La ville de L’Épiphanie s’est d’abord appelée L’Achigan, elle a été fondée par les seigneurs de Saint-Sulpice qui y ont construit un moulin à scie et un moulin à farine pour leurs censitaires à partir de 1732. Il n’y avait pas de moulin dans le village de L’Assomption en plein essor. Les terres se sont vite développées le long de la rivière L’Achigan autour de Saint-Roch puis le long de la rivière Saint-Esprit.
Sommaire:
- Les moulins des seigneurs de St-Sulpice sur la rivière L’Achigan
- Les moulins de Pierre-Roch de Saint-Ours
- Construction du premier Moulin Bleu en 1781
- Les moulins du Séminaire en 1797-1813
- Les moulins du ruisseau de la Fourche et du grand Saint-Esprit
- Les moulins de Paul-Roch de Saint-Ours
- Les moulins de la rivière Saint-Esprit
- Répartition des charges entre propriétaires et locataires de moulins
- Description de L’Assomption par Joseph Bouchette en 1815
- Les moulins à farine et à scie de St-Roch 1815-1826
- Le moulin de la Côte de Grâce
- Le moulin à farine et le moulin à vent du fief Martel
- Le moulin à carder et à fouler d‘Orsonnens – 1820
- Revenu des moulins du Séminaire de Montréal vers 1820
- Autres moulins du séminaire de Saint-Sulpice
- Recensements du comté de L’Assomption en 1831-1871
- Les moulins de L’Achigan après 1830
- Les moulins de la rivière St-Esprit après 1830
- Les moulins de Saint-Roch après le régime seigneurial
- La famille de meuniers Dulong
- Le moulin Grégoire – Le Grenier Oublié
- Le deuxième Moulin Bleu
Les moulins des seigneurs de St-Sulpice sur la rivière L’Achigan
Les habitants de L’Assomption devaient aller faire moudre leur grain au moulin à vent de St-Sulpice et il n’y avait qu’un moulin à scie (moulin Lachapelle) sur le ruisseau Point du Jour pour scier leur bois de construction.
Le besoin d’un autre domaine seigneurial avec ses moulins était essentiel pour le développement du nord de la seigneurie de Saint-Sulpice. Le plus ancien document mentionnant un moulin sur la rivière L’Achigan date de 1732: la construction d’un moulin nécessaire pour les habitants qui sont sur le bord de la dite rivière…
15 juillet 1732 – Ordonnance de l’intendant Hocquart qui porte que les bois qui sont tombés dans la rivière de l’Achigan, située en la seigneurie de Saint-Sulpice, seront incessamment ôtés et enlevés chacun en droit soi par les habitants qui sont établis sur le bord de ladite rivière, lesquels feront aussi un chemin… Ordonne en outre de ranger les pierres qui pourront se trouver dans la rivière de l’Achigan. (BANQ)
…aussi loin que 1740, cet endroit s’appelait L’Achigan ou Moulins de L’Achigan et pourrait-on dire, était le centre industriel de l’immense seigneurie de Saint-Sulpice et d’une grande partie de la seigneurie de Lachenaie… Dans ce troisième « Domaine » situé au lieu dit L’Achigan, MM. les seigneurs firent construire un barrage en maçonnerie et y érigèrent un puissant moulin à scie d’abord, puis peu après, deux moulins à farine de deux moulanges chacun.
Histoire de L’Assomption – Christian Roy (page 57)
Christian Roy indique que ce serait entre 1733 et 1738 que le barrage fut érigé pour alimenter le moulin à scie et que le premier moulin à farine a été construit en 1734. Jean Vadnais aurait été le premier meunier du moulin à farine banal de l’Achigan. Sur ce plan C. Roy a montré le fonctionement de ces moulins: un premier bâtiment était érigé en amont du barrage, un canal coupait la boucle de la rivière pour alimenter en eau les moulins en profitant du dénivelé du terrain.
Jules Guérard a retranscrit des actes notariés anciens publiés sur le site de la BANQ: Actes notariés transcrits sur les moulins du Québec. J’ai noté la page de chaque acte cité.
En 1744 le moulin à farine de la rivière L’Achigan fonctionnait et François-Simon Delorme en était le maître farinier.
23 avril 1744 – Brevet d’apprentissage en qualité de farinier de Jean-Baptiste Gibault, 20 ans, par Jean-Baptiste Gibault farinier de la Pointe-aux-Trembles, à François-Simon Delorme, maître farinier de la Rivière de l’Achigan de l’Assomption. (J. Guérard page 2038)
En 1746 Jacques Harel meunier du moulin de l’Achigan a engagé Alexandre Jussiaume comme farinier.
22 juin 1746 – Engagement en qualité de farinier de Alexandre Jussiaume, farinier, de la ville de Montréal, à Jacques Harel, meunier, de Lachigan, stipulant pour lui, Joseph Harel, de la ville de Montréal. (J. Guérard page 342)
Alexandre Jessiaume farinier demeurant en cette ville libre et volontaire lequel a reconnue et confessé s estre engagé et par ces presentes s engage a Jacques Harel menuisier du moulin de Lachigan y demeurant ce stipulant pour luy par Joseph Harel demeurant en cette dite ville a ce present pour faire aller et faire valoir ledit moulin de Lachigan en ladite qualité de farinier
La plupart de ces actes notariés n’ont pas encore été mis en ligne par la BANQ mais on en retrouve certains qui permettent de constater que leur transcription n’est pas facile. J. Guérard a écrit que Jacques Harel était menuisier, la lecture de l’acte montre qu’il était meusnier.
7 juin 1748 – Quittance de Jacques Harel, meunier, de l’Achigan, tant en son nom que faisant et portant fort de Pierre-Joseph Brizard, menuisier et François Harel, son épouse, Joseph Harel… (J. Guérard page 2501)
Il n’est fait aucune mention que les seigneurs de Saint-Sulpice aient été propriétaires de ces moulins dans ces premiers contrats. Dans une étude intitulée Les moulins à farine du Séminaire de Saint-Sulpice à Montréal (1658‑1840): essai d’analyse économique d’une prérogative du régime seigneurial, on trouve ce tableau qui date la construction de leurs moulins de la rivière L’Achigan vers 1830 (moulin à 2 scies). Leurs plus anciens moulins dans Lanaudière auraient été des moulins à scie situés sur le ruisseau Vacher et sur la rivière Ouareau.
Le tableau décrit les moulins du Séminaire à St-Liguori et Crabtre (les Dalles) sur la rivière Ouareau, des moulins sur les ruisseaux St-Esprit, St-Georges et Vacher, et un ensemble d’installations industrielles construit après 1825 sur la rivière L’Achigan: moulin à foulon et à farine d’avoine, moulin à battre, forge, moulin à carder et moulin à 2 scies.
Même si la formulation du bail suivant porte à confusion, l’Achigan en l’île de Montréal, le Séminaire de Saint-Sulpice était bien propriétaire du moulin à farine en 1764. Je ne pense pas qu’il y ait eu un moulin sur une rivière l’Achigan à Montréal.
11 mars 1764 – Bail à ferme d’un moulin à eau à farine situé à l’Achigan en l’île de Montréal; par le Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal, seigneur de l’île de Montréal, à Jean-Baptiste Lamarche et Marie Senet, son épouse. (J. Guérard page 5737)
acceptant pour eux deux ledit Lamarche le moulin # a eau a farine # desdits sieurs seigneurs de cette isle scitué a l’Achigan en cette isle, avec tous les batiments et ustencils en dependants
Scavoir que lesdits preneur seront tenus d entretenir ledit moulin de toutes reparations tant grosses que menuës pour ce qui concerne les mouvements dudit moulin, chemins dormants, meules, entourages, fer, rouës, fuzées tourillons, chevets [sic] pelles, ponts, cables, pinces marteaux, arbres etc. qu’ils entretiendront pareillement à leur frais la maison de toutes reparations locatives
Seront aussy # seront tenus ens # tenus lesdits preneurs d entretenir la digue et les portes qui sont sur la riviere de l’Achigan a leurs frais et depens
Dans le bail suivant la description du moulin à farine du Séminaire est très complète.
23 mars 1764 – Dépôt d’un bail du moulin situé à L’Achigan entre Pierrre Spelette et Jean-Baptiste Lamarche et Marie Sennet, son épouse. Un inventaire du moulin est annexé à la minute. (J. Guérard page 5779)
quatre fers de moulin quatre fuzées deux nilles deux roüet bons deux roües bonnes deux arbres bons quatre tourillons de fer treize fret de fer deux meulles cerclés de fer de deux cercles chacune deux guindeaux avec cent chevilles de fer lanternege des meulles…
…un moulin, une porte pour entrer aux huches, avec serrure, clef gonds et pentures… [Description détaillée]
En presence des temoins soussignés Jean-Baptiste Lamarche habitant à l’Achigand et confesse avoir reçu de sieur Spelet les moulins, batiments et ustancilles cy dessus et m’en charge envers messieurs du Seminaire de Saint-Sulpice ainsi que ledit sieur Spelet en etoit devant chargé
Les moulins de Pierre-Roch de Saint-Ours
Entre 1760 et 1770, de nombreuses concessions sont accordées de chaque côté de la rivière de l’Achigan et dans les secteurs du chemin du Ruisseau-Saint-Jean et du rang du Ruisseau-des-Anges par le seigneur Pierre-Roch de Saint-Ours de l’Échaillon. L’arrivée des colons en grand nombre amène le seigneur à vouloir tirer profit du dénivelé de la rivière et à faire construire en 1771 son moulin seigneurial à l’endroit connu aujourd’hui sous le nom de rue Masson.
Malheureusement, on ne possède aucune photo de l’époque où le moulin était en opération… Les Saint-Ours y ont également fait construire un moulin à scie à côté de leur moulin à farine. Toutefois, on ne possède pas d’information concernant l’année de sa construction ni les années où il a cessé d’être en opération et a été démoli.
