ont emprunté 51 livres à William Berczy pour payer l’entrepreneur de la chapelle à être bâtie sur le terrain donné par le créancier; il s’agit sans doute de la chapelle de Ste-Béatrix mais ce n’est pas spécifié.
La construction de l’église de St-Jean-de-Matha a été racontée en 1888 par son curé T.S. Provost. En 1853 les paroissiens se sont rassemblés pour demander leur détachement de la paroisse de St-Félix et la construction d’une église. En 1854 une chapelle de 80 pieds par 45 de largeur et 25 de haut ainsi qu’un presbytère et une école ont été construits.
Dans l’automne de la même année 1853, le 14 octobre, on fit une élection de sept syndics qui devaient se charger de voir sans délai à la construction des édifices religieux ainsi qu’aux moyens à prendre pour arriver à cette fin. Furent élus à l’unanimité les cultivateurs suivants: Etienne Ducharme, Jean-Baptiste Robitaille, Joseph Roberge, Jérémie Breault, Régis Robitaille, Alexis Ayotte, Emmanuel Rondeau.
En 1858 Mgr Bourget a proclamé l’érection canonique de la paroisse Ste-Mélanie, les archives de la Fabrique précisent son territoire borné au nord par le trait quarré des terres du neuvième rang de la seigneurie de d’Ailleboust, descendant jusqu’à la rivière de L’Assomption, au nord-est, à l’est et au sud par la dite rivière de L’Assomption, à l’ouest, par la grande ligne seigneuriale séparant le Township de Kildare de la seigneurie de d’Ailleboust.
Le 28 septembre 1859 Pierre Louis Panet représenté par Pierre Riberdy a donné à Messire Joseph Plessis Bélair prêtre et curé de la paroisse St-Jean-de-Matha y résidant et acceptant pour l’oeuvre de la Fabrique une terre de la concession St-Pierre de Ramezay.
Le 14 janvier 1863 Charlotte Mélanie Panet veuve Lévesque a donné à la Corporation Catholique Romaine Episcopale de Montréal une terre de la concession Bois Lévesque de la paroisse Ste-Béatrix de 4 arpents sur 15 bordée par la propriété de demoiselle Marie Jessy Béatrix Lévesque sa petite-fille. Le même jour Pierre Louis Panet a donné à la Corporation le lot N°8 de la concession St-Pierre de Ramezay de 70 arpents à condition que la terre sera pour le curé desservant la paroisse de St-Jean-de-Matha; cet acte confirme celui du 28 septembre 1859. Le 16 avril 1866 Charles Lemire dit Marsolais a vendu à la Fabrique de Ste-Béatrix représentée par son prêtre Messire Olympe Blanchard une partie du lot N°9 du domaine appartenant à feue Louise Amélie Panet de 99 pieds par 315 bordé par le terrain de la Fabrique pour 35 piastres nouveau cours. Le 12 août 1866 Marie Louise Panet veuve de Arthur Lamothe et fille de Pierre Louis représentée par Pierre Riberdy a vendu à Messire Pierre Ménard prêtre résidant temporairement en la paroisse Ste-Mélanie les lots N°18, 19, 20 et 21 de la concession Feuille d’Érable de Ramezay pour 733 piastres en se réservant les pouvoirs d’eau; ces terres contenaient des sucreries que l’acquéreur devait recouvrer auprès de leurs locataires. Le 26 mars 1866 Henri Michaud, Narcisse Michaud et Vincent Tellier pour aider le curé de Ste-Mélanie Fabien Jeannotte et ses successeurs ont donné le droit et privilège d’utiliser leurs puits en passant sur leurs terres.
Le 1er août 1866, le chanoine H. Moreau se rend à Sainte-Mélanie afin de fixer l’emplacement de la nouvelle église. Nombre de paroissiens souhaitent l’érection de l’église dans un autre rang de Sainte-Mélanie plutôt que sur le terrain concédé par la famille Panet. Après avoir examiné les arguments en faveur des options proposées, le chanoine Moreau est d’avis que la nouvelle église devra être construite sur le même terrain, mais un peu plus au nord.
Histoire de Ste-Mélanie
Le 26 novembre 1867 Narcisse Michaud fils a vendu à la Fabrique une partie des lots N°20 et 21 de la 2ème concession de Daillebout joignant le terrain de la chapelle de Ste-Mélanie pour 200 dollars; la vente a été approuvée par l’assemble des marguilliers et le curé Jeannotte. Le 11 décembre les syndics pour construire la bâtisse d’une église dans la paroisse de Ste-Mélanie ont conclu un marché avec Edouard Hamelin marchand entrepreneur de St-Barthélémy pour 2.225 livres ou 8.916 piastres nouveau cours; l’entrepreneur a donné en garantie une terre de St-Barthélémy bâtie d’un moulin à farine, un moulin à scie et un moulin à cardes; le plan détaillé des travaux à faire ont été établis par Messire Michaud prêtre du Collège de Joliette.
À son retour au Canada-Est, [Joseph] Michaud enseigne au collège Joliette. Il se rend à Rome en 1868 à titre d’aumônier des zouaves pontificaux. Il fait un levé des plans de la basilique Saint-Pierre de Rome en prévision de la construction de la cathédrale de Saint-Jacques, à Montréal. Avec Victor Bourgeau et Alcibiade Leprohon, il supervise les travaux de construction de la cathédrale de Saint-Jacques à partir de 1875.
Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Le 29 novembre 1869 Messire Fabien Jeannotte et les marguilliers de Ste-Mélanie ont conclu un autre marché avec Joseph Fitzpatrick menuisier et entrepreneur de St-Ambroise pour les travaux de finition de l’église dans un devis détaillé en 14 paragraphes; Olympe Blanchard curé de Ste-Béatrix a signé l’acte notarié comme témoin.
Le 17 juin 1870 les syndics ont donné une quittance à Edouard Hamelin en retenant une somme de 60 piastres pour des défauts au clocher constatés par Messire Michaud. Le 20 septembre un autre marché a été conclu avec Joseph Fitzpatrick pour la finition intérieure de l’église.
Le 19 décembre 1870 un troisième marché a été conclu avec Joseph Fitzpatrick pour les stalles du choeur avec une banquette conforme à celle de St-Ambroise de Kildare, peinturer le plancher du choeur en gris 2 couches, une balustrade, deux crédences et un pupitre. Le 9 décembre 1874 Joseph Fitzpatrick a reçu sa quittance et paiement final pour ses travaux à l’église de Ste-Mélanie.
Le 3 janvier 1878 Messire Jeannotte et les marguilliers de Ste-Mélanie ont conclu un marché avec D’Angeville Dostaller architecte de Ste-Geneviève de Berthier pour des travaux à l’intérieur de l’église à faire selon un devis détaillé de 5 pages:
Le 5 novembre 1878 Mathilde Guilbeault veuve de Narcisse Michaud et son fils Octavien Michaud ont vendu au curé Jeannotte et à la Fabrique de Ste-Mélanie une partie du lot N°21 adjoignant au cimetière et un autre terrain contenant le petit cimetière pour 50 piastres.
