Les archives laissées par le notaire Barthélémy Faribault sont particulièrement importantes pour l’histoire de Lanaudière car il a été le notaire de toutes les seigneuries de la région de 1763 à 1801. Les seigneurs de Berthier, Dautray, Lanauray, île Dupas, fief Dorvilliers, fief du Chicot, fief de Carufel, Dusablé, Maskinongé, Sorel et St-Ours ont requis ses services pour concéder des terres, gérer leurs moulins et vendre leurs seigneuries.
FARIBAULT, BARTHÉLEMY, notaire et fonctionnaire, né le 26 avril 1728 à Montbizot, France, décédé le 21 juin 1801 à Berthier-en-Haut (Berthierville, Québec)… Vers 1752, il arriva en Nouvelle-France en qualité de secrétaire de l’armée du gouverneur Ange Duquesne de Menneville. Après la Conquête, Faribault décida de rester au pays… Le 22 juillet 1763, il obtint du major général Thomas Gage une commission qui l’autorisait à pratiquer à Berthier-en-Haut, à l’île Dupas, à Lanoraie, à Lavaltrie et à Saint-Sulpice, pourvu qu’il établisse sa résidence à Berthier-en-Haut.
Dictionnaire biographique du Canada
Le greffe du notaire Faribault commence le 17 mars 1763 avant qu’il ait obtenu sa commission du major Gage, il a été entièrement numérisé par la BANQ.
1763
Le curé de Berthier était aussi seigneur du fief de Dorvilliers et il est le premier seigneur à avoir requis ses services. Le 24 mai 1763 Messire Loüis Baltazard Marie de Kerberio de Coëtlogon de la Chénaye prêtre missionnaire de Berthier seigneur du fief de Dorvilliers a déposé une déclaration de rétrocession d’une terre. Le 3 août avec Jean Guibau marguillier en charge de l’oeuvre et fabrique ils ont fait un bail de 9 ans au bedeau Loüis Morant pour un emplacement sur la terre de l’église tenant au chemin du Roy et au cimetière pour y construire une maison à ses frais. Le 4 octobre le seigneur et curé a fait une concession de terre dans son fief Dorvillers à Pierre Cazabon dit Dostaller capitaine de milice de Berthier.
1764
Le 18 janvier 1764 le seigneur curé Kerberio a fait bail de la ferme de son domaine à Loüis Thibault forgeron et Marianne Miville consistant en la maison seigneuriale, une grange, une écurie et 40 arpents labourables avec 2 autres terres dans le petit bois de Dorvilliers. Ils savaient tous signer leur nom ce qui était encore rare.
Le 16 février il a engagé Jean-Baptiste Courtin et son épouse Geneviève la Roche comme domestiques pour un an; il devait labourer, bûcher, le voiturer et lui porter honneur et respect, entretenir les feux de la maison presbytérale et sa femme faire l’ordinnaire de la table, le ménage, le linge pour 144 livres pour un an.
Le seigneur de Sorel a été le second a requérir les services du notaire Faribault. Le 15 février 1764 M. de Bellot chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St-Louis au nom de M. de Ramezay dernier lieutenant du Roy des ville, chateau et gouvernement de Québec seigneur de Sorel a repris une terre abandonnée pour la concéder à Loüis Cartier dont la maison de Sorel avait été incendiée.
Le 28 mars Messire Mathieu La Taille prêtre missionnaire de la paroisse de l’Isle Dupas a vendu à Jean Varennes de l’Isle St-Ignace seigneurie de Sorel une terre de la seigneurie de Maskinongé sur le Chenail du Nord. Le 6 mai les marguilliers de la paroisse de Berthier ont délibéré au sujet de l’église et de la sacristie; les tenanciers devaient fournir du bois pour des réparations mais ils n’ont pas pu le faire, ils devront donc pour la fête des Rois 1765 fournir chacun 250 bardeaux et les madriers seront achetés par les syndics qui répartiront les coûts. Après avoir exclu les pauvres de la paroisse ils ont compté 131 feux capables de payer ces coûts de 35 sols.
Le 9 mai Jean-Baptiste Courthiau seigneur de Berthier, Randin, Trivoisin et autres lieux demeurant en son manoir de Berthier a lui aussi commencé à concéder des terres de sa seigneurie chez le notaire Faribault; il va en concéder de nombreuses jusqu’à ce qu’il vende la seigneurie à James Cuthbert en 1765.
Le 12 août dame Marie Josette Droüet de Richarville veuve de Loüis Adrien Dandonneau Dusablé capitaine de la Marine seigneur de Dusablé et autres lieux demeurant à l’Isle Dupas a aussi commencé à concéder des terres de sa seigneurie.
Le 24 octobre 1764 François Neveu seigneur primitif de Dautray, La Norray et autres lieux et dame Charlotte Ursule de Niverville son épouse ont consenti un bail à Alexandre Jusseaume farinier pour le moulin de Dautray pour un an; à partir de janvier 1765 il a concédé des terres chez le notaire. Le 27 octobre M. Courthiau et Charles Gervaise ont conclu une convention pour le partage de moitié des revenus du moulin à scie de la rivière Bayonne pour un an; M. Courthiau lui a accordé la maison des moulins pour se loger.
Le 17 novembre la seigneurie de Sorel avait été vendue et c’est Jean Bondfield négociant anglais de Québec représenté par François Dunoyet qui a commencé à y concéder des terres.
1765
James Cuthbert arrivé avec l’armée de Wolfe pour la Conquête a acheté le 7 mars de Jean Baptiste Courthiau procureur de son frère Pierre Noël propriétaire en titre la seigneurie de Berthier avec les îles au Castor, Randin et du Milieu en dépendant, les moulins à farine et à scie, la maison seigneuriale et autres bâtiments devant le notaire Panet.
Le 11 avril les habitants du Chicot ont délibéré pour la construction d’un presbytère dans leur secteur trop éloigné de l’église de Berthier en présence du curé Kerberio et de Jean-Baptiste Courthiau qui leur avait donné par écrit en 1764 un arpent et demi sur 6 pour bâtir une église et un presbytère avec l’approbation du gouverneur Murray; il fallait encore demander la permission de l’évêque. L’acte fait la liste des habitants du Chicot et des syndics.
À une assemblée du 13 juin les habitants du Chicot ont approuvé un plan figuré dessiné par François Lavanture entrepreneur d’un bâtiment de 40 pieds sur 30 de pièces sur pièces avec une cheminée à chaque pignon. 84 contribuables se sont réparti la fourniture des matériaux: 2 pièces 3/4 de bois, 3 planches 2/3, 7 madriers, 167 bardeaux, 334 clous à bardeaux, demi quart de toise de pierre, non compris la main d’oeuvre, les vitres, les ferrures à répartir.
Le 27 avril Jacques Brisset seigneur en partie du fief du Chicot et Isle Dupas y demeurant a lui aussi concédé des terres de sa seigneurie; le seigneur ne savait pas signer.
Le 14 juin Jean-Baptiste Courthiau seigneur de Berthier a déclaré qu’il a remis à son frère Pierre Noël Courthiau demeurant à Bayonne en France des lettres de change tirées sur les trésoriers généraux des Colonies à Paris et des billets d’ordonnance pour un total de 24.500 livres pour en faire le recouvrement au nom de plusieurs habitants de la seigneurie sans aucune garantie de la rentrée des fonds. Après la Conquête la récupération de ces dettes n’a souvent rien donné.
Le 14 juillet les marguilliers de l’oeuvre et fabrique de Berthier ont délibéré pour déplacer le choeur dans le sanctuaire pour pouvoir ajouter des bancs et pour acheter une cloche pour remplacer celle qui était cassée. Le même jour Joseph Gaillard prêtre missionnaire de la paroisse de La Norray et les marguilliers ont décidé que le curé aurait l’usufruit et jouissance de la terre concédée par Jean-Baptiste Neveu seigneur sur laquelle étaient construits l’église et le presbytère.
Le 19 août bail des moulins de Berthier par Alexandre McKay agissant au nom de James Cuthbert seigneur de Berthier, Randin, Trivoisin et autres lieux demeurant au manoir seigneurial de Berthier assisté de Daniel Losong comme interprète à Charles Gervaise, des moulins à 2 scies et à 2 moulanges situés sur la rivière Bayonne; il s’agit du premier acte notarié au nom de James Cuthbert nouveau seigneur de Berthier.
Le 20 septembre à l’occasion d’un mariage on lit que Daniel Culbert demeurait au manoir seigneurial de Berthier; il a signé Donel Cuthbart et on verra dans les nombreux actes qu’il a signé par la suite qu’il s’appelait Donald Cuthbert sans jamais connaître son lien de parenté avec James Cuthbert.
1766
Le 11 mai les marguilliers de Berthier ont délibéré pour acheter une nouvelle cloche et redorer le cadre du tableau de Ste-Geneviève et le tabernacle. Le 27 mai Alexandre McKay demeurant au manoir de Berthier a acheté 2 terres de Josephe Dusablé fille majeure procuratrice de la veuve Dusablé seigneuresse de Dusablé. Le 25 juin Joseph Dandonneau Dusablé son frère a épousé Marguerite Neveu fille des seigneurs de Dautray et La Norray, un mariage entre 2 familles de seigneurs. Le notaire écrivait La Norrai ou La Norray dans les actes mais les témoins ont signé Lanoray.
Le 30 juin James Cuthbert Conseiller du Roy au Conseil de sa Majesté, seigneur de Berthier, Randin, Trivoisin et autres lieux demeurant au manoir seigneurial a fait une première concession de terre à Pierre la Rimaudière demeurant à St-Antoine rivière Chambly. Le même jour il a approuvé l’acte de concession d’une terre pour bâtir une église au Chicot daté du 25 avril 1765 postérieur à la vente de la seigneurie; il désirait seconder un voeu si pieux. Il a donc concédé la terre à messire Kerberio et aux marguilliers du Chicot 1½ arpent sur 6 pour y bâtir une église, un presbytère et un cimetière et le reste de la terre sur 40 arpents pour le curé au sud-ouest de la rivière Chicot. La concession était faite sans aucune redevance à condition que l’église soit dédiée à St-Cuthbert évêque. Alexandre McKay et Pierre Cousin tanneur ont signé comme témoins.
Le 7 juillet James Cuthbert a été appelé comme conseiller juridique par la succession de J.-B. Neveu; Marie Magdelaine Neveu a été nommée tutrice de Charles Adrien Neveu son fils de 12 ans pour administrer ses biens.