Histoire de St-Roch-de-l’Achigan
Le fondateur Pierre-Roch de Saint-Ours (1712-1782)
11 janvier 1771 – Marché de construction d’un moulin en pierre situé en la seigneurie de l’Assomption sur la rivière de l’Achigan entre François Lemaitre dit Duême, de Yamachiche, et Roch de Saint-Ours de L’Échaillon, écuyer, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine d’infanterie et seigneur de l’Asomption. Un bail d’un an accompagne ce marché au profit de François Lemaître dit Duême. (J. Guérard page 5732)
un moulin en pierre assis sur de bons fondements de la contenance de quarente cinq pied de longeur sur trente un pieds de largeur
22 janvier 1771 – Marché de fabrication et d’installation de deux moulanges et d’ouvrages de menuiserie et de maçonnerie d’un moulin situé dans la rivière l’Achigan sur la seigneurie de monsieur de Saint-Ours entre Paul Côté, maître charpentier de moulin, demeurant ordinairement à Québec, et François Duhaime, de Yamachiche. (J. Guérard page 2806)
deux moulange completes, les tailler et mettre sur farine, faire tous les mouvemens necessaires pour iceux en par ledit sieur Duaime faisant transporter lesdits moulanges a ses frais du Cap Rouge près de Quebec dans la riviere l’Achigant sur la seigneurie de monsieur de Saint-Ours
Dans le livre « Parcours de bâtisseurs à St-Roch de l’Achigan » de Jean-René Thuot on lit que le premier meunier signalé au moulin s’appelait Jean Olivier; un acte notarié du 6 octobre 1772 montre qu’il a d’abord été maître farinier demeurant au moulin de messieurs de St-Sulpice à l’achigan:
Le 7 avril 1777 un acte de vente de terre mentionne que Jean Olivier maître farinier demeure alors au moulin de Mr. de St-Ours.
Ce plan permet de situer les rivières L’Achigan et Saint-Esprit avec ses affluents, les ruisseaux St-Jean et La Fourche. Une église et un moulin sont dessinés à un emplacement nommé La Chûte; une église est aussi dessinée sur la rivière Saint-Esprit près du ruisseau de La Fourche. Ce plan semble représenter des projets plutôt que réalisations concrètes.
Construction du premier Moulin Bleu en 1781
Les habitants de L’Assomption ont remonté les rivières pour trouver de nouvelles terres à cultiver. En 1781 un moulin à scie avait été construit sur la rivière Saint-Esprit.
16 avril 1781 – Bail d’un moulin à scie situé sur la rivière Saint-Esprit, seigneurie de Bailleul par; Alexis Desauniers fils, propriétaire, et Ambroise Marais, habitant, de Saint-Pierre-du-Portage-sur-L’Assomption. Délaissement, le 24 février 1785. (673)
Alexis Desaunîez fils, proprietaire d’un moulin à sçie sçis sur la riviere du Saint-Esprit, seigneurie de Baïlleul, lequel à par ces presentes volontairement donné à titre de baïl pour une année seulement à Ambroise Marais
La gestion du fief [Bailleul] était à ce moment entre les mains du procureur de la famille Bailleul au Canada, Alexis Trottier dit Desauniers… (Parcours de bâtisseurs à Saint-Roch-de-l’Achigan – Jean-René Thuot – page 313). Ce moulin était nommé le Moulin Bleu et il était situé en aval du Moulin Bleu actuel (120 route 341).
Les moulins du Séminaire en 1797-1813
Le 25 janvier 1797 le Séminaire de Saint-Sulpice a conclu 3 baux séparés pour 1 moulin à scie et 2 moulins à farine tous situés à l’Achigan. Un deuxième moulin à farine aurait donc été construit à l’Achigan mais on ne sait pas à quelle date.
25 janvier 1797 – Bail d’un moulin à farine par le Séminaire de Montréal à Bazile Leblanc, maître meunier et farinier, demeurant dans un moulin du Séminaire de Saint-Sulpice, seigneur et propriétaire de la seigneurie de Saint-Sulpice et autres lieux. (J. Guérard p.3481 – notaire J.-E. Faribault)
acceptant le sieur Bazile Leblanc pour et en qualité de maître meunier et farinier a prendre ledit moulin dans l’etat qu’il est actuellement ayant deux moulanges en service garni de grandes roües huches, roüets et fusés etc.
les réparation necessaire au canal dudit moulin, et qui conduit a son autre moulin voisin appartenant au dit séminaire seront faits a frais communs entre ledit munier, lorsqu’elles seront pour l avantage communs et en cas qu’elles en seront que pour l’avantage d’un d eux seulement, alors lesdites reparations se feront par ledit munier respectifs
ledit munier lessera echapper toute l eau pour ne pas nuire ny prejudicer au moulin voisin
25 janvier 1797 – Bail d’un moulin à scie par le Séminaire de Montréal, propriétaire de la seigneurie de Saint-Sulpice et autres lieux; à Pierre Leblanc demeurant à l’Achigan. (J. Guérard p.3485 – notaire J.-E. Faribault)
un moulin a scie situé au dit lieu conneu par ledit prenneur pour le faire aller de puis plusieurs annés a prendre dans l.etat qu’il est actuellement garnis de deux scie avec traineaux et autres ustenciles en bon etast
25 janvier 1797 – Bail d’un moulin à farine par le Séminaire de Montréal à Joseph Dugas, maître meunier et farinier, demeurant dans un moulin du Séminaire de Saint-Sulpice. (J. Guérard p.3488 – notaire J.-E. Faribault)
acceptant ledit Joseph Dugast par et en qualité de maître meunier et farinier, a prendre ledit moulin dans l’etat qu il se trouve actuellement ayant deux moulanges en service garni de grandes roües, huches, roüets et fuses
11 octobre 1797 – Marché entre Antoine-Alexis Molin, économe du Séminaire de Montréal, et François Pelletier, concernant le canal du moulin de l’Achigan. Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. (J. Guérard p.509)
recouvrir, demolir, deblayer et recreuser le canal qui conduit l’eau du grand moulin de l’Achigan au moulin d’en bas
Selon ce marché de reconstruction du canal des moulins le Grand Moulin de l’Achigan était en amont et le deuxième moulin à farine aurait été construit en aval. Les Acadiens déplacés avaient commencé à s’installer dans la seigneurie de Saint-Sulpice, les meuniers Joseph Dugas, Bazile Leblanc ainsi que le scieur Pierre Leblanc étaient alors les hommes de confiance des Sulpiciens pour opérer leurs moulins de L’Achigan.
10 août 1798 – Marché entre Antoine-Alexis Molin, prêtre et économe du Séminaire de Montréal, et Louis Piquette concernant le quai et la chaussée du moulin à scie de l’Achigan. Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. (J. Guérard p.503)
faire le quai de trente six pieds de long, avec poteaux et corps morts pour la solidité, a commencer a l’empêlement pour le moulin a scie, et a remplir le susdit quai de terre seche, fascine et pierres m’engage s an donner a fait un quai de dix pieds de large et de cinquante pieds de long a commencer a la chaussée
Le 22 janvier 1811 Jacques Gosselin négoçiant à l’Assomption a vendu à Jean-Edouard Leblanc maître-farinier à L’Achigan une terre du fief Bailleul.
En 1813 le moulin à scie du Séminaire de Montréal à L’Achigan (L’Épiphanie) a été reconstruit.
16 août 1813 – Marché de construction d’un moulin à scie situé sur la rivière de l’Achigan entre Joseph Terrien, maître-charpentier, demeurant en la paroisse de Saint-Pierre-de-l’Assomption et le Séminaire de Montréal. (J. Guérard p.5528)
eriger un moulin à scie sur la rivière de l’Achigan (au même lieu et place que se trouve construit un ancien moulin à scie)
Le 24 décembre 1816 Benjamin Buxton fouleur à L’Achigan a conclu un marché avec Jacob Oldham pour la livraison de billots à son moulin situé au Lac Ouareau paroisse de St-Jacques. Il y aurait donc eu un moulin à fouler la laine sur la rivière l’Achigan dès cette date!
Les moulins du ruisseau de la Fourche et du grand Saint-Esprit
Il y avait encore un moulin à scie sur le ruisseau La Fourche dans le fief Martel. Chaque seigneurie et chaque fief avaient besoin d’un moulin pour se développer, ce qui explique le découpage des fiefs dans la seigneurie pour leur permettre d’avoir accès à un pouvoir d’eau.
27 février 1794 – Accords entre Charlotte Martel Vienne demeurante ordinairement à Varenne, seigneuresse du fief Martel et Alexis Gosselin, habitant. (J. Guérard p.7331)
un arpent de terre en superficie, de chauqe cote du ruisseau la Fourche forment ensemble un lopin de terre de deux arpens en superficie, sur lequel terrain est batie, construit un moulin a scie
17 mars 1797 – Bail d’un moulin à scie situé sur le ruisseau de la Fourche, fief Martel; par Jean Vienne, écuyer, pour et au nom de dame Charlotte Martel, son épouse, de lui séparé, et Joseph Brien dit Derocher et Marie Grégoire, son épouse, et Gabriel Picard Destroimaisons et Marie-Geneviève Martin, son épouse. (J. Guérard p.6932)
faire une seconde chaussé dix pieds en avant de la premiere, laquelle il laisseront subsister en chevalet etc. et telle que que celle des Martin de l’Achigan de messieurs les seigneurs de Saint-Sulpice.
…au début des années 1790, les seigneurs du fief Martel mettent en opération un moulin à scie au ruisseau de La Fourche, sur le territoire actuel de Saint-Alexis. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les habitants du Bas Saint-Esprit s’entendent avec ceux de La Fourche en 1796 pour donner naissance à la Petite Ligne, qui descendait jadis jusqu’à la rivière Saint-Esprit; l’accès au moulin à scie des seigneurs Martel allait donc être facilité pour les gens de Saint-Esprit.
De nos jours, ce moulin aurait été situé une dizaine d’arpents au sud de l’intersection de l’ancienne route 18 (qui reliait jadis Saint-Esprit à Saint-Alexis) et de la Petite Ligne de Saint-Alexis.
Histoire de St-Esprit
En 1797 un autre bail pour un moulin à scie situé au grand Saint-Esprit a été conclu.
31 juillet 1797 – Bail d’un moulin à scie situé au grand Saint-Esprit par; Jacques Lemoine Martigny, écuyer, demeurant à Varenne et, Gabriel Mabrian demeurant au grand Saint-Esprit. (J. Guérard p.6936)
un moulin à scie avec tous sis au dit lieu du grand Saint-Esprit, avec tous ses agrès et les dependances
Pendant plusieurs années, les habitants du Saint-Esprit se voient forcés de se rendre au fief de Bailleul pour faire scier leur bois, soit sur l’actuelle route 341 à Saint-Roch-de-l’Achigan, à mi-chemin entre le rang Saint-Régis et le Moulin Bleu.