Le 23 juin 1879 le curé Jeannotte et les marguilliers de la Fabrique de Ste-Mélanie ont conclu un nouveau marché avec D’Angeville Dostaller pour des travaux détaillés sur 3 pages:
Le 1er juillet 1865 William Berczy colonel de milice résidant à Ste-Mélanie a transporté au révérend évêque anglican de Montréal représenté par le révérend William Seaborn de Kildare la somme de 100 livres ou 400 piastres (dollars) dûe par John Dixon en divers obligations.
Plans des seigneuries dans les actes notariés
Dans ces actes notariés on trouve parfois des plans permettant de délimiter des terres de forme irrégulière. Celui -ci représente le lot N°9 de la 2ème concession de Daillebout.
Le 4 juin 1850 William Berczy a concédé à Marie anne veuve de Pierre Horace Panet environ 1.000 arpents de terre; la concession est illustrée par des plans de la rivière l’Assomption et ses îles.
La terre concédée à madame veuve P. H. Panet est grisée. Le 1er mars 1851 Marie anne Panet résidant à Ste-Mélanie a revendu la terre concédée à William Berczy, 1.000 arpents, pour 100 livres et le 3 mars elle a épousé Maximilien Globensky de St-Eustache.
Le 28 octobre 1851 pour une concession faite à Jean-Baptiste Chevaudier dit Lépine d’une terre de forme irrégulière Pierre Louis Panet a fait dessiner un plan par son neveu Pierre Lévesque arpenteur.
Ce plan des archives de la BANQ est en très haute résolution, le fichier fait 8.000px de large et j’ai dû le réduire pour qu’il s’ajuste à l’écran. Il est daté de 189? mais il me semble plus ancien, de nombreuses terres ne sont pas encore concédées. On y trouve le nom de certains tenanciers et plusieurs moulins.
Transactions immobilières par les seigneurs de Daillebout et Ramezay
Le 3 août 1850 Pierre Lévesque et Cecilia Ann Francis Cuthbert, fille de James Cuthbert seigneur de Berthier, ont rédigé leur contrat de mariage. Le 25 octobre 1851 Pierre louis Panet a loué par un bail à Pierre Lévesque arpenteur de Ste-Mélanie les lots N°20 et 21 de la 2ème concession de Daillebout sauf le terrain de la fabrique de Ste-Mélanie situé sur le front du lot 21 avec une maison; une liste de 7 pages d’articles appartenant à Pierre Louis et monsieur et madame Pierre Lévesque est annexée au bail:
Pierre Lévesque avait épousé la fille du seigneur voisin de Berthier Fanny Cuthbert. En 1852 une procuration qu’elle lui avait donné pour réclamer ses droits sur cette seigneurie montre qu’ils étaient séparés, il y avait beaucoup de divorces dans ces familles seigneuriales.
Le 29 octobre 1851 Marie Anne Panet épouse de Maximilien Globensky a engagé Alexis Dubord dit Latourelle pour lui déménager une maison de St-Ambroise de Kildare sur le lot N°1 de la 4ème concession de Daillebout ainsi qu’une étable et de tout reconstruire. Le 2 février 1852 Charlotte Mélanie Lévesque a vendu à son fils Guillaume Lévesque avocat et traducteur de l’Assemblée législative domicilié à Québec une terre de 600 arpents de son domaine près du lac Cloutier pour une rente de 15 livres représentant 250 livres de capital.
Le régime seigneurial a été aboli en 1854 et en 1852 les premières concessions ont été commuées par les seigneurs. Pierre Riberdy a été le premier à convertir une terre en franc alleu roturier en rachetant les droits seigneuriaux pour une rente constituée de 2 livres représentant un capital de 34 livres. Les seigneurs ont quand même continué à concéder de nombreuses terres jusqu’à la fin de 1854 et à réclamer les arrérages qui leur étaient dûs par la suite. Pierre Louis Panet s’était fait faire un formulaire qu’il a utilisé pour commuer une terre appartenant à son gendre Arthur Lamothe avocat à Montréal pour une rente de 37 livres et 10 chelins représentant 620 livres de capital.
Le 23 juillet 1852 les co-seigneurs représentés par William Berczy ont revendu une terre qu’ils avaient acheté conjointement en 1845 à Pierre Rival dit Bellerose à Daniel Connors; il s’agit de la plus grande partie de la terre connue comme terre de Kemble dans la seigneurie de Ramezay de 106 arpents. Le 22 novembre William Berczy a acheté à Pierre Riberdy de nombreux lots de la concession Jolimont, les lots N°2, 3, 4 , 5, 6 et 7 de la 2ème concession. Le 1er mai 1853 il a conclu un marché avec Maxime Charon dit Ducharme pour la construction d’une grange de 40 pieds sur 30, une remise de 40 pieds sur 18, une écurie, étable, bergeries et poulaillers dans le même bâtiment de 94 pieds sur 30, à bâtir sur la terre N°14 de la 3ème concession, soit à côté du manoir seigneurial. Le 29 septembre Pierre Louis Panet demeurant à Montréal a baillé à William Body les lots N°20 et 21 de la 2ème concession; il se réservait l’usage d’une partie de la maison lorsque lui ou sa fille et son gendre Lamothe résideraient à Ste-Mélanie. Une liste des effets appartenant à la ferme est annexée à l’acte.
Le territoire de Saint-Jean-de-Matha a été le dernier à se développer dans les seigneuries; le 21 août 1855 Arthur Lamothe au nom de P. L. Panet a concédé des terres à Pascal Geoffroy près de la rivière Noire. Le 21 avril Charlotte Mélanie veuve Lévesque lui a cédé comme procureur de Pierre Louis Panet des terres sur le haut de L’Assomption dans la concession St-Albert excepté son cinquième indivis dans la grande chute (Chute Monte-à-Peine). Le même jour Pierre Lévesque lui a aussi cédé des terres sur les rivières Noire et L’Assomption.
Le 8 octobre 1856 vente par Thérèse Eugénie Panet épouse de Benjamin Abbott à Nathan Murrey millwright de St-Félix d’une partie des lots N°1 et 2 de la 3ème concession de Ramsay
Histoire d’un établissement paroissial de colonisation – Saint-Jean de Matha a été publié en 1888 par le curé Stanislas-Théophile Provost. Il y raconte l’histoire de la fondation de la paroisse. Mais ses informations ne sont pas toutes exactes, Louise Lévesque épouse de Monsieur Berczy c’est une erreur amusante.
Lire: Les premiers habitants de Saint-Jean de Matha
Les seigneurs financaient leurs censitaires en leur signant des centaines d’obligations, soit pour des arrérages, soit pour des prêts; Pierre Louis Panet s’est fait faire un formulaire:
William Berczy était maire de la municipalité de Berthier N°2 en 1852, les séances du conseil avaient lieu chez des particuliers du village d’Industrie. Le 31 août 1855 la Municipalité de Berthier N°2 représentée par son maire William Berczy a vendu au conseil municipal de la paroisse St-Charles-Borromée le marché Bonsecours.
Le 30 août 1852 les seigneurs de Lavaltrie ont signé un compromis pour régler la succession de Barthélémy Joliette et faire cesser l’indivis d’une partie des biens seigneuriaux. Ils ont choisi comme arbitres George Weekes notaire de Montréal et William Berczy écuyer de la paroisse de Ste-Mélanie. Le 23 août 1855 Marie Anne Panet épouse de Maximilien Globensky demeurant à St-Charles-Borromée y a acheté un emplacement avec le bois pour une maison.
