Les prêtres de Saint-Sulpice propriétaires d’une importante seigneurie encore en grande partie inhabitée ont accueilli vers 1766 un groupe d’exilés acadiens. Sur le site internet de la municipalité de Saint-Jacques on lit que ces acadiens viendront fonder Saint-Jacques, Saint-Alexis, Saint-Liguori, Sainte-Marie-Salomé, une partie de Sainte-Julienne et de Crabtree, et plus tard Saint-Alphonse, Saint-Côme et Chertsey.
Pour développer leurs seigneuries les seigneurs avaient l’obligation d’y contruire un moulin à farine banal et pour contruire des maisons il fallait un moulin à scie.
Les premières maisons furent construites au Ruisseau Saint-Georges, premier centre du défrichement, vers 1768. Les maisons du Ruisseau Vaché, quant à elle, ne furent pas construites avant 1770. Cependant l’ouverture dans les parages d’un moulin à scie, vers le printemps de 1770, activa la construction des maisons et des granges. En 1774, au Ruisseau Saint-Georges, plus de 80 terres seront enregistrées…
Une œuvre de colonisation ne pouvait se concevoir sans la présence d’un moulin. C’est ainsi que sur le Ruisseau Vaché, à l’équerre du chemin de ligne qui conduit au Ruisseau Saint-Georges, les Sulpiciens firent défricher un domaine pour y construire un moulin à scie destiné à «scier de long» le bois des défricheurs; et un peu plus tard, à quelques arpents de là, au confluent des ruisseaux Vaché et de la Source, un moulin à farine.
Histoire de Saint-Jacques
La paroisse de Sainte-Marie-Salomé a été fondée plus tard mais son territoire a été le premier à être occupé par ces acadiens remontant par la rivière de l’Assomption.
En 1767, 27 lots en bordure du ruisseau Vacher sont arpentés par Jean Péladeau, aidé par M. Vacher dit Saint-Antoine et offerts aux chefs de famille acadienne. Ces Acadiens logés temporairement à L’Assomption migrent alors à une quinzaine de kilomètres au nord afin d’entreprendre le défrichement des chemins et de leur concession. L’année 1767 marque donc le début du peuplement de Sainte-Marie-Salomé en un lieu maintenant connu sous l’appellation de ruisseau Vacher.
Histoire de Sainte-Marie-Salomé
Le nom du ruisseau Vacher viendrait donc de M. Vacher dit St-Antoine qui aurait participé au premier arpentage. En documentant l’histoire des moulins de Berthier et St-Cuthbert j’avais trouvé plusieurs actes notariés par Michel Vacher dit St-Antoine qui a été meunier au moulin de St-Cuthbert de 1771 à 1784 au moins. Le 17 août 1771 Charles Gervaise contremaître des moulins de James Cuthbert seigneur de Berthier a loué le moulin à farine de St-Cuthbert à Michel Vacher dit St-Antoine et Angélique Mercier sa femme:
baillé et affermé pour le tems et espace d’une année à commencer du vingt courant et qui finira à pareil jour de la prochaine à Michel Vacher dit Saint-Antoine et Angèlique Mercier sa femme… le moulin de Saint-Cuthbert faisant de blé farine, à la charge de fournir et bailler livrer au dit moulin la quantité de six cent minots de blé froment…
Le 6 octobre 1754 Joseph Maraist(?) fils avait vendu à Joseph-Pascal Thuot marchand de L’Assomption un emplacement situé au confluent de la rivière de l’Assomption et d’un ruisseau dans les terres non concédées pour y construire un moulin à farine, mais cet emplacement est difficile à situer exactement.
Le curé Jacques Degeay de Saint-Pierre du Portage (L’Assomption) a aidé financièrement les acadiens à s’installer et la paroisse Saint-Jacques de la Nouvelle-Acadie a été nommée en son honneur; elle s’est ensuite appelée Saint-Jacques le Majeur et Saint-Jacques de l’Achigan.
Le curé Jacques Degeay qui avait du bien a financé l’installation des premiers acadiens au nord de St-Pierre du Portage et Jean Bro a été le premier prêtre à desservir la future paroisse de St-Jacques de la Nouvelle-Acadie en 1775.