Le 9 décembre James Cuthbert a fait bail à titre de ferme et Colonie partiaire (?) de tous grains pour 7 ans à René Dauphin père son engagé pour le terrain du Domaine de Berthier; il promet de fournir une charue garnie, une charette, 2 chevaux, 2 boeufs, 4 mères vaches, la moitié de ses moutons, 4 cochons, 2 oies femelles et 1 mâle, 2 poules d’Inde et 1 coq, 12 poules et 1 coq… Comme il n’y avait pas de bâtiment il promet de donner 400 livres pour construire une maison et d’y faire transporter une grange. Le même jour il a fait bail à Daniel Cuthbert son engagé de l’autre partie de son Domaine; il habitera dans la maison attenant au manoir destinée au fermier et il jouira de la moitié des écuries, granges et étables du manoir. Daniel Cuthbert savait signer mais pas René Dauphin.
1767
L’Honorable James Cuthbert du Conseil de sa Majesté pour la Province de Québec a sans doute habité son manoir de Berthier pendant l’hiver. Le 10 février il a fait bail à titre de loyer pour 10 ans à Joseph Charon dit Ducharme de Berthier d’une sucrerie dans l’île Randin pour 10 livres de sucre par an. L’acte se poursuit avec un bail à François Lavanture père, un autre à la dame veuve Tellier, à François Cazaubon dit Dostaller, à Joseph Desroziers dit Lafrenière, à Louis Laselle(?), à Joseph Hénaut dit Delorme, à Antoine Latour père, à Alexis Cazaubon dit Rocheville, à Simon Beaugrand dit Champagne, à François Généreux, à Antoine Frenière(?) et à Pierre Gaudin, tous pour des sucreries sur l’île Randin où il y avait donc de nombreux érables à cette époque.
James Cuthbert a fait plusieurs concessions de terres à Berthier en 1767, le curé Kerberio a continué à en faire dans son fief de Dorvillié; le 10 mars il a concédé une terre qu’il avait reprise par autorité de justice pour arrérages de rentes. Le 24 mai le curé Kerberio et les marguilliers de Berthier ont fait bail à titre de ferme pour 7 ans à Alexandre McKay maître de postes du terrain de 3 arpents sur 6 appartenant à la fabrique; le bail avait été crié 3 dimanche pour être accordé au plus offrant.
Le 30 mars engagement concernant la fourniture de matériel pour la construction d’un moulin à farine à Saint-Cuthbert entre les habitants de Saint-Cuthbert et l’honorable James Cuthbert.
Le 25 mai Françoise Legras veuve de Jean-Baptiste Neveu seigneur de Dautray et autres lieux a concédé une terre de la seigneurie en son nom et celui de ses enfants.
Le 21 juillet le capitaine James Cuthbert et Louis Belair commerçant de Berthier ont convenu d’un bail à ferme de la seigneurie de Berthier. Il lui sera permis de concéder toutes les terres par lots de 3 arpents sur 10 pour 3 minots de blé et 6 livres et 2 sols tournois de rente; que personne ne coupe de bois sur l’île Randin sous aucun prétexte; il pourra vendre le bois de l’île du Milieu; ceux qui demanderont des emplacements dans la nouvelle ville paieront 18 livres de rente par arpent y compris le droit de commune, 15 emplacements ayant déjà été pris. Si le seigneur de Dorvillié faisait construire un moulin à farine ou à scie sur la rivière de la Chaloupe qu’aucun habitant de Berthier ne lui livre un chemin pour aller au moulin, vous ferez barrer la rivière par une bonne clôture à la limite seigneuriale; vous entretiendrez la maison et bâtiments dépendant du manoir à vos frais pour la partie que vous occuperez; les commissions de juge et de procureur fiscal demeureront en vigueur; vous réglerez la rente annuelle à madame Lestage de 250 piastres tant qu’elle vivra… Vous maintiendrez le droit de passage sur la rivière Bayonne et prendrez garde qu’aucun habitant des 2 bords ne passe aucun étranger, que personne n’ait de canot à moins qu’il soit abonné pour le droit de passage suivant l’ancienne coutume; pour tout le blé, pelleteries et bois que vous aurez à vendre vous donnerez la préférence à James Fraser commerçant de Montréal. Le loyer était de 5.788 livres 19 sols et 8 deniers argent tournois et 2.256 et ¼ minots de blé froment; il devait faire parvenir les revenus de la seigneurie à James Cuthbert chez George Ross à Londres; plusieurs autres clauses sont inscrites à ce long contrat très méticuleux.
Le 8 août 1769 le contrat a été résilié par un avenant et l’acte de résiliation a été accepté par les 2 parties le 12 juin 1770. J. Cuthbert l’a résilié parce que L. Belair a contrevenu à l’article interdisant de couper du bois sur l’île Randin.
Le 16 septembre 1767 le seigneur de Dorvillié le curé Kerberio a constitué Louis Olivier négociant de Berthier pour son procureur pour régir et administrer ses affaires, affermer ses immeubles et ses terres contre 5% des profits. Le 9 novembre l’inventaire des biens de Pierre Neveu La Norray commandant des milices des côtes du gouvernement de Montréal, co-seigneur des seigneuries de Dautré, La Norray et autres lieux a été fait par sa veuve.
1768
Le 17 février Louis Belair fermier du Domaine de la seigneurie de Berthier et dépendances demeurant au manoir seigneurial a concédé une première terre à Zacharie Macaulay marchand de Québec, toute l’île du Milieu pour 200 livres tournois de rente.
Françoise Legras veuve Neveu faisait des concessions de terres dans sa seigneurie de Dautray, LaNorrai et autres lieux, le 14 novembre à Gabriel La Porte de St-Sulpice sur le ruisseau Ste-Marguerite tenant au lac St-Guillaume(?).
1769
Il y avait de nombreux seigneurs dans ce petit coin de pays car la propriété des seigneuries était divisée entre les héritiers. Le 31 mars François le Maître dit Duaîme seigneur de partie de l’Isle Dupas, fief du Chicot et autres lieux a concédé une terre sur le chenail du Nord. Le 27 juin Louis Belair fermier et receveur du Domaine de Berthier a conclu des accords avec les tenanciers de la côte du St-Esprit qui après l’arpentage de leurs terres se sont rendus compte qu’ils avaient fait leurs terres en-dehors de leurs concessions. Il a commencé le même jour à concéder d’autres terres dans ce secteur. James Cuthbert est revenu à Berthier peu après, le 21 août il a lui aussi commencé à concéder de très nombreuses terres, à Daniel Sutherland, Joseph Houde, Alexis Boucher, Pierre Robert, etc.
Le 23 août Louis Belair et son frère Michel ont signé une obligation à James Cuthbert pour la somme de 15.882 livres qu’ils s’engageaient à payer sur 10 ans à 5% d’intérêt.
Le 30 août Messire Rocq de St-Ours sieur des Chaillons, seigneur de St-Ours et autres lieux, ancien capitaine des troupes de sa Majesté très chrétienne demeurant à Montréal a aussi requis les services du notaire Faribault pour concéder des terres de sa seigneurie sur la rivière Richelieu.
Le 4 septembre James Cuthbert a concédé une terre à Donald Morisson colporteur qui va devenir un marchand important de Berthier et épouser Jane Cairns, la nièce de Catharine Cairns épouse de James Cuthbert. Le même jour concession à Daniel McKay demeurant au passage de la rivière Bayonne d’une terre tenant à Donald Morisson et à Joseph Maxwell et d’une autre à Jean Maxwel. Le 13 octobre concession à Zacharie Macauley marchand de Québec d’une terre située au bord du fleuve près de l’église de Berthier, le 20 à John Stward (Steward ou Stuart) demeurant chez Daniel Cuthbert, le 25 autre terre à Donald Morisson, etc. Celui-ci va ensuite acheter de nombreuses terres et en revendre jusque dans les années 1780. James Cuthbert a fait venir plusieurs écossais à Berthier qui lui étaient peut-être apparentés.
Le 1er novembre James Cuthbert a conclu un compromis avec le sieur Genton dit Dauphiné seigneur du fief de Dorvillier (qui n’appartenait donc plus au curé Kerberio) pour retirer les rentes d’une terre qui se trouvait sur les 2 seigneuries.
Le 23 novembre Jean-Baptiste Brisset de St-Cuthbert en son nom et en celui de ses cohéritiers seigneurs de la moitié de l’Isle Dupas a fait plusieurs concessions à la grande marre de la Baye du Nid d’Aigle. Le 4 décembre François le Maitre dit Duaime seigneur d’une partie de l’Isle Dupas demeurant à Yamachiche a réduit la rente de Jacques Farly à un sou en échange de la somme de 150 livres.
Le notaire Faribault a rédigé quelques actes à St-Sulpice; le 28 décembre Bazile Papin prêtre missionnaire de Berthier a vendu à son frère un terrain où était construit le moulin à vent de St-Sulpice acquis des prêtres du Séminaire seigneurs du lieu en 1768.
1770
Le 24 janvier James Cuthbert a vendu à Alexandre McKay maître de postes l’ancien Domaine situé au nord-est de la rivière Bayonne au bord du Saint-Laurent.
Le 19 mai François le Maitre dit Duaime a vendu à François Enaut dit Canada sa moitié des fiefs de l’Isle Dupas et du Chicot. Le 8 août François Enaux seigneur de la moitié de l’Isle Dupas demeurant à Berthier a régularisé les titres de concessions de Vital Neveu, Joseph Dandonneau et Laurent Loiseau(?). Jean-Baptiste Brisset a aussi concédé des terres de l’île Dupas en 1770.
À partir du 3 septembre Edward Harrison marchand de Québec représentant les propriétaires de la seigneurie de Sorel Mrs. Greenwood et Higginsson de Londres a concédé de très nombreuses terres dans la seigneurie; les noms de lieu y sont romantiques, le ruisseau Rimbault, le petit lac du Pot au Beure, la Misère…
Le 13 octobre vente par Pierre Panet procureur de Marie Joseph Drouet de Richardville veuve de Louis Adrien Dusablé, de Marie Louise Dusablé, de michel Ignace Dusablé, de Marie Catherine Dusablé, de Marie Joseph et Marie Geneviève Dusablé filles majeurs à James Cuthbert de la seigneurie vulgairement appelée Nouvelle York pour 8.000 shillings.
Le 7 décembre marché de construction d’un moulin à 2 scies sur la rivière Bayonne entre Pierre Desrosiers dit Lafrenière de la rivière Bayonne et James Cuthbert. De juin à décembre James Cuthbert a concédé de nombreuses terres dont 5 à Daniel Losong demeurant à St-Cuthbert, alsacien d’origine.
