Catégorie: Histoire de Lanaudière
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Les moulins des seigneuries de Berthier, Dautray et Lanauray

Les seigneuries de Dautray, Lanauray et Berthier n’ont pu se développer qu’après la Grande Paix de 1701 qui a mis fin aux guerres avec les iroquois qui arrivaient par la rivière Richelieu (rivière des Iroquois autrefois) située juste en face à Sorel pour attaquer Villemarie. Le premier moulin à être documenté par un acte notarié dans ces seigneuries est le moulin Dautray construit vers 1711 pour Jean-Baptiste Neveu seigneur.

eDes plans détaillés des territoires défrichés de ces seigneuries ont été faits par les armées anglaises au moment de la conquête vers 1761. Celui de Berthier montre l’église, les maisons, les champs cultivés et la limite de la forêt mais il ne situe pas les moulins. Il y avait alors 145 familles dans la paroisse de Berthier et 34 à l’île du Pas.

Berthier – Atlas Murray 1761

Les moulins à farine et à scie de la seigneurie Dautray

Sur le Chemin du Roy d’aujourd’hui on remarque facilement le site du manoir et du moulin D’Autray; en venant de Montréal on traverse la rivière St-Joseph où se trouvait le moulin et on voit un peu plus loin un ancien motel qui se trouve à côté du site du manoir seigneurial disparu.

Les plans de 1761 sont très précis et on peut agrandir l’image en cliquant dessus. Le moulin à eau Dautray se trouvait sur la rivière St-Joseph située au milieu de cet agrandissement de la carte, sans doute dans la petite boucle de la rivière:

sDautray (détail) – Atlas Murray 1761

Il y avait alors 42 familles à Dautray dont 52 hommes capables de porter des armes et l’église était à Lanoraie. La seigneurie de La Norray et Dautray appartenait à madame Neveu.

Dautray (détail)

Jules Guérard, paléographe, a retranscrit des actes notariés anciens, son précieux travail est accessible sur le site de la BANQ: Actes notariés transcrits sur les moulins du Québec. J’ai noté la page de chaque acte cité.

4 mai 1711 – Marché de construction d’un moulin à eau sur la seigneurie de Dautray; par Léonard Paillé dit Paillard, maître charpentier, de la ville de Villemarie, et Jean-Baptiste Neveu, marchand et seigneur propriétaire de la seigneurie de Dautray, demeurant en la ville de Villemarie. Notaire Michel Lepailleur de Laferté, no-943 (page 4926)

…un moulin a eau dont le batiment sera de charpente clos de madriers de pruche clos joints a la verloppe # en coulisse a joints carré # qui auront trois poulces d épaisseurs…

…fera la rouë dudit moulin a tourner par-dessous ensemble generallement tous les harnois sans aucunes exception fournir de moulanges les faire placer bons et vallables qui auront six pieds et demy de diametre # et un pied d epaisseur dans le filet #

…faire les chaussées et ecluses necessaires bonnes et bien faittes et sujettes a visittes faire coupper la pointe qui formera le canal qui doit faire aller ledit moulin ledit canal sera planché au fond et aux costez de madriers de pruche ou pin…

Le marché a été conclu pour 1600 livres et il a été enregistré dans un acte notarié mais on ne peut pas être certain que le moulin ait été effectivement construit. C’était un moulin à farine puisqu’il y avait des moulanges. 2 ans plus tard un autre marché a été conclu pour l’agrandir ou le construire.

Jean-Baptiste Neveu (1676-1754) le 28 novembre 1710, il se portait acquéreur de la seigneurie de Dautré, située sur le Saint-Laurent… il acheta de différents propriétaires la seigneurie de Lanoraie qui lui appartint en totalité en 1721.

5 mars 1713 – Marché de construction d’un moulin à eau sur la seigneurie de Dautray entre Jean-Baptiste Neveu, marchand bourgeois et seigneur et propriétaire de la seigneurie de Dautray, demeurant en la ville de Villemarie, et Léonard Paillé, maître charpentier, de la ville de Villemarie. Notaire Michel Lepailleur de Laferté, no-1871 (page 4930)

tailler lever et couvrir un batiment de quarante pieds de long sur vingt deux pieds de large et dis pieds de hauteur de quarré sur le domaine de ladite seigneurie de Dautray et au lieu qui luy sera indiqué par ledit sieur Neveu

s oblige aussy ledit sieur Paillé d emmoulanger ledit moulin poser et cercler la meule et le lit dudit moulin l empater et faire generallement tout ce qui sera necessaire pour le bien emmoulanger et mettre sur farine aussytots que ledit sieur Neveu luy aura fait mener un moulange taillé audit lieur de Dautray

payer audit sieur Paillé la somme de huit cents livres a fur et mesure que lesdits ouvrages seront, et une paire de bas de Saint-Mariant pour homme

Le marché a été conclu pour 800 livres et une paire de bas ce qui semble indiquer qu’il s’agit de l’agrandissement du moulin déjà existant construit pour la somme de 1600 livres en 1711.

Un moulin à scie avait aussi été construit sur la rivière de Dautray puisqu’il a été vendu en 1753 par les seigneurs Neveu à leur fils Pierre-Paul dit Sevestre.

9 septembre 1753 – Vente d’un moulin faisant le bois sur la rivière de Dautray; par Jean-Baptiste Neveu, seigneur de Dautray et Lanoraie et Françoise Legras, son épouse, de la ville de Montréal, rue Saint-Paul, à Pierre-Paul Neveu dit Sevestre, de la ville de Montréal, rue Saint-Paul, leur fils. Notaire Louis-Claude Danré de Blanzy, no-5498 (page 2514)

Furent presents Jean Baptiste Neveu seigneur de Dautray et Lanoray et dame Francoise Legras son epouze deument autorize a l effet des presentes demeurants en cette ville rue Saint Paul lesquels reconnoissent avoir vendu et promettent solidairement l un pour l autre sans division ni discution…

En consultant les archives des notaires de Berthier j’ai trouvé quelques autres actes notariés que Lules Guérard n’a pas retranscrits.