Le 6 août 1856 C. Mélanie Lévesque et William Berczy et son épouse ont nommé Louis Lévesque notaire à Ste-Mélanie leur procureur pour la mise en exécution de l’acte abolissant le régime seigneurial avec le Receveur Général de la Province. Le 17 mars 1857 Marie Anne Panet épouse séparée de Maximilien Globensky a protesté contre l’huissier venu saisir ses biens à la suite d’une poursuite de M. Globensky. Le 26 avril 1858 les époux séparés s’étaient réconciliés et Maximilien Globensky résidant à Ste-Mélanie a autorisé Marie Anne à régir et administrer tous ses biens propres.
En 1857 la liste de tous les seigneurs du Bas-Canada a été établie par ordre du Comité des Seigneurs. William Berczy est inscrit comme propriétaire de la seigneurie D’Aillebout. Il semble y avoir eu 2 seigneuries de Ramesay, les propriétaires de la première auraient été C.C Forsyth, A.G. Forsyth et J. Leslie et celui de la deuxième David S. Ramsay (???).
Plusieurs pétitions des seigneurs avaient été déposées pour amender la nouvelle loi en 1855: Pétitions des seigneurs à l’Assemblée et au Conseil législatif.
Dans une autre on trouve les noms Panet, Lamothe, Ramsay et Forsyth: Petition of 22 seigniors to the Legislative Council to amend the Act on the seigniorial tenure.
Le 9 juillet 1857 des cultivateurs des terres de la rivière Noire ont conclu un marché avec un devis pour faire construire un pont sur la rivière l’Assomption par Paschal Geoffroy. Le 14 septembre Louis Lévesque a rétrocédé à William Berczy et P. L. Panet des terres de la pointe Moll près du moulin banal jusqu’à 7 arpents au dessus du pont de la rivière l’Assomption; le même jour William Berczy a rétrocédé à Charlotte Mélanie et son frère Pierre Louis le bout nord-ouest de la Pointe Ennuyante. Le 28 octobre Pierre Riberdy a donné à Louise Amélie épouse de W. Berczy les lots N°1, 2, 3, 4, 5 , 6, 7 et 8 des rangs nord-est et nord-ouest de la Côte Emmanuel et une autre terre de 196 arpents, terres commuées et affranchies des droits seigneuriaux à la condition qu’elles soient la propriété de la donataire; la donation semble avoir été faite parce qu’il ne pouvait pas payer les droits de commutation. Le 11 février 1859 le notaire Louis Lévesque a aussi donné de nombreux lots à Louise Amélie aux mêmes conditions: les lots N°1 à 18 de la Côte Emmanuel et d’autres dans la concession Jolimont. Le 12 octobre Charlotte Mélanie Lévesque lui a encore donné les lots N°16 et 17 de la 6ème concession de Daillebout.
Pierre Riberdy est ensuite devenu l’homme de confiance de Pierre Louis Panet et Arthur Lamothe et il a reçu leur procuration pour conclure de très nombreux actes en leur nom.
Dans la revue de la SHJL Le Messager François Faribault raconte qu’en plus du manoir Panet qui existe toujours la famille Panet possédait 2 propriétés à Sainte-Mélanie, une en face du manoir et l’autre dans la côte de l’église. Charles-François Lévesque habitait sans doute une de ces maisons, il se serait suicidé en 1859 dans la forêt de Ste-Mélanie. Sa fille Jessie a habité la propriété nommée la Terre de famille jusqu’à sa mort et sa mère Charlotte Mélanie habitait Mon repos dans la côte de l’église.
La « Terre de famille » était une grande propriété située de l’autre côté du chemin du Roi, en face du manoir, et qui était ainsi nommée parce qu’elle n’entra dans aucune part lors du partage de la Seigneurie entre les enfants de Pierre-Louis Panet et que, restant dans l’indivis, elle appartenait à toute la famille. De fait, cette propriété ne fut vendue qu’après la mort de Jessie Lévesque, mon grand-père détenant, par héritage, toutes les autres parts de la succession de son grand-père Pierre-Louis Panet.
François Faribault
Lire: Charles Lévesque, poète maudit de Sainte-Mélanie
Le 17 juin 1859 Arthur Lamothe représenté par Pierre Riberdy a vendu à Patrick Byrne de St-Ambroise une terre sur la rivière Noire bordée par les concessions Feuille d’Érable et Belle Montagne, un plan de la terre de forme irrégulière (A B C) est annexé à l’acte.
Le 18 juillet 1859 à une assemblée tenue au village d’Industrie Edouard Guilbault secrétaire-trésorier de la Société d’Agriculture du Comté de Joliette a cautionné une somme de 200 livres ou 800 dollars pour l’usage et le profit de la société; William Berczy en était président, Louis Lévesque vice-président. Un autre cautionnement a été fait en 1861:
Le 1er août 1860 Guillaume Riberdy marchand de Ste-Mélanie était en prison à Montréal pour des dettes. On trouve encore de très nombreux actes d’obligation des censitaires envers les seigneurs même si le régime seigneurial a été aboli en 1854; certaines détaillent les montants dûs comme celle-ci de François-Xavier Guernon qui ne payait pas ses rentes depuis 1850:
Le taux d’intérêt était en général de 6% pour un an mais une reconnaissance de dette datée de 1860 de Léon Auger père et fils à William Berczy indique qu’il montait à 10% si le délai de remboursement n’était pas respecté. William Berczy a notarié plusieurs centaines d’obligations et quittances. Le 28 septembre 1861 William Berczy a transporté les dettes de Léon et Narcisse Augé à Edward Scallon marchand de bois du village d’Industrie (Joliette).
Recensement de Ste-Mélanie en 1861
Le recensement canadien de Daillebout en 1851 a été perdu, celui de 1861 donne de nombreux détails. Les seigneurs de Daillebout et Ramezay étaient propriétaires de plusieurs moulins. Charlotte Mélanie Panet-Lévesque avait 1/5 d’un moulin à farine ($540) William Berczy et son épouse Amélie Panet avaient des part dans un moulin à farine ($1.800), un moulin à scie ($200), le moulin à scie du domaine ($600) et un moulin à avoine ($800), Pierre-Louis Panet 2/5 d’un moulin à farine ($2.600) et d’un moulin à scie ($200); Sophie Dubeau(?) veuve Parant avait aussi un moulin à scie ($300) dans Ste-Mélanie. À Saint-Jean-de-Matha il y avait 4 petits moulins à scie, ceux de Pascal Geoffroy ($200), Norbert Durand(?) ($300), Xavier Re(???) ($350) et Liboire Ayotte(?) ($500); le recensement est difficile à déchiffrer.
Le recenseur a écrit une description de la paroisse de Ste-Mélanie presque illisible mais qui donne d’autres informations; il y avait une chapelle et un presbytère, et une autre chapelle avait été érigée à Ste-Béatrix(?).
Le recensement de Ste-Mélanie de Daillebout a été fait par le notaire Déziel; Dame C.M. Panet Lévesque seigneuresse, Louis notaire et demoiselle Jessie sont recensés ensemble avec une servante et un serviteur.
Sur la page suivante on lit que le magasin général de Narcisse Michaud occupait ¼ d’arpent et employait $3.400 de capital; C.M. Lévesque possédait 1/5 d’un moulin à farine employant $540 de capital loué au meunier pour la moitié des produits.