1771
Nombreuses concessions par Françoise Legras veuve Neveu seigneuresse de Dautray et La Norrai, le 1er juin à Joseph Ambroise Neveu son petit-fils; elle est décédée peu après ainsi que son fils Jean-François. Le 3 octobre Charlotte Boucher de Niverville veuve de Jean-François Neveu seigneur primitif de Dautray, La Norrai et autres lieux en présence de Joseph Ambroise Neveu son fils a fait établir l’inventaire de la succession de son mari.
Le 10 décembre Joseph Ambroise Neveu nouveau seigneur primitif de Dautray et La Norrai demeurant en son manoir de Dautray a vendu à James Cuthbert un huitième de ses seigneuries faisant la moitié du quart lui appartenant avec le droit de moulin, les cens et rentes pour 6.000 livres.
Le 25 février Pierre Fromenteau négociant à St-Cuthbert mari de Rosalie Bruneau seigneuresse primitive de Masquinongé a nommé Dominique L’Eglize son procureur pour administrer la seigneurie. À partir du mois d’avril L’Eglize a fait des concessions de terres, le 26 août il a fait bail à Joseph Lupien du Bacq (bac) sur la rivière du Masquinongé.
Le 7 juin accord entre James Cuthbert et Michel Bélair de Berthier; le vingt six may mil sept cent soixante sept il avoit affermé les moulins dudit Berthier et Saint-Cuthbert conjointement, avec Loüis Belair son frere lequel seroît parti pour les païs d’en haut sans lui en donner aucune connoissance, en sorte que son evasion le plonge dans un embarras extrême et le met hors d’etat de continuer cette ferme… en conséquence suplie mon dit sieur Cuthbert de vouloir bien consentir à la résiliation du bail desdits moulins…
Le 17 août bail à ferme d’un moulin situé à Saint-Cuthbert par Charles Gervais, contremaître des moulins de Berthier et de Saint-Cuthbert agissant pour James Cuthbert à Michel Vacher dit Saint-Antoine et Angélique Mercier son épouse de la paroisse de Berthier.
1772
Le 8 janvier Jacques Tessier habitant de la rivière Bayonne paroisse de St-Antoine seigneurie de Dautray s’est engagé à Charles Gervaise contre-maître des moulins de Berthier à couper et charroyer 100 billots de pin de la Pinière. James Cuthbert résidait alors dans son manoir de Berthier, le 7 février il a repris une terre de la seigneurie de Nouvelle York pour la concéder à Prisque Paquet marchand à Dorvilliers.
Le 25 mai James Cuthbert a constitué Donald Morisson marchand de Berthier son procureur pour percevoir tout ce qui pourrait lui être dû par ses censitaires selon une convention en 13 articles sous seing privé du 19 avril. La procuration a été révoquée le 14 septembre 1775. Le notaire Faribault écrivait Daniel Cuthbert et Daniel Sutherland mais ils signaient Donald comme Morisson.
Le 8 juin James Cuthbert a concédé à Daniel Cuthbert habitant de la Côte St-Pierre la terre N°22 de la Côte St-Pierre de 3 arpents sur 40. Un avenant de 1779 mentionne que J. Cuthbert lui a fait don de la somme de 750 livres reçue pour la vente de cette terre à B. Branconnié. Le 10 juin Donald Morisson a renouvelé le bail du moulin de St-Cuthbert à Michel Vacher.
Le 14 août 1772 Michel Bélair a livré à James Cuthbert 302 minots de blé sur les 520 qu’il s’était engagé à livrer pour les arrérages sur la ferme du moulin de Berthier; il lui devait donc 809 livres moins 220 qu’il avait payé avec une écuelle et 3 couverts d’argent, soit 589 livres à 6% d’intérêt. En l’absence de James Cuthbert son agent Donald Morisson concédait les terres.
Le 26 août Pierre Paul Neveu Sevestre et Elisabeth Hertel ont vendu à James Cuthbert leurs droits et prétentions dans les fiefs et seigneurie de Dautray et Lanoraye soit un huitième plus une somme de 6.000 chelins que leur doit Asselin et sa femme Marie Angélique Daveau pour la vente d’un moulin à scie avec le terrain adjacent en 1769; acte de vente fait chez le notaire Pierre Panet.
James Cuthbert administrait ses seigneuries rigoureusement et ses censitaires le trouvaient dur en affaires. Le 25 septembre Pierre Fouré dit Vadeboncoeur, Prisque Bacon et Michel Maheu fermiers sur le Domaine de Berthier et leurs épouses ont reconnu lui devoir 40½ minots de blé et 6 de pois, 75 de blé et 33½ de pois, 31 de blé et 12 de pois respectivement pour arrérages de ferme et ils ont dû hypothéquer leur récolte par sûreté.
1773
Le 17 mars 1773 le manoir seigneurial de James Cuthbert à Berthier a été brûlé jusqu’à terre par des criminels et il a offert une récompense de 500 piastres d’Espagne à ceux qui les dénonceraient. Les fermiers de son domaine ont dû être les premiers soupçonnés.
Le 4 juin pour une vente de terrain le notaire a encore écrit Donald Morisson agent seigneurial de M. Cuthbert demeurant en son manoir seigneurial mais c’est sans doute une erreur de sa part, on ne retrouve plus cette mention par la suite puisque le manoir avait été détruit.
Le 22 août Zacharie Macaulay exécuteur testamentaire de feu Donald Morisson a mis en vente sa terre de la Côte St-Pierre de 6 arpents sur 40. Il s’agit de Donald Morisson père, Donald Morisson fils a continué à être agent de James Cuthbert; le 26 août il a concédé des terres à Jean-Baptiste et Noël Dauphin.
Le 29 septembre Magdelaine Jenvrin Dufresne veuve de Pierre Neveu La Norrai tutrice de ses enfants mineurs a concédé une portion de 60 pieds sur 40 arpents du Domaine de La Norrai tenant au fleuve.
Le 20 novembre les fermiers du Domaine de Berthier Prisque Bacon et Michel Maheu ont encore dû signer une obligation à Donald Morisson pour des arrérages.
1774
Dans les concessions faites par James Cuthbert la mention demeurant à son manoir seigneurial a disparue des actes notariés.
Il y a eu peu de transactions marquantes cette année-là. Le 13 septembre Pierre Fromenteau et Rosalie Bruneau seigneurs primitifs de Masquinongé ont vendu à James Cuthbert leurs droits sur la seigneurie consistant dans un quart et la septième partie d’un huitième (?) des cens et rentes montant à 310 chelins et 10 chapons et demi y compris le droit de chasse, bacq affermé à Louis Belair à perpétuité, etc. Vente faite pour la somme de 6.500 chelins pour payer leurs dettes. Les témoins au contrat étaient Jean (John Thomas) Cornish et David Cairns, frère de Catharine Cairns épouse de James Cuthbert.
1775
Le 10 février Joseph Baron dit Lafrenière et Magdelaine Sicard son épouse ont vendu à James Cuthbert la 18ème partie du fief St-Jean dit Carufel bordé d’un côté par la seigneurie de M. La Naudière et de l’autre par celle de la Nouvelle York pour 400 livres ou chelins. Le 14 février François Cartier procureur de Charlotte Bruneau fille majeure héritière pour un septième dans la succession de son père Joseph Bruneau a vendu à James Cuthbert ses droits se montant à 18 chelins de rente dans les fiefs et seigneurie de Masquinongé pour la somme de 100 chelins. Le 15 février James Cuthbert a encore acheté une terre appelée langue de terre enclavée dans le fief de Masquinongé à Marie Agathe de Sicard.
Le 8 avril André Duchény en son nom et ceux des cohéritiers seigneurs du fief St-Jean de Carufel dit Lornière a consenti et accordé que James Cuthbert en qualité de seigneur primitif de Masquinongé prendra ses habitants de suite en tel nombre qu’il appartiendra pour récompenser tout le terrain qui se trouvera au bout de la dite seigneurie de Carufel dépendant de celle de Masquinongé… Il s’agit du partage des droits seigneuriaux acquis par Cuthbert. Le 10 avril celui-ci a fait notarier une déclaration contre le sieur Fromenteau à la suite d’une annonce publiée par Prisque Ferland de Berthier dans la Gazette de Québec pour contester la vente de la seigneurie de Masquinongé. Donald Morisson agent de J. Cuthbert a déclaré le même jour que le sieur Fromenteau et son épouse lui avaient vendu une portion de terre de Masquinongé sans fournir de titre et il a requis le notaire de se rendre chez Prisque Ferland pour retenir une somme d’argent.
Le 17 avril les sindics de la paroisse de Berthier ont conclu un marché avec Jean-Baptiste Chretien père et fils couvreurs de bardeaux de Berthier pour refaire la couverture de l’église et le clocher avec le bois de cèdre que chaque habitant devra venir leur porter pour qu’ils taillent les bardeaux.
Le 11 juin Joseph Cazaubon et Marie Magdelaine Emery son épouse ont vendu à Louis Belair aussi coseigneur de Masquinongé tous les droits leur appartenant dans les fiefs et seigneurie soit un dixième venant de Marieanne Bruneau sa mère avec le droit de passage au bacq de la rivière du Masquinongé pour 100 livres.
Le 17 août Donald Morrison a conclu un contrat de mariage avec Jean Cairns âgée de 19 ans fille de David Cairns et Catherine Wilson du comté de Fife en Écosse en présence de James Cuthbert, Catharine Cairns son épouse et David Cairns. Jean était donc la nièce de la seigneuresse Catharine.
1776
Le 2 mars James Cuthbert a ajouté un codicille à son testament en faveur de son fils Ross Cuthbert né le 17 février avant son départ pour la Nouvelle Angleterre. Il confirme la procuration donnée à son épouse Catharine Cairns le 26 juin 1773 et son testament du 11 août 1773 et ajoute qu’au cas où les frères aînés de Ross décédaient il leur soit substitué à l’exclusion de ses soeurs.
C’était la guerre avec les États-Unis et il prenait ses précautions. Dans sa biographie on lit des informations qui semblent inexactes. Son manoir avait été incendié le 17 mars 1773 , sans doute par ses censitaires et non pas par les américains en 1776.