Histoire de Saint-Esprit
Les moulins de Paul-Roch de Saint-Ours
Paul-Roch de Saint-Ours était revenu au Canada en 1770. À la suite du décès de Pierre-Roch en 1782, la propriété de la seigneurie fut transférée en 1790 à son fils Paul-Roch. Les informations concernant le sort qui a été réservé aux deux fiefs sont également contradictoires. Selon certains, ils auraient été acquis par Pierre-Roch en 1765 lors de l’achat mentionné au paragraphe précédent. Pour d’autres, Paul-Roch aurait acquis le fief Bailleul en 1786 seulement. Quant au fief Martel, ils n’en font aucune mention. Finalement, certains prétendent que c’est la mère de Paul-Roch qui acheta en 1786 le fief Bailleul (page 3).
Dans l’histoire de Saint-Roch racontée par J.-R. Thuot on trouve cette information à propos d’un moulin construit en amont des moulins des seigneurs de Saint-Sulpice (à L’Épiphanie aujourd’hui) qui sera nommé moulin Viger.
… le seigneur de St-Ours a établi son moulin banal plus haut sur la rivière, et en 1805, il fait construire un autre moulin, cette fois plus bas sur la rivière L’Achigan, à l’entrée ouest du village de L’Achigan (plus tard L’Épiphanie). De cette dernière entreprise, il résulte une hausse du niveau de la rivière en amont, entraînant pour ainsi dire la quasi-disparition de la chute, noyée artificiellement par les interventions post-industrielles.
Jean-René Thuot (page 29)
Ces 2 marchés montrent qu’en 1805 le seigneur de l’Assomption Paul Roch de Saint-Ours a fait reconstruire son moulin à farine du village de St-Roch et en a fait construire un autre près de L’Épiphanie.
14 mai 1805 – Marché de construction d’un moulin à eau, à farine, situé sur la rivière de l’Achigan, entre Patrick Peakin, maître mécanicien, demeurant à Montréal, et l’Honorable Paul Roch de Saint-Ours, écuyer et seigneur de l’Assomption. Accord, le 21 décembre 1805. (notaire J. E. Faribault)
acceptant tout le méchanique d un moulin à farine allant par eau pour être placé dans un moulin actuellement construit sur la rivière de l Achigan paroisse Saint-Roch, en la seigneurie de l’Assomption, lequel méchanique de moulin comprendra deux moulanges allant par une seul roux à l’eau ensembles et séparément au besoin,
Les mécanismes du vieux moulin ont été récupérés pour la construction du nouveau moulin.
24 octobre 1805 – Marché de construction d’un moulin à farine entre Charles Chamberland, père, maître mécanicien de moulin et Michel Chamberland, son fils, tous deux demeurant à Berthier, et l’Honorable Paul Roch de Saint-Ours, écuyer, seigneur de l’Assomption. (notaire J. E. Faribault)
un moulin en pierre pour faire farine de froment et autres grains, pour être assise sur une pointe de terre en la seigneurie de l’Assomption, au sud de la rivière l Achigan
tous les vieux ferrements de sin ancien moulin de Saint-Roch, tels qu’ils sonts, ainsi que les deux vielles? paires de moulanges, huches, trémïe, les deux vieux arbres de moulin et le bois pour faire un rouët le tout à prendre à Saint-Roch
les dits entrepreneurs auront le privilege de faire tourner le dit moulin tant qu’ils s’y comporteront d’une maniere convenable,
Le 11 octobre 1811 Joseph Lesage a vendu à Michel Chamberland fils, maître-meunier, une terre à bois située entre les terres de l’Achigan au bout des quarantes(?) à côté de la terre d’un nommé Pigeon, meunier.
En 1807 le bail accordé par Paul-Roch de Saint-Ours à François Bourg, meunier, pour le moulin du village de St-Roch incluait un moulin à farine et un moulin à scie situé à côté.
27 juillet 1807 – Bail d’un moulin à farine et d’un moulin à scie par; Paul-Roch de Saint-Ours, ecuier, seigneur et propriétaire, des seigneuries et fief de l’Assomption, Bayeul et, François Bourg, maître meunier, demeurant paroisse Saint-Roch. (notaire J. E. Faribault)
un moulin à farine sis sur la rivière l Achigan, en la paroisse Saint-Roch sur la seigneurie du dit Honorable de Saint-Ours, lequel moulin composé de deux moulanges avec un mécanisme en bois et fer à double arnoit, le tout neuf n’aïant qu’une année de service et garnie de tous ses agrais tournant et virand
le dit sieur seigneur fait bail pour le temps cy dessûs au dit munier, de son moulin à scie. Sise près le dit moulin à farine, garni de deux scies et autres mouvements, à la charge de faire tourner icelui autant que les eaux le permettrons
Le 31 mai 1814 Paul Roch de St-Ours a conclu un marché avec Alexis Peltier pour refaire la boisure du canal du moulin de l’Achigan; le contrat ne précise pas si il s’agit du moulin de St-Roch ou de celui situé près de L’Épiphanie.
Le 3 novembre 1815 François Bourque maître meunier a rédigé son testament. Il a engagé le même jour Jean-Baptiste Huard en qualité de compagnon meunier. Le 21 février 1816 François Bourque a aussi engagé Jean Gagnon scieur de bois demeurant à St-Roch pour faire tourner le moulin à scie. Le 20 mai 1816 Marie-Louise Langevin veuve de François Bourque a cédé à Jean-Louis Mercier dit Lajoie cultivateur de la paroisse de Repentigny un moulin à farine avec les terrains adjacents tels que décrits dans le bail de 1807 en excluant le moulin à scie.
Le 11 janvier 1817 Jean-Louis Mercier maître meunier a engagé François Martin dit Bernabé scieur de bois demeurant au petit village de St-Roch pour faire tourner le moulin à scie.
En 1815 les héritiers de P.-R. de St-Ours ont confirmé le bail des 2 moulins à Louis Mercier dit Lajoie (ou Lajüe) maître-menuisier charpentier. Cet acte notarié semble être en contradiction avec les contrats précédents datant de 1816, un mystère.
19 juillet 1815 – Bail de deux moulins dont un à farine et l’autre à scie par; Josephe Godefroy de Tonnancour, veuve de feu l’Honorable Paul-Roch de Saint-Ours en son vivant seigneur de l’Assomption et Bayeul, à Louis Mercier dit Lajüe, agriculteur et charpentier demeurant en la paroisse de Repentigny. (notaire J. E. Faribault)
un moulin à farine allant à eau, situé sur la rivière l Achigan, en la dite seigneurie de l’Assomption paroisse Saint-Roch, lequel moulin comprend deux moulanges avec mécanisme en fonte et en bois à double arnoit…
Et pour ces mêmes présentes les sieur et dame seigneurs font aussi bail au dit prenneur pour le même temps que cy dessus, de leur moulin a scie situé près du dit moulin a farine, garni de deux scies
Le 8 février 1817 les héritiers St-Ours ont vendu une terre située à côté du moulin à farine à J.-L. Mercier. Le 4 juillet 1818 Charles Dinelle menuisier à St-Roch a vendu à Jean-Louis Mercier dit Lajoie maître-meunier un emplacement faisant partie de la terre de Mercier.
Le 18 décembre 1818 Barthélémy Rocher agent de la seigneurie de L’Assomption a conclu un marché avec Alexis Peltier pour refaire la chaussée et le quai du moulin de l’Achigan; le devis détaille les travaux à faire et il semble concerner le moulin seigneurial de St-Roch.
Le transport du bois se faisait alors dans des cages qui descendaient les rivières; ces 2 marchés de livraison de bois au village de St-Roch en sont un exemple. Le 3 février 1821 marché pour la livraison de 300 boulins d’épinette rouge de 21 pieds de long pour la construction du pont du haut de St-Roch. Le tout rendu au radeau que le dit Jean-Louis Gagnon… Le 2 novembre 1822 marché entre Louis Fournier fils et Jean-Louis Gagnon pour livrer 600 boulins sur la terre de messire Raizenne curé au sud de la rivière du dit lieu de St-Roch. …s’oblige de mettre les dits boulins en cage lesquels il mettra à la rivière afin de préserver les dits boulins en entier, et le dit Jean-Louis Gagnon s’oblige d’arrêter les dites cages vis à vis de la terre du dit Messire Raizenne…
Lire: Les cageux et les forêts de Lanaudière
Charles de St-Ours héritier de la seigneurie a conclu plusieurs marchés pour aménager les terrains autour de son manoir situé sur la rivière de l’Assomption. Le 28 août 1820 il a fait un échange de terrains avec Charles Mansault, journalier et serviteur demeurant chez lui et il a acheté un terrain voisin à François Laramée. Le 8 août 1822 il a fait un autre échange de terrains avec Basile Simard. Le 4 juillet 1823 Alexis Peltier a conclu un marché avec Barthélémy Rocher représentant le sieur St-Ours pour livrer le bois pour la construction du manoir; le marché devait être payé en blé. Le devis pour ce bâtiment de 150 pieds de front fait 2 pages et détaille tous les morceaux de bois:
Les moulins de la rivière Saint-Esprit
Joseph Edouard Faribault agent de la seigneurie
Le 7 juillet 1808 Paul-Roch de St-Ours a vendu un terrain avec un moulin à scie en ruine à J.E. Faribault situé au sud de la rivière Saint-Esprit. Il a aussi vendu à Faribault le droit exclusif de construire et faire construire par autrui tous moulins à scie qu’il jugera à propos sur la rivière du St-Esprit et la fourche de la rivière et de couper du bois pour l’utilité du moulin.
Le peuplement de la paroisse de Saint-Esprit avait commencé, les terres étaient particulièrement fertiles. Le notaire Faribault était aussi administrateur de la seigneurie de Lavaltrie et de ses moulins.
Le 13 janvier 1810 J. E. Faribault a conclu un marché avec Pierre Laperche dit St-Jean pour la reconstruction d’un moulin à scie sur la rivière Saint-Esprit. Le moulin n’est pas situé exactement mais le devis des travaux est très détaillé.
Le 11 février 1811 J. E. Faribault a conclu un compromis avec Pierre Laperche qui n’avait pas terminé la construction de son moulin à scie, ils ont nommés des arbitres, Laurent Dorval fils et Augustin Morin. Le 20 mars ils ont conclu un accord et Pierre Laperche a payé 902 livres de dédomagement à J. E. Faribault.