24 octobre 1764 – Bail par François Neveu seigneur primitif de Dautray, La Norray et autres lieux et dame Ursule Charles Niverville son épouse à Alexandre Jusseaume farinier du moulin de Dautray pour un an.

26 août 1772 – Vente par Pierre-Paul Neveu Sevestre et Elizabeth Hertel à James Cuthbert. Ce contrat de vente récapitule les différents propriétaires du moulin à scie Dautray jusqu’à son aquisition par J. Cuthbert:

Le manoir et le moulin d’Autray 1857 – BANQ

Un moulin existait encore en 1950 sur la rivière St-Joseph selon cette photographie de la BANQ. Il avait dû être reconstruit plusieurs fois depuis 1711 mais je ne crois pas qu’il existe encore.

Berthier-en-Haut, Berthier – Moulin d’Autray, 1950 – BANQ

Dans un conte particulièrement savoureux, La bête à grand’queue, Honoré Beaugrand a décrit le pont du moulin d’Autray vers 1850.

Les moulins de Pierre de Lestage sur la rivière Okouvary

En 1721 Pierre de Lestage seigneur de Berthier a fait construire un moulin à scie sur la rivière Bayonne à la pointe Esther. Dans l’acte notarié la rivière est nommée Okouvary et Okvary, un nom qui pourrait être d’origine basque comme Pierre de Lestage. Il semblerait plutôt que le nom soit d’origine iroquoise et qu’il signifie la rivière à l’Ours.

Pierre de Lestage avait épousé Esther Sayward une anglaise enlevée enfant par les indiens et convertie au catholicisme par Marguerite Bourgeoys.

…il épousa Esther Sayward (Sayer) à Montréal le 5 janvier 1712… Le 26 avril 1718, il achetait de Nicolas Blaise Des Bergères de Rigauville la seigneurie de Berthier-en-Haut au coût de 6 000#, calculant que c’était un investissement avantageux… En 1721, il expliqua, qu’« ayant déjà dépensé de fortes sommes pour fournir à ses habitants les scieries et les meuneries dont ils avaient besoin », l’addition d’une église suffirait à attirer sur ses terres les colons dont il avait besoin.

Pierre de Lestage

En 1889 le curé Moreau a publié Précis de l’histoire de la seigneurie, de la paroisse, et du comté de Berthier où il raconte que Pierre de Lestage avait fait construire une église et un moulin qui servit à déboiser la Pinière de Berthier située à une lieue (4,8 kilomètres) de l’église et du St-Laurent. Le moulin à scie était à une lieue et quart.

30 janvier 1721 – Marché de charpenterie d’un moulin à scie situé sur la pointe Esther au rapide de la rivière Okouvary dans la seigneurie de Berthier entre Jean Bougran dit Champagne, Pierre Ratel, charpentier, de Berthier, et Pierre de Lestage, seigneur de Berthier. Notaire Pierre Raimbault (page 6917)

…un moulin a sçier propre a sçier des bois de trente a quarante pieds de long # a deux arnois de vingt quatre pieds de large par la longeur necessaire et de la hauteur qu il (mot rayé) plaize au dit sieur de Lestage # sur la pointe Esther au rapide de la riviere Okvary dans la seigneurie de Berthier a l’effet de quoy lesdits entrepreneurs feront la charpente dudit moulin # meuble les ponts de communication dont il sera besoin pour monter les pieces sur ledit moulin et ce # avec tous les mouvements creuseront un canal necessaire en coupant ladite pointe d Esther pour tirer l eau suffisante pour faire tourner et travailer ledit moulin en sorte qu’il par-dessous avec la pente et force necessaire pour faire au moin deux cent de planches ou madriers pour chacun jour…

…pour faire ledit coffre ou canal, trante pots d’eau de vie et des clouds qui seront absolument necessaire # qui seron aussy fourni par ledit seigneur aux dits entrepreneurs # avec trente livres de poudre et dix livres d’avance au cas qu’ils seront obligez # de miner # , une masse deux pinces, un cable de dix brasses, et les sçies, manivelles, et autres ferures necessaires au dit moulin…

Le salaire des ouvriers comprenait 30 pots d’eau de vie entre autres. Sur cet agrandissement de la carte de 1761 on peut supposer que la Pointe Esther était un peu en amont des boucles de la rivière.

Berthier – Atlas Murray 1761

Le moulin à scie a été construit sur un rapide de la rivière situé à la pointe Esther. Dans le livre publié par Zone Bayonne il est localisé au 1080 rang Bayonne sud soit un peu en amont du rond-point en allant vers Ste-Élisabeth.

Une ordonnance de 1732 pour l’agrandissement de la seigneurie accordée à Pierre de Lestage raconte qu’il avait fait construire un moulin à scie dans la profondeur du fief qui a brûlé en 1724 avec tout le bois de sciage. Il a ensuite fait construire un moulin à farine et rebâtir le moulin à scie.

Il avait obtenu une augmentation de sa seigneurie de 9 miles par 9 miles, la seigneurie de Berthier avait alors 12 à 15 miles de profondeur. Dans son Histoire de la Paroisse de Saint-Cuthbert Florian Aubin a documenté l’histoire du premier manoir seigneurial construit près de l’église de Berthier par Pierre de Lestage (tome 1 – page 70). Le contrat de sa construction enregistré par le notaire Rimbault est daté du 12 février 1725 et il permet de le situer au 720-724 rue Frontenac.

Un acte de 1736 montre qu’il y avait alors un moulin à farine dans la seigneurie de Berthier mais sa date de construction est inconnue et il n’est pas localisé.

Le 17 septembre 1736 – Engagement de Joseph Chevaudier, farinier, à Gabriel Paillé. Notaire Claude-Cyprien-Jacques Porlier, no-241 (page 6346)

Joseph Chavaudier farinier lequel s est engagé a sieur Gabriel Paillez pour un an seulement pour faire tourner, et faire valloir le moulin de la seigneurie de Berthier appartenant au sieur Lestage, moyennant la somme de deux cent livres payable moitié en argent et moitié en marchandises

En 2018 la meule du moulin à farine de la Pointe Esther a été exposée devant la bibliothèque de Sainte-Geneviève-de-Berthier.