…l’invasion américaine en 1775 et 1776 le toucha durement. Il s’aliéna ses censitaires en usant d’autoritarisme pour qu’ils fissent leur service militaire. En 1776, les Américains incendièrent son manoir et causèrent pour plus de £3 000 de dégâts à son domaine de Berthier pour se venger, au dire de Cuthbert, parce qu’il avait sauvé, à Trois-Rivières, le lieutenant-colonel Simon Fraser, 700 à 800 soldats et sept vaisseaux britanniques. Il fut en outre déporté comme prisonnier à Albany, New York. Libéré, il séjourna en Angleterre en 1777 avant de revenir au Canada, probablement l’année suivante, et reprendre en main ses activités seigneuriales.
Dictionnaire biographique du Canada
Le 2 mars 1776 James Cuthbert a ajouté un codicille à son testament; le 18 novembre il était aussi présent à Berthier. Si il a été déporté ce ne fut pas très long; et son manoir avait été reconstruit. Il a conclu ce jour-là un marché avec François Lavanture de la Nouvelle York pour le recouvrir de bardeaux.
Le 16 décembre J. Cuthbert seigneur principal de Masquinongé et comme en droit de Charlotte Bruneau héritière de Joseph Petit Bruneau, Agathe de Sicard et Alexis Bruneau ont procédé au partage de leurs droits en faisant 3 lots. Le 19 décembre Cuthbert a commencé à concéder des terres comme seigneur de Masquinongé et autres lieux tant pour lui qu’au nom des autres co-propriétaires.
1777
Au début de l’année 1777 on ne trouve plus de mention que James Cuthbert demeurait à Berthier, il était sans doute parti en Angleterre. Le 26 avril Donald Morisson commissaire pour les troupes du Roy à Berthier a déposé un protêt déclarant qu’un chargement de pois destiné à aprovisionner la garnison venant de Sorel sur la goelette L’Elisabeth n’était pas complet. Le 3 mai Edouard Harrison au nom de Greenwood et Higginson de Londres seigneurs de Sorel a fait à bail à titre de ferme le Domaine nord et sud de la rivière Richelieu de la seigneurie de Sorel avec la maison et le moulin à vent situé sur la pointe du Domaine au bord du fleuve.
Donald Morisson et Jean Cairns son épouse ont fait de nombreuses transactions, le 2 juin par exemple ils ont vendu 2 terres pour 3.600 livres à James Cuthbert de retour à Berthier.
Le 26 juin Jean Le Roux dit Provençal et Marie Louise Neveu de Yamsaka ont vendu à James Cuthbert un huitième avec le tiers et la huitième partie d’un seizième des rentes des seigneuries de Dautray, La Norray et dépendances pour 7.375 chelins.
1778
Depuis 1773 Catharine Cairns épouse de James Cuthbert avait sa procuration pour administrer les seigneuries en son absence. En mars il était de nouveau absent et elle a écrit ce mot au notaire.
Joseph Ambroize Neveu seigneur de Dautrai, La Norrai et autres lieux faisait de nombreuses concessions de terres dans ses seigneuries, le 27 mars à Charle Corivaux. Le 25 août James Cuthbert de retour a conclu un compromis avec lui.
La propriété des seigneuries de Dautrai et La Norrai avait été morcelée en portions que James Cuthbert a acquis peu à peu. Les 2 parties ont décidé de choisir des arbitres pour former des lots et en faire le partage.
En septembre Joseph Ambroize Neveu a continué à concéder des terres dans les seigneuries de Dautrai et La Norrai. Le 19 septembre Louis Roy Desjardins capitaine de milice de La Norray et Marguerite Antoine Neveu, Jean-Baptiste Gabriel Quelle et Marie amable Neveu, Jean-Baptiste Marion et Marie Magdelaine Neveu héritiers chacun pour un tiers de Pierre Neveu La Norraie fondé pour un quart dans la moitié des seigneuries de Dautray et La Norrai, dans un huitième des seigneuries et la huitième partie d’un seizième (?!) ont vendu à James Cuthbert tous leurs droits successifs pour 7.000 shillings ancien cours.
Le 28 septembre le procès verbal de division des rentes de Dautray et La Norray entre James Cuthbert et Joseph Ambroize Neveu a été établi. Ce n’est pas simple à comprendre et je ne suis pas certain d’avoir tout compris; James Cuthbert avait droit à 17/48ème et M. Neveu 31/48ème.
Le notaire a ensuite fait la liste de tous les censitaires des seigneuries avec la superficie de leurs terres sur 11 pages dont voici le commencement; le document se poursuit sur une vingtaine de pages pour répartir les rentes et les journées de corvée.
Le 18 octobre Joseph Ambroize Neveu a vendu sa part de 31/48ème de 1/8ème de ses droits dans les seigneuries de Dautray et La Norray à James Cuthbert avec les droits dans le moulin de Dautray au prorata pour 3.875 livres.
Le 22 septembre marché d’ouvrage de maçonnerie d’un moulin à farine sur la rivière Bayonne à l’endroit appelé le Saut entre Nicolas Béland, maître maçon de la Rivière-du-Loup, et James Cuthbert. Le 22 décembre marché d’ouvrage de charpente et menuiserie pour le moulin de la chute sur la rivière Bayonne entre Antoine Bilau, maître menuisier de Saint-Cuthbert et Charles Gervaise contremaître des moulins de la seigneurie de Berthier.
Au mois d’octobre James Cuthbert a commencé à concéder des terres comme seigneur de Berthier, Dautray et La Norrai ou de seigneur de Berthier et du Masquinongé.
Pierre Baril Duchény seigneur primitif de la seigneurie de Carufel a aussi concédé des terres en octobre et après.
1779
Les baux pour des sucreries étaient rares, ils ont été très nombreux après 1800. Le 8 janvier James Cuthbert a loué à Jean-Baptiste Charon dit Ducharme du ruisseau Ste-Elisabeth dans Dautray une sucrerie de 200 érables sur la rivère de la Chaloupe. Le même jour plusieurs habitants sont comparus au manoir seigneurial pour reconnaître qu’ils devaient une journée de corvée ou 40 sols de rente annuelle à leur seigneur. James Cuthbert était alors propriétaire de 5/8ème des seigneuries de Dautrai et La Norrai.
Le 5 avril marché d’une toiture en bardeau du moulin au saut de la rivière Bayonne entre Joseph-Marie Boucher, maître couvreur de bardeaux de la côte Saint-Antoine, seigneurie de Dautray, et James Cuthbert. Le 25 mai bail du moulin de Dautray par Charles Gervaise contre-maître des moulins des seigneuries de James Cuthbert à François Gosselin farinier actuel du moulin de Dautray que James Cuthbert venait d’acquérir. Le même jour Pierre Chamberland du Sault des Récollets a été engagé par Charles Gervaise pour travailler aux moulins des seigneuries comme farinier.
Le 15 juin Donald Morison commissaire pour les troupes de sa Majesté et Jean Cairns son épouse ont vendu une terre de la seigneurie de Nouvelle York cy-devant dite Dusablé au lieutenant James Glenie et son frère William.
1780
Le 13 janvier James Cuthbert a rédigé une annonce dans son château de Berthier; il y proclamait ses droits sur les 5/8ème des seigneuries de Dautray et La Norray et le moulin à farine banal et annonçait une belle terre à vendre ou affermer. Il était aussi propriétaire du moulin à scie de Dautray dont il réclamait le paiement.
Le 26 octobre James Cuthbert a vendu à Alexandre Weshart son jardinier 3 terrains dont un dans le domaine Dautray et un autre derrière le moulin à farine pour 75 livres argent courant; le même jour il lui a fait bail de la partie de la ferme du Domaine de Berthier située au sud-ouest de la rivière Bayonne joignant à la ferme de Daniel McKay; le seigneur se réservait l’écurie neuve pour son carosse et autres voitures et il promettait de rendre la maison au-desous du pont contigüe au manoir logeable. Alexander Cairns et Cuthbert Grant ont signé le bail avec James Cuthbert.
Le 27 novembre Alexandre Chantal propriétaire de la goelette la Ste-Rose mouillée près de l’église de Berthier et Pierre Doré capitaine de la goelette ont déposé un protêt après avoir découvert une voie d’eau alors qu’il chargeait le blé de M. Cuthbert pour le livrer à M. Georges Allsopp de Québec; la saison étant trop avancée ils ne pourraient pas livrer leur cargaison.
Le 2 décembre James Cuthbert seigneur primitif a constitué Louis Belair co-propriétaire de la seigneurie de Masquinongé son procureur pour ses droits dans la seigneurie; Alexander Cairns et Cuthbert Grant ont encore signé comme témoins; le 5 décembre Cuthbert a concédé des terres dans la seigneurie en son nom et ceux des co-propriétaires.
1781
Le 7 février Donald Morisson a protesté contre James Cuthbert pour une livraison de blé au manoir qui a été refusée; Cuthbert Grant était chargé de recevoir les livraisons de blé, il était donc employé au manoir.
Le 26 mars Joseph Ambroize Neveu a vendu à James Cuthbert le septième huitième des cens et rentes des seigneuries de Dautrai et La Norrai qui lui appartenait pour 5.500 chelins. Le notaire a écrit que John Grant était témoin mais c’est Robert Grant qui a signé avec Alexander Cairns.
Pourtant le même jour Joseph Ambroize Neveu a encore concédé une terre sur le ruisseau Ste-Elisabeth à Dautrai; il en a concédé de nombreuses autres en septembre.
James Cuthbert a concédé beaucoup de terres de ses seigneuries de février à avril, il a aussi exigé des arrérages de rentes. Le 7 avril il a vendu une terre à constitut à Joseph Berry maître-tailleur d’habits au chenail du Nord; c’est la première vente à constitut et il en fera quelques autres. Le prix de vente de 1.000 livres était payable par une rente perpétuelle de 52 livres et 10 sols par an rachetable. Le 24 septembre il en a fait une autre à Daniel Sutherland sur la rivière Masquinongé pour 1.000 chelins à 60 chelins de rente. Le 20 juillet James Cuthbert a vendu un terrain à Barret Lyons marchand juif de la rivière Bayonne.
Le 30 juillet James Cuthbert seigneur de Berthier, Nouvelle York, Primitif de Masquinongé et encore comme seigneur des trois quarts de Dautrai, La Norrai et dépendances, l’un des membres du Conseil de sa Majesté a constitué son procureur Charles Grant de Québec pour rendre comptes et spécialement à Alexander Cairns et Cuthbert Grant ses agents à Berthier en lui accordant 2½% et ses frais de voyages en indemnisation.
Le même jour James Cuthbert a fait et constitué pour ses procureurs généraux et spéciaux les sieurs Alexandre Cairns et Cuthbert Grant pour administrer ses seigneuries en son absence.