Le 4 juillet 1816 J. E. Faribault a conclu un marché avec Jean-Marie et Joseph Malouin maîtres charpentiers pour la construction d’une digue ou chaussée en travers de la rivière du St-Esprit sur le terrain où il faisait construire un moulin. J.-R. Thuot a localisé ce moulin près d’un moulin à farine appartenant au seigneur de St-Ours dans le village de Saint-Esprit vers 1819:
Situé au Grand Saint-Esprit sur un emplacement de deux arpents de superficie appartenant au notaire Joseph-Édouard Faribault de L’Assomption, le moulin à farine du seigneur de St-Ours partage l’espace avec un moulin à scie appartenant au même notaire. Avec ce complexe de moulins, Saint-Esprit possède tous les atouts d’une localité autonome
Histoire de Saint-Esprit
Ce moulin serait donc celui qui est décrit dans un inventaire des propriétés de J. E. Faribault du 24 juillet 1833:
Le 30 octobre 1833 la terre avec le moulin à farine et le moulin à scie ont été vendus à Nicolas Bouin dit Dufrêne meunier qui ne pouvant pas payer le montant total en est devenu propriétaire de la moitié indivise avec Joseph Edouard Faribault.
Le 10 décembre 1833 devis et marché entre Louis Lesage et J.E. Faribault pour la livraison de bois pour la construction d’un moulin sur la rivière St-Esprit pour M. de Saint-Ours.
Le 11 juin 1834 marché entre J.E. Faribault agent de Monsieur Charles de St-Ours et François Dubreuil pour la charpente d’un moulin de 40 pieds sur 60 pieds pour 600 livres. Le 28 juillet le devis des travaux de menuiserie à faire au moulin neuf à farine de M. de Saint-Ours a été établi.
Autres moulins du St-Esprit
Le 24 février 1810 Jacques Gosselin négociant à L’Assomption avait conclu un marché avec Charles Brien dit Desroches pour la coupe de 83 billots à livrer au moulin qu’il tient à titre de loyer de M. Martigny. Le 5 mars 1810 J. Gosselin a conclu un autre marché avec Louis Dufraine de St-Paul pour qu’il fasse marcher le moulin que ledit sieur Gosselin tient de monsieur Martigny à titre de bail de loyer ledit moulin sis au grand Saint-Esprit.
D’autres actes notariés mentionnent des moulins à scie sur la rivière St-Esprit à cette époque. Le 29 juilet 1820 Jean-Marie Rinfret dit Malouin charpentier au St-Esprit a conclu un marché de 400 madriers à scier à son moulin. Le 23 novembre 1824 un marché de bois est conclu pour être livré au moulin à scie de Nicolas Dufresne; un second marché du 25 novembre précise que le moulin se trouve au St-Esprit.
Le 1er septembre 1824 Martin Strong Parker qui était associé dans le moulin à carder du village de St-Roch avec Protais d’Odet d’Orsonnens a vendu un autre moulin à carder sur la rivière St-Esprit à Ezechiel Cutter et Thomas Whittemore: une bâtisse de 30 pieds sur 24 à 3 étages dont 1 en pierres contenant une machine à carder et un moulin à fouler complet… Le bâtiment de ce moulin existe toujours il abrite une boutique d’antiquités nommée Le Grenier Oublié (voir plus bas).
Jean-René Thuot dans l’Histoire de Saint-Esprit rapporte d’autres moulins à scie que je n’ai pas pu documenter:
Des événements se produisent en 1815 sur l’actuel ruisseau de La Fourche (le 2e du nom), soit le secteur le plus récemment concédé de la nouvelle paroisse de Saint-Esprit. Turgeon accuse alors Ratelle d’avoir illégalement mis en opération un moulin à scie nuisant au fonctionnement du sien; lui-même membre du corps des Voltigeurs canadiens, le marchand Turgeon va jusqu’à menacer Ratelle d’envoyer ses amis Voltigeurs lui rendre visite…
Histoire de Saint-Esprit
Le 17 décembre 1828 Charles de St-Ours a déposé un protest contre Louis Dufresne et son fils Joseph demeurant à St-Roch pour avoir fait construire dans un moulin à scie un moulin ou moulange pour faire la farine en contravention avec le droit de banalité lui appartenant. Ce moulin situé sur la rivière Saint-Esprit semble être le premier moulin Bleu dans le fief Bailleul.
Le 1 août 1830 Jean-Olivier Leblanc notaire de L’Industrie a vendu à son frère Séraphin Leblanc meunier demeurant à l’Achigan ses droits sur une terre située sur la rivière St-Esprit bornée par la terre de François Archambault et celle de Jean-Baptiste Charpentier.
Répartition des charges entre propriétaires et locataires de moulins
Les notes sur les moulins et les meuniers du Séminaire datées de 1811 montre la répartition des charges entre les propriétaires et les locataires des moulins.
- à la charge des meuniers: les engagés, l’huile, les vitres, les alluchons et les aubes, les marteaux, lever et picquer les moulanges, et autres menus frais courants, les glaces pendant l’hiver, et les bois de la rivière pendant l’été…
- les seigneurs se réservaient: tout ce qui regarde les couvertures, les greniers, et les bâtiments tant pour le maçon que les autres ouvriers. Tout ce qui rgarde les mouvements et les moulanges, la chaussée et le canal, excepté ce que dessus…
La part des seigneurs pour un moulin banal était traditionnelement du quatorzième du grain moulu. Le meunier percevait entre un tiers et la moitié de cette part comme salaire.
Description de L’Assomption par Joseph Bouchette en 1815
En 1815 Joseph Bouchette a publié une description du Bas-Canada: L’Achigan fait marcher deux moulins à blé et une scierie. Il doit parler des moulins du village de L’Achigan il y en avait d’autres vers St-Roch.
Outre l’église de St-Roc, il y en a une autre vers le fond de la seigneurie. Il doit s’agir du village de Saint-Esprit.
Sur la carte qu’il a dessinée la même année on voit l’église de St-Roc et celle de St-Esprit; il n’a rien dessiné à L’Épiphanie et il n’a indiqué aucun moulin alors qu’il a indiqué les moulins de Berthier et Dautray.
Les moulins à farine et à scie de St-Roch 1815-1826
Le 19 octobre 1815 la veuve de Paul-Roch de Saint-Ours et ses enfants Charles et Marguerite ont confié la gestion de la seigneurie de L’Assomption et du fief Bayeul au notaire Barthélémi Rocher. Le partage des revenus des moulins de St-Roch et de L’Achigan est détaillé:
Jean-Louis Mercier était devenu le gérant des moulins à farine et à scie du village de St-Roch en 1815 ou 1816. Le 21 septembre 1816 Jean Louis Mercier dit Lajoie a engagé Jean-Baptiste Dinelle comme meunier. Il était aussi engagé pour tenir le moulin à farine et le moulin à scie en bon état de marche.
Le 11 janvier 1817 Jean Louis Mercier dit Lajoie maître meunier à St-Roch a engagé François Martin dit Barnabé scieur de bois pour faire tourner le moulin à scie de la paroisse de St-Roch. Le 29 novembre 1821 Jean-Louis Mercier fils a épousé Marie-Julie Bourque fille de feu François Bourque précédent maître-meunier du moulin à farine.
Le 13 novembre 1818 Charles Chamberland maître-farinier et sa femme Amable Leblanc ont fait donation à Michel Chamberland leur fils, maître- farinier, de leurs biens. Le bail du moulin de M. de St-Ours a aussi été transféré à Michel qui a hypothéqué comme garantie une terre et habitation située au sud de la rivière Lachigan… tenant d’un côté partie à M. de St-Ours, partie à J.E. Faribault… Ce moulin était situé en aval sur la rivière de l’Achigan, dans le fief Bailleul à la limite de la future ville de L’Épiphanie.
Le 21 janvier 1823 Michel Chamberland demeurant dans un des moulins à farine de Messire Charles de St-Ours… le dit moulin situé sur la Rivière achigan… a transféré son bail à son beau-frère Guillaume Corbin menuisier.
Le 21 janvier 1826 Jean-Baptiste Dupras dit Pratte scieur de long de la paroisse St-Roch a conclu un marché avec Messire Raizenne curé de la paroisse pour lui livrer 1.200 morceaux de bois.
Le moulin de la Côte de Grâce
Certains moulins sont bien difficiles à situer. Le 7 janvier 1817 Amzy Brush a vendu à Daniel Wyman capitaine de milice résident à la Côte de Grace paroisse de St-Roch 3.000 billots de pin à prendre dans la paroisse du Grand St-Esprit et à faire descendre par la rivière Grande-Dure(?) affluent de la rivière l’Achigan pour livrer au moulin à scie de Wyman! Le 22 janvier 1817 Amzy Brush a engagé Toussaint Béleque pour couper et charrier 1.000 billots sur la rivière Grande-Dure. Le 21 novembre 1817 John Mires a conclu un marché de bois à livrer au moulin de Daniel Wyman. D. Wyman capitaine de milice de la côte de Grace possédait aussi une boutique de forgeron qu’il a cédé le 8 décembre 1817. Le 21 juin 1819 Daniel Wyman et son fils ont cédé à Louis Emmery dit Codaire maître menuisier de St-Roch tous les madriers se trouvant dans la rivière l’Achigan entre leur moulin et la première chaussée du moulin de l’Achigan paroisse St-Pierre du Portage. Le 3 juillet 1823 H.-B. Wyman a vendu à J. Hutchins cardeur au moulin d’Orsonnens tous les billots pouvant se trouver entre le moulin de la Côte de Grâce et le moulin de l’Achigan paroise de St-Pierre du Portage. Le moulin à scie de Daniel Wyman était donc situé vers la ville actuelle de St-Lin-des-Laurentides.
Le 15 décembre 1823 Jean-Baptiste Leblanc maître-meunier est le premier nommé dans une procuration de nombreux habitants de St-Roch pour la réparation du pont nommé pont Jacques Archambault. Lors de la construction de ce pont en 1821 la liste des propriétaires pour la répartition des charges comprenait les noms du capitaine Wyman et de Daniel Wyman mais pas celui de J.-B. Leblanc.
Le 25 mai 1824 Jean-Baptiste Leblanc maître-meunier résidant à la Côte de Grâce a conclu un marché avec Jean-Baptiste Truchon dit Léveillé pour la livraison de 10 bariques de belle chaux de bele pierre grise bien cuite. Il avait conclu un autre marché le même jour avec Louis Fournier pour la livraison de 100 bariques de belle chaux de pierre grise bien cuite.