On ne trouve pas beaucoup d’informations sur les premiers arpentages de la seigneurie à cette époque; le nom du ruisseau est aussi orthographié Vaché dans certains documents. Le 19 octobre 1773 Joseph Papineau juré arpenteur a dressé un procès-verbal de mesurage et de bornage, à la suite du consentement de Monsieur Brassier, procureur du Séminaire de Montréal, et à la requête de Laurent Crose, d’une concession située en haut du ruisseau Vaché dans la seigneurie de Saint-Sulpice.
Le plan le plus ancien de ce territoire conservé à la BANQ date de 1855 et il est approximatif: Plan de la paroisse Saint-Jacques de l’Assomption, comté Montcalm vers 1855. La description du plan donnée par la BANQ mentionne le moulin banal des seigneurs de Saint-Sulpice sur la rivière du Lac Ouareau mais les moulins du ruisseau Vacher ne sont pas dessinés. Le ruisseau Vacher est pourtant plusieurs fois mentionné sur le plan avec les continuations du ruisseau Vacher et la base du ruisseau Vacher; l’église de St-Jacques est au centre du plan.
Les messieurs du Séminaire de Montréal étaient propriétaires de 3 seigneuries, l’île de Montréal, le Lac des Deux-Montagnes et Saint-Sulpice et ils exploitaient de nombreux moulins. Le moulin banal construit sur la rivière Ouareau dans le village actuel de St-Liguori a été construit en 1819, ceux de la rivière de l’Achigan dans le village actuel de l’Épiphanie avant 1744.
Cet historique des moulins du Séminaire de Saint-Sulpice ne mentionne aucun moulin à farine sur les ruisseaux Vacher et St-Georges; il mentionne un moulin à scie au ruisseau Vacher construit peu avant 1800 et un petit moulin à scie sur le ruisseau St-Georges vers 1820. Ce n’est pas ce que raconte l’historique de la municipalité de Saint-Jacques qui mentionne 1 moulin à scie et 1 moulin à farine sur le ruisseau Vacher dès le début de l’occupation du territoire.

Dans un inventaire fait pour Joseph Leblanc veuf de Marguerite Landry le 26 juillet 1773, on lit qu’ils demeuraient sur la rivière de l’Assomption et que leur terre de 3 arpents par 30 se trouvait au ruisseau St-Jacques (ruisseau Vacher?); il n’y avait qu’un demi-arpent de terre en culture à la pioche, en superficie, et deux arpents en superficie de bois abattus, et le reste en bois debout et en fredoche.

Le 10 octobre 1773 Thomas Janson acadien demeurant au bourg de St-Pierre du Portage veuf de Marie Josephe Girouard, Pierre Lanoue et Marie Josephe Dugas, Alexis Roy et Marguerite Janson ont vendu à Jean-Baptiste Amiraux une terre située sur le ruisseau St-Jacques (Vacher?) tenant à Pierre Lanoue et Benjamin Martin avec une grange en bois obtenue en concession des seigneurs de St-Sulpice le 2 juillet (notaire Jean Delisle). On trouve encore plusieurs actes de vente chez le notaire François-Régis Loisel en 1773.
Les seigneurs de Saint-Sulpice ont fait arpenter le territoire à partir de 1767 et j’ai trouvé des actes de concessions de terres par les seigneurs de St-Sulpice dans le greffe du notaire Jean-Baptiste Daguilhe à partir d’octobre 1774; il y en a peut-être eu avant chez d’autres notaires.
Le 4 octobre 1774 première concession d’une terre au ruisseau St-Georges par messieurs les seigneurs de St-Sulpice à Jean Pellerin père habitant de la Nouvelle Acadie tenant à Noël Quenel dit Lajoye dont il était possesseur depuis longtemps. Le 5 octobre concession à Jean Lord habitant au ruisseau Vaché d’une terre tenant à Joseph Michel; le même jour concession à Louis Lord du ruisseau Vaché d’une terre tenant à la veuve de Thadée Fontaine et à Louis Fontaine; le 7 octobre à Jean-Baptiste Janson le jeune du ruisseau Vaché tenant à Jean-Baptiste Janson père et Guillaume Bourgeois; le 8 à François Leblanc du ruisseau St-Georges tenant à François Cormier et Pierre Sauvage, à Louis Rasset(?) du ruisseau St-Georges tenant à François Leblanc et Joseph Derosier; le 10 à Pierre Amiraud Lerouge du ruisseau Vaché tenant à Joseph Desmarais et Louis Amiraud, etc. Nombreuses autres concessions en octobre.