Le 5 août une assemblée des habitants de Berthier a été convoquée par le curé Jean-Baptiste Pouget pour décider de la construction d’une nouvelle église; James Cuthbert consulté a conseillé de la construire sur le côteau en arrière de celle existante et affirmé qu’il donnerait toutes les facilités pour le faire et qu’il promettait de fournir une cloche. Le terrain de l’ancienne église était parfois inondé au printemps et sa recommandation a été suivie.
Le 24 septembre Charle Chamberland farinier au moulin de Milncreg rivière Bayonne s’est engagé envers James Cuthbert pour 3 ans.
1782
Le 14 mars Messire Pouget curé de Berthier et les sindics pour la construction de la nouvelle église ont conclu un marché avec François-Xavier Davely de la Roze maître-maçon de Montréal pour la maçonne d’une église de 110 pieds sur 42 avec une sacristie au bout de 24 pieds quarrés, etc. Le marché pour la charpente de l’église a été conclu le 6 octobre avec Joseph Dufour dit Latour de la Valtrie.
Le 27 mars Alexandre Cairns et Cuthbert Grant ont fait une première concession de terre sur la rivière du Masquinongé comme agents de James Cuthbert absent. Ils vont en faire de nombreuses autres en mai et par la suite ce qui semble indiquer que James Cuthbert était en voyage.
Le 8 août Alexandre Cairns et Cuthbert Grant agents des seigneuries de l’Honorable James Cuthbert ont fait bail pour un an du moulin de St-Cuthbert à Jean Lessard farinier actuel du moulin.
Le 20 août Louis Guibaux habitant de la Nouvelle York paroisse de St-Cuthbert, Antoine Desrosiers dit Lafresnière de Berthier et plusieurs autres se sont engagés à James Allan représenté par Mrs. Sutherland et Grant négociants à Montréal pour aller au Témiscamingue en qualité de devant ou milieu de canot ou gouvernail. Ce sont les premiers contrats d’engagements chez le notaire Faribault pour la traite des fourrures, il y en aura beaucoup d’autres par la suite.
Le 26 août Alexis Bruno au nom de son père Joseph Bruno seigneur de Masquinongé a concédé une terre à Joseph Carufel tenant à Pierre Amador Bruno et Antoine Bruno.
Le 1er septembre Joseph Ambroize Neveu seigneur primitif de Dautrai La Norrai fondé pour un quart et Alexandre Cairns et Cuthbert Grant agents de James Cuthbert fondé pour trois quarts ont baillé et affermé pour un an à titre de ferme à Augustin Gendron de La Norrai leur moulin à farine situé sur la rivière St-Joseph à Dautrai.
1783
En février Alexandre Cairns et Cuthbert Grant concédaient toujours des terres comme agents de James Cuthbert qui n’était pas revenu de son voyage. Ils signaient leurs contrats Cairns & Grant comme pour une association commerciale; Le clerc du notaire Faribault qui contresignait comme témoin s’appelait Jean Rival dit Belleroze, un ancêtre du maire Bellerose de Joliette en 2024.
En mars Cuthbert Grant a engagé des hommes pour la traite des fourures comme agent de Mrs. Holms et Grant. Le 26 juin il a engagé un homme comme agent de Mrs. Sutherland et Grant.
Le 31 juillet Louis Aimé marchand de Berthier a protesté contre Barrach Hays marchand juif pour la vente d’un brick qui s’est avéré être endommagé et de tonnage moindre que promis; le 6 août dans un autre protêt le notaire lui a signifié qu’il réclamait un remboursement par Barrach Hays pour ce bateau ancré devant chez Barnet Lyons à la rivière Bayonne.
Le 9 décembre a comparu Barnet Lyons lequel sur l’action contre lui formée par huissier par Mrs. Charles Grant et Blackwood a reconnu leur devoir 87 livres et a donné une terre en garantie hypothéquaire; A. Cairns et C. Grant étaient les représentants de Grant et Blackwood à Berthier.
François Le Maitre dit Duaime était seigneur de l’île Dupas en 1769, le 29 novembre 1783 il a vendu à George Davison tous les travaux et bâtiments existants à la carrière Rivière du Loup (Louiseville aujourd’hui), la chaussée, les dalles, moulin à scie, moulin à farine, écurie et autres bâtiments avec les droits de banalité baillés par les dames Ursulines pour 10.000 livres.
1784
Alexandre Cairns et Cuthbert Grant concédaient toujours les terres au nom de James Cuthbert en janvier. Le 12 juillet James Cuthbert était de retour à Berthier et il a loué et affermé pour un an à Michel Vacher dit St-Antoine le moulin à farine situé sur la rivière St-Cuthbert.
Le 5 mai François Eno seigneur de la moitié de l’isle Dupas et dépendances sur la réserve que Jacques Brisset fait dans la cession de ses droits sur l’autre moitié a concédé une terre de 18 pieds de front à Jacques Brisset.
Le 21 août Mrs. Alexandre Cairns & Cuthbert Grant associés ont vendu à Jean Jenton dit Dauphiné de Dorvilliers tout le bois de sciage qu’ils pouvaient avoir au moulin de Berthier et dans la cour du sieur Aimé pour 2.000 chelins.
Le 27 août Joseph Ambroize Neveu et Angélique Parant fondés dans un quart des seigneuries de Dautrai, La Norrai et dépendances ont cédé à James Cuthbert fondé dans les trois quart leurs droits et prétentions sur les seigneuries pour 12.000 livres.
Le 2 septembre Donald Morrison et Jean Cairns ont vendu à James Cuthbert 3 terres contigües sur le ruisseau Bonaventure, une autre sur la rivière Bayonne au bord du fleuve et un autre lopin pour 7.200 chelins. Dans un avenant de 1786 ces terres ont été cédées à John Fraser marchand de Londres pour 2.364 livres ou chelins; J. Cuthbert aurait acheté ces terres pour les conserver pour la nièce de sa femme et ses enfants en cas de détresse!
Pierre Baril Duchény seigneur primitif du fief Carufel vulgairement appelé Lornière et Marianne Ayot son épouse demeurant à Masquinongé concédaient des terres, le 15 septembre à mademoiselle Marguerite Duchény leur fille par exemple. Le 7 octobre James Cuthbert ayant acquis 1/18ème de la seigneurie de Carufel en 1775 les a requis de leur rendre compte à l’amiable des cens, rentes et arrérages pour 21 années qu’ils lui devaient, soit 1.606 livres. Le fief faisait 117 arpents sur 120 de profondeur; la liste des censitaires a été établie sur 2 pages:
Le 16 octobre James Cuthbert a baillé à John Brown de Trois-Rivières le Domaine de Berthier en partageant les produits de la ferme de moitié; la moitié du blé, orge, pois, avoine, blé d’Inde, patates, tabac, foin, etc. Les chevaux seront fournis conjointement, le propriétaire fournira 6 vaches à lait avec un taureau, 20 brebis avec un bêlier, 24 poules avec 2 coqs, 2 truies avec 1 verrat et 2 boeufs de charrue.
Le 18 octobre François Eno seigneur de la moitié de l’isle Dupas a acheté la 6ème partie des droits appartenant aux héritiers de Joseph Cazaubon dans la seigneurie de l’isle Dupas, fief du Chicot, isle du Nid d’Aigle et dépendances pour 1.000 livres.
Le 19 octobre James Cuthbert était absent et c’est son épouse Catharine Cairns qui a concédé une terre à Messire Nicolas Catin prêtre curé de St-Cuthbert; la terre avait été abandonnée par Madran Laventure et pouvait être reconcédée pour arrérages de rentes.
Le 18 novembre madame Jean Paterson aubergiste à Sorel a vendu à Alexander Bissett notaire une négresse âgée de 12 ans pour une somme de 40 livres qu’elle lui devait; il devra lui remettre la négresse dès qu’elle lui remboursera les 40 livres.
1785
Le 7 février Christian Fréderick Heynemand marchand de St-Cuthbert a reconnu devoir à Jean Justus Diehl négociant de Québec la somme de 326 livres dont 238 livres dues par la société Harboth et Heynemand; il lui a remis ses livres de comptes pour recouvrer les dettes. C.F. Heynemand va devenir l’agent des seigneuries Cuthbert en 1798 jusque dans les années 1830.
Le 11 mai Martin Brisset dit Beaupré et Marguerite Boulangé héritiers d’un sixième dans la moitié de la seigneurie de l’isle Dupas, fief du Chicot, l’isle du Nid d’Aigle, l’isle à la Grenouille et dépendances ont vendu à François Eno leurs droits pour 700 livres. Le 16 mai le partage des rentes a été fait avec la liste des censitaires sur 2 pages et des calculs sur 4 autres pages.
En 1785 James Cuthbert seigneur de Berthier, Nouvelle-York, Masquinongé, Dautré et Lanauray requérait ses tenanciers de payer leurs arréages sous peine de poursuites judiciaires. Il enjoint aussi strictement à toutes personnes de ne point chasser ou pêcher dans aucune partie ds dites seigneuries après le premier août prochain… Ceux qui désireront pêcher sur la rivière Masquinongé s’adresseront à Mr. Louis Belair qui a les directions pour s’arranger avec eux.
Le 9 août James Cuthbert a vendu à Samuel Humberstone maître-potier la propriété acquise de Mrs. Blackwood et Grant à la suite de la saisie contre Barnet Lyons.
Catharine Cairns épouse de James Cuthbert et mère de ses enfants est décédée le 7 mars. Le 24 août Antoine Leblanc maître-maçon de Masquinongé s’est engagé à James Cuthbert pour construire une chapelle sur le Domaine de Berthier de 36 pieds de long par 24 de large et 12 de haut avec un pignon plus fort pour y monter un clocher, etc. Les témoins au contrat étaient Jean Rival dit Belleroze et Antoine Joliette, père de Barthélémy Joliette, qui avait épousé la fille de Barthélémy Faribault et est devenu son clerc de notaire.
Le 23 septembre James Cuthbert a concédé un emplacement dans le bourg de Berthier à Alexandre Cairns. Le 5 novembre 1785 Joseph St-Godard de Dautrai et Pierre Houle de Berthier se sont engagés envers James Cuthbert représenté par Pierre Martin dit Pellan capitaine de milice son agent à fournir le bois pour la chaussée du moulin de Dautrai selon le devis annexé.
1786
Le 18 janvier Joseph Marie de Tonnancour colonel des milices de Trois Rivières, seigneur d’Yamaska a protesté pour des travaux faits à son moulin à farine; le moulin n’est pas localisé, sans doute sur la rivière Yamaska. Le 2 février William Grant négociant de Montréal représenté par son agent Alexander Cairns a engagé des hommes pour la traite des fourrures.