Sur la page suivante les seigneurs William Berczy anglican natif d’Angleterre et Lse. A. Panet Berczy avaient aussi 2 serviteurs.
Les informations de la page suivante sont difficiles à interpréter, elles sont rayées; 2/5 des moulins à farine et à scie, moulin à scie du domaine sciage de madriers pour les habitants, moulin à avoine…
La famille de l’arpenteur Pierre Lévesque est recencée en même temps que Maximilien Globensky et sa femme avec la demoiselle Eulalie Panet.
Pierre Louis Panet, 61 ans seigneur, a aussi été recensé même si il demeurait à Montréal; il possédait 2/5 du moulin à farine et du moulin à scie mais le moulin à avoine n’est pas mentionné; W. Berczy lui avait peut-être racheté sa part.
Le recensement permet aussi de situer les propriétaires des lots. C.M. Panet Lévesque avait les lots N°12 et 13 de la 2ème concession (120 arpents), 12, 13 et 14 de la 1ère (270 arpents) et beaucoup d’arpents dans la 10ème; Louis son fils en avait 300 et Marie Jessie sa petite-fille 760.
Sur la même page William Berczy possédait les lots N°14 et 15 des 3ème et 4ème concessions, 15, 16 et 17 de la 5ème, 16, 17 et 18 de la 6ème, 9 et 10 de la 1ère, 7 de la côte Berczy, 3.908 arpents sur le côteau Amélie, le lot 12 de la 2ème concession; la dernière colonne indique le nombre d’arpents en culture.
Pierre Lévesque possédait 460 arpents, madame Panet Globensky 312, aucune terre n’est recensée au nom de Pierre Louis Panet. La chapelle de Ste-Mélanie était évaluée à 7.000 (dollars ?) et le presbytère à 800.
34.305 arpents avaient été concédés à Ste-Mélanie et 13.541 à St-Jean-de-Matha.
La fin des seigneurs de Daillebout et Ramezay
Louise Amélie Panet épouse de William Berczy est décédée le 24 mars 1862 sans enfant, le 15 juillet Charlotte Mélanie sa soeur a donné procuration à son fils Louis Lévesque notaire pour régler la succession; le 4 septembre Charlotte Mélanie et Marie Anne Panet Globensky ont donné une autre procuration à William Berczy colonel de milice.
Le 31 mars 1862 Marie Anne Panet autorisé par son époux Maximilien Globensky demeurant à Ste-Mélanie de Daillebout a vendu à M. Globensky un emplacement à St-Charles-Borromée sur la rue St-Ignace avec le bois d’une maison se trouvant sur le terrain. Le 16 juin 1862 Marie-Louise Panet épouse séparée de Arthur Lamothe a vendu des lots de la concession Belle Montagne. Le 15 janvier 1863 Marie Louise Panet épouse séparée de Arthur Lamothe a donné une procuration à son père Pierre Louis pour percevoir ses droits seigneuriaux du Receveur Général.
Le 25 février William Berczy usufruitier de la succession de son épouse Louise Amélie a vendu à Joseph Desrosiers dit Lafrenière un lot de forme irrégulière N°9 de la Côte Berczy et une autre attenante de la Côte Emmanuel (lettre F sur le plan annexé).
Marie Anne est décédée peu après Louise Amélie, le 22 juin 1863 Charlote Mélanie une des légataires de Marie Anne épouse du lieutenant colonel Maximilien Globensky a nommé son frère Pierre Louis son procureur pour régler la succession. Le 13 juillet 1863 l’inventaire des biens de Marie Anne a été fait par le notaire, ses légataires étant son frère Pierre Louis et ses soeurs Charlotte Mélanie veuve Lévesque et Thérèse Eugénie épouse séparée de Benjamin Abbott; Maximilien Globensky avait renoncé à tout droit usufruitier sur la succession. Tous les biens lui appartenant sont décrits dans chaque pièce de sa maison: la chambre à coucher, le passage, la salle à dîner, la cuisine, la chambre sous l’escalier, le porche, la chambre en entrant, autre chambre au sud-ouest, la dépense en haut, la chambre décharge(?), la chambre des filles en haut, la cave, les provisions, la laiterie, la petite maison, la cour, la remise, l’écurie, le hangard, la grange et fournil, dans la maison de Joseph Morin fermier de la terre, les livres de comptes et les titres de propriété. Les biens ont été vendus à l’encan le 4 août.
Ce portrait intime de Marie-Anne Panet avec sa guitare semble avoir été peint dans le manoir Panet par sa soeur Louise Amélie. La vue par la fenêtre montre un petit chemin qui monte vers un côteau avec quelques maisons.
Le 1er octobre 1863 Charlotte Mélanie veuve Lévesque a donné procuration à son frère Pierre Louis pour régler le partage de la succession de Louise Amélie et William Berczy. Le partage a été fait le 16 octobre devant le notaire Denis-Emery Papineau dont les actes n’ont pas été numérisés par la BANQ.
Le 11 novembre 1864 Charlotte Mélanie a donné une procuration à William Berczy pour disposer des terres de la succession de Louise Amélie qui détaille les terres concernées:
- 1° Tout le terrain entre les fronts des lots N°9 et 10 de la 1ère concession de Daillebout et la rivière l’Assomption.
- 2° Une partie du lot N°9 de 9 arpents à désigner plus particulièrement par le procureur.
- 3° Les lots 16, 17 et 18 de la 6ème concession de Daillebout.
- 4° Tous les lots de la concession ou côte Emmanuel de Daillebout dépendant de la succession.
- 5° Un lopin marqué B dans le cadastre de 45 à 50 arpents entre la décharge du lac Cloutier et la 2ème concession Jolimont.
Les censitaires devaient racheter aux seigneurs leurs droits seigneuriaux pour s’en libérer. Le 16 octobre 1865 Zéphirin Peltier a payé à Charlotte Mélanie Lévesque 887 livres ancien cours pour la rente constituée sur ses terres. En 1866 le maire de Ste-Mélanie Louis Joseph Charles Desmarais médecin et les habitants du village se sont engagés à construire le chemin de la Montagne sur la 5ème concession.
Le 2 novembre Benjamin Abbott de Berthier a accepté la succession de son épouse Thérèse Eugénie Panet décédée qui lui accorde le droit de choisir une terre; il a choisi une terre du domaine de Ramezay de 600 arpents près du township de Brandon.
Le commerce du bois dans les seigneuries
Pour trouver du bois de pin à couper les marchands de Joliette et Repentigny ont dû aller le chercher dans le nord du bassin de la rivière de l’Assomption et les marchés avec les habitants des seigneuries ont été nombreux.
Le 6 décembre 1864 Charles Guilbault cultivateur de Ste-Mélanie a conclu un marché avec Charles-Héliodore Panneton bourgeois et Joseph Brouillet marchand de bois de Joliette pour leur fournir tout l’avoine aux 2 chantiers qu’ils se proposent de faire cet hiver et la quantité de 50 minots de beaux pois cuisants le tout livrable à leur chantier de la rivière de boule l’un des tributaires de la rivière de l’assomption dans les townships de Cathcart et de Cartier.