Toutes ces concessions ont été accordées à des habitants affirmant être en possession de leurs terres depuis longtemps mais il semble que ça ne pouvait pas être avant 1767.
Amable Préjean et les moulins des seigneurs de St-Sulpice
Le 10 octobre 1774 Messire Etienne Mongolfier supérieur de Messieurs les Éclesiastiques du séminaire de Montréal a concédé une terre à Amable Préjean habitant de la Nouvelle-Acadie seigneurie de St-Sulpice bornée par le ruisseau Vaché de 86 arpents dont ils se réservaient environ 4 arpents où était bâti un moulin à scie.
Le preneur comme tous les concessionnaires était tenu de porter leurs grains moudre au moulin des dits sieurs seigneurs et non à d’autres à peine de confiscation des dits grains et d’amende arbitraire. Mais l’acte de concession ne précise pas où était situé le moulin à farine banal.
Curieusement les seigneurs de St-Sulpice avaient vendu leur moulin à farine banal en 1768; le moulin sur l’Achigan fonctionnait depuis plusieurs années pour les habitants de L’Assomption mais il était loin du ruisseau Vacher. Le 28 décembre 1769 Bazile Papin prêtre missionnaire de Berthier a vendu à son frère un terrain où était cy devant construit le moulin à vent de St-Sulpice acquis des prêtres du Séminaire seigneurs du lieu en 1768.
La photo du vieux moulin à vent de St-Sulpice ne représente peut-être pas le même bâtiment puisque le contrat de 1769 mentionne le cy devant moulin comme si il n’existait plus. Sur le site de la municipalité de St-Sulpice on lit: le moulin banal a desservi les habitants de Saint-Sulpice dès 1707 et ceux de l’Assomption sous le règne du Père Gour entre 1713 et 1728. La présence du moulin sulpicien est à l’origine de la Montée de Saint-Sulpice reliant depuis lors Saint-Sulpice à L’Assomption (La maison Gour).
François Lanoue qui a raconté l’histoire de la fondation de Saint-Jacques dans Une nouvelle Acadie: St-Jacques de l’Achigan 1772-1972 a écrit à la page 86:
Le meunier du moulin à scie était l’acadien Amable Préjean. Le procès-verbal de bornage en date du 28 août 1767 dit ceci: « terre bornant par devant au ruisseau Vaché et par derrière au flanc de la seizième terre joignant d’un côté à la quatorzième terre et d’autre côté au ruisseau Vaché… sur laquelle dite terre Mesdits Sieurs Seigneurs se sont réservés environ quatre arpents en superficie où est bâti un moulin à scie… et dont il dit être content et satisfait même étant en possession depuis longtemps… »
Un résumé de son livre a été publié sur internet. F. Lanoue date le procès-verbal d’arpentage de 1767, Amable Préjean étant établi au ruisseau Vacher depuis déjà longtemps en 1774. Amable Préjean aurait été meunier mais l’acte de concession ne mentionne qu’un moulin à scie.

François Lanoue a reconstitué pour son livre une carte des premiers occupants des lots de la seigneurie de St-Sulpice à partir du plan terrier; le lot 510 au bord du ruisseau Vacher avait été concédé à Amable Préjean ce qui permet de localiser le moulin à scie seigneurial. Le chemin menant au ruisseau St-Georges longeait le lot 509. Le lot 514 de Charles Forest était celui où les premières messes ont été célébrées.
Selon François Lanoue le lot 584 au nord de la seigneurie sur la rivière Ouareau avait aussi été concédé à Amable Préjean; c’était peut-être son fils ou un parent.

Histoire des moulins du ruisseau Vacher
Les archives des notaires documentent un autre moulin qui aurait été construit en 1799; on trouve des marchés de construction mais rien ne prouve que la construction a été réalisée. Le 11 novembre 1798 Hugh Munro marchand de l’Assomption a acheté un lopin de terre à Antoine-Benoît Vaillan Cour sur la rivière L’Assomption au confluent du ruisseau Vacher pour y construire des moulins. Le 7 janvier 1799 il a conclu un marché accompagné d’un devis détaillé avec Joseph Augé fils et Antoine Benoit Vaillantcour pour la construction du moulin à scie. Le 11 février il a conclu un autre marché pour la fourniture du bois de construction avec Charles Guyart et Charles Guyart fils et encore un autre marché le 12 février avec Jean-Marie Beauregard.
