L’eau sulfureuse que Pierre « Pit » Laforest a découverte en 1893 en creusant un puits artésien de 65 pieds de profondeur sous le filtre de l’aqueduc de Joliette est vite devenue célèbre, on l’appelait l’eau de Pit. Mais le soufre ça ne sent pas très bon et certains petits malins de la ville l’avaient rebaptisée l’eau de pet, pour rimer avec Joliette.
La source d’eau sulfureuse
La source d’eau sulfureuse existe toujours dans le parc Renaud derrière le bâtiment de l’aqueduc et elle est encore fréquentée. L’eau y coule à une température constante de 45°F été comme hiver à côté de la statue de Barthélémy Joliette.
Mieux vaut faire décanter cette eau avant de s’en abreuver, car elle goûte le soufre.
L’eau de pet de Joliette protégerait contre la grippe, il faudrait la tester contre le Covid!
Cette «eau du parc» ne coule pas seulement au parc Renaud. Un peu partout, dans la région de Joliette, s’étend une immense nappe souterraine que certains aqueducs privés utilisent. Certains robinets publics se trouvent au parc ci-haut nommé, sur l’Esplanade et au Noviciat des C.S.V. Jusqu’en 1931, on en trouvait ici et là, sur la Place du Marché (côté sud-est), en arrière de l’ancien Hôtel de ville, devant l’Abbaye du Précieux-Sang, en face du Monument du Sacré-Coeur, dans le parc Lajoie, dans la cour de récréation et même dans les dortoirs du Séminaire.
François Lanoue
Selon les avis trouvés dans les archives la source a perdu de sa saveur quand elle a été déplacée sur la rue de Lanaudière. Plus on s’éloigne du puits artésien plus le soufre s’évapore en chemin. Place Bourget ça sent presque le Pit.
Depuis le mois d’octobre 2022 des panneaux indiquent qu’il ne faut plus consommer l’eau de Pit.
Ajout – 7 août 2024
Depuis 2022 l’eau de Pet n’était plus propre à la consommation, les affiches sont restées les mêmes pendant tout ce temps. Et depuis quelques jours des travaux sont faits par la ville de Joliette à cet emplacement, il n’y aura plus d’eau de Pet semble-t-il, tout a été rasé.
L’aqueduc de Joliette
La distribution de l’eau potable a débuté à Joliette vers 1875. Au départ, les canalisations approvisionnaient les abreuvoirs pour les animaux. En 1881, la Ville investit 13.000 dollars pour installer des pompes et un système à vapeur. L’usine de traitement a subi à trois reprises des travaux majeurs d’agrandissement et de modernisation. Les plus récents ont été réalisés au milieu des années 80. En 1995, un immense bassin de réserve a été construit en bordure de la rue Monseigneur-Forbes.
En poste de 1883 à 1927, M. Pierre « PIT » Laforest demeure le plus célèbre surintendant de l’usine. Il a découvert, à une soixantaine de pieds sous terre, la fameuse source d’eau sulfureuse communément appelée « eau de PIT », qui coule encore aujourd’hui devant l’usine, en bordure de la rue De Lanaudière, et sur la place Bourget.
Ville de Joliette
La qualité de l’eau potable et l’hygiène public étaient parmi les principales préoccupations des autorités municipales, les maladies infectieuses faisaient des ravages. Approvisionner une ville en eau demande de gros moyens et en 1898 la Corporation de la Ville de Joliette devait emprunter pour moderniser ses installations.
Dans L’Étoile du Nord du 13 septembre 1906 la question de l’approvisionnement en eau de la ville était encore à l’étude. L’utilisation d’un système de pompage électrique était la solution envisagée.
Pierre « Pit » Laforest
À l’occasion de son décès L’Étoile du Nord a publié un article rappelant la vie de Pierre Laforest. Il est mort nonagénaire et il était très apprécié des citoyens de Joliette. Il élevait des pigeons, adorait le patin et la nage. Il avait construit une baignoire à l’emplacement du filtre de l’aqueduc pour la pratiquer. Tout comme l’évêque de Joliette Édouard Jetté, radiesthésiste, il retrouvait les corps des noyés. La bicyclette était son mode de locomotion préféré, il l’a pratiqué jusqu’à ses dernières années.
La construction des barrages l’intéressait vivement; il en eut quelques uns à son crédit, notamment le barrage Mc Arthur qu’il construisit sur un plan incliné, après que par deux fois il fut emporté par la crue des eaux.
Un de ses fils est devenu surintendant de l’aqueduc de Montréal en 1895:
Le bâtiment actuel de l’aqueduc oblige à faire un détour pour la promenade; j’ai imaginé une passerelle panoramique:
Les stations thermales au Québec
Les maladies infectieuses ont fait de nombreuses victimes à la fin du XIXème siècle; les gens se soignaient dans des sanatariums ou prenaient les eaux dans des stations thermales. Entre 1850 et 1900 la station thermale de Saint-Léon-de-Maskinongé a connu une grande popularité, il y en avait une autre à L’Épiphanie. En 1893 Joliette a aussi espéré pouvoir attirer les touristes à sa source mais sans succès.
En 1963, nous demeurions au 184 (devenu le 72) Gauthier Sud et nous avions de l’eau sulfureuse qui provenait du puits de notre propriétaire de l’autre côté de la rue.
Sans trop me souvenir de l’année, la ville à entrepris des travaux d’aqueduc et d’égouts et on était branchés au réseau mais nous avions quand même notre eau sulfureuse et ce jusqu’à notre déménagement en 1974.
Belle preuve qu’il y avait plusieurs veines de cette eau dans Joliette.
J’en ai bu de l’eau de « Pet »…j’adorais!
Au Village St-Pierre, rue St-Jacques côté nord c’était un puit artésien d’eau sulfureuse…. Aussi début de la rue du Village St-Pierre Nord!…