Les contribuables du Québec financent le REM en construction. Pour des raisons que seules les multinationales peuvent expliquer les wagons sont construits en Inde plutôt qu’à La Pocatière au Québec. Le Journal de Montréal nous apprend aujourd’hui que 30% des wagons sont prêts mais qu’ils sont dangereux, mal construits. Les ti-counes se sont encore fait avoir et la Caisse de Dépôts et Placements du Québec est encore dans de beaux draps selon Michel Girard.
La servitude volontaire pour le confort
Bruno Massé dans La lutte pour le territoire québécois, entre extractivisme et écocitoyenneté explique que les québécois paient déjà cher pour financer le pillage de leur forêt et de leurs mines. Les subventions à l’industrie dépassent largement les redevances. Mais en plus on dirait que chaque fois que le gouvernement du Québec se lance dans un mega projet industriel ce sont les contribuables qui finissent par en payer la note.
Les ti-counes du monde entier se battent pour se faire organiser par les multinationales d’ailleurs.
Les nouveaux capitalistes qui mènent la planète à la catastrophe ont pourtant mauvaise presse, tout le monde les critique. Par exemple Facebook fait la manchette presque tous les jours, on découvre tous ses mensonges, ses magouilles et son hypocrisie. Ça n’empêche que les principaux moyens de communication pour les écologistes anticapitalistes restent les réseaux sociaux des méchants capitalistes milliardaires. Ils dénoncent une dictature mais c’est plutôt une servitude volontaire.
Les utilisateurs restent fidèles. Comme si ils n’avaient aucune imagination pour chercher ailleurs et que la moralité ou l’éthique personnelle étaient des valeurs du passé. Comme l’a expliqué Estienne de la Boétie en 1576, avant l’invention de Facebook, la servitude volontaire est bien plus efficace que la servitude forcée.
Et qui voudra en suivre la trace verra que non pas six mille, mais cent mille, des millions viennent au tyran par cette filière et forment entre eux une chaîne non interrompue qui remonte jusqu’à lui… En somme, par les gains et parts de gains que l’on fait avec les tyrans, on arrive à ce point qu’enfin il se trouve presque un aussi grand nombre de ceux auxquels la tyrannie est profitable, que de ceux auxquels la liberté serait utile.
La Boétie – 1576
C’est une bonne description du petit profit que chacun espère faire en participant au capitalisme et qui fait que le capitalisme continue à prospérer même si tout le monde sait qu’il mène à la catastrophe. Plus tard Aldous Huxley a dit à peu près la même chose dans Le meilleur des mondes revisited.
Utiliser Facebook c’est facile et confortable; trouver une alternative c’est difficile. On veut militer contre le capitalisme mais en utilisant Facebook pour être efficace et avoir de l’audience on ne fait que renforcer son pouvoir; on tue la biodiversité en créant un monopole.
Et les ti-counes s’imaginent qu’ils vont révolutionner le monde. Et le gouvernement du Québec s’imagine qu’il va être plus fort que les multinationales.

Personne ne nous oblige à consommer et à participer au système capitaliste, nous le faisons volontairement. Depuis des années on nous explique que c’est intenable à long terme et on fait semblant de ne pas comprendre tout en se sentant de plus en plus coupable. C’est impossible de renoncer au confort volontairement mais ça commence à devenir stressant. La maladie a un nom c’est l’écoanxiété, elle affecte particulièrement les jeunes et les gens qui réfléchissent.

C’est triste à dire mais ce serait beaucoup plus facile de se révolter contre une vraie dictature que contre notre servitude volontaire. Comme l’a très bien expliqué Denys Arcand le confort et l’indifférence sont les sous-produits du capitalisme. Le Québec a choisi le confort plutôt que l’indépendance, les québécois vivent confortablement mais je crois qu’ils sont moins fiers et heureux qu’en 1975 quand j’ai découvert le Québec.
Un bon boss et une job steady c’est devenu exceptionnel, c’était un faux espoir.
La démocratie aurait besoin d’une certaine moralité publique pour fonctionner. Quand chacun ne pense plus qu’à son petit profit au détriment de la protection des biens communs ça ne peut pas durer longtemps.