Meule de la pointe Esther

Suite à la découverte d’une meule de moulin sur le territoire de la municipalité, l’Organisme des bassins versants de la Zone Bayonne, la municipalité de Sainte-Geneviève-de-Berthier et l’artiste Yves Louis-Seize ont décidé de s’allier afin de mettre en valeur ce bien de haute importance patrimoniale.

MRC de D’Autray

La pointe Esther a été nommée en l’honneur de Marie Josèphe Esther Sayer épouse de Pierre de Lestage.

Le moulin à scie de la pointe Esther a été reconstruit en 1738 pour la somme de 300 livres ce qui semble encore indiquer une remise en état plutôt qu’une reconstruction complète.

25 janvier 1738 – Marché de construction d’un moulin à scie sur la pointe Ester, rivière Bayonne en la seigneurie de Berthier entre Michel Lague dit Sancartier, charpentier et menuiser, de Chambly, et Pierre de Lestage, marchand, bourgeois, seigneur et propriétaire de la seigneurie de Berthier, demeurant en la ville de Montréal. Notaire François Lepailleur dit Laferté (page 4894)

un moulin a scie sur la pointe Ester riviere de Baillonne en la ditte seigneurie de Berthier # pour tout ce qui concerne consant la charpente et menuiserie et sans exception tout ce qui est nécessaire a la perfection dudit moulin et pour le mettre en etat de sier des planches de touttes longueur de trente cinq a trente six pieds de long demande courant # lequel moulin aura soixante pieds de long sur vingt six a trente pied de large suivant que la situation (mots rayés) du lieu le permettra pour la largeur

La pinière de Berthier semble avoir été une source de revenus importante et il en est souvent fait mention. La vallée du fleuve Saint-Laurent était bordée par de grandes forêts de pins centenaires qui ont presque entièrement disparues.

En 1739 un contrat a été conclu pour la construction d’un moulin à farine sur la pointe Esther.

3 mai 1739 – Contrat rédigé sous seing privé entre Pierre de Lestage et Pierre Mercereau, pour la construction d’un moulin à Pointe-Esther, près de la rivière Bayonne, à Berthier (BANQ)

21 août 1744 – Procès-verbal du serment des experts nommés pour faire la visite des moulins de Berthier, appartenant à la succession de de Lestage et dresser la liste des réparations requises (BANQ)

Les experts avaient recommandé de construire une muraille de 36 pieds entre le moulin à scie et le pignon sud du moulin à farine qui risquait de tomber sans cela.

Pierre de Lestage est décédé en 1743; Nicolas Gervaise était devenu le fermier des moulins de la seigneurie. Le sieur Gervaise serait arrivé de France avant l’agrandissement de la seigneurie en 1732 et il aurait construit un moulin sur une chute au-delà de la seigneurie selon l’histoire de la seigneurie de Berthier.

4 août 1748 – Marché de construction d’une allonge au moulin situé en la seigneurie de Berthier entre Charles Chenaye dit Lachenaie, maçon, de la ville de Montréal, rue Notre-Dame; et Nicolas Gervaise, fermier des moulins, de la seigneurie de Berthier. Notaire Louis-Claude Danré de Blanzy, no-3750 (page 2494)

une alonge au dit moulin de Berthier de vingt pieds de long sur la largeur de la maison qui est construite # laquelle a trentes trois pieds # et laquelle alonge aura dix huit pieds de haut d une pierre a l autre avec un pignon proportionné, dans lequel dit pignon il y aura une cheminée qui aura quatre pieds de haut au par dessus du faite

Jean-Baptiste Courthiau était agent des héritières de la seigneurie qui a été vendue en 1750 à son frère Pierre Noël demeurant à Bayonne au pays basque.

16 septembre 1750 – Partage et transaction entre Marie Joseph Ester Sayer, veuve de Pierre Lestage, et le sieur Pierre Noël Courthiau. (BANQ)

Le bail de Nicolas Gervaise daterait d’au moins 1747. Le partage incluait 3 esclaves, une fille esclave panize, un esclave nègre et une esclave négresse nommé Valentin iceluy mentionné aud. inventaire.

En 1753 le farinier du moulin de Berthier s’appelait Dastigny et le moulin appartenait à monsieur Courthiau à Berthier.

8 mai 1753 – 7 septembre 1753 – Procès entre François Laventure, charpentier, habitant la rivière Bayonne, demandeur, et Dastigny, farinier, de monsieur Courthiau à Berthier, défendeur, pour le paiement de travaux. (page 4553)

Memoir des ouvrages et journées que moy Laventure charpentier à fait et fourny au sieur Dastigny farinier chez monsieur Courthiau à Berthier.

Sur ce plan plus tardif deux sites de moulins sont localisés en amont de ce qui semble être la pointe Esther où une source d’eau salée est indiquée. Les moulins à scie et à fouler la laine se trouvaient en aval des moulins à farine.

En 1754 il semble qu’un autre moulin ait été construit dans la seigneurie de Berthier. Les actes notariés ne sont pas toujours faciles à interpréter.