James Cuthbert a fait quelques concessions de terres pendant l’année, le 2 mars André Duchény seigneur de Carufel et de partie de Masquinongé aussi. Le 15 mars Joseph Dandonno Dusablé et Marguerite Neveu son épouse ainsi que Marie Louise Neveu ont vendu à James Cuthbert un fonds de 2.000 livres d’une rente de 300 livres à Thérèse Cabana pour 600 livres (?).
Le 21 mars James Cuthbert et Rebecca Stockton de Philadelphie ont rédigé leur contrat de mariage; James très méticuleux a prévu son douaire, son droit d’habitation, jardin, étable et autres, son droit de prendre du bois, foin, droit de commune, banc dans la chapelle qui doit se construire, remariage si il décédait, habit de deuil, enfants à naître, bague et joyau, etc. Alexander Cuthbert fils aîné a été témoin avec Alexander Fraser.
Le 27 mai les habitants de Berthier ayant droit de commune dans l’isle Randin se sont associés pour soutenir tout procès qui pourrait être intenté contre l’un d’entre eux. Le seigneur James Cuthbert concédait des terres avec droit de commune comme le 29 mai à la veuve Dulac. Dans les archives de la Cour Suprême du Canada on trouve un très long rapport sur les procès concernant les syndics de la Commune de Berthier depuis 1683:
Cette commune fut créée, à l’origine même de Ia paroisse, par le premier seigneur, le Sieur de Berthier, en vertu de deux contrats de concession du 25 janvier 1683 l’un à Jacques Chamart et l’autre à Jean Piet par lesquels ii est dit que le sieur Berthier leur donne pour commune l’Isle Randin…
Le 5 août Donald Morisson a déclaré avoir fait une cession de tous ses biens meubles et immeubles ainsi que de tout ce qui est référé à l’acte de John Fraser de Londres mais sa dame Jean Cairns n’a pas voulu ratifier la cession et il proteste donc de la nullité de l’acte. Le 30 septembre Jean Cairns a conclu un accord avec John Fraser pour conserver 200 livres de son douaire. Le 2 octobre John Fraser procureur de George Ross de Londres a vendu les terres de Donald Morisson. Alexandre Cairns a racheté une des terres au nom de Jean Cairns et ses enfants pour 6.610 livres. L’inventaire de tous les biens de Donald Morisson qui ont été vendus à l’encan avec le nom des acheteurs suit ce contrat de vente.
Le 29 décembre Cécile Papin veuve de François Joliette marchand voyageur a cédé tous ses biens à son fils Antoine Joliette et son épouse Catherine Faribault fille du notaire futurs parents de Barthélémy Joliette né en 1789.
1787
Le 29 mars Jean Lagord de Montréal a vendu à Pierre Joinville de l’isle Dupas une négresse nommée Cynda âgée de 10 ans pour en qualité d’esclave faire et disposer tant qu’elle vivra pour 750 livres. Un avenant du 9 juin 1788 précise que la négresse Cynda a été échangée contre une autre nommée Marie Bulckley.
Le 4 avril James Cuthbert en instance de procès avec le fermier de son Domaine Henneri Diellenback(?) a déposé un protêt pour pouvoir ouvrir la grange pour compter les gerbes de blé et d’avoine et les faire battre avant que le grain ne se gâte. Rebecca Cuthbert son épouse, Alexis (Alexandre) Cuthbert son fils aîné, Jean-Baptiste Coutré son engagé et Pierre Martin dit Pellan capitaine de milice ont fait des dépositons pour confirmer ses accusations.
Le 30 avril Pierre Fouré dit Vadeboncoeur maître-menuisier de Berthier s’est engagé envers le capitaine Pierre Pellan agent de James Cuthbert pour faire les ouvrages de menuiserie à la chapelle du Domaine de Berthier selon les spécifications détaillées du contrat.
Le 12 juillet Christophe Fréderick Heynemand marchand de St-Cuthbert a reconnu avoir reçu à commission de Louis Olivier marchand à Berthier une tonne de rum, une barique de vin rouge, une demie caisse de pippes et 50 minots de sel.
Le 19 septembre l’Honorable James Cuthbert a recueilli plusieurs témoignages contre Antoine Guinard de St-Cuthbert qui avait aidé un nommé La Déroute banqueroutier à s’enfuir la nuit en douce avec ses biens. Joseph Cadoret a déclaré qu’il avait vendu à La Déroute un emplacement à St-Cuthbert acheté de Cairns et Grant agents de la seigneurie et qu’il l’avait rattrapé quand il s’enfuyait sans payer. La déclaration farcie de calomnies et des injures les plus atroces contre son caractère…
Le 20 septembre James Cuthbert a concédé l’isle Bayonne à Pierre Piet dit Fresnière: l’isle qui se trouve à l’entrée de la rivière Bayonne. Le 21 septembre Pierre Mailloux dit St-Vallier a reconnu devoir à Messire Jean-Baptiste Pouget prêtre curé de Berthier 2.751 livres pour des fournitures, avances et prêts d’argent; il a hypothéqué sa terre en garantie. Le curé était aussi prêteur d’argent.
Cuthbert Grant semble avoir quitté Berthier mais Alexander Cairns était encore marchand; le 13 octobre Pierre Fouré Vadeboncoeur a reconnu devoir la somme de 363 livres aux sieurs Aimé & Cairns marchands.
Le 29 novembre James Cuthbert a conclu un marché avec Charles Boucher dit Barbel pour la construction d’une grange de 36 pieds sur 30 contre celle d’en-bas du manoir selon le devis annexé. Il a fait des concessions de terres pendant toute l’année, le 17 décembre à George Wagner que le notaire écrit Vaguener et Cuthbert Vagner.
1788
26 janvier obligation par James Cuthbert à Catherine Betsy Isabella Cuthbert dite Antrobus sa fille lequel a déclaré que dans son testament fait à Québec en 1785 il lègue à sa fille la somme de 600 pounds cours actuel équivalent à 14.400 livres mais qu’il désire la faire jouir dès à présent d’une rente annuelle de 36 pounds formant 864 livres de capital à 6% d’intérêt sur les revenus de la seigneurie de Berthier.
Le 29 janvier Alexandre Cairns et son beau-frère Louis Aimé négociants à Berthier ont fait notarier une convention d’association.
Le 12 février Louis Belair coseigneur de Masquinongé et (?) Laferrière son épouse ont vendu à James Cuthbert seigneur pritif de Masquinongé tous leurs droits dans la seigneurie consistant en 3/10ème pour 2.300 livres.
Le 11 mars Joseph Colin dit la Liberté du Petit Yamachiche a reconnu devoir 300 livres pour arrérages de rentes à James Cuthbert représenté dans ce contrat par Alexandre Cuthbert son fils aîné.
Le 16 mai marché de moulange au moulin de Dautray entre Robert Elliot maître constructeur de moulin de la Rivière-du-Loup et le capitaine Pellan pour et au nom de James Cuthbert écuyer et seigneur de Berthier, Dautrai et La Norrai.
Le 4 juillet Jean-Baptiste Brisset dit Courchêne seigneur en partie de l’isle Dupas, fief du Chicot et dépendances a concédé une terre à Jacques Grandpré. Le 15 juillet André Duchény seigneur de Carufel en a concédé une à Pierre Sicard; il a fait plusieurs autres concessions et transactions en 1788.
Le 11 juillet James Cuthbert a fait et constitué pour son procureur général John Drake pour 3 ans: seigneur de Berthier, Dautrai, La Norrai, Nouvelle York et primitif de Masquinongé. Alexander Cuthbert et le capitaine Pellan ont signé comme témoins.
Le 22 juillet marché pour faire les ferrures et fers pour le moulin de Dautray entre Archibald Brown forgeron de la Rivière-du-Loup et John Drake procureur de James Cuthbert. Alexandre Cuthbert a signé comme témoin.
Le 11 août Jean Cairns autorisée par son mari Donald Morisson a acheté un emplacement sur la grande côte de Berthier.
Le 20 septembre John Antrobus époux de Catherine Betsey Isabella Cuthbert a loué à bail à John Drake agent de la seigneurie de Berthier une terre située au nord-est de la rivière Bayonne pour 3 ans.
Le 21 octobre Rebecca Cuthbert épouse de James a requis le notaire Faribault de se transporter au moulin de Dautrai pour vérifier que le bois coupé par certains habitants de Dautrai appartient au seigneur ou au gouvernement; le 28 octobre James Cuthbert a donné plein pouvoir à Rebecca Cuthbert pour le représenter en son absence. Le même jour James Cuthbert sur le point de partir pour l’Europe a fait donation en cas de mort à Marguerite Fraser épouse d’Alexandre Weshart de Dautrai de 113 livres; la donation a été annulée le 2 novembre 1789, James Cuthbert fils étant témoin. Il semble que James Cuthbert est parti peu après pour l’Europe, John Drake a alors concédé les terres en son nom.
Le 18 novembre Rebecca Cuthbert comme ayant charge et pouvoir de James Cuthbert a envoyé des témoins et l’huissier Daniel Losong chez Donald Morisson pour protester pour du bois coupé sur une terre qui lui appartenait. Le 6 décembre plusieurs habitants sont venus déclarer que James Cuthbert n’avait pas donné d’autorisation pour couper ce bois ni sur son terrain ni sur celui du Roy.
1789
Le 28 février Rebecca Cuthbert et John Drake ont convenu pour prévenir et terminer toutes contestations nées ou à naître au sujet de la gestion des seigneuries de James Cuthbert de décharger John Drake de ses fonctions si il consentait à rendre ses comptes de bonne foi, ce qu’il a fait.
Le 11 mars François Corbin de Sorel pour John Craigie commissaire général pour sa Majesté qui avait acquis la seigneurie de Sorel pour le gouvernement a fait bail à Gabriel Chabot farinier demeurant à William Henry de la ferme de 2 moulins à vent construits à la pointe sud-ouest de la rivière Richelieu. Le fort de Sorel devenu William Henry a alors été transformé en ville garnison.
Le 6 avril Rebecca Cuthbert a concédé une terre à Pierre Beaugrand dit Champagne de Dautrai sur la rivière St-Jean. Le 12 mai John Drake navigateur demeurant à Berthier en vertu du pouvoir que lui a donné Ignace (Angus) McKay voyageur a hypothéqué une terre de la Nouvelle York en garantie d’une dette de Daniel McKay son père à Louis Aimé marchand de Berthier.
