Les crises sont de bonnes occasions pour prendre des décisions radicales qu’on ne prendrait pas en temps normal. Le passeport sanitaire s’impose au Québec depuis le 1er septembre sans trop de contestation afin de tenter de régler la crise sanitaire. Alors pourquoi pas un passeport vert pour régler la crise climatique?
Circuler avec un passeport
Je suis un bon citoyen et comme la plupart des québécois j’ai reçu mes 2 doses de vaccin puisque les responsables m’ont expliqué que c’était la condition pour un retour à une vie normale. Mais depuis ce matin je dois vivre une nouvelle réalité, je vais devoir m’identifier à n’importe qui pour pouvoir aller au restaurant et ailleurs.
Avant le 1er septembre il fallait un motif très grave pour qu’un agent autorisé me demande de m’identifier. Les risques de dérapage sont multiples. Et puis tout le monde n’a pas accès à internet pour obtenir son passeport. On m’assure qu’aucune donnée identifiant mes déplacements et mes habitudes d’achat ne pourra être exploitée mais je ne suis plus naïf, j’ai déjà entendu la chanson.
Puisqu’il faut que tout le monde soit vacciné il aurait été plus simple d’obliger la petite minorité qui s’y oppose que d’encore compliquer la vie de la majorité qui a déjà fait beaucoup d’efforts. Mais au Canada on ne peut obliger personne à se faire vacciner; heureusement il y a une charte des droits et libertés pour protéger les minorités. Pourtant la vaccination obligatoire a déjà permis d’enrayer des pandémies: variole, tuberculose et autres…
En période de crise c’est donc plus facile de brimer la majorité qui consent que de forcer la minorité qui proteste.
En fait les lois ont déjà changé depuis 2001 pour lutter contre le terrorisme. Pour que la lutte soit efficace il a fallu accepter de renoncer en partie à notre vie privée: comme nous n’avions rien à nous reprocher nous avons accepté d’être surveillés en permanence pour le bien public.
Le passeport vert
Dans l’urgence il faut bien essayer de trouver des solutions nouvelles à des problèmes nouveaux, voici ma proposition. La pandémie n’est qu’une facette d’une crise environnementale planétaire, l’occasion serait bonne de réfléchir à l’adoption d’un passeport vert individuel puisque la majorité de la population semble prête à beaucoup de sacrifices face aux crises qui se succèdent.
Mettons que pour l’année 2022 le gouvernement du Québec calculerait ce que chaque citoyen aurait le droit de dépenser comme énergie en fonction des objectifs de réduction de la pollution au Québec. Chacun serait libre de dépenser son quota inscrit sur son passeport à sa convenance: en mangeant, en roulant en auto ou en chauffant sa maison. Bien sûr si on fait un calcul honnête des ressources disponibles il ne restera pas grand chose pour chacun mais on n’a plus le choix.
Avec les moyens informatiques modernes le gouvernement pourra facilement suivre tous ses citoyens pour s’assurer que la mesure s’applique également à chacun. Bien sûr le concept mériterait certainement d’être peaufiné mais je crois qu’il va falloir y arriver bientôt, le temps presse.