12 octobre 1754 – Démission d’un moulin et emplacement par Pierre Fortin dit Paris et Marie-Angélique Martin, son épouse, de Lanoraie, à Pierre Dérosier dit Frenière, de Lavaltrie. Notaire Cyr de Monmerqué dit Dubreuil, no-1271 (page 5532)

ont dit et declaré que ne pouvant faire valloir un moulin qu’ils ont desertte? avec ledit sieur Derosier dit Frenière habitans de Berthier qui se construit sur la terre apartenant ou il sera par ces presentes ceddé quitté et abandonné des present et a toujours au dit sieur Lafrenière ses hoirs et ayant cause ledit moulin, assie sure l emplacement ou se construit ledit moulin

La BANQ a numérisé 3 documents difficiles à interpréter à propos d’un moulin de Berthier:

Cause entre Louis Blais, habitant de Berthier, demandeur, assisté de maître Panet, notaire; et Pierre Lefevre (Lefebvre), également habitant de Berthier, au nom et comme ayant épousé Marie-Anne Tangué (Tanguay), veuve de François Butord (Buteau), comparant par maître Decharnay, notaire, le demandeur réclame que ledit défendeur soit tenu de contribuer pour la moitié des réparations nécessaires du moulin à scie qui était en société entre lui et ledit feu Butord, en plus de payer la somme de 45 livres pour trois années de ferme de l’emplacement dudit moulin, il est ordonné que ledit demandeur procède aux réparations urgentes et nécessaires à faire audit moulin qui seront remboursées de moitié par ledit défendeur alors que ladite Tangué sera assignée et entendue en personne en ce qui concerne les 45 livres

28 juin 1757

Cause entre Louis Blais, habitant de Berthier, demandeur, assisté de maître Panet, notaire; et Pierre Lefevre (Lefebvre), également habitant de Berthier, et Marie-Anne Tangué (Tanguay), veuve de François Butord (Buteau), défendeurs, assistés de maître Decharnay, notaire, ladite veuve Butord déclare qu’elle n’a aucune connaissance que son feu mari ait fait une convention avec le demandeur pour une rente de terre et que lesdits défendeurs offrent donc conjointement de faire abandon du moulin en question, il est ordonné que les défendeurs se fassent autoriser de la manière accoutumée pour l’abandon dudit moulin alors qu’ils sont renvoyés de l’action intentée contre eux concernant la somme de 45 livres réclamée par ledit demandeur, attendu qu’il n’y a point de convention, dépens compensés

19 juillet 1757

Cause entre Louis Blais, habitant de Berthier, demandeur, comparant par maître Panet, notaire, et Pierre Lefèvre (Lefebvre), habitant de Berthier, défendeur, comparant par maître Decharnay, à propos d’un acte concernant une part d’un moulin ; il est ordonné que l’acte en question subsistera

6 décembre 1757

Le bail consenti en 1759 par Pierre-Noël Courthiau seigneur de Berthier, Randin et Trivoisins semble indiquer qu’il y avait alors 2 moulins à farine sur la rivière Bayonne mais qu’il n’y avait que le moulin à scie sur la pointe Esther.

22 octobre 1759 – Bail à ferme de deux moulins à eau situés sur la rivière Bayonne, seigneurie de Berthier et d’un moulin à scie situé sur la pointe Esther sur la rivière Bayonne, seigneurie de Berthier; par Jean-Baptiste Courthiau, négociant, de Berthier, au nom et comme procureur de Pierre-Noël Courthiau, seigneur de Berthier, Randin et Trivoisins, son frère, à Alexis Desrosiers dit Lafrenière, habitant, de Berthier. Notaire Louis-Claude Danré de Blanzy, no-8130 (page 2537)

deux moulins a eau faisants de bled farine assis sur la rivierre de Bayonne seigneurie de Berthier, garnis de leurs meules tournants et travaillants et autres ustanciles plus le moulin a planches a deux scies sis a la pointe Esther sur le meme rivierre de Bayonne…

pour faire l’exploitation du moulin a scie ledit preneur prendera par chacune desdites trois années dans la piniere dudit sieur bailleur les arbres ncessaires pour la quantite de douze cens piéces de sciage

les prendera tant avenir fors que ce ne soit des arbres qui ont eté cy devant entaillés pour faire du braye ou godron que ledit preneur jugera ne pouvoir regler plus longtemps sur pied sans dépérir et secher entierement

moyennant la somme de deux milles livres et la quantite de cinq cens minots de farine bonne loyale et marchande du poids de cinquante quatre livres net et franche du droit de moulin

veillera et empechera que personne ne couppe aucuns pins dans la pinierre ni prendre aucunes pierres dans ses carrierres et ne fasse aucuns torts de gradations et dommages sur ses domaines

Le gardien des moulins devait surveiller la pinière du domaine et s’assurer de couper en priorité les pins qui avaient été entaillés pour faire du goudron et du brai. Sur la carte de 1761 on voit que la pinière située sur la rive droite de la rivière Bayonne avait été mieux préservée, le chemin passait sur la rive gauche où la plupart des bâtiments étaient situés.

On fait aussi du brai avec de la résine et autres matières gluantes qui font un corps dur, sec et noirâtre; dans cet état on l’appelle brai sec, et il n’est pas propre à être employé ainsi pour la marine. Il faut en faire du brai gras en jetant du suif dedans quand on le fond pour l’employer à enduire les coutures et les carènes des vaisseaux.

Goudron de pin – Wikipedia
Édouard Manet – Le Bateau goudronné

En 1762 après la conquête le bail de 2 moulins à farine et 1 moulin à scie a été transféré à Nicolas Gervaise et Marie Lenoir; les arbres entaillés pour faire du goudron devaient toujours être coupés en priorité.

31 septembre 1762 – Bail à ferme de deux moulins à eaux situés sur la rivière Bayonne et d’un moulin ‘’à planches à deux scies’’ situé à la Pointe Esther sur la même rivière; par Jean-Baptiste Courthiau, négociant, de Berthier, procureur de Jean-Noël Courthiau, seigneur de Berthier, Randin et Trivoisins, son frère, à Nicolas Gervaise et Marie Lenoir, son épouse. Notaire Pierre Panet de Méru, no-1681 (page 5833)

faire joüir a Nicolas Gervaize et a Marie Lenoir (blanc) sa femme pour en authorisez a ce presents et acceptants preneurs pour eux durant ledit tems, deux moulins a eau faisant de bled farine assis sur la riviere Bayonne seigneurie de Berthier garnis de leurs meules tournans et travaillants et autres ustenciles, plus le moulin a planches a deux scies sis a la Pointe Esther sur la meme riviere Bayonne et seigneurie de Berthier avec tous les ustencils y annexés et en dependants mentionnés

pour faire l exploitation du moulin a scie lesdits preneurs prendront par chacune desdites trois [sic] années dans la piniere dudit sieur bailleur les arbres necessaires pour la quantité de douze cents pieus de sciage sans pouvoir sous quelque cause et pretexte que ce soit et puisse etre en couper ny abbattre au dela de la susditte quantité, ny courir la piniere, mais au contraire les prendra tous a main, a moins qui ce ne son des arbres qui ont eté cy devant en laittes pour faire du godron

veiller a ce que ladite riviere de Bayonne ne soit embarrasser afin que la navigation soit libre en icelle et que les canots puissent aller au dit moulin et sur retourner librement.