Le 20 octobre 1866 Prosper Larochelle de la mission St-Come dans le canton de Cathcart s’est engagé à livrer à la société Panneton & Cie de Joliette 200 billots d’épinette blanche sur la rivière Versaille; le 3 novembre Pierre Brissette de St-Jean-de-Matha s’est engagé pour 50 billots de pin de 1ère qualité, 50 de 2ème qualité et 50 billots d’épinette blanche marqués d’un X sur la rivière de l’Assomption à couper dans la seigneurie de M. Abbott (Ramsay); le 10 novembre Norbert Ladouceur de Ste-Béatrix pour 25 billots de pin de 1ère qualité, 100 de 2ème qualité, 25 d’épinette blanche à prendre dans la seigneurie de Mme Lévesque.
Le 3 novembre Hercule Marteau de St-Jean-de-Matha s’est engagé à livrer 300 billots de pin sur la glace de la rivière de l’Assomption près de l’endroit nommé Grand Railway à prendre dans les seigneuries Panet et Lamothe. Le 10 novembre Patrick Burns et Louis Geoffroy de St-Jean-de-Matha se sont engagés pour 100 billots de pin à livrer sur la rivière de l’Assomption près du moulin de Geoffroy dans les seigneuries Panet et Lamothe. Le 21 Onézime et Joseph Beaudry de St-Ambroise 400 toises de billots de pin à prendre dans les seigneuries de M. Berczy, Panet et Mme Lévesque près du cordon de Cathcart; le 17 novembre C.H. Panneton a conclu un autre marché avec Régis et Augustin Robitaille et Onézime Rondeau de St-Jean-de-Matha pour 150 billots à prendre au lac des Isles et la Belle Rivière de la seigneurie de MM. Berczy et Panet; le 13 décembre avec Damase Perrault de St-Alphonse encore 150 billots sur la rivière de l’Assomption; les contrats étaient conclu au nom de Panneton & Cie. Le 5 janvier 1867 André Laperche dit St-Jean et Joseph Guilbault de Ste-Béatrix 50 billots de toise de pin et 100 billots d’épinette blanche au moulin de Pascal Geoffroy sur la rivière Noire.
En 1867 et les années suivantes c’est la compagnie des frères Cushing qui a conclu de nombreux marchés. 14 septembre 1867 Urgel Martin dit Pellant de St-Jean-de-Matha s’est engagé à couper pour messieurs Cushing de Repentigny représentés par Francis Kelly de St-Charles-Borromée 200 toises de pin blanc rendu sur la glace sur la rivière Noire en bas du premier pont des 7 chutes à couper sur les limites de la société; le même jour Olivier Martin dit Pellant s’est engagé à livrer 300 toises; le 18 Joseph Morin et Jean-Baptiste Robert de St-Come se sont engagés à livrer 500 toises partie sur la rivière Bullet partie sur la rivière l’assomption aux 7 chutes; le 18 Maxime Gagné de St-Alphonse 100 toises aux 7 chutes; le 21 François Ducharme de St-Jean-de-Matha 300 toises sur la rivière Noire; Noël Charbonneau de St-Jean-de-Matha 100 toises sur la rivière Noire; Ambroise Boisvert de St-Alphonse et Eugène Mannol de Ste-Mélanie 600 toises à la chute à Tellier sur l’Assomption; François Rivet de St-Ambroise 300 toises sur la rivière Versailles; tous les billots devaient être marqués TH sur le côté avec une hache.
Il y a eu encore 20 marchés de bois conclus par F. Kelly jusqu’en décembre: 1.600 toises à la Crique à David sur la rivière Lac à Gougon, 600 à Ste-Béatrice, 1.750 dans les cantons de Cathcart, Joliette et Cartier, 5 marchés pour couper tout le bois du domaine de Benjamin Abbott à St-Jean-de-Matha et du domaine Panet – Lamothe à Ste-Béatrix et St-Jean-de-Matha.
La succession de Thérèse Eugénie épouse de Benjamin Abbott
Le 16 septembre 1867 Charlotte Mélanie Lévesque au nom des exécuteurs testamentaires de Thérèse Eugénie a vendu à Benjamin Abbott les lots N°1, 2, partie du 3, 10, 11 et 15 de la 3ème concession de Ramezay, N°2, 3 et 4 de la 4ème et 4 autres terres au-dessus de la 4ème concession; il était chargé de les revendre pour rembourser ensuite les montants dûs à la succession. Le 8 août 1870 il a vendu le lot N°21 de la concesion Ste-Catherine à Théophile Jubainville, le N°20 à Honoré Robillard, etc.
Le 18 novembre Benjamin Abbott qui avait déménagé de St-Jean-de-Matha à St-Charles Borromée a vendu à Francis Kelly agent de Cushing Brothers à St-Charles-Borromée une terre du 8ème rang de Ramsay et une autre dans la concession St-Joseph de St-Jean-de-Matha. Le même jour il en avendu une de la même concession à Désiré Houle de St-Charles-Borromée. Il lui avait déjà vendu le 3 juillet 1869 une presqu’île ou pointe de terre sur la rivière L’Assomption à St-Paul et un lopin de terre dans St-Charles-Borromée. Le 14 septembre 1869 il a constitué Francis Kelly son procureur. Le 2 octobre 1870 il a vendu à Francis Kelly une terre du 7ème rang de Ramsay et un terrain sur le chemin Base de Roch à St-Charles-Borromée. Le 10 octobre il a fait donation comme marque de son amitié à Louis Rondeau et son épouse Marguerite Rinville d’une terre de Ramsay nommée Pointe du Renard sur le lac Noir et la rivière Noire et une autre à Onésime Rondeau leur fils une terre dans le 7ème rang de Ramsay; le même jour il a vendu à Samuel James Kelly fils mineur de Francis Kelly et Mary Collins une terre du 7ème rang de Ramsay. Le 11 il y a vendu une autre terre à Dieudonné Désormier notaire; un plan est annexé à l’acte notarié. Il y a encore 2 autres ventes à Francis Kelly.
Le 20 février 1871 Benjamin Abbott malade a rédigé son testament à St-Charles-Borromée; il léguait tous ses biens à son neveu Louis Lévesque et la somme de 80 piastres aux pauvres de St-Jean-de-Matha.
Le 23 septembre 1871 Benjamin Abbott a fait donation à Thomas Kelly fils de Francis Kelly d’une terre de la concession St-Joseph de St-Jean-de-Matha de 4 arpents sur 16 pour récompenser Francis Kelly et son épouse Mary Collins de leurs bons soins. Il a aussi vendu de nombreuses terres de sa seigneurie: le 22 avril à Louis Dubord dit Clairemont de St-Jean-de-Matha dans le rang St-Guillaume, le 28 octobre à Pierre Coutu fils de St-Félix-de-Valois dans la concession St-Léon de St-Jean-de-Matha, le 11 novembre à Benoni Coutu de St-Félix-de-Valois dans la 3ème concession ou rang des Forges, le 20 janvier 1872 à Pierre Beaudry de St-Charles-Borromée dans la concession St-Joseph de St-Jean-de-Matha, le 27 janvier à Charles Nault voyageur de St-Félix dans le rang des Forges. Pour ces dernières ventes Francis Kelly agissait en son nom comme procureur.
Benjamin Abbott est décédé en 1872 et le 7 novembre Louis Lévesque notaire de Ste-Mélanie son légataire a vendu une terre de sa succession à Damase Roberge de Ste-Emmelie des Monts en la seigneurie de Ramsay N°31 de la concession Ste-Catherine.