Le 23 mai 1825 Jean-Baptiste Leblanc maître-meunier résidant à la Côte de Grâce paroisse St-Roch a conclu un marché pour refaire un moulin à farine et à scie; soit il y avait plusieurs moulins à la Côte de Grâce soit il s’agit de celui de Daniel Wyman auqel un moulin à farine a été ajouté! François Maisonneuve maître-maçon et aubergiste de la Plaine paroisse St-Henry de Mascouche a fait le bâtiment et Michel Parent maître-menuisier de St-Martin de l’Isle Jésus a fait tous les mécanismes pour un moulin à farine à 2 moulanges et un moulin à 1 scie.
Le moulin à farine et le moulin à vent du fief Martel
Un moulin à vent a été construit à côté du moulin du ruisseau de la Fourche dans le fief Martel avant 1817, sa date de construction est inconnue.
7 août 1817 – Vente de lopins de terre situés à Saint-Jacques dans le fief Martel par ; Jean-Baptiste Thouin, cultivateur et Josephe Chartier, son épouse, de Saint-Jacques, à Eustache Martel Vienne, écuier, demeurant à Lachenaie. Quittance, le 19 juillet 1819. (notaire Barthélémy Joliette)
le second loppin de terre sus désigné a gagner le moulin à vand appartenant au dit sieur acquéreur et qui se trouve construit sur la terre du dit vendeur.
Ce moulin à vent était situé à côté du moulin à farine à eau sur le ruisseau de la Fourche
La portion des habitants de la nouvelle paroisse de Saint-Ours du Grand Saint-Esprit résidant sur le territoire du fief Martel va bénéficier d’un moulin à farine activé par le vent à partir du début du XIX e siècle. Ce moulin à vent, construit sur un emplacement voisin du moulin à scie des seigneurs Martel , leur est rendu facilement accessible par le chemin ouvert en 1796.
Histoire de Saint-Esprit (page 32)
25 janvier 1823 – Bail par Eustache Martel Vienne à Michel Chamberland maître-meunier demeurant à L’Achigan (notaire Barthélémy Joliette)
… un moulin à farine à deux moulanges situé sur le dit fief Martel avec un autre moulin à vent situé au même lieu avec tous les agrès des dits moulins…
Le 10 juillet 1826 Eustache Martel Vienne a conclu un compromis avec Michel Chamberland maître farinier faisant tourner les moulins à farine du fief Vienne pour nommer des experts- arbitres dans leur litige.
18 janvier 1827 Louis Dufrêne cultivateur à L’Assomption et Thérèse Devos dite Jolicoeur son épouse ont fait donation à leur fils Joseph Dufrêne de plusieurs terrains dont un situé sur la rivière St-Esprit tenant au 2ème rang, à Antoine Bernard dit Bonenfant, à Narcisse Madry dit Duquette et à plusieurs autres personnes, sur lequel était construit un moulin à scie avec une grande roue de 6 pieds sur des îlets de la rivière St-Esprit. Il semble que ce soit la première mention d’un moulin à Ste-Julienne: lire Les fondateurs du village de Sainte-Julienne de Rawdon.
Le 9 janvier 1828 Eustache Martel Vienne a conclu un bail avec Louis Dufresne fils pour un moulin à farine à 2 moulanges situé sur le fief Martel avec un autre moulin à vent situé au même lieu. Le loyer était de 25 livres ou cent minots de blé par année.
Le 5 novembre 1831 Eustache Martel Vienne a résilié le bail conclu avec Louis Dufrêne fils maître-meunier résidant au township de Rawdon. Le 10 novembre Louis Dufrêne a vendu à Joseph Riopelle scieur une terre avec un moulin à scie situé sur le ruisseau de la Fourche du St-Esprit dont le vendeur n’était fondé qu’à moitié. Le 21 février 1832 Joseph Riopelle a vendu à son frère Pierre scieur une terre avec la moitié de ce moulin à scie. Le 14 mars 1832 Joseph Poitras a engagé Louis Dufrène scieur pour travailler à son moulin à scie construit sur sa terre de St-Roch.
20 mars 1840 – Protêt concernant des ouvrages fait au moulin à farine de Saint-Jacques; par Joseph Beauchamps, maître menuisier, paroisse Saint-Jacques, contre Charles Chamberland, meunier, de Saint-Jacques. (3056)
à l’interieur du moulin à farine de la dite dame veuve Vienne, situé sur le fief Martel a la dite paroisse Saint-Jacques
le dit Beauchamps offre de payer à dire d expert au dit Chamberland tous les dommages que ce dernier ou la dite dame dame Vienne; peut avoir souffert à cause du non parachevement des dits ouvrages au dernier jour de fevrier dernier
Le 22 mars Joseph Beauchamps et Charles Chamberland meunier demeurant à St-Jacques sont arrivés à un accord pour la réparation du moulin à farine situé sur le ruisseau de la Fourche.
Le 2 juin 1856 un marché entre Odilon Trudeau et Jean-Baptiste Charrest mentionne le moulin à farine de dame veuve Martel Vienne.
Le moulin à carder et à fouler d’Orsonnens – 1820
Jean Protais d’Odet d’Orsonnens capitaine à demi paye au service de sa majesté Britanique du régiment de Meuron est arrivé à St-Roch après la guerre de 1812. Il a épousé Sophie Rocher en 1814. Le 19 mars 1816 il a acheté une terre à la veuve de Pierre Botquin dit St-André et une autre à Marguerite Coitou dit St-Jean. La 2ème terre était comprise dans la première, elles étaient sur le bord de la rivière l’Achigan à côté de Monsieur De St-Ours. Il était alors stationné à Montréal.
Il est ensuite parti dans l’ouest canadien pour la campagne de la rivière Rouge et à son retour il s’est installé à St-Roch. Le 18 juin 1818 Benjamin Chaput maître forgeron demeurant à St-Pierre du Portage a vendu à Protais d’Odet d’Orsonnens anciennement capitaine dans le régiment de Meuron un emplacement de 70 pieds de front par 100 pieds de profondeur sur le chemin du Roi; le 5 décembre Bazile Coitou dit St-Jean cultivateur lui a vendu un autre lopin de terre
Le 7 décembre 1818 il a conclu un marché pour construire une grange sur sa terre et le 5 janvier 1819 il a conclu un marché avec Louis Emery dit Codaire maître menuisier et entrepreneur de St-Roch pour la construction d’une maison. Il a continué a acheter des terres dans le même secteur près du domaine seigneurial puis le 20 décembre Charles de St-Ours lui a concédé une première terre et le 5 janvier 1820 une seconde. Dans le premier acte de concession il est spécifié que le preneur connaissait bien le lot concédé pour en avoir eu la jouissance depuis plusieurs années.
Le 9 septembre 1820 Protais d’Odet d’Orsonnens a conclu un marché avec Jean-Baptiste Peltier maître maçon de L’Assomption pour la construction d’un moulin à carde.
Le même jour 9 septembre 1820 il s’est associé à Martin S. Parker docteur résidant à St-Jacques pour 10 ans; celui-ci s’engageait à construire les machines à carder et le foulon.
Toujours le même jour les associés ont engagé John Hutchins cardeur demeurant à L’Assomption pour 3 ans. Martin S. Parker s’intéressait aux moulins de la région, en 1818 il s’était déjà associé à Philemon Dugas pour l’exploitation d’un moulin à scie sur la rivière Rouge; il est aussi intervenu dans des expertises de moulins. Le 21 août 1821 P. d’Odet d’Orsonnens et Martin S. Parker ont conclu un acte d’association avec George Stacy cloutier pour travailler à faire valoir une cloutière, c’est-à-dire une machine à fabriquer des clous.
Le 1er février 1823 John Hutchins maître cardeur a engagé Jean Olivier Lauriau et Jean-Olivier Dufresne pour travailler au moulin. Dans une convention conclue le 5 juin 1823 John Hutchins a pris en charge la gestion du moulin à carder en payant une rente de 180 piastres d’Espagne par an aux associés.
La gestion du moulin aurait ensuite été confiée à John Buxton (selon le livre Parcours de bâtisseurs) puis à Léon Bouchard qui avait épousé Armeline d’Odet d’Orsonnens en 1840. Pourtant John Buxton est désigné come simple bourgeois demeurant à St-Roch dans un contrat de 1833. Le 4 novembre 1844 John Hutchins cardeur à Argenteuil a vendu à Léon Bouchard maître cardeur à St-Roch son lopin de terre situé au sud de la rivière l’Achigan vis à vis de l’église.
En 1816, parmi les Meurons, le plus éminent était le capitaine des grenadiers, M. Prothais d’Odet, fils du précédent et commandant des troupes de lord Selkirk. Après la campagne de la Rivière-Rouge, où il dirigea les opérations, qui eurent pour résultat la prise des forts William, Lapluie, Douglas (Winnipeg), le gouvernement le promut lieutenant-colonel et. commandant du bataillon de Lachenaie. Retiré avec une pension officielle à Saint-Roch de l’Achigan, il y mourut subitement le 16 mars 1834. Il avait épousé Sophie Rocher, soeur de Mme de Sabrevois de Bleury. (L’encyclopédie de l’histoire du Québec)
Le 1er février 1823 un important groupe de miliciens de St-Roch et sa région ont nommé George Johnston bourgeois de la paroisse de St-Eustache comme procureur pour les réprésenter dans leur demande de l’octroi de lots en récompense de leurs services. Il pourrait s’agir de services lors de la guerre de 1812 ou de la campagne de la Rivière-Rouge. La liste des noms est trop longue pour être énumérée ici.
Si le traitement de la laine n’était pas né d’hier en sol canadien, le moulin à carder en contrepartie représentait une innovation au début du XIXème siècle. Son invention qui date de 1797 est attribuée aux Américains.
Parcours de bâtisseurs (page 255)
Le capitaine d’Odet d’Orsonnens est un personnage historique au Manitoba pour avoir été parmi les signataires du premier traité conclu avec les nations amérindiennes de l’ouest canadien. À St-Roch il a acheté et vendu de très nombreuses terres, j’ai retrouvé des dizaines d’actes notariés le concernant et documenté toute l’histoire de ses moulins.
Lire: Le capitaine Jean Protais Odet d’Orsonnens à St-Roch
Revenu des moulins du Séminaire de Montréal vers 1820
Le moulin à farine de la rivière L’Achigan avait produit 1558 minots pour un bénéfice de 246 livres; c’est celui qui a produit le plus de minots.