Le montant du bail était de 2000 livres et 650 minots de farine. En 1763 des travaux d’entretien ont été fait et le seigneur a fait construire un four à chaux.

16 juillet 1763 – Marché de maçonnerie pour un four à chaux et un moulin entre Jean-Baptiste Courthiau, seigneur de Berthier, Randin et Trivoisin, demeurant à Berthier, et Antoine Leblanc, maître maçon de Sorel. Notaire Cyr de Monmerqué dit Dubreuil, no-1950 (page 5534)

faire les travaux de massonne cy apres nomé, le four a chaux le charger prest a metre le feux, pour la somme de vingt quatre livres; en outre le pent des pelle du moulin a raisson de dix livres la toisse, le mur de refentes egallement aussy a dix livres la toisse, plus la chaussée dudit moulin la faire et parfaire prest a metre les madrier pour la somme de soixante et dix livres

27 octobre 1764 – Convention entre M. Courthiau et Charles Gervaise pour le partage de moitié des revenus du moulin à scie pour un an; M. Courthiau lui accorde la maison des moulins pour se loger.

Jean-Baptiste Courthiau a vendu la seigneurie à James Cuthbert après la conquête et il est retourné en France. Il a vendu des moulins à farine et à scie en plus de la maison seigneuriale et il a dû laisser son castor et sa robe de chambre.

Les moulins des seigneurs Cuthbert

19 août 1765 – Bail des moulins de Berthier par Alexandre McKay au nom de James Cuthbert à Charles Gervaise, les moulins à 2 scies et à 2 moulanges sur la rivière Bayonne pour 650 minots de blé et 2.000 livres pour le moulin à scies; il s’agit du premier acte notarié par James Cuthbert nouveau seigneur de Berthier.

Portrait de James Cuthbert
James Cuthbert – Musée McCord

Dès 1756, les habitants de la rivière Chicot désiraient une église et un prêtre. À cette époque, ils fréquentaient l’Église de Berthier (1729 à 1767). C’est l’abbé Kerbério de Berthier qui fut l’instigateur infatigable, le véritable fondateur de la paroisse de Saint-Cuthbert avec Jean-Baptiste Courthiau et évidemment James Cuthbert. L’abbé Kerbério choisit lui-même le site de la future église en plantant une croix. C’était le 21 avril 1765.

Histoire de Saint-Cuthbert

En 1767 James Cuthbert avait autorisé les habitants de St-Cuthbert à construire leur moulin à farine sur la rivière Chicot; ils se sont mis d’accord pour fournir les matériaux nécessaires.

30 mars 1767 – Engagement concernant la fourniture de matériel pour la construction d’un moulin à farine à Saint-Cuthbert entre les habitants de Saint-Cuthbert, et l’honorable James Cuthbert écuyer et seigneur de Berthier. Notaire Barthélémy Faribault (page 3423)

…Jean-Baptiste Brisset dit Courchêne Joseph Rinville, Nicolas Silvestre sindic préposé pour la batise les fournitures nécessaires d’un moulin à farine en la cote de Saint-Cuthbert, Jean-Baptiste Dubois et Joseph Roberge habitants dudit lieu lesquels ont réprésentés un écrit signé de l’honorable James Cuthbert ecüier seigneur de Berthié contenant que le dix sept décembre dernier tous les habitants dudit lieu de Saint-Cuthbert s’étant assemblés du consentement de mondit sieur seigneur en la maison dudit Baptiste Brisset pour et au sujet de la batisse du moulin cy devant mentionnés ils se seroient trouvés au nombre de quarante huits personnes démommés dans par ecrit inserée au dit ecrit… pour la construction d’un moulin de quarente piés de long sur trente de large

En 1770 le nouveau seigneur de Berthier James Cuthbert a fait refaire le moulin à scie à neuf.

7 décembre 1770 – Marché de construction d’un moulin situé sur la rivière Bayonne entre Pierre Desrosiers dit Lafrenière, de la rivière Bayonne, paroisse de Berthier, et James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier. Quittance, le 21 octobre 1771. Notaire Barthélemy Faribault (page 3396)

Dans sa Description du Bas-Canada en 1815 Joseph Bouchette disait que la rivière Chicot était alors navigable jusqu’au moulin seigneurial situé à 2 lieues du fleuve.

Les moulins de St-Cuthbert vers 1840? (BANQ)

L’acte suivant montre que les moulins de Berthier et de St-Cuthbert étaient affermés à Louis Bélair et son frère. Une estimation du moulin de St-Cuthbert a été faite pour la répartition des coûts d’entretien.

7 juin 1771 – Accord entre James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier et Michel Bélair, de Berthier. Une estimation d’un moulin situé à Saint-Cuthbert, en date du 29 juillet 1771. Dépôt de l’estimation, 25 novembre 1771. Notaire Barthélémy Faribault (page 3390)

le vingt six may mil sept cent soixante sept il avoit affermé les moulins dudit Berthier et Saint-Cuthbert conjointement, avec Loüis Belair son frere lequel seroît parti pour les païs d’en haut sans lui en donner aucune connoissance, en sorte que son evasion le plonge dans un embarras extrême et le met hors d’etat de continuer cette ferme… en conséquence suplie mon dit sieur Cuthbert de vouloir bien consentir à la résiliation du bail desdits moulins…

nous arbitre denomé part l Onnorable James Cuthbert ecuier seigneur de Berthié et autre lieux et le sieur Michel Beillaire fermiée des moulins de Berthié scavoire de la part de mondit sieur Cuthbert et dudit Beillaire le sieur Antoine Parant maître mason…

Le bail du moulin de St-Cuthbert a ensuite été accordé en 1771 à Michel Vacher dit Saint-Antoine.