Lectures récentes
Description de Facebook par un ancien adepte:
Je n’avais pas encore compris que j’étais manipulé par Facebook, qui me poussait à lui donner toutes sortes d’informations sur mes centres d’intérêt et mes opinions politiques. Je l’autorisais à me suivre en voyage, à mémoriser mes lectures, et son algorithme recensait les mots-clés de mes messages privés. Ces informations étaient vendues au plus offrant sur une espèce de buffet en libre accès…
Quand je partageais des informations qui me réjouissaient ou m’irritaient, l’algorithme me confortait dans mes opinions en me signalant toutes celles qui allaient dans le même sens…
A. S. Magnason – Du temps et de l’eau, requiem pour un glacier
Ce texte est tiré d’un nouveau livre sur le réchauffement climatique par un auteur islandais. Depuis 50 ans que je lis ce genre de livres on est passé de l’avertissement solennel par les scientifiques, aux appels à l’action urgente, au constat que rien n’est fait et que la situation empire dramatiquement. C’est une littérature très productive, au début on y trouvait toutes sortes de solutions et d’espoir de changement mais ça devient plus dramatique et les solutions de plus en plus utopiques.
Dans son essai Bruno Massé rend compte de la situation au Québec. Il critique fortement l’espoir suscité par la notion de développement durable incarnée par notre nouveau ministre de l’environnement Steven Guilbault passé de militant écologiste extrémiste, à lobbyiste, à député libéral, à ministre. Le capitalisme a la capacité formidable de récupérer les plus beaux idéaux pour se renouveler en s’adaptant.
Nous sommes tous des ti-counes face à cette machine infernale, jusqu’au plus haut niveau de l’état.
Mais un jour le croupier (la communauté des scientifiques du monde) va soudain nous annoncer:
rien ne va plus, les jeux sont faits.
Dans un article récent je parlais du plan d’affaires de la compagnie Bayer-Monsanto qui prend le contrôle de l’agriculture mondialisée. Cette semaine la presse d’Argentine rapporte cette nouvelle: Dans la province retirée du Chaco, dans le nord de l’Argentine, 700 personnes ont été hospitalisées après des fumigations au glyphosate, pourtant interdites près des habitations.
C’est pour faire pousser le soja qui sert à nourrir la viande que nous mangeons. Aujourd’hui c’est dangereux d’habiter à la campagne sur une ferme. Même au centre-ville de joliette on sent les odeurs et on respire les aérosols.
D’autres diraient plutôt qu’il s’agit du pouvoirs financiers des quelques-uns contre tous les ti-counes du monde entier. Avec leurs fortunes colossales, ils contrôlent les gouvernements de nombreux pays et les médias d’information, dont Facebook fait partie. Ainsi, les démocraties représentatives glissent doucement dans le totalitarisme selon la spécialiste Ariane Bilheran. https://www.arianebilheran.com/post/psychopathologie-du-totalitarisme-1-3-ariane-bilheran
Cela explique un parcours comme celui de Steven Guilbault, la prise de contrôle de l’agriculture, et dernièrement, on tente même d’imposer une injection à vocation vaccinale et encore en phase expérimentale à certaines catégories de travailleurs. Cela démontre quelque chose d’encore plus pathologique que la servitude volontaire.
Mon article veut montrer la part de responsabilité personnelle dans la dérive vers le totalitarisme. Pour préserver notre confort nous devenons tous des ti-counes qui font ce qu’on leur dit de faire. Personne n’est obligé d’utiliser Facebook et ils sont des milliards. Au Québec on est encore en démocratie mais on accepte de se faire gouverner par décrets parce que c’est plus simple dans les circonstances, même si les circonstances s’éternisent.
Ce n’est pas encore la dictature puisque je peux écrire ce que je pense librement. La seule tentative d’intimidation que j’ai subie est venue de la municipalité de Chertsey; les trolls ne s’intéressent pas à mon site pour l’instant. Mais si tout le monde préfère s’exprimer sur Facebook pour défendre la démocratie je ne suis pas sûr qu’elle s’améliorera et que je pourrai continuer à m’exprimer librement très longtemps.