François Lanoue a écrit que les Sulpiciens vendirent leur moulin à scie, vers 1840, à Jean-Michel Provost. De 1840 à 1842 il a appartenu à Louis-André Brien dit Desrochers, de 1842 à 1859 à Antoine Gaudet, de 1859 à 1862 à Édouard Dugas puis à Jean-Baptiste Gauthier qui l’a fait fonctionner jusque vers 1890. Il a été démoli en 1900 excepté le corps de la bâtisse qui constitue une partie des granges au N°3 chemin Gauthier (tous les chevrons, les clous et les joints sont en bois.
François Lanoue avait publié en 1947 un premier historique de Saint-Jacques de l’Achigan avec Guy Courteau s.j. pour le 175ème anniversaire de la paroisse.
Thérèse Melançon-Mireault a publié en 1986 Le bas du ruisseau Vacher – Ste-Marie-Salomé et elle raconte l’histoire d’un autre moulin à scie. Dans son historique de la famille Amireault-Mireault (page 51) elle écrit que le 17 janvier 1825 Joseph Mireault et Marguerite Gaudet avaient donné des terres à leurs fils dont une possédant le quart d’un moulin à scie.

T. Melançon-Mireault écrit encore (page 97) que Bonaventure Gaudet hérita du lot 477 où il bâtit un moulin à scie en 1820, construit en société par 4 citoyens. Le moulin Gaudet cessa de fonctionner vers 1865. Après dissolution de la société, Narcisse Bourgeois débâtit le vieux moulin et utilisa le bon bois pour se construire un hangar. Quand au quai sur le ruisseau Vacher, on pouvait encore constater les vestiges lorsqu’on y jeta un pont en 1957 à l’occasion de l’ouverture de la rue Gabriel. La carte des premières concessions du Bas du Ruisseau Vacher (page 22) situe le lot 477 appartenant à Bonaventure Gaudet, en aval du moulin à scie des Sulpiciens (lot 510) qui se trouvait dans St-Jacques à la limite de Ste-Marie-Salomé.
Les archives des notaires
Dans ces historiques publiés par les historiens locaux le moulin à farine qui aurait été construit au confluent des ruisseaux Vacher et de la Source par les seigneurs de Saint-Sulpice n’est jamais documenté. Le ruisseau de la Source est bien difficile à localiser, sur les cartes plus récentes le ruisseau Vacher se divise en plusieurs branches qui sont toutes nommées Vacher. Dans les actes notariés on trouve des mentions du ruisseau St-Jacques et du ruisseau Noir.

Je n’ai trouvé aucune mention d’un moulin à farine sur le ruisseau Vacher dans les archives des notaires, la recherche reste à compléter.
Le 4 avril 1820 Joseph Fontaine et son épouse Ursule Robichaud de St-Jacques ont donné à leur fils majeur Jean-Baptiste Fontaine et à son frère François enfant mineur une terre située au bas du ruisseau en la paroisse St-Jacques tenant à Pierre Lanoue et Jean Lord bâtie de maison, grange et autres bâtiments, une autre terre tenant au ruisseau et par en arrière au ruisseau St-George, sur les côtés à Louis Lord et David Grangé sans bâtiment, et une terre dans les continuations tenant au ruisseau et au lac Ouareau et sur les côtés à Pierre Lanoue et David Lord bâti de grange et maison non achevée avec leurs droits sur un moulin à scie qu’ils avaient en commun avec David et Léon Grangé sur cette dernière terre.
Thérèse Melançon-Mireault (page 84) situe ce moulin à scie sur le ruisseau Noir.
Un moulin à scie était construit sur le ruisseau Noir chez Jean Fontaine… On ignore à quelle date précise ce moulin cessa de fonctionner.