17 août 1771 – Bail à ferme d’un moulin situé à Saint-Cuthbert; par Charles Gervais, contremaître des moulins de Berthier et de Saint-Cuthbert, agissant pour James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier, à Michel Vacher dit Saint-Antoine et Angélique Mercier, son épouse, de la paroisse de Berthier. Notaire Barthélémy Faribault (page 3409)

baillé et affermé pour le tems et espace d’une année à commencer du vingt courant et qui finira à pareil jour de la prochaine à Antoine Michel Vacher dit Saint-Antoine et Angèlique Mercier sa femme… le moulin de Saint-Cuthbert faisant de blé farine, à la charge de fournir et bailler livrer au dit moulin la quantité de six cent minots de blé froment

Le bail à Michel Vacher a été renouvelé le 10 juin 1772 par James Cuthbert. En 1773 Donald Morisson agent des seigneuries a ajouté un avenant pour préciser le territoire du moulin de St-Cuthbert; les grains devaient venir de la rivière St-Cuthbert, des côtes Ste-Catherine, St-Jean et Nouvelle York pour ne pas nuire au moulin de Berthier.

8 janvier 1772 – Marché de couper et de livrer du bois à la pinière de Berthier entre Jacques Tessier, de la rivière Bayonne, paroisse de Saint-Antoine en la seigneurie de Dautray, et Charles Gervaise, contremaître dans des moulins de Berthier. Notaire Barthélémy Faribault (page 3400)

fut engagé par ces présente envers le sieur Charles Gervaise contremaître des moulins dudit Berthier de couper, ( lettre rayée ) voiturer et rendre a pié d’oëuvre au plustard à la fin de mars prochain la quantité de cent billots de bois de pin

Le 14 août 1772 Michel Bélair a livré à James Cuthbert 302 minots de blé sur les 520 qu’il s’était engagé à livrer pour les arrérages sur la ferme du moulin de Berthier; il devait 809 livres moins 220 qu’il avait payé avec une écuelle et 3 couverts d’argent à 6% d’intérêt.

Le 13 février 1773 une vente de terrain montre que Jean-Baptiste Chamberland était alors farinier des moulins de Berthier; en 1775 il l’était toujours.

Un plan de la seigneurie de Berthier daté de 18-? montre l’église et le manoir de James Cuthbert.

La gazette de Québec, 15 mai 1773
La gazette de Québec, 15 mai 1773

Le seigneur Jacques Cuthbert avait du mal à s’entendre avec ses censitaires, en 1773 son manoir a été incendié et il offrait une récompense à ceux qui dénonceraient les coupables. Dans les livres d’histoire on lit que ce sont les américains qui auraient incendié le manoir en 1776 en représailles car James Cuthbert aurait été un héros; ce serait plutôt une légende transmise par la famille Cuthbert.

Le dernier manoir seigneurial de Berthier en 1938 – BANQ

James Cuthbert aurait d’abord habité l’ancien manoir de Pierre de Lestage dans le village de 1765 à 1769 puis il s’est fait construire un manoir en amont sur la rivière Bayonne qui a brûlé jusqu’à terre en 1773. Le manoir a été aussitôt reconstruit.

11 juin 1775 – Dépôt d’une décharge de James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier, à Michel Bélair, farinier, de l’île Bizard, et Louis Bélair, son frère. Notaire Louis-Joseph Soupras, no-1174 (page 7596)

Moi James Cuthbert, ecüier seigneur de Berthier et autres lieux déclare décharger de toute hypothéque que je pourois prétendre sur une terre de deux arpens de front sur quarante de profondeur située no 51, au nord est, de la riviere Bayonne seigneurie de Berthier, tenant d’un côté à Ambroize Trampe et d’autre au nommé Cadoury en vertu de l’obligation qu’il m’a consentie cy devant, conjointement avec Loüis Belair son frere, consentant qu’il en fasse et, dispose par ventes donation ou autrement dès qu’il m’aura satisfait de la somme de cinq cents quatre vingt neuf livres ou chellins

Le 6 septembre 1775 Louis Vadnay, Antoine Vadnay, Joseph Robillard, Augustin Robillard et Jean-Baptiste Bocage de St-Cuthbert se sont constitués pleiges et cautions pour Michel Vacher dit St-Antoine envers James Cuthbert pour livrer 107 minots de grain au moulin de St-Cuthbert

Le 21 mars 1778 dans une vente Charles Chamberland est farinier au moulin de St-Cuthbert.

En 1778 un marché a été conclu pour construire un moulin à farine en pierre à l’endroit appelé le Saut sur la rivière Bayonne pour la somme de 600 shellins plus 50 shellins de gratification à la femme de l’entrepreneur.

22 septembre 1778 – Marché d’ouvrage de maçonnerie d’un moulin à farine sur la rivière Bayonne à l’endroit appelé le Saut entre Nicolas Béland, maître maçon, de la Rivière-du-Loup, et James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier. Notaire Barthélémy Faribault (page 3414)

la maçonne d une maison en pierre pour bâtir un moulin à farine sur la riviere Bayonne à l’endroit appellé le Saut laquelle sera de cinquante un piés de long sur trente six de large de dehors en dehors, onze piés de haut

Ce marché conclu pour 450 shellins peu après semble concerner le même moulin de la chute de la rivière Bayonne; le suivant concerne la toiture en bardeau du moulin qui a coûté 250 shellins.