Le 2 décembre 1873 le partage de la seigneurie de Ramsay partie nord-est a été fait entre Marie-Louise Panet veuve de Arthur Lamothe et Louis Lévesque, Pierre Lévesque et Jessie Lévesque Laviolette; le document fait 50 pages qu’il est impossible de résumer. Pierre Thomas à donné une procuration à son frère Louis pour vendre sa part.
Les seigneurs Berczy et Lévesque
La famille Benny est aujourd’hui connue pour ses rôtisseries; le 25 février 1867 l’ancêtre James Benny a cédé à son fils Walter Nick une terre avant son mariage le 1er mars avec Susan Victoria Read de St-Félix.
William Berczy a vendu de nombreuses terres comme procureur de la succession de Louise Amélie son épouse et des autres seigneurs. Les actes notariés disent qu’il agit selon le testament olographe de Louise Amélie son épouse, par procuration de Pierre Louis Panet et de Charlotte Mélanie veuve Lévesque qui étaient aussi légataires de Thérèse Eugénie Panet.
Le 6 juin 1870 William Berczy a donné une quittance d’une obligation à Pierre Thomas Lévesque arpenteur juré et son épouse Evelina Beaupré demeurant à L’Assomption pour 872 piastres.
Les seigneurs de Daillebout et Ramezay étaient âgés, Pierre Louis Panet est né en 1800 et il est décédé le 31 mars 1870, William Berczy est né en 1791 et décédé en 1873, Charlotte Mélanie est née en 1794 et décédée en 1872. Le 10 mars 1870 William Berczy avait donné une procuration à Pierre Louis quelques jours avant son décès pour le représenter. Le 11 mars le notaire Louis Lévesque a notarié une déclaration constatant le décès de demoiselle Catherine Eulalie Panet au couvent de Ste-Elisabeth le 26 mai 1869.
Le décès de Charlotte Mélanie Panet veuve Lévesque
Le 18 septembre 1872 Pierre Thomas Lévesque arpenteur à L’Assomption et sa nièce Marie Jessy Laviolette ont donné une procuration à Louis Lévesque pour les représenter dans la succession de Charlotte Mélanie décédée. William Berczy a renoncé à la charge d’éxécuteur testamentaire à cause de son grand âge de 82 ans laissant cette charge à Pierre Thomas et Louis Lévesque ses neveux. Le 4 décembre Louis Lévesque a notifié les héritiers pour assister à une assemblée le 6: Pierre Thomas Lévesque, William Berczy, Louis Lévesque, Adolphe Magnan notaire à St-Charles-Borromée, Gaspard de Lanaudière, Bernard Henri Leprohon sheriff de Joliette ont été notifiés.
Charlotte Mélanie Panet est décédée le 16 septembre 1872 et le règlement de sa succession a été très compliqué; il devait être fait dans un délai de 3 mois mais ses héritiers ont dû obtenir un délai supplémentaire en justice. Il impliquait les successions de Louise Amélie Panet Berczy, Thérèse Eugénie Panet Abbott, Marie Anne Panet Globensky, Pierre Louis Panet et Pierre Guéraut.
L’inventaire des biens de Charlotte Mélanie a été fait entre le 14 et le 21 décembre, c’est un document très très long et détaillé permettant de documenter les seigneuries de Daillebout et Ramezay à la fin du régime seigneurial. Il récapitule:
- les dettes actives des censitaires de Daillebout (longue liste de noms avec les montants dûs)
- les dettes actives de la succession de Louise Amélie Panet Berczy
- les rentes constituées annuelles inscrites au cadastre de Daillebout
- les indemnités pour lods et ventes de Daillebout dûes par le gouvernement selon l’acte seigneurial
- les dettes actives de la moitié nord-est de la seigneurie de Ramezay de la succession de Thérèse Eugénie Panet Abbott
- les indemnités pour lods et ventes d’une partie de Ramezay
Sont ensuite récapitulées les dettes de la succession aux marchands du village et de la région, aux employés de Mme Lévesque, à madame veuve Arthur Lamothe pour loyer de la maison qu’elle occupait sur les lots N°18 et 19 de la 3ème concession, aux municipalités et écoles de Ste-Mélanie et Ste-Béatrix ainsi que celles de St-Félix-de-Valois, St-Jean-de-Matha et St-Paul de Chester, à Jessie Lévesque épouse de Alf. A. Laviolette sa petite-fille, au docteur Peter Charles Loedel qui l’avait soignée lors de sa dernière maladie, pour ses frais funéraires, etc.
Madame Lévesque payait des rentes viagères à Clorinde Panet de L’Assomption (depuis 1844) et à Louis Armstrong avocat de Montréal pour un capital de 1.000 piastres. Le chapitre 4 de l’inventaire fait la liste des legs particuliers en argent: à Louis Lévesque son ménage et autres effets mobiliers, à sa cousine Clorinde 10 piastres par année et une rente de 16 piastres, à Mélanie Rayan sa filleule 16 piastres, 72 piastres aux pauvres de Daillebout, 72 piastres aux pauvres de Ramezay, 16 piastres pour faire dire des messes pour le repos des âmes du purgatoire dans l’église de Ste-Mélanie, 50 piastres pour la propagation de la foi chez les sauvages de l’Amérique du Nord.
Legs particuliers:
- au révérend Narcisse Guéraut de Lanauraie et sa soeur demoiselle Lucie Guéraut 800 acres de terre qu’elle possède dans le township de Chester
- à Pierre Thomas Lévesque une terre de 355 arpents connue comme le Domaine partie dans Daillebout et partie dans Ramezay évaluée à 20.000 francs ancien cours plus une somme de 600 piastres pour l’indemniser des dépenses qu’il afaites sur cette terre du Domaine jusqu’en 1860; elle l’avait déjà indemnisé en lui donnant 542 arpents et diverses sommes d’argent car ses frères Charles et Louis avaient reçu une avance d’hoirie
- à Louis Lévesque le lot N°13 et partie du 12 de la 2ème concession de Daillebout, partie des lots N° 12, 13 et 14 de la 1ère concession évalués à 20.000 francs
- à Jessie Lévesque madame Laviolette sa petite-fille elle avait donné à son mariage la Pointe de Stevens dans Ramezay évaluée à 11.000 francs; elle lègue 9.000 francs pour arriver à 20.000
- à Pierre Thomas, Louis et Jessie par parts égales ce qui lui reste du Domaine dans sa part de la seigneurie de Ramezay, sa part des revenus de la seigneurie de Daillebout et sa part des revenus de la seigneurie de Ramezay que lui a légué sa soeur dame Panet Abbott; et encore tous ses biens meubles et immeubles non mentionnés à l’inventaire
Description des immeubles que madame Lévesque autorise à vendre pour acquitter les legs:
- La terre de Farnham dans la seigneurie de Ramezay près de chez James Benny
- Une pointe de terre près des moulins de MM. Baby et Grandchamps seigneurie de Daillebout paroisse St-Charles-Borromée sur la rivière de l’Assomption avec les pouvoirs d’eau
- Un cinquième indivis dans les moulins à farine et à scie de la Pointe Ennuyante avec les chaussées, canaux et autres ouvrages
- Une pointe de terre connue comme la Pointe Ennuyante de 100 arpents
- Un cinquième indivis dans une terre de la seigneurie Dautrai de 21 arpents et d’un chemin venant du chemin de la Reine de la concession St-Martin
- Les terres non concédées; 300 arpents au nord de la rivière l’Assomption dans la paroisse Ste-Béatrix, 10 terres formées des lots 1 à 10 de la concession Rouen(?) dans Daillebout, 10 autres terres sur la 2ème concession Rouen, 130 arpents au sud de la rivière à Ste-Béatrix bordé par le lac Cloutier, un autre terrain de forme irrégulière au bord du lac Cloutier, un terrain de 70 arpents connu sous le nom de Bois-Lévesque
Description de sa partie restante du Domaine de Ramezay:
Une étendue de terre située en la paroisse St-Jean-de-Matha en la 8ème concession partie nord-est de Ramezay de 215 arpents bordé par le chemin de la Reine, le township de Brandon, Francis Kelly et un nomé Brault.
