Découverte en 1986 au lac Gour (9ème lac) cette pirogue amérindienne est une pièce archéologique exceptionnelle qui appartient au patrimoine du Québec. Je n’apprendrai sans doute rien de nouveau aux résidents de Chertsey mais comme mon site répertorie son patrimoine il m’a semblé important de consacrer un article à ce trésor archéologique.
Le 27 juillet 1986 Albert L’Heureux découvre une épave au fond du 9ème lac à Chertsey. Il avise le lendemain la direction de Montréal du ministère de la Culture et des Communications puisqu’il pense qu’il s’agit d’un objet archéologique.
Par ce geste il va permettre aux experts de sortir la pirogue du lac pour pouvoir la préserver sans l’endommager. Il s’agit d’une pirogue datant de 1370-1510 environ, donc avant l’arrivée des premiers colons européens. Elle a été taillée dans un fût de pin blanc, brûlé sur un côté et grattée à la pierre pour le creuser.
Sur YouTube on trouve un vidéo filmé alors que la pirogue vient d’être sortie de l’eau. Voici quelques images:
La bibliothèque de Chertsey possède un livre intitulé « Fragments d’humanité – archéologie du Québec, pièces de collection » publié par le musée de la Pointe-à-Callière où on trouve des images encore plus belles (je n’ai pas osé les scanner pour ne pas endommager ce très beau livre). C’est un répertoire des plus belles trouvailles archéologiques faites au Québec magnifiquement illustré.
Dans un autre volume de la même collection trouvé à la BANQ on trouve des explications complètes sur la fabrication de la pirogue. En 1605 Samuel de Champlain a observé des amérindiens sur la côte du Massachusetts en train de fabriquer une pirogue semblable, voici sa description:
Après avoir eu beaucoup de peine et été longtemps à abattre un arbre le plus gros et le plus haut qu’ils ont pu trouver avec des haches de pierre … ils ôtent l’écorce et l’arrondissent hormis d’un côté où ils mettent du feu peu à peu tout le long de la pièce; et prennent quelques fois des cailloux rouges et enflammés qu’ils posent aussi dessus; et quand le feu est trop âpre ils l’éteignent avec un peu d’eau, non pas du tout mais de peur que le bord du canot ne brûle. Étant assez creux à leur fantaisie ils le raclent de toute part avec des pierres dont ils se servent au lieu de couteaux. Les cailloux de quoi ils font leurs tranchants sont semblables à nos pierres à fusil.