22 décembre 1778 – Marché d’ouvrage de charpente et menuiserie pour le moulin de la chute sur la rivière Bayonne entre Antoine Bilau, maître menuisier, de Saint-Cuthbert, et Charles Gervaise, contremaître des moulins de la seigneurie de Berthier. Notaire Barthélémy Faribault (page 3418)

toute la charpente et menuiserie qu’il conviendra de faire au moulin à farine qui doit se construire au lieu de la chutte sur la rivière Bayonne à la reserve des mouvements dudit moulin

Ce moulin est nommé Moulin Doucet au Saut ou Mill Craig dans le livre publié par Zone Bayonne.

5 avril 1779 – Marché d’une toiture en bardeau du moulin au saut de la rivière Bayonne entre Joseph-Marie Boucher, maître couvreur de bardeaux, de la côte Saint-Antoine, seigneurie de Dautray, et James Cuthbert, écuyer, seigneur de Berthier. Notaire Barthélémy Faribault (page 3380)

toute la couverture en bardeau avec les pignons nécessaire au moulin qu’il doit faire construire au saut sur la riviere Bayonne

Le manoir du seigneur Cuthbert
Le manoir reconstruit – Éditions Réjean Olivier (BANQ)

25 mai 1779 – Bail du moulin de Dautray par Charles Gervaise contre-maître des moulins des seigneuries de James Cuthbert à François Gosselin farinier actuel du moulin de Dautray que James Cuthbert venait d’acquérir. Le même jour Pierre Chamberland du Sault des Récollets a été engagé par Charles Gervaise pour travailler aux moulins des seigneuries comme farinier.

20 juillet 1779 – Protêt par Charles Gervaise contre Gabriel Chevrefils pour la construction d’un moulin à farine à la chute de la rivière Bayonne qui a abandoné son ouvrage; le 4 août un autre protêt a été déposé après un début de bagarre: Chevrefils qui tenait une pince à feu aurait fait une démonstration pour la lui passer dans le corps.

31 juillet 1779 – Accord entre James Cuthbert et Louis Belair demeurant au Detroit qui lui devait avec son frère Michel la somme de 11.900 livres et a cédé ses droits sur le moulin de St-Cuthbert pour réduire sa dette à 5.500 livres.

Après inspection par un expert les moulanges du moulin du Saut ont été déclarées défectueuses.

28 octobre 1779 – Déclaration et visite de moulin par Pierre Arsenault, maître constructeur de moulin de la Rivière-du-Loup. Notaire Barthélémy Faribault (page 3421)

pour y visiter les moulanges d’un moulin neuf que l’honorable James Cuthbert ecüier seigneur dudit Berthier que fait construire et dont les moulanges sont entreprises par le sieur Gabriel Bellisle dit Chevrefils, après les avoir examinés avec toute l’attention possible il les avoit trouvées défectueuses et imparfaittes tellement qu’elles sont hors d’etat de pouvoir être assemblées et posées au dit moulin

Le 22 novembre François Gosselin et Louis Beaulieu ont rédigé leur procès-verbal d’arbitrage proposant un compromis qui a été accepté mais le 4 décembre une nouvelle inspection des arbitres a démontré que l’ouvrage n’était toujours pas acceptable et James Cuthbert a déposé un nouveau protêt le 6.

Pendant toutes ces années la propriété des moulins a été peu à peu partagée en parts. En 1780 Jacques Cuthbert pouvait affermer 5/8 du moulin à farine Dautray et il était propriétaire du moulin à scie.

La Gazette de Québec 27 janvier 1780
La Gazette de Québec 27 janvier 1780

Le dit moulin à scie est situé sur un beau ruisseau (le même sur lequel est le moulin à farine) et n’est pas éloigné d’un mile du fleuve St-Laurent. Ce qui semble signifier que le moulin à scie était en amont du moulin à farine sur la rivière Dautray. James Cuthbert avait toujours des démêlés avec ses censitaires mais je ne suis pas certain que ceux-ci lisaient la Gazette de Québec. Il était interdit de chasser ou pêcher dans sa seigneurie après le 1er août.

Le 24 septembre 1781 Charle Chamberland farinier au moulin de Milncreg rivière Bayonne s’est engagé envers James Cuthbert pour 3 ans.

Le 8 août 1782 Alexandre Cairns et Cuthbert Grant agents des seigneuries de l’Honorable James Cuthbert ont fait bail pour un an du moulin de St-Cuthbert à Jean Lessard farinier actuel du moulin.

Le 1er septembre 1782 Joseph Ambroize Neveu seigneur primitif de Dautrai La Norrai fondé pour un quart et Alexandre Cairns et Cuthbert Grant agents de James Cuthbert fondé pour trois quarts ont baillé et affermé pour un an à titre de ferme à Augustin Gendron de La Norrai leur moulin à farine situé sur la rivière St-Joseph à Dautrai.

Le 22 avril 1783 dans un échange de terres Charle Chamberland est farinier du moulin neuf de la rivière Bayonne. Jean-Baptiste Chamberland était alors farinier du moulin de Lavaltrie.

Le 12 juillet 1784 James Cuthbert a loué et affermé pour un an à Michel Vacher dit St-Antoine le moulin à farine situé sur la rivière St-Cuthbert.

Le 5 novembre 1785 marché entre Joseph St-Godard de Dautrai et Pierre Houle de Berthier avec James Cuthbert pour fournir et livrer les pièces de bois d’équarissage nécessaires pour la chaussée du moulin de Dautrai spécifiées au devis annexé.

Le 20 août 1785 James Cuthbert a concédé une terre au sud-ouest de la rivière Bayonne à Charles Chamberland maître-farinier au moulin de Milncraig; le 12 janvier 1787 Charles Chamberland meunier au moulin de Milncraig et y demeurant à vendu une terre sur la rivière de la Chaloupe de 2 arpents sur 68.

Le 5 novembre 1785 Joseph St-Godard de Dautrai et Pierre Houle de Berthier se sont engagés envers James Cuthbert représenté par Pierre Martin dit Pellan capitaine de milice son agent à fournir le bois pour la chaussée du moulin de Dautrai selon le devis annexé: 98 pièces de pin et 6 poteaux font 2.038 pieds. Plus 40 pièces de bois de chêne pour les mouvements du moulin.