Suivent la description de la partie des seigneuries appartenant à Madame Lévesque après le partage de 1849 dans Daillebout, sa part dans la succession de Thérèse Eugénie Abbott dans Ramezay et dans celle de Madame Globensky, le tiers des lots 18 et 19 de la 3ème concession de Daillebout. Etc. Les pages de l’inventaire sont signées par Louis Lévesque, Alf. A. Laviolette, Gaspard de Lanaudière et le notaire Déziel.
Le 3 avril 1873 Louis Lévesque a renoncé et abandonné en faveur du colonel William Berczy à toute prétention sur les 6 nouvelles actions de la Banque de Montréal et autres fonds provenant à la succession de Louise Amélie Panet, le comparant étant nu propriétaire conjointement avec sa cousine germaine Marie Louise Panet veuve de Arthur Lamothe.
Le décès du colonel William Berczy
Wiliam Berczy est décédé peu après le 9 décembre 1873. L’inventaire de ses biens mobiliers est moins long, il permet d’imaginer l’ammeublement du manoir Panet en 1873 à son décès. En vertu de son testament olographe daté du 1er décembre 1866 Robert Morton Moor de Kingston exécuteur testamentaire a fait procéder à l’inventaire et détail des meubles, effets, articles, linges, argenteries, mobiliers, grains, animaux et autres effets.
- Dans l’office un bureau en noyer avec son contenu, une montre en or, chaîne en or, un cachet, un tiroir contenant divers outils
- 2 chaises empaillées, 1 sopha, 1 crachoir, 1 carte géographique
- 1 bureau en service et son contenu
- 1 armoire remplie de livres, etc.
Les pièces et dépendances du manoir sont inventoriées l’une après l’autre: le passage, la chambre à coucher des étrangers, la salle à dîner, la chambre à coucher de M. Berczy, la chambre à coucher de Melle Fillian sa servante, la dépense au nord-est de la maison, le tambour, le grenier de l’allonge, le grand grenier, le grenier au dessus de la salle, le grenier de la cuisine, la chambre des filles, les caves de la maison, la cave de l’allonge, la remise pour les voitures communes, la remise pour les voitures propres, la soue neuve, le hangar à bois, la remise entre les 2 granges, la vieille grange et la grange neuve, le grenier de l’étable et écurie, la grange érigée sur le N°15, la grange et étable sur la terre vendue à Maxime Etu, la « maison jaune » chez Edouard Gendron fermier de M. Berczy, l’écurie du N°14 de la 3ème concession, dans la boutique, l’étable, la cour, la vieille soue, la remise près du puits, le hangar à grains, la chambre à coucher de M. Berczy à l’arrière de la maison, la cour devant les bâtiments et le hangar à bois et finalement aux points 34 et 35, la chambre à coucher des étrangers et l’allonge.
162 livres français, 256 livres et pamphlets(?) et dans l’allonge 8 livres de lois anglaises et un lot de gazette illustrées depuis 17 ans, un lot pamphlets et une boîte d’officier.
Le 8 août 1874 Jérôme Robillard instituteur de Ste-Mélanie a donné quittance comme procureur de Alfred Robillard pour un legs de 400 piastres reçu de Georges Baby avocat un des exécuteurs testamentaires de W. Berczy.
Le 16 octobre 1874 Marie Louise Panet veuve Lamothe a fait cession gratuite à Louis Lévesque, Pierre Thomas Lévesque et Marie Jessie Lévesque épouse de Alfred Antoine Laviolette des lots N°8 et 9 de la concession Eugénie du fief Panet Lamothe de Ramezay.
Le 20 janvier 1875 George Baby exécuteur testamentaire a déposé les comptes de la succession de William Berczy qui avait eu l’usufruit des biens de son épouse Louise Amélie décédée en 1862 et il a remis à ses héritiers Marie-Louise Panet et Louis Lévesque la somme de 6.385 piastres chacun.
Le 30 janvier 1875 Georges Baby exécuteur testamentaire et Louis Lévesque agissant avec la procuration Robert Morton Moore de Kingston autre exécuteur testamentaire de W. Berczy ont vendu à Joseph Massicotte une partie du lot N°12 de la 2ème concession.; la famille Massicotte est ensuite devenue propriétaire du manoir de William Berczy et Louise Amélie Panet.
Robert Morton Moore a reçu une procuration pour vendre les propriétés de William Berczy, une ferme contenant 100 acres située dans la partie sud de la concession Sainte Mélanie de Daillebout où était situé le manoir occupé par William Berczy menant à l’église paroissiale.
Le 18 septembre 1875 George Baby avocat a déposé une procuration donnée par demoiselle Mélanie de Moll Berczy de Montréal pour la représenter dans le règlement de la succession de William Berczy son oncle.
Le 27 décembre 1875 à la requête de Marie-Louise Panet et de Louis Lévesque l’inventaire des biens de la succession de feue Dame Louise Amélie Panet, épouse de feu William Berczy a été fait:
- Prisée du mobilier corporel – Livres de la bibliothèque;
- Immeubles – Terres non concédées de la côte Emmanuel 3.508 arpents – Dans la 6ème concession de Daillebout – Manoir, terres et dépendances de M. et Mme Berczy – Pouvoir d’eau N°28 et 29 de la 1ère concession – Moulin à farine et à scier sur la Pointe-Ennuyante – Mobilier corporel à la Pointe-Ennuyante – Seigneurie Daillebout – Terrain en la cité de Montréal;
- Créances actives – Compte des exécuteurs testamentaires de feu William Berczy;
- Passif – Legs particuliers – Titres et papiers.
Le 9 juillet 1875 Louis Lévesque et les autres hériters avaient révoqué la procuration donnée au notaire Louis I. Déziel et ils l’ont transporté à Jérôme Robillard pour retirer leurs droits de la succession de Thérèse Eugénie Panet et Benjamin Abbott.
La gestion des successions par Louis et Pierre-Thomas Lévesque
Le 2 octobre 1876 quittance par Louis Lévesque notaire à Norbert Sylvestre pour des obligations de la succession de Louise Amélie Panet remboursées, le 24 novembre quittance aux héritiers de Joseph Caisse marchand de Berthier pour la sucession de Benjamin Abbott, le 7 décembre à Pierre Beaugrand Champagne et Amédée Ménard pour B. Abbott, de Alexandre Stevens manufacturier de moulins à battre de St-Félix pour Marie Jessie Lévesque, le 30 janvier 1877 à Xavier Rinville de St-Jean-de-Matha pour B. Abbott, le 12 mars à Joseph Touin de Ste-Béatrix pour Charlotte Lévesque.