Les moulins de L’Achigan qui étaient seuls autrefois dans les environs, sont tout entourés d’autres moulins; et surtout il y en a un au-dessus, à quelques arpents qui lui ôte et l’eau et les moutures… Il doit s’agir du moulin Viger qu’on verra sur un plan postérieur de L’Épiphanie mais dont la date de construction n’est pas documentée.
Le 19 janvier 1830 Joseph Comte prêtre procureur de Messieurs les Écclésiastiques du Séminaire de Montréal a transporté à Séraphin Leblanc maître-meunier à leur moulin de l’Achigan leur homme de confiance une somme de 1.330 livres qui leur était dûe pour les rentes, lods et ventes sur un emplacement appartenant à Jean-Baptiste Asselin.
Autres moulins du séminaire de Saint-Sulpice
Le moulin à farine des seigneurs de Saint-Sulpice sur la rivière Ouareau a été construit en 1819 à St-Liguori, je l’ai documenté. J’avais aussi documenté cet autre moulin à scie situé en aval près du pont des Dalles mais je ne savais pas qu’il appartenait au Séminaire.
2 octobre 1826 – Bail emphytéotique du moulin à scie de Saint-Jacques de l’Achigan, passé entre les seigneurs de l’île de Montréal, et de Saint-Sulpice, et Jean-Baptiste Morin et François Dugas. Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. (J. Guérard p.439)
le moulin à scie les chemins et autres droits que les dits preneurs auroient acquis de Paul et Etienne Mercier
si les dits messieurs exclésiastiques de Montreal désirent batir, au dit lieu un moulin à farine, et ce à l expiration du present bail, au dit cas, ils auront le droit de reprendre ce que dessus baille avec le dit moulin
Un moulin à carder et à fouler a ausi été construit en 1827 par le Séminaire en aval du moulin à farine de L’Achigan.
15 janvier 1827 – Conventions entre Joseph Comte, procureur du Séminaire de Montréal, et Joseph Lesanche, forgeron, du village de l’Assomption, concernant la construction d’un moulin à carder et à fouler à l’Achigan. Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. (J. Guérard p.548)
Le Séminaire de Montréal permet à Joseph Lesanche de bâtir à l’Achigan sur le terrein appartenant au dit seminaire, un moulin à carder et à fouler, au bas du 2 ième moulin à farine, de manière cependant à ne point nuire au dit moulin à farine…
Le 7 janvier 1829, j’ai permis à Joseph Lesanche de faire une allonge à son moulin à carde du coté sud-ouest…
Sur ce Plan des terres et cordon de profondeur de la seigneurie de l’Assomption datant de 1830 la rivière l’Achigan est à gauche, le ruisseau de la Fourche au centre et la rivière Saint-Esprit à droite. Sur l’Achigan les lots 17, 18 et 19 font partie du domaine seigneurial de St-Roch.
Recensements du comté de L’Assomption en 1831-1881
Recensement de 1831
Ce texte décrit 3 moulins à farine, 1 à carder et 1 à scie sur la rivière l’Achigan. Sur la rivière du Petit St-Esprit il y avait un moulin à carder et une distillerie à environ 3 miles du village de L’Assomption. C’est-à-dire dans les premiers méandres en remontant la rivière, sans doute près du pont du rang Saint-Esprit menant à L’Épiphanie.
En consultant le recensement de 1831 aux archives du Canada j’ai trouvé plus d’informations. Pour les paroisses de St-Roch et St-Esprit:
- St-Roch ruisseau des Anges – Ls Gauthier 1 moulin à scie
- St-Roch nord de la rivière L’Achigan – Capt. d’Orsonnens 1 moulin à scie, 1 moulin à fouler, 1 moulin à carder
- St-Roch ruisseau St-Jean – Ls Dufrêne 1 moulin à scie
- St-Roch près de l’église – J-L Mercier meunier 1 moulin à farine et 1 moulin à scie; on trouve aussi Pierre Mercier et Jean Dinel meuniers sur la même page
- St-Lin nord de la rivière L’Achigan – Jos. Renaud meunier 1 moulin à farine et 1 moulin à scie
- Nouvelle paroisse de St-Ours du St-Esprit près de l’église – Nic. Dufrêne meunier, 1 moulin à farine et 1 moulin à scie
Le recensement de L’Assomption indique seulement Achigan comme lieu. il doit s’agir du futur village de L’Épiphanie; il y avait aussi un moulin à fouler et carder sur le Petit St-Esprit:
- Frs Ricard journalier 1 distillerie Achigan
- Jacques Piquette cultivateur 1 moulin à scie Achigan
- Jos. Joubert menuisier 1 moulin à farine Achigan
- James Hannah cardeur 1 moulin à fouler et 1 moulin à carder Achigan
- Séraphin Leblanc meunier 1 moulin à farine Achigan
- Guill. Corbin meunier 1 moulin à farine Achigan
- Edouard Cook(???) meunier 1 moulin à fouler et 1 moulin à carder Petit St-Esprit
S. Leblanc et G. Corbin étaient sans doute les meuniers des seigneurs de St-Sulpice; le moulin à fouler et carder sur l’Achigan appartenait aussi aux Sulpiciens semble-t-il. Les autres moulins ne sont pas documentés.
Recensement de 1861
Le recensement de 1851 pour L’Épiphanie et St-Roch est manquant, celui de 1861 donne les informations suivantes:
L’Épiphanie
- Néré Hénau, un moulin à farine valant $10.000
- Jean-Baptiste Hénau, un moulin à farine et un moulin à scie valant $5.000
- Robert Darlympe, un moulin à scie, un moulin à fouler et un moulin à carder valant $4.000
- Onulphe(?) Peltier, un moulin à farine et un moulin à scie valant $10.000
Saint-Roch
- Séraphin Dulong, un moulin à farine valant $12.500
- Michel Chamberland, un moulin à farine valant $9.500
- Aldéric(?) St-André, un moulin à carder et à fouler valant $3.000
Recensement de 1871
L’Épiphanie
- Néré Héneau, un moulin à farine ($10.000) et un moulin à carde ($5.000)
- Joseph Héneau, un moulin à farine ($10.000) et un moulin à fouler ($500)
- Louis Poitras, un moulin à farine ($4.000)
- Onulphe Peltier, un moulin à scie ($4.500)
- Léon Magnan, un moulin à farine ($1.600)
Saint-Roch
- Dame veuve Viger, un moulin à farine ($6.000)
- Joseph Poitras, un moulin à scie ($2.000)
- Victor Botquin, un moulin à carder ($1.000)
- Alderic(?) Botquin, un moulin à farine ($6.000), un moulin à carder ($1.000) et un moulin à scie ($2.000)
- France(?) Chamberland, un moulin à farine ($1.000)
Recensement de 1881
Il n’y a pas de description des moulins dans ce recensement, on ne peut que relever le nom des meuniers. Les menuisiers peuvent être employés à des moulins à scie ou ailleurs.
L’Épiphanie
- Olivier Poitras meunier
- Joseph et Stanislas Héneau meuniers
- Rodolphe Grégoire meunier
- Ours Trudeau meunier
- Léon Magnan meunier
Saint-Roch
- Charles Chamberland meunier
Les moulins de L’Achigan après 1830
Le 27 janvier 1831 Guillaume Corbin farinier et faisant valoir un moulin à farine dans la paroisse St-Pierre a réglé ses comptes avec Michel Chamberland cultivateur
12 mai 1831 – Bail d’une terre située près des moulins à farine et à scie sur la rivière l’Achigan, seigneurie de l’Assomption; par Alexis Vaillant, cultivateur, demeurant paroisse Saint-Pierre-de-l’Assomption aux seigneurs de St-Sulpice. (Notaire J. E. Faribault)
Le 11 janvier 1832 Séraphin Leblanc meunier demeurant en la paroisse de St-Pierre de l’Assomption a rédigé un acte de vente de droits. Un autre contrat conclu le même jour le qualifie de maître-farinier. Le 27 août 1832 Louis Dufrène a signé une convention où il est désigné comme maître-scieur demeurant en la paroisse de St-Roch; dans le recensement de 1831 son moulin était situé au ruisseau St-Jean.
Le 7 octobre 1832 Michel Chamberland farinier de la paroisse de St-Jacques a vendu à Louis Poitras une terre située au sud de la rivière de l’Achigan tenant d’un côté à J. E. Faribault et une autre terre au sud de la rivière voisine de celle de Séraphin Leblanc et de celle de Guillaume Corbin, là où se trouvait aussi le moulin de M. de St-Ours.
Le 5 mars 1835 Jean-Louis Mercier dit Lajoie a conclu une convention avec son fils Pierre où il lui transfère le bail du moulin seigneurial du village de St-Roch.
En 1837 le seigneur Roch de St-Ours était aussi Shérif du district:
Le 25 juillet 1837 Séraphin Leblanc meunier au moulin de l’Achigan a déposé un protest contre Stuart McKlin (McLean?) ingénieur du village de L’Assomption pour des travaux censés améliorer le fonctionnement du moulin et qui, au contraire, l’empêchaient de fonctionner.
Le 4 mai 1839 plusieurs héritiers Poitras ont vendu leurs droits successifs à Michel Chamberland meunier de la paroisse de St-Roch pour une partie de la terre de Marie Archambault située à St-Roch fief Martel sur le chemin du Roi dit St-Régis joignant les terres du ruisseau St-Jean.
Le 27 mai 1848 Joseph-Edouard Beaupré bourgeois du village de L’Assomption a vendu à Eugène Chamberland meunier de la paroisse de L’Assomption un lopin de terre situé dans la paroisse de forme irrégulière de 60 pieds par 80 sur le chemin de la reine bordé par l’emplacement de Joseph-Edouard Faribault, Antoine Marchand et la terre de la seigneurie sans bâtisse. Le terrain avait été acheté du sherrif en 1846.
Ce plan de la paroisse de l’Epiphanie montre qu’en 1853 le moulin Viger avait été construit en amont des moulins du Séminaire (BANQ); est-ce le moulin où travaillait Eugène Chamberland?
24 mai 1856 – Vente par Joseph Edouard Faribault notaire à Eugène Chamberland meunier à L’Épiphanie d’un terrain voisin du moulin de dame veuve Viger.