James Cuthbert avait mauvais caractère, son notaire depuis son arrivée à Berthier en 1765 avait été Barthélémy Faribault mais ils se sont chicanés.
Les relations entre Faribault et Cuthbert en vinrent cependant à se détériorer, notamment après que le notaire eut refusé, en 1789, la main d’une de ses filles à Alexander Cuthbert, fils du seigneur. L’année suivante, la situation s’envenima à la suite d’une tentative du notaire visant à dénouer la querelle qui subsistait entre James Cuthbert et Jean-Baptiste-Noël Pouget, curé de la paroisse Sainte-Geneviève-de-Berthier (à Berthierville). Cuthbert, offensé et furieux de l’attitude de Faribault, lui rendit la vie insoutenable, le menaçant même de mort et empêchant ses censitaires d’avoir recours à ses services.
Barthélémy Faribault
James Cuthbert avait dû revenir de son voyage en Europe en 1789 puisqu’il s’est disputé avec le notaire Faribault. Le 15 juin son épouse Rebecca Cuthbert a encore ajouté un avenant à une concession de terre faite le 23 décembre 1788 par John Drake. La famille Cuthbert a alors totalement cessé de faire affaire avec le notaire Faribault.
Le 10 août Jean Cairns a encore ratifié une obligation de son époux Donald Morisson en faveur de James Tod négociant de Québec. Ensuite plus aucun proche des Cuthbert n’a requis les services de Barthélémy Faribault et son greffe devient beaucoup moins intéressant pour documenter l’histoire des seigneuries de la région de Berthier.
La situation s’aggrava à l’automne de 1789, lorsque deux des trois fils de Cuthbert demandèrent à Pouget [curé de Berthier] la permission de se convertir au catholicisme; le troisième Ross Cuthbert demeura protestant. Après avoir obtenu l’autorisation de l’évêque de Québec, mgr Jean-François Hubert, Pouget accepta de recevoir leur abjuration. Cette fois, le seigneur de Berthier sortit de ses gonds: plaintes auprès de l’évêque de Québec, menaces de poursuites judiciaires (voire de mort) contre Pouget, tentatives d’intimidation auprès de ses censitaires, lettres ouvertes dans la Gazette de Québec pour dénoncer l’immixtion du curé dans ses affaires seigneuriales et familiales. Mgr Jean- François Hubert répondit laconiquement à Cuthbert que la conduite de Pouget lui paraissait irréprochable, tout en exhortant ce dernier à ne rien faire qui puisse envenimer les choses. Bon nombre des censitaires de la seigneurie de Berthier firent des déclarations sous serment devant notaire, dénonçant l’intransigeance de leur seigneur et disculpant leur curé. Le 2 mars 1790, Alexander Cuthbert, le fils du seigneur, signa même un billet dans lequel il déclarait s’être converti au catholicisme conformément à la liberté religieuse que son père lui avait accord ée quelques années plus tôt.
L’intendant fidèle histoire de la cure de Sainte-Élisabeth – A.C. Dugas
1790
Le 2 janvier James Cuthbert a rédigé un avis à publier dans la Gazette pour se plaindre publiquement du curé de Berthier et de ses vassaux.
Le 3 juin George Allsopp a déposé un protêt chez le notaire contre James Cuthbert. À la requête du capitaine Yves Chiquet maître de la goëlette La Marie le notaire s’est transporté au manoir de Berthier où il a requis, en l’absence de James Cuthbert, son épouse Rebecca Cuthbert de livrer le blé promis dans un contrat avec George Allsopp pour le charger sur la goëlette et le livrer à son moulin de Jacques Cartier; elle a répondu que la Cour des plaidoyers communs était déjà informée des contestations de James Cuthbert pour se faire payer.
C’est un des derniers actes du notaire Faribault à Berthier, en juillet il avait déménagé son greffe à L’Assomption où il a été actif jusqu’en 1798.
Les seigneuries de James Cuthbert en 1790
Il semble que la chicane entre James Cuthbert et le curé Pouget de Berthier ait eu des répercussions jusqu’à Québec. L’Honorable Hugues Finlay a demandé à James Cuthbert de transmettre aux curés de ses seigneuries ses titres de propriété.
Instructions de James Cuthbert pour M. Pouget curé de la paroisse de Berthier – Quant au fief et seigneurie de Berthier, primo concession par Jean Talon au sieur Randin en 1672, secondo vente à Alexandre Berthier en 1673…
… tertio augmentation de la concession en 1674, quatuor augmentation avec l’isle au Castor et l’isle Dupas en 1677, quinto confirmation en 1680, sexto acte de foi et hommage par le sieur de Lestage en 1718…
… septimo ratification en 1734 à Pierre Lestage, octavo vente à James Cuthbert le 7 mars 1765. La paroisse a été fondée le 22 mars 1748, il y a 406 censitaires, sa famille de 3 males(?) dont un d’eux est retiré, 3 males domestiques ou engagés.
Instructions pour M. Desormiers curé de la paroisse St-Cuthbert – À l’égard du fief et seigneurie de Dusablé dit Nouvelle York, primo concession à Jean-Baptiste Legardeur de St-Michel et au sieur Petit Bruno en 1672, secondo ratification en 1740, tertio vente le 13 octobre 1770 à James Cuthbert.
250 censitaires à St-Cuthbert et 106 à Dusablé ou Nouvelle York, ensemble 356.
Instructions pour M. Reinfret curé de la paroisse de Maskinongé – Quant aux parties pour James Cuthbert dans la seigneurie de Maskinongé, les sept huitième, primo un acte d’aveu et dénombrement par Marie Madeleine Chenaye veuve de Joseph Petit Bruno en 1724 rapportant que la seigneurie a été concédée au sieur Legardeur en 1672…
… secondo vente par Pierre Fromenteau et Rozalie Bruno à James Cuthbert le 13 septembre 1776 de un quart et la septième partie de un huitième. Il y a 127 censitaires dans 7/8ème de la seigneurie.
Instructions pour M. Perault(?) curé à Lanorai – Quant à la seigneurie sous les noms de Dautrai et Lanorai, primo vente par Joseph Ambroize Neveu le 10 décembre 1771 de un huitième, secundo vente par Paul Neveu Sevestre et son épouse le 26 août 1772 de un huitième, tertio par Jean Leroux dit Provençal et Marie Louise Neveu de un huitième le 26 juin 1777…
… quarto vente par Marguerite Antoine Neveu et arie Amable Neveu de un huitième et un huitième dans un seizième le 19 septembre 1778, quinto vente par Joseph Ambroise Neveu et Angélique Parent de trente et un quarante huitième de un huitième le 12 octobre 1778, sexto ratifification à Jean-Baptiste Neveu en 1709…
… septimo vente par Joseph Ambroise Neveu de trois huitième le 27 août 1784. Il y a 326 censitaires mais il a plu à Monsieur Leveque d’en donner au curé de Berthier qu’il n’avait pas le droit de faire 198 en sorte que cette seigneurie ne possède que 133 ensitaires. Il y a aussi 57 concessions à foin sur la rivière St-Jean à Lanorai sur lesquelles il n’y a point d’habitant.
Faribault à L’Assomption
En déménageant à L’Assomption le notaire Faribault a perdu beaucoup de sa clientèle mais certains lui sont restés fidèles et venaient jusqu’à L’Assomption pour ses services. Il avait des relations qui lui ont aussi permis de se refaire une nouvelle clientèle. Les seigneurs de Lavaltrie et de Saint-Ours en particulier.
Le 14 août 1790 George Laurents seigneur du fief de Dorvillié a concédé une terre à François Favre de Montfairand sur la rivière de la Chaloupe. Le 26 septembre Paul Roch de Saint-Ours seigneur de la Chénaye et autres lieux membre du Conseil Législatif demeurant à L’Assomption a requis ses services pour une première concession de terre, il va en faire de nombreuses par la suite.
Le 27 septembre mademoiselle Marie Louise Marganne de Lavaltrie demeurant près du village de L’Assomption a fait procéder à l’encan de ses biens; la raison de cette vente publique n’est pas donnée. Le 3 décembre elle a fait donation à son frère Pierre Paul Marganne de Lavaltrie tous ses droits et prétentions du tiers des cens, rentes, domaine, moulins, isles et islets des fiefs et signeurie de Lavaltrie hérités de ses parents. Le 27 octobre Pierre Paul Marganne de Lavaltrie avait concédé des terres à François Grivo dit Boisjoly, Louis Plouf et Louis St-Pierre, le 26 mars 1791 à Pierre Piquet et de nombreuses autre par la suite.
Le 24 juin 1791 les importants marchands de L’Assomption Thomas Corry, Alexandre Mabbut et Antoine Laroque se sont associés et ont requis les services du notaire; d’autres marchands importantsont requis ses services. Le 28 juin Paul Roch de Saint-Ours et sa femme Marie Joseph Godefroy de Tonnancour ont reconnu devoir 500 livres à l’Honorable Pierre Panet. M. de Lavaltrie et M. de Saint-Ours ont fait plusieurs concessions en 1791 et les années suivantes.
Joseph Edouard Faribault fils de Barthélémy a débuté comme notaire à L’Assomption le 4 mars 1791 et curieusement son premier acte est signé par Alexandre Cuthbert qui n’était peut-être pas d’accord avec son père contre la famille Faribault.
Le 19 janvier 1792 André Duchény seigneur de Carufel a lui aussi requis le notaire Faribault pour concéder une terre. Le notaire avait une clientèle chez les notables de la région qu’il a conservée; ils se déplaçaient jusqu’à L’Assomption si besoin.
Le 26 juin 1792 à l’occasion de la proclamation de la nouvelle constitution de la province de Québec qui établissait un Parlement où il a été élu pour le comté de Warwick M. de Lavaltrie a fait assembler ses tenanciers à son manoir pour déclarer qu’il renonçait à son droit de retrait censuel ainsi qu’au droit de corvée et servitude.
Le 22 mars 1794 Alexander Cairns au nom et comme agent de James Cuthbert seigneur de Berthier et autres lieux a concédé à Jacques Beaudouin demeurant au haut de L’Assomption une terre sur la rivière St-Charles à la Norrai. Est-ce qu’il a volontairement désobéi à son seigneur ou alors Beaudouin a exigé de passer par le notaire Faribault, c’est étonnant!
Les seigneurs de Lavaltrie et de Saint-Ours ont continué à faire leurs concessions de terres chez le notaire Faribaut; en 1795 Paul Roch de Saint-Ours seigneur de Saint-Ours, Lachenay et autres lieux a fait imprimer un formulaire.