Le 3 octobre 1820 Dominique Amireau a vendu à Joseph Amireau un lot de terre situé au bas du ruisseau St-Jacques seigneurie de St-Sulpice contenant le terrain de front qui se trouvera partant de la ligne d’Amable Bourgeois à venir à la moitié du moulin à scie et allant régulièrement à une petite côte où il se met ordinairement des billots… Se réserve le dit vendeur la place nécessaire pour le moulin à scie pour y mettre des billots, bois de sciage, etc. tant que le moulin existe…
Le 17 janvier 1825 Joseph Amireau et son épouse Marguerite Gaudet ont donné à Bonaventure, Gérome, Pierre et Stanislas Amireau leurs 4 fils 5 terrains dont le dernier tenant par devant au ruisseau St-Jacques, par derrière aux continuations, d’un côté à Bonaventure Gaudet et de l’autre à Amable Bourgeois, était bâti de maison, grange et le quart d’un moulin à scie.

Thérèse Melançon-Mireault racontait que Bonaventure Gaudet hérita du lot 477 où il construisit un moulin à scie en 1820 construit en société par 4 citoyens. Le lot 477 se trouvait un peu en aval du lot 510 où se trouvait le moulin des seigneurs.
Dans le recensement de 1831 on trouve 3 moulins à scie recensés dans le Bas du ruisseau Vaché.
- ? Gaudet, cultivateur, 1 moulin à scie (Bas du ruisseau Vaché)
- Jos. Gaudet père, cultivateur, 1 moulin à scie (Bas du ruisseau Vaché)
- Ant. Langlois, brasseur, 1 moulin à scie et 1 distillerie (Bas du ruisseau Vaché)
- Jos. Policain, cultivateur, 1 moulin à scie (Grande ligne)
Le moulin à scie de Joseph Policain a été recensé à la Grande Ligne de St-Jacques; il semble qu’il avait fait construire un moulin à vent servant à scier le bois en 1823:
Le 24 octobre 1823 Joseph Policain fils a fait un marché avec Joseph Lesage fils pour la construction d’un moulin à vent pour scier le bois à St-Jacques sur un emplacement acquis de Jean-Baptiste Gibault; je ne sais pas où situer exactement ce moulin très particulier. Il a passé un autre marché avec Gibault le même jour.
Le 23 septembre 1841 François Dugas cultivateur de St-Jacques a vendu à Edouard Dugas un moulin à scie construit sur la terre de Pierre Brien à St-Jacques tenant par devant à la rivière du Lac Ouareau, aux terres de la Continuation, à Ignace Beaupré et Élie Brien.
21 janvier 1842 vente par Louis André Desrochers de Rawdon à Édouard Dugas d’une terre séparée par le ruisseau Vacher bordée par le chemin du Roy, Jean-Michel Prévost et Pierre Prévost avec un moulin à scie dessus construit avec tous les droits que le vendeur peut avoir du major Michel Prevost. Les droits de construire des moulins à farine, à scie ou autres manufactures avaient été accordés par les seigneurs de St-Sulpice à Michel Prévost mais la date n’est pas précisée. Desrochers avait reçu le moulin en donation de ses parents (Louis Jean-Baptiste Brien) en 1840 qui l’avaient acheté de Jean-Michel Prévost. Il s’agit du moulin à scie des seigneurs de St-Sulpice selon l’historique de François Lanoue.

1er juillet 1843 accord et transaction entre Pierre Prévost maître forgeron de St-Jacques et Edouard Dugas pour des dommages subis par Prévost à cause du moulin à scie acquis de André Brien dit Desrochers.
18 mars 1843 vente par Joseph Gaudette de St-Jacques à Gérome Amireau d’un quart indivis dans un moulin à scie construit sur le ruisseau Vacher sur les terres de Jules Gaudette et Pierre Amireau. Joseph Gaudette avait reçu ce quart en donation de son père Bonaventure Gaudet. La terre de Jules Gaudet tenait devant au ruisseau Vacher, en profondeur aux terres du ruisseau St-Georges, à Joseph Lanoux et au vendeur; celle de Pierre Amireau au ruisseau Vacher, aux continuations, à l’acquéreur et à Amable Bourgeois.
Le 19 juin 1845 Wilfrid Dugas a vendu à Médard Marion la juste moitié indivise d’un moulin à scie situé dans la paroisse St-Jacques au bord d’une rivière qui n’est pas nommée sur une terre appartenant à Joseph Beauchamps bordée par la rivière, les terres de la Continuation, François Landry, Antoine Lannoux et Paul Sourdiffe.
21 octobre 1861 vente par Pierre Amireau à Aimé Dugas de St-Jacques d’une terre tenant au ruisseau Vacher, en profondeur au chemin de front, à l’acquéreur et à Joseph Bourgeois bâtie d’un moulin à scie dont un quart appartient au vendeur en commun avec Joseph Gaudet et Gérome Amireau.