Le 5 octobre 1857 Marie-Aurélie Faribault veuve de Louis Michel Viger a donné une procuration à son neveu Joseph Edouard Norbert Faribault notaire à L’Assomption pour racheter la part d’un moulin à moudre le grain connu sous le nom de moulin de L’Achigan à Pierre Dominique Debartzch héritier de Roch de St-Ours. Le 11 juillet 1857 elle lui avait déjà donné une procuration pour négocier le partage fait par le notaire Denis Emery Papineau de la succession de Roch de St-Ours et de celle de Dominique Debartzch et son épouse Josephte de St-Ours décédés afin de choisir le lot du partage qui lui reviendrait.
Le 27 décembre 1858 J.E.N. Faribault procureur de la veuve Viger a conclu un bail pour la location d’un moulin en pierres à deux étages comprenant un moulin à carder et fouler et un moulin à moudre l’avoine construit sur un terrain situé en la paroisse de St-Roch de l’Achigan avec François Protheau meunier résidant à St-Charles-Boromée; il s’agit du moulin à carder d’Orsonnens.
Pendant ces années le commerce du bois s’était développé de plus en plus haut sur la rivière de l’Achigan. Le 26 mars 1836 Owen Rock fermier de New Glasgow a vendu à Peter Patterson marchand de bois de Québec tout le bois à prendre sur sa terre amené sur les rives de la rivière de l’Achigan. Le 29 décembre 1845 Carolus Laurier arpenteur juré a conclu un marché avec Gabriel Couvillon de St-Lin pour mettre sur le bord de la rivière l’Achigan 1.000 morceaux d’épinette rouge; le 30 décembre Stewart Smillie lui a promis 600 morceaux, le 9 janvier 1846 John Goodbody 100 morceaux, Thomas Davis 300 morceaux. Le 27 février Antoine Morin et Michel Derouin se sont engagés à mettre sur le bord de la rivière pour le compte de William Porteous marchand de St-Vincent de Paul 300 flottes d’épinette blanche et 900 traverses de 30 pieds.
Le 21 mars 1846 Nazaire Dugas s’est engagé de faire et charroyer 8.000 madriers à son moulin à scie de Kilkenny pour le compte de Isidore Bryen dit Desrochers et David Beaudouin de St-Lin.
Les moulins de la rivière St-Esprit après 1830
Le premier Moulin Bleu, un moulin à scie construit sur la rivière St-esprit avant 1781, aurait été racheté par Charlotte de Boishébert veuve St-Ours du shérif en 1786. En 1829 il appartenait à Louis Dufresne qui l’avait transformé en moulin à farine sans avoir le droit seigneurial de moûture. En février Charles de St-Ours lui a intenté un procès, le 21 février la Cour a ordonné sa démolition.
Le 21 décembre 1829 Jean-Louis Mercier dit Lajoie et Charles Courteau nommés experts se sont transportés au moulin de Louis Dufresne pour procéder mais Louis Dufresne a refusé de leur ouvrir la porte. Il a finalement dû obtempérer et son moulin a été vendu par le sheriff.
Le 9 juillet 1832 Charles Sabrevois de Bleury a revendu à Charles de St-Ours un moulin à scie situé sur la rivière St-Esprit dans le fief Bayeul, paroisse de St-Roch. Il l’avait acquis le 9 mars 1832 lors d’une vente du sheriff des biens de Louis Dufrêne. En 1863 Aurélie Faribault veuve St-Ours l’a fait reconstruire; le contrat précise qu’il fallait défaire proprement le vieux bâtiment qui se trouve actuellement construit près du moulin appelé le Moulin Bleu en la dite paroisse St-Roch.
Dans Parcours de bâtisseurs on lit que ce moulin aurait brûlé entre 1863 et 1866 puis il aurait été vendu à Aldéric St-André; en 1871 c’était un moulin à carder et à scier et on lui aurait ajouté une meule vers cette date. Il aurait fonctionné jusqu’à la fin des années 1960 quand il aurait brûlé.
Ce plan du fief Bailleul en 1850 montre l’emplacement du Moulin Bleu sur le lot 69 dans une boucle de la rivière St-Esprit. Je remarque que Louis Dufresne possédait alors le lot 68 ou 2 annotations illisibles semblent montrer la présence de moulins. Guillaume corbin plusiurs fois documenté comme meunier possédait le lot 59 en amont de rapides propies à la construction de moulins. L’histoire des moulins de cette portion de la rivière St-Esprit est peut-être plus complexe que ce qui est raconté dans les livres.
Le 12 mai 1842 Joseph Beauchamp et Thomas McCarthy de Rawdon se sont donné une quittance réciproque. Le contrat précise que des billots ont été livrés au moulin à scie de feu Joseph Brisson sur la rivière Saint-Esprit. Le 29 juillet 1842 Joseph Dufresne a conclu un bail avec Joseph Riopelle pour un moulin à farine sur la rivière Saint-Esprit situé sur le lot 5 du 1er rang de Rawdon, soit dans le village de Ste-Julienne. Le 22 juillet 1844 James Day(?) a conclu un bail avec Joseph Dufresne meunier pour the grist mill, drying kiln and barley mill situé sur le lot 19 du 4ème rang de Kilkenny sur la rivière L’Achigan. Le 17 août 1846 Thomas McCarthy a vendu des billots à Damase Rivest à livrer au moulin à scie d’Édouard Beaupré sur la rivière du Saint-Esprit, à St-Julienne sans doute.
Le 23 février 1843 Louis Dufresne meunier de Rawdon a fait une offre à Louis Beaudry meunier de la paroisse de St-Esprit pour éviter un procès que L. Beaudry lui aurait intenté. Une 2ème offre faite le même jour a été refusée. Le 28 août 1845 Isidore Desrivières Beaubien médecin de St-Esprit a conclu un marché avec Charles Laporte meunier de St-Esprit pour lui défricher un morceau de terre. Le 1er décembre 1847 marché entre Jean-Baptiste Woulf et Jean-Damase Rivest pour la livraison de 100 cordes d’écorce de pruche bien roulée au pont de L’Achigan ou sur la rivière L’Assomption.
Le 14 janvier 1848 vente par Jean-Damase Rivest à Geneviève Starnes épouse séparée de Célestin Ste-Marie maître-meunier et cardeur de Rawdon de ses droits sur un terrain du 1er rang de Rawdon voisin de Joseph Beauchamp et Victor St-André, à Ste-Julienne. Le 23 juillet 1850 Geneviève Starnes épouse de Pierre Célestin Ste-Marie meunier demeurant à Ste-Julienne a déclaré avoir promis de vendre un terrain avec un moulin à Joseph Beauchamp mais que J. E. Beaupré serait intervenu dans la vente pour une dette qu’elle ne lui aurait pas remboursé. Le 24 juillet 1850 Joseph-Edouard Beaupré a conclu un bail avec Victor St-André dit Botquin cardeur demeurant dans la paroisse de Lanoraie pour un moulin à carder et un moulin à fouler dans le même corps de bâtiment dans la paroisse de Ste-Julienne.
Le 24 mars 1851 Jean-Baptiste Martineau a vendu à Gédéon Poirier un emplacement de la paroisse du St-Esprit avec un moulin à scier construit sur une petite rivière avec un autre terrain situé entre la rivière St-Esprit et le ruisseau St-Jean. Le 22 août 1851 vente par George Dupuis à Ephrem Dupuis d’un terrain avec un moulin en construction sur le lot 13 du rang 2 de Kilkenny. Le 24 octobre 1862 Joseph et Julien Varin ont déposé un protêt contre Joseph Dufresne à propos d’un terrain qu’il leur a vendu dans le lot 21 du 6ème rang de Kilkenny bâti d’un moulin à scie.
Joseph Dufresne avait aussi des moulins sur la rivière L’Achigan, sur ce plan de 1856 du village projeté de L’Achigan (St-Lin des Laurentides?) on voit un moulin situé vis à vis de la propriété de Joseph Dufresne.
La belle carte suivante situe les divisions territoriales, les villages et les rivières en 1859, elle n’apporte pas d’information sur les moulins.
Les moulins de Saint-Roch après le régime seigneurial
Malgré l’abolition en 1854 du régime seigneurial, Marie-Aurélie Faribault qui avait hérité de la seigneurie de L’Assomption au décès en 1837 de son époux Charles-Auguste, le fils de Paul-Roch, conserve le moulin jusqu’en 1871. Elle le vend alors à Aldéric St-André à qui elle avait cédé quelques années auparavant un moulin sis le long de la rivière Saint-Esprit. Après quelques autres transactions, le moulin passe en 1895 à Édouard Leclerc, lequel possédera plus tard le moulin situé au centre du village connu sous son nom. En 1903, Leclerc vend aux frères Élysée et Oswald Forest le matériel et les agrès du moulin à farine et il s’engage à ne pas utiliser le pouvoir d’eau sous peine de dommages. Comme le moulin à scie n’est pas mentionné au contrat intervenu entre les parties, on peut penser qu’il avait été démoli. Par ailleurs, il n’est pas mentionné non plus dans le contrat de vente de la presqu’île intervenu la même année entre Édouard Leclerc et Léandre Miron. Selon les informations obtenues par Yves Guilbeault, l’approvisionnement en eau du moulin était devenu de plus en plus difficile en raison des modifications apportées avec le temps au lit de la rivière par la force du courant.
Municipalité de St-Roch
Cet historique semble mélanger l’histoire du moulin seigneurial et celle du moulin à carde construit par Protais d’Odet d’Orsonnens en 1820. Selon le livre Parcours de bâtisseurs celui-ci est décédé en 1836 et ses héritiers ont vendu le moulin à John Dalrymple cardeur; les contrats de vente ne sont pas accessibles sur le site de la BANQ. Le 28 avril 1848 vente par Sophie Rocher veuve de d’Orsonnens et ses enfants Thomas-Edmond et Laure Ernestine; le 21 mai 1848 vente par Léon Bouchard cardeur du moulin et sa femme Armeline-Victorine d’Orsonnens; 23 juin 1857 vente par Jean-Éraste.
Le 7 janvier 1856 Marie Aurélie Faribault veuve de Charles de St-Ours puis de Louis Michel Viger a donné une procuration au notaire Joseph Norbert Edouard Faribault pour administrer ses biens. Le 20 octobre 1858 John Dalrymple a revendu toutes ses parts à Marie Aurélie Faribault d’un moulin en pierre à carder et à moudre l’avoine et de la terre attenante. Celle-ci l’a ensuite revendu en 1871 à Victor Botquin dit St-André et non pas à Aldéric.