Le 31 mars 1795 Charlotte Dupuis veuve de André Baril Duchény seigneur du fief Carufel et en partie de Maskinongé a fait faire son inventaire après décès chez le notaire Faribault; c’est un long document récapitulant toutes leurs propriétés suivi du procès-verbal de l’encan public. Joseph Edouard fils de Barthélémy Faribault était aussi notaire à L’Assomption depuis 1791, le 2 avril 1795 il a signé au-dessus de son père lors d’un achat de terre.
Le 7 septembre Paul Roch de Saint-Ours a vendu une terre au nord-est de son manoir au bord de la rivière L’Assomption, son frère le chevalier Charles de Saint-Ours lui avait donné une procuration.
Le 1er février 1796 Jean Vienne au nom de son épouse Charlotte Martel seigneuresse du fief Martel de la seigneurie de Lachenay a concédé une terre à la Cabanne Ronde; il en a fait deux autres le 11 juillet puis le 4 mars 1797. Le 12 juin François Touin s’est démis d’un emplacement du bourg de L’Assomption qu’il a remis à Messieurs les seigneurs de St-Sulpice; le terrain de la rue St-Joachim a aussitôt été reconcédé à Joseph-Edouard Faribault.
Le 15 novembre 1797 Christophe Heynemand au nom et comme agent de James Cuthbert a concédé à Régis Bruguier dit Belair les terres N°3, 4 et 5 au sud du ruisseau St-Charles seigneurie de la Norai. Le 4 décembre Pierre Paul Marganne de Lavaltrie a cédé à Régis Bruguier le droit de construire un ou plusieurs moulins à scie exclusivement sur la pointe Argenteuil de la rivière de l’Assomption (vis à vis le club de golf Base-de-Roc à Joliette).
1798
James Cuthbert est décédé le 17 septembre 1798.
Lire: Le testament de James Cuthbert en 1798
Le 30 septembre Barthélémy Faribault était de retour à Berthier. Il avait perdu beaucoup de sa clientèle mais quelques uns lui étaient restés fidèles, comme Jean-Baptiste Brisset dit Courchêne seigneur de partie de l’isle Dupas, fief du Chicot et dépendances.
Le 22 janvier 1799 les habitants de la côte St-Pierre de la seigneurie de Berthier ont déclaré que prévoyant qu’ils pourraient être exposés à faire certaines dépenses pour se dispenser de contribuer aux frais de bâtisse d’une église projetée sur la côte St-Antoine seigneurie de Dautrai ont décidé de payer leur quote-part. Une nouvelle paroisse avait été érigée à Lanoraie ou Dautray et un presbytère devait y être construit.
James Cuthbert n’avait pas accepté que son notaire refuse de marier sa fille à son fils Alexandre, il est donc très étonnant qu’Alexandre soit rapidement devenu un des meilleurs clients du notaire à son retour en faisant toutes ses transactions chez lui. Ses frères James fils et Ross n’en ont fait aucune.
Le 28 janvier Alexandre Cuthbert seigneur de Maskinongé, nouvelle York et autres lieux demeurant au manoir de Berthier est revenu chez le notaire Faribault pour concéder des terres; il en a fait d’autres le 19 février et après. Dans une concession du 21 on trouve ce billet venant du père Cuthbert.
Alexandre Cuthbert a fait de nombreuses concessions de terre par la suite, il écrivait très bien en français mais ce mot au notaire Faribault n’est pas de son écriture, il a été signé par Susan Stockton son épouse: Susan Cuthbert.
Le 11 avril Louis Sauvageau engagé au manoir seigneurial de Berthier a rétrocédé à François Eno seigneur de partie du Chicot, isle Dupas et dépendances demeurant en son manoir du fief du Chicot paroisse de St-Cuthbert une terre sur la rivière St-Cuthbert. Le 10 mai François Eno a concédé une terre du chenail du Nord à Louis Dubord dit Lafontaine de Dautrai.
Le 8 janvier 1800 Alexandre Cuthbert seigneur de Masquinongé, Nouvelle York, Dorvilliers et dépendances demeurant au manoir de Berthier a fait son testament en faveur de son épouse Susannah Stockton. Il était chrétien catholique. Il lègue à son épouse en invoquant les lois anglaises la pleine et entière jouissance en usufruit de toutes ses seigneuries tant qu’elle vivra avec tous ses biens meubles et immeubles voulant expressément que le moulin à farine de la rivière Cachée lui demeure en toute propriété. Susan ou Susannah était la nièce de Rebecca Stockton.
Morven was built by Richard Stockton (1730–1781), a signer of the Declaration of Independence, in the 1750s on property granted to his grandfather by William Penn (1644–1718) in 1701.
Morven Museum
Le 13 janvier il a conclu un compromis avec Pierre Sévigny de Nouvelle York pour le dédommager pour avoir construit le moulin de la rivière Cachée à un emplacement que ce dernier avait refusé d’accepter car la chaussée pouvait causer des dommages sur son terrain; ils ont choisi des arbitres.
Le 30 mai John Mier américain âgé de 15 ans s’est engagé comme domestique et serviteur à Alexandre Cuthbert pour 6 ans sans prétendre ni exiger aucun salaire. Le 9 juin A. Cuthbert a constitué une rente de 40 livres à Alexander Fraser pour les longs et loyaux services rendus à son père James Cuthbert.
Le 15 novembre Pierre Paul Marganne seigneur de Lavaltrie, St-Paul et dépendances en son manoir seigneurial a concédé une terre à son gendre Charles Gaspard de Lanaudière au ruisseau St-Pierre.
À partir de novembre Daniel Sutherland a engagé de très nombreux hommes pour la traite des fourrures au nom de la Nouvelle Société du N.O. St-Vallier Mailloux et quelques uns à Messieurs Forsyth, Richardson & Co.
Alexandre Cuthbert a fait affaire avec le notaire Faribault jusqu’à sa fin, en 1801 il a encore fait plusieurs concessions de terres. Le 12 février Joseph Boulard et son épouse Angélique Eno ont engagé leur fille Marguerite âgée de 8 ans à Alexander Cuthbert et son épouse Susannah Stockton jusqu’à ses 18 ans. Susannah a signé Susan Cuthbert.
Le dernier acte du notaire Faribault date du 6 juin 1801 et il est décédé le 21 juin. Sa signature n’avait pas changé malgré l’âge.
La succession de James Cuthbert chez les autres notaires
À partir de 1794 Maurice-Louis Desdevens de Glandon a été le notaire de James Cuthbert, je n’ai pas trouvé celui qu’il a employé de 1790 à 1794.
1er juin 1798 – Procuration par James Cuthbert à Alexandre Cuthbert son fils demeurant chez lui pour gérer en son nom toutes ses seigneuries conjointement avec Christophe Frederick Heynemand son sous-agent à qui il a donné une procuration le même jour.
4 août 1798 – Le jour où il a rédigé son testament James Cuthbert père a loué à bail pour un an à son fils aîné Alexander demeurant tous les 2 au manoir de Berthier toutes ses seigneuries en échange de 5% de leurs revenus. Sa signature tremblante montre qu’il était malade et allait bientôt mourir.
James Cuthbert est décédé le 17 septembre 1798.
17 octobre 1798 – Procuration par George Ross Cuthbert seigneur de Lanorai et Dautrai résidant à Montréal à Christophe Frederick Heynemand demeurant au manoir de Berthier pour gérer ses seigneuries et propriétés en son nom en qualité d’agent.
19 janvier 1799 – Procuration par Rebecca Stockton veuve de James Cuthbert à C.F. Heynemand pour administrer la seigneurie de Dorvilliers qu’elle possède en viager.
19 juin 1799 – Accord entre Alexandre, James et Ross Cuthbert pour le recouvrement des arrérages de cens, rentes, lots et ventes des seigneuries; comme les autres exécuteurs testamentaires de leur père ne voulaient pas s’en mêler ils ont décidé que chacun s’occuperait de sa part d’héritage et en retirerait les profits éventuels.
1er juillet 1799 – Procuration par James Cuthbert résidant à Montréal à C.F. Heynemand pour administrer la seigneurie de Berthier à l’exception des moulins; Heynemand a commencé à faire des concessions et ventes de terres, des baux de sucreries et des retraits féodaux en septembre dans Berthier.
Lire la suite: Archives notariées des seigneuries Cuthbert (1800-1820)
Les enfants Faribault
Barthélémi fils – Né à Saint-François-du-Lac le 3 août 1762, il se livra d’abord au commerce, puis il se fit admettre au notariat le 12 mai 1796, exerça sa profession à Québec jusqu’en 1824, et à Marieville les deux années suivantes. Il mourut à Montréal le 18 juillet 1829. Il avait épousé en 1788 Marie-Reine, fille d’un soldat écossais, Francis Anderson, et de Mary Armury, laquelle mourut en 1797, mère de sept enfants.
Catherine – Née à Ste-Geneviève de Berthier le 9 août 1764, elle a épousé en 1785 Antoine Joliette clerc de notaire chez son père puis notaire de 1788 à son décès en 1791; décédée en 1854 à Joliette, ville que son fils Barthélémy Joliette né en 1789 a fondée.
Joseph-Edouard – Notaire, homme d’affaires, juge de paix, officier de milice, homme politique et fonctionnaire, né le 4 mai 1773 à Berthier-en-Haut (Berthierville, Québec), décédé le 3 août 1859 à L’Assomption, Bas-Canada. Il a été un des fondateurs du bourg de L’Assomption et le notaire principal de son essor, notaire et agent des seigneurs de Lanaudière; sa fille Aurélie a épousé le seigneur Charles-Auguste de St-Ours.
Lire: Le bourg de L’Assomption en plein essor
Il y aurait eu 10 enfants et je n’ai pas pu tous les documenter. J’ai été surpris en cherchant des informations de tomber sur le livre Les Canadiens de l’Ouest de Joseph Tassé. À la page 308 on y trouve l’histoire de Jean-Baptiste qui fut un voyageur marchand de fourrures dans l’ouest canadien où il a fait sa vie. Né en 1774 il avait quitté Montréal en 1796 et à 31 ans il a épousé Elizabeth Pelagie Kinzie Haines, une indienne Dakota; il a travaillé pour la Compagnie du Nord-Ouest avant de s’établir à son compte.
Jean-Baptiste est mort à 87 ans et l’état du Minnesota a donné son nom à un comté. Son fils Alexander a fondé la ville de Faribault une des premières de cet état.
The county was founded in 1855. It was named for Jean-Baptiste Faribault, a settler and French fur trader among the Sioux Indians.
Faribault County, Minnesota