On fait des rêves grandioses que l’on affiche fièrement: « La culture est dans notre nature comme la nature est dans notre culture ». On se réunit, on parle, on fait des plans et on adopte des politiques. Et puis on se rend compte que c’est difficile, que ça va prendre du temps et des efforts.
Déclaration d’urgence climatique
2019 c’est peut-être déjà trop tard pour agir. En tout cas personne ne peut plus dire qu’il n’est pas au courant du réchauffement climatique. Depuis 10 ans toutes les politiques de Chertsey en ont tenu compte et la municipalité s’est officiellement proclamé « municipalité durable ».
Mais durable ça ne veut pas dire qu’on doit faire dur.
Le projet pilote pour permettre le tourisme motorisé à travers le village vient changer toutes les politiques de Chertsey et défaire les efforts consacrés depuis près de 10 ans à construire une notoriété de municipalité durable et verte. Il y a des gens qui protestent car ce projet va les déranger directement: pas dans ma cour.
Pour moi il s’agit d’un problème plus grave.
Les politiques affichées
C’est dans ma nature La nature au coeur de nos familles Saines habitudes de vie
Il y a aussi les politiques environnementale et culturelle; et surtout un plan d’urbanisme. Partout on nous vante la nature de Chertsey qu’on doit protéger puisque c’est notre richesse!
Comment comprendre qu’on puisse changer toutes ces politiques sans prévenir et sans que des conseillers qui ont promis d’être loyaux envers leurs citoyens s’y opposent. Et puis surtout: comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de protestations. On dirait que tout le monde s’en fiche parce que ça ne passe pas devant chez eux. Ils ne voient donc pas qu’il s’agit d’une atteinte aux lois démocratiques. Et que c’est d’autant plus grave qu’il s’agit de pollution atmosphérique.
Quand le prochain projet passera devant chez eux il ne devront pas s’étonner de se retrouver seuls à protester.
La politique de la chambre de commerce

Il y a urgence mais c’est vraiment difficile de changer, et puis c’est pas très bon pour l’économie, évidemment. Alors, qu’est-ce qu’on fait?
Faire semblant
Avant de se faire élire on promet de « protéger le patrimoine naturel et de le pérenniser », ça paraît bien. Dans les communications, pour épater les citoyens, on écrit qu’il faut qu’ils adoptent l’éco-conduite et fassent des efforts pour réduire leur impact écologique.
Mais quand on a été élu sur des promesses économiques on n’est pas là pour niaiser.
Savoir communiquer
Bien sûr aujourd’hui c’est plus comme avant. Les quads sont absolument propres et écologiques et les riverains sont ravis de les voir passer tranquillement devant chez eux sans faire de bruit. Ça coûte cher ces engins là et ils sont réservés à une élite de citoyens civilisés et respectueux de l’environnement.
On va attirer la crème du tourisme, celle qui rapporte gros et qui va enfin faire tourner notre économie. C’est plus payant que les écolos qui viennent faire de la randonnée en apportant leur lunch dans la forêt, il faut être réaliste. Et puis c’est moins compliqué que de développer des politiques à long terme de réduction des GES qui ne rapportent pas beaucoup de votes malheureusement.
Partout pareil
Si seulement il n’y avait que chez nous que ça se passe comme ça, on pourrait encore espérer. Mais non, le problème est le même à tous les niveaux de gouvernement et partout dans le monde. Les citoyens sont conscients de l’urgence climatique, ils voudraient faire quelque chose mais c’est l’économie qui les mène. Donc partout on se prétend soucieux de l’avenir mais on est bien obligé de travailler et agir contre ses principes.
On se sent quand même un peu mal à l’aise, c’est pour ça qu’on essaie de faire semblant: comment se justifier auprès des enfants?
Mais ils ne sont pas idiots les enfants et ils savent bien que le tourisme motorisé ce n’est pas du développement durable.
Défendre nos droits
Les politiques de Chertsey ne changeront pas le monde mais nous les avons choisies et y avons consacré du temps, de l’argent et de l’énergie. Si nous avons choisi d’être une municipalité durable et d’adopter des politiques en ce sens, on ne peut pas tout changer sans aucun débat. Je ne comprends pas comment les conseillers ont pu voter un tel projet en pensant être loyaux à leurs électeurs.
Et je ne comprends pas pourquoi les citoyens de Chertsey ne manifestent pas unanimement leur mécontentement et leur déception. Pour une municipalité de plus de 5.000 habitants les protestataires ne sont pas très nombreux à part ceux qui sont directement dérangés.
C’est pour ça que finalement rien ne change et que l’urgence devient toujours plus urgente.
Il y a quand même un forum où quelques citoyens expriment leurt mécontentement, la Tribune libre du site gensdechertsey.org
Je suis d’accord
Si nous avions un conseil Municipal proactif ,nous pourrions tellement mettres en place des règlements Municipaux qui coûterais pas une cenne et qui ferais toute la différence pour la protection de notre nature ,notre faune et pour améliorer notre image ( bac recyclage)etc…
Ce qui Guillaume écrit, c’est un peu que l’on a les politiciens et les politiques que l’on mérite. Donc, tant que les citoyenNEs refuseront de prendre en main leur destiné, il est probable que rien ne changera. Et pour en arriver là, il faut accepter d’éduquer la population, au sens général d’éducation. Actuellement, nos élus préfèrent nous maintenir dans une état de « populace » pour avoir les coudées franches et ne pas être imputables de leur incurie, de leur incompétence.
Je déplore que rares, trop rares sont les politiciens de tout niveau qui adoptent une approche académique visant à rendre le citoyens apte à penser par lui-même et s’affranchir de ces spécialistes de la soupe populiste. Même le maire actuel de Chertsey ne croit pas aux bienfaits d’une population qui pense. Il pense pour elle.