John Dalrymple était le frère de Robert Dalrymple qui était propriétaire d’un moulin à carder sur la rivière Saint-Esprit (secteur côte St-Louis de L’Épiphanie) à la même époque.
21 décembre 1871 – Vente de terrains et moulin à farine d’avoine situé en la paroisse Saint-Roch par; Marie-Aurélie Faribault, veuve de Louis-Michel Viger, représenté par Joseph-Norbert-Édouard Faribault, notaire, à Victor Botquin dit Saint-André, cardeur, de la paroisse Saint-Roch. (notaire Gustave-Denis Bricault dit Lamarche)
…monsieur Victor Botquin dit Saint-André, cardeur, de la paroisse de Saint-Roch… un moulin en pierre à carder et à moudre de grain l’avoine, avec toutes ses machineries… Une petite isle appeler ordinairement Isle Sophie, située vis à vis la propriété de Denis Lamarche.
Ce n’est donc pas le moulin seigneurial qu’elle a alors vendu mais le moulin à carde construit en 1820 par Protais d’Odet d’Orsonnens.
Le 8 novembre 1871 Victor Botquin dit St-André et son épouse Eugénie Chamaillon avaient fait donation à Louis Payette de retour des Éats-Unis demeurant à St-Roch et Henriette Botquin son épouse du moulin et des terrains en vertu d’une promesse de vente faite par madame Viger en 1869.
Le moulin de la famille St-Ours situé au nord de L’Épiphanie a été administré par la famille Chamberland depuis sa construction en 1805; il semble qu’ils aient aussi géré le moulin seigneurial de St-Roch. Cette histoire est plutôt confuse dans l’historique du moulin seigneurial du livre Parcours de bâtisseurs.
1er février 1872 – Donation entre Charles Chamberland, meunier, demeurant paroisse Saint-Roch, et Adéline Goulet, son épouse, à Alfred Chamberland, leur fils, meunier, demeurant avec eux. (notaire Gustave-Denis Bricault dit Lamarche)
une partie terre appartenante à madame Viger, où se trouve bâti le moulin, qu’ils ont droit de jouir tant qu ils occuperont ledit moulin.
Le contrat semble concerner le moulin seigneurial de St-Roch. Le 20 février 1880 dans un autre contrat Charles-Tancrède Faribault qui avait hérité du moulin à farine de sa tante l’a vendu à Élisée Julet dit Laverdure marchand de fer de la cité d’Ottawa. Une clause du contrat fait état du contrat de vente du moulin à carder à Victor St-André le 21 décembre 1871; il y avait sans doute un litige entre les 2 moulins voisins. Le meunier du moulin à farine en 1880 était Charles Chamberland.
La famille de meuniers Dulong
John Dulong descendant de François et vivant au Michigan m’a envoyé ces informations à propos de sa famille de meuniers ayant travaillé au moulin à farine de St-Roch:
14 February 1845, burial of Zoé Dulong, St-Roch-de-l’Achigan, meunier. 15 May 1854, burial of Anaclet Dulong, St-Roch-de-l’Achigan, meunier. 1857-1858, The Canada Directory, St-Roch-de-l’Achigan, François Dulong, miller. 3 February 1857, marriage of Séraphin Dulong and Marie-Rose Martel, St-Roch-de-l’Achigan, meunier, son Séraphin (age 28) also listed as a meunier. 4 February 1860, burial of François Dulong, St-Roch-de-l’Achigan, meunier. 16 April 1860, St-Roch-de-l’Achigan, formerly a meunier. François-Richard’s son Séraphin is called a meunier.
Acadian and french canadian genealogy
Il m’a aussi signalé ces actes notariés concernant ses ancêtres:
Le 7 mai 1812 François Richard Dulong meunier résidant à L’Achigan hétitier de René Dulong son père pour un neuvième a donné quittance à Jean-Baptiste Morin maître-menuisier de St-Jacques.
Le 23 mars 1833 François Dulong meunier à L’Industrie a acheté un emplacement à l’Achigan de Joseph Larivière pour s’y installer. Il est devenu ensuite maître-meunier au moulin à farine de St-Roch. Le 8 juillet 1833 Émilie Leblanc, 23 ans, soeur du notaire J.O. Leblanc, a été déclarée incapable d’administrer ses biens pour cause de démence et François Dulong est devenu son curateur. Séraphin Leblanc maître-meunier avait déposé la requête; il était le fils de Jean-Édouard Leblanc et le petit-fils de Basile Leblanc meuniers pour les seigneurs de St-Sulpice à L’Achigan.
Le 3 janvier 1850 François Dulong maître meunier à St-Roch a cédé et abandonné à Joseph Edouard Faribault un emplacement qu’il avait acquis de Charles Lecourt bordé par le chemin menant au moulin de Louis Michel Viger et un terrain appartenant à J.E. Faribault.
François Dulong était marié à Sophie Ducondu, Edward Scallon le principal marchand de bois de L’Industrie à la même époque était marié à sa soeur Mathilde Ducondu.
Lire: Edward Scallon et le Village d’Entreprise
Le moulin Grégoire – Le Grenier Oublié
Le magasin d’antiquités Le Grenier Oublié est installé dans un ancien moulin à eau sur la rivière Saint-Esprit. Le bâtiment et le site sont exceptionnels.
Bien que nous ignorions la date exacte de sa construction, nous savons que «le Petit Moulin du St-Esprit» devait exister avant la transaction de 1828 à deux générations de Dalrymple. La magnifique construction en maçonnerie de pierre passa, par la suite, à trois générations de la famille Grégoire, sous l’appellation du «Moulin Grégoire». Depuis 1980, il ne se fait plus guère de meunerie ou sciage, mais le bâtiment existe toujours. Acquis en 1999 par la famille Boulanger-Deschênes, le Moulin Grégoire fut rénové avec une bonne dose de détermination car l’état de délabrement du moulin aurait pu en décourager plus d’un. Ils se sont investit corps et âme dans la préservation et la mise en valeur d’un joyau encore intact de notre précieux patrimoine régional pour y accueillir le magasin d’antiquités que l’on connait aujourd’hui, «Le Grenier Oublié».
Le Grenier Oublié
J’ai remonté l’origine jusqu’au 10 juillet 1819. Pierre Majeau vend un lopin de terre à Augustin Barber, Elvin Loomis et Charles Smith. Il n’est mention d’aucune bâtisse et les limites du lopin sont : la rivière, une ligne droite, depuis un orme jusqu’aux deux petits trembles (!!!), le chemin. Une clôture existante. D’autre côté prenant à une petite plaine à venir à une soulte à cochons! Rien de très précis.
En 1821, un moulin à carder est possédé par Barber & Smith qui offre un bail à Loomis pour opérer 3 ans le moulin. Il y aura une vente (au décret) (par le sheriff de Montréal) avant que Martin S. Parker mette la main dessus.
Robert Dalrymple père achète le 21 mars 1837 de Thomas Busby Wragg, devant le notaire Gibb, tel que relaté par le notaire Eugène Archambault, dans un bordereau No 221 daté du 3 septembre 1846. Il y a seulement un moulin à carder et à fouler de 2 machines simples. Auparavant, Robert possédait la distillerie de son feu beau-frère Andrew Laing.
C’est Robert Dalrymple père qui a ajouté l’option moulin à moudre et à scie(?). Cependant, pas trouvé de marché de construction de l’option moudre et scier. John Dalrymple, son frère (ou son fils John Harold? Comment savoir?) a eu la propriété voisine, de l’autre côté du pont.
Robert a eu plusieurs enfants dont Robert et John Harold. John a aussi eu plusieurs enfants dont son fils aîné prénommé aussi John! Lequel s’est ramassé à Mascouche???? Ou St-Roch? Faut comparer avec les dates de naissance des deux : John fils : né en 1825 ou 1828, John Harold né en 1827. John père a un fils, James, né à St-Roch en 1844 (donc John père était à St-Roch) (celui qui était meunier à Mascouche ou St-Roch ou St-Esprit. Je crois que les deux frères Robert et John Harold ont vécu voisins à l’Épiphanie, puis sont partis peut-être ensemble à Clarence en Ontario (Rockland) vers 1875. Ce fut l’Année du décès de Robert père. Ces données généalogiques m’ont été fournies par Leslie Dalrymple, fille de James, qui vit en Alberta.
Informations fournies par Yves Forest
Le deuxième Moulin Bleu
Sur la rivière St-Esprit il existe encore un moulin à farine en activité nommé le Moulin Bleu et situé en amont du premier Moulin Bleu.
Le moulin Bleu présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Depuis sa construction au cours des années 1860, ce bâtiment, le barrage et les autres équipements hydrauliques ont servi de façon ininterrompue à la fabrication de farines et de moulées. Les équipements ont évolué au fil du temps et une activité fébrile s’y déroule toujours près de cent cinquante ans après sa construction. Le moulin Bleu est le seul des six moulins établis sur le territoire de Saint-Roch-de l’Achigan, le long des rivières de l’Achigan et Saint-Esprit de la fin du 18 siècle qui soit toujours en activité.
Répertoire du patrimoine culturel du Québec
C’est curieux comme ces informations sont contradictoires. Si le moulin a été construit en 1860 il ne peut pas dater de la fin du 18ème siècle!
Le moulin Dufresne du village de Saint-Esprit est documenté par un panneau patrimonial:
Bonjour,
J’aime votre page Web concernant les moulins. Mon arrière-grand-père était François-Édouard Dulong, le frère de Séraphin Dulong propriétaire du moulin de St-Roch-de-l’Achigan. Leur père était François-Richard Dulong qui était propriétaire du moulin avant de le céder à Séraphin. François-Richard apprend le métier de meunier en travaillant avec ses oncles, les Leblanc. Son grand-père était Basile Leblanc qui exploitait le moulin sur la rivière Achigan. Et j’ai été surpris d’apprendre sur votre page web que la famille Mercier dit Lajoie était aussi meunier. François-Édouard a épousé Élise Mercier et ses proches étaient aussi apparemment des meuniers.
Parfois, lorsque nous préparons des pages Web ou écrivons des articles, nous devons nous demander si quelqu’un les lit et les apprécie. Eh bien, je suis ici pour vous dire que j’apprécie votre travail. Merci beaucoup.
Cordialement
Rédigé avec le concours de M. Google.