2 novembre 1861 donation par Joseph Gaudette et Judith Melançon à Jean-Louis Gaudette leur fils d’une terre tenant au ruisseau Vacher, en profondeur aux terres du ruisseau St-Georges, Abraham Lord et Pierre Dupras bâtie de maison, grange et d’un moulin à scie duquel un quart et demi seulement leur appartient ainsi que de plusieurs autres terres et la moitié d’une boutique de potasse construite sur la terre de Aimé Dugas.
Tous les moulins de St-Jacques en 1831
- ? Gaudet, cultivateur, 1 moulin à scie (Bas du ruisseau Vaché)
- Jos. Gaudet père, cultivateur, 1 moulin à scie (Bas du ruisseau Vaché)
- Jos. Jarret dit Beauregard, 1 moulin à farine, 1 moulin à scie (Lac Waro)
- Samuel Anderson, 1 moulin à carder (Lac Waro)
- Cyrile Morin, scieur, 1 moulin à scie (Lac Waro)
- Jos. Cantin, cultivateur, 2 moulins à scie (Lac Waro)
- Jos. Policain, cultivateur, 1 moulin à scie à vent(?) (Grande ligne)
- Jean-Baptiste Laporte, 1 moulin à scie (Grande ligne)
- Mich. Chamberland, meunier, 2 moulins à farine (Petite ligne)
- Ant. Langlois, brasseur, 1 moulin à scie et 1 distillerie (Bas du ruisseau Vaché)
Ant. Langlois était brasseur, il possédait un moulin à scie et une distillerie en 1831. Le 8 février 1816 Paul Langlois et Louis Guildry dit Labine cultivateurs de St-Jacques avaient formé une société pour vendre et débiter des liqueurs fortes dans la maison de Paul Langlois. Sur la carte dessinée par François Lanoue, Paul Langlois occupait le lot N°532 quelques arpents au nord de l’église de St-Jacques sur le N°529.
On retrouve la même photo dans l’historique de la Nouvelle-Acadie en plus petit format: maison datant de 1772 sur le ruisseau Vacher à Saint-Jacques.
L’historique continue en précisant le mode de concession des premières terres sur les ruisseaux St-Georges et Vacher.
Après avoir obtenu un lot, les nouveaux fermiers signaient un contrat devant notaire, quand ils avaient fourni la preuve qu’ils étaient capables de tenir le coup. En 1774, le 3 octobre, on retrace les premiers de ces contrats, devant le notaire J.-B. Duguilhe : ceux de Jean Pellerin, Jean Lord, Louis Lord, Jean-B. Janson, Laurent Olivier, François Leblanc, Louis Racette, J.B. Élie Jannot, Pierre Mireault, Joseph Parisot, Alexandre Hébert, Amable Préjean, Nicolas ?, Joseph Parisot, Léonard Jannot, François Dubreuil, J.-B. Janson, Paul Langlois, Germain Landry, Charles Forêt, J.-B. Forêt, Joseph Desrosiers. Certains recevront même deux terres.
Les clauses des contrats stipulent que les colons paieront une redevance annuelle en retour de leur lot, à savoir « dix deniers tournois et un demi-minot de bled froment, sec, net, loyal et marchant mesure de Paris, pour chaque vingt arpents en superficie, à moins qu’il n’y ait mention contraire dans les contrats ». Ces actes de concession sont signés par Joseph Papineau, écuyer, arpenteur et notaire.
Les lots comprennent presque tous 3 arpents de front sur 30 de profondeur. Ayant pour base les ruisseaux Saint-Georges et Vacher, cela explique les angles aigus que forme la jonction des terres du Bas-du-Ruisseau Vaché sud et celles de Saint-Alexis, et la forme triangulaire de certaines d’entre elles. Toutes les autres fermes seront de parfaits rectangles appuyés sur le « Grand Rang » et plus tard – vers 1790 – sur celui des « Continuations de la Seigneurie ».
Les contrats sont tous signés par Messire Étienne de Montgolfier, supérieur des Sulpiciens et vicaire-général du diocèse de Québec pour la partie de Montréal, ainsi que par le procureur, M. Gabriel-Jean Brassier.
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