Le 12 mars Marie Jessie Lévesque a donné quittance à Louis d’une somme de 1.757 piastres qui lui revenait de la succession de Louis Amélie sa grande tante; le 16 mars le curé Fabien Jeannotte et Joseph Massicotte marguillier de Ste-Mélanie ont donné quittance de la somme de 108 piastres de la succession de Louise Amélie; le 17 mars Emélie Riberdy (32 piastres), Louise Amélie Riberdy (74), Stéphanie Champoux(?) dit St-Père (32) pour un legs de la succession de Louise Amélie Berczy.
Le 15 août 1877 Eusèbe Asselin marchand de Joliette a fait donation à la Corporation Episcopale Catholique Romaine de Montréal d’un terrain dans le 5ème rang du township de Brandon en la paroisse St-Jean-de-Matha où était construite une chapelle dédiée au Sacré-Coeur de Jésus. Le marché pour la construction de cette chapelle de 12 pieds sur 24 avait été conclu le 12 juin 1876 avec Damien Tremblay menuisier de Joliette pour 120 piastres.
Le nom de ce rang [Sacré-Cœur] est rattaché à un fait vécu par Eusèbe Asselin, un prospère agriculteur et industriel. Celui-ci possède notamment un moulin à scie près de la rivière Berthier, dans l’actuel rang du Sacré-Cœur. Au printemps 1876, une forte crue des eaux menace d’emporter les bâtiments. Eusèbe Asselin prie alors le Sacré-Cœur pour qu’il protège le moulin et ses autres bâtiments et il promet la construction d’une chapelle si ses vœux sont exaucés. Le moulin est épargné et le propriétaire tient sa promesse. Une chapelle est construite dans le 5e rang Brandon, lequel est par la suite désigné sous le nom Rang du Sacré-Cœur.
Commision de toponymie du Québec
Louis Lévesque a fait imprimer un formulaire pour vendre les terres des successions de la famille dont il était procureur.
En 1878 plusieurs ventes ont été faites par Jérôme Robillard instituteur de Ste-Mélanie au nom de Louis Lévesque avec ce formulaire à Norbert Ladouceur, à Stanislas Larivière de Ste-Béatrix, à Jean-Marie Chaussé de St-Jean-de-Matha, Léon Goguet, Joseph Arbour de Ste-Béatrix, Louis Lajoie de Ste-Mélanie, Séraphin Héroux, Joseph Lepage, Odilon Thoin dit Roque(?), Joseph Soumis, Fabien Thoin, Guillaume Joly de Ste-Béatrix et de nombreux autres.
Louis Lévesque est décédé en 1878 et son inventaire après décès a été fait le 22 août à la requête de son frère Pierre Thomas, une longue liste de ses biens vendus à l’encan est annexée à l’acte.
Le 31 juillet 1878 Pierre Thomas Lévesque, le notaire de Joliette Adolphe Magnan au nom de Marie Louise Panet veuve Lamothe de Montréal, Jérôme Robillard instituteur de Ste-Mélanie au nom de Marie Jessie Lévesque ont vendu à Basile Picheau dit Vincent de Ste-Mélanie pour 1.000 piastres:
- 1° La pointe de terre appelée Pointe Ennuyante contenant 100 arpents bordée de 3 côtés par la rivière l’Assomption et du côté sud-est par le chemin du devant des terres de la concession Moll avec toutes les bâtisses comprenant un vieux moulin à farine et à scie avec les agrès
- 2° Un terrain situé dans la seigneurie Dautray en la concession du Mont Ste-Marie tenant au nord-est à la rivière l’Assomption, en profondeur aux terres N°2, 3 et 4, au sud à la terre de Michel Laprade et au nord-ouest à la tere de François Rondeau de 21 arpents sans bâtiment
Le 9 août Marie Jessie Lévesque a donné une procuration à Jérôme Robillard pour l’autoriser à vendre des terres lui appartenant et provenant de la succession de feu Louis Lévesque.
En 1879, le dernier survivant Lévesque, Pierre-Thomas, épouse celle qui lui voue une admiration sans borne depuis son enfance, sa cousine germaine et dernière survivante Panet, Marie-Louise. C’est par ce mariage que l’on voit les deux seigneuries réunies à nouveau, pour la dernière fois.
Le manoir Panet
Marie-Louise avait épousé Arthur Lamothe en 1851 qui est décédé en 1864. Pierre-Thomas avait épousé Cécile-Anne-Fanny Cuthbert en 1850; elle était la fille du seigneur de Berthier James Cuthbert et plus âgée que lui, elle est décédée en 1855. Il s’est remarié à Evelina Beaupré en 1856 avec qui il a eu 2 filles, Mélanie et Berthe; elle est décédée le 10 novembre 1876 et le 20 février 1879 il a épousé en troisième noce sa cousine germaine Marie-Louise qui n’a pas eu d’enfant. Ces informations viennent du site Généalogie du Québec et d’Amérique Française et François Faribault descendant de Pierre-Thomas donne une information différente: Pierre-Thomas, marié à Avelina Beaupré, aura 8 enfants, toutes filles, dont deux mourront en bas-âge.
Le régime seigneurial avait été aboli en 1854. Les seigneurs avaient conservé la propriété des terres qui n’avaient pas encore été concédées et ils avaient reçu une somme forfaitaire pour les autres en compensation de leurs privilèges seigneuriaux abolis. En 1854 une grande partie des terres de Daillebout et Ramezay n’avaient pas été concédées, Pierre-Thomas Lévesque était un riche propriétaire foncier plutôt qu’un seigneur féodal.
Le train de St-Jean-de-Matha
Pour terminer cette chronique j’ai trouvé cet acte notarié insolite rédigé par des citoyens de St-Jean-de-Matha pour prolonger la ligne de train de St-Félix-de-Valois. Le 6 septembre 1882 à la réquisition de Théodore Beaudry hôtelier, Jean-Baptiste Turcotte et Maxime Marcil marchands, Euclide Archambault cultivateur, Médard Archambault et Pierre St-George rentiers tous de la paroisse de St-Jean-de-Matha le notaire Alexis Cabana s’est transporté à l’étude de Urbain Lippé notaire pour lui faire une offre. Le 24 mai Louis Adhelme Plante médecin, Edouard Lessard garde-forestier, Norbert Savignac tanneur, Alfred Archambault cultivateur et Jérémie St-George forgeron réunis dans le bureau de U. Lippé lui avaient exposé qu’il serait de leur intérêt de souscrire un montant de 800 piastres pour garantir le coût du travail d’un ingénieur civil pour faire un tracé de chemin de fer à partir de St-Félix jusqu’au village de St-Jean-de-Matha. Les souscripteurs ne devraient payer que si le conseil accordait un bonus de 8.000 piastres à la compagnie pour construire la ligne. Théodore Beaudry offrait 100 piastres, Jean-Baptiste Turcotte 75, etc.
Le règlement avait été confirmé selon la loi par les électeurs de St-Jean-de-Matha et les souscripteurs ont été dégagés de leur obligation. Urbain Lippé avait néanmoins engagé un ingénieur civil du nom de Benj. Bourgeois qui avait travaillé à un tracé pour la somme de 300 piastres. Les souscripteurs ont offert de le rembourser si il présentait ses comptes.