16 mai 1788 – Marché de moulange au moulin de Dautray entre Robert Elliot, maître constructeur de moulin, de la Rivière-du-Loup, et Pellan, pour et au nom de James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier, Dautray et Lanoraie. Notaire Barthélémy Faribault (page 3405)

commencer au dix juin prochain les mouvements et poser deux moulanges du moulin de Dautrai qui marcheront par la même roue et le même arbres lesdits moulanges seront dans de bonnes garnitures, et l’ouvrier fera la tremïe, l’augette et la huche tellement que tous l’ouvrage dépendants des moulanges soit accompli, et chaque paire de moulange fera six a sept minots de farine par heure pourvû qu’il ait de l’eau…

par le même mouvement fera marcher un bluteau de douze a quinze piés lequel fera de quatre sortes de farine en lui fournissant les toiles nécessaaires pour blutter quarante minots de farine par vingts quatre heures…

ledit sieur seigneur promet et s’oblige de fournir deux paires de moulange bien emmoulangées prises dans leur cercle a la porte du moulin

Ce marché a été conclu pour 112 livres et 10 chelins.

22 juillet 1788 – Marché pour faire les ferrures et fers pour le moulin de Dautray entre Archibald Brown, forgeron, de la Rivière-du-Loup, et John Drake, au nom et comme procureur de James Cuthbert, écuyer et seigneur de Berthier, Dautray et Lanoraie. Cautionnement de Robert Elliot en faveur d’Archibald Brown, le 29 juilllet 1788. Notaire Barthélémy Faribault (page 3411)

fournir a la demande de Robert Elliot maître entrepreneur de moulin de Dautrai toutes les ferrures et fers de quelques espece qu ils puissent être nécessaires pour ledit moulin de Dautrai

Le 21 octobre 1788 à la réquisition de Rebecca Cuthbert procuratrice de James son mari en voyage en Europe, le notaire Faribault s’est transporté au moulin de Dautrai pour dénombrer le bois coupé sur ordre du gouvernement dans la seigneurie et déterminer son propriétaire; le 6 décembre Rebecca Cuthbert a fait constater par plusieurs témoins que James Cuthbert n’avait pas vendu ou cédé ce bois. Le 15 novembre John Drake agent des seigneuries a concédé une terre à Pierre Richard père maître-farinier au moulin de Berthier au nom de Laurent Richard son fils mineur.

James Cuthbert a publié une annonce dans la Gazette de Québec en 1790 pour louer ses moulins et il en donne une description:

La gazette de Québec, 23 décembre 1790
La gazette de Québec, 23 décembre 1790
  • Le moulin de Dautrai (avec tout le droit de péage de Dautrai, Lanorai et du Petit Bois) avec deux paires de meules… les bateaux et les canots peuvent monter jusqu’à la porte du moulin.
  • Le moulin appelé Milleraige situé sur la rivière Bayonne qui ne tarit jamais avec deux paires de meules françaises en très bonne condition.
  • Le moulin de Berthier, avec un moulin à scie, l’un et l’autre situés sur le même cours d’eau… on a construit depuis six mois un moulin à orge…
  • Le moulin de la paroisse de St-Cuthbert (moulin à farine).
  • À louer le privilège de construire un moulin à farine sur la rivière Maskinongé.

Le 15 août 1797 James Cuthbert a loué à Alexander, Margaret et Cuthbert Weshart, père, mère et fils la ferme du moulin de Dautrai de 3 acres par 40, moins 3 acres appartenent au moulin du Domaine, se trouvant dans le Manoir Dautrai N°8 (?) sur le bord du St-Laurent. En 1788 avant de partir en voyage en Europe James Cuthbert avait fait donation à Marguerite Fraser femme d’Alexander Weshart et à son fils Ross Cuthbert Weshart d’une somme d’argent, donation annulée à son retour; cette famille devait lui être proche.

James Cuthbert a continué à se chicaner avec ses censitaires jusqu’à sa mort en 1798.

La gazette de Québec, 21 janvier 1790
La gazette de Québec, 21 janvier 1790

Le 18 novembre 1797 marché entre James Cuthbert et Charles Chevrette maître-couvreur en bardeaux de St-Cuthbert pour recouvrir le moulin seigneurial de Berthier en nouveaux bardeaux.

James Cuthbert est décédé le 17 septembre 1798 mais il a eu le temps de rédiger un dernier acte chez son notaire le 18 août pour bâtir un moulin à eau à 2 moulanges sur la rivière Cachée dans sa seigneurie de New York avant la St-Michel prochaine (29 septembre). Le bois de sciage nécessaire à sa construction viendra du moulin à scie de Berthier. Aussi bâtir un manoir au dit lieu ou à Maskinongé ou à Lornière lorsqu’il sera jugé convenable par la personne qui occupera les lieux par droit d’héritage ou autrement en faisant bûcher les billots dans la pinière de Berthier de les scier et de les transporter à ses frais sans que le propriétaire du moulin à scie puisse exiger de frais.

En 1799 ses héritiers, Alexander, James et Ross ont fait construire ce moulin à farine à 2 moulanges pour 550 livres sur la rivière Cachée dans la seigneurie de Nouvelle-York (Dusablé) au nord de St-Barthélémy.

6 juin 1799 – Marché de construction d’un moulin à farine situé en la seigneurie de Nouvelle-York [seigneurie du Sablé] sur la rivière Cachet par; Alexander Cuthbert, James Cuthbert et Ross Cuthbert, écuyers, syndics de la succession de feu James Cuthbert, leur père, et, Jean Baptiste Saint-Louis maitre charpentier, demeurant au faubourg Saint-Laurent. Notaire John Gerbrand Beek, no-1323 (page 1259)

batir un moulin neuf tout en bois dans la riviere Cachet en la seigneurie de Nouvelle York appartenant a la dite succession dans la place déja fixée de quarante huit pieds de longeur sur vingt huit pieds de large et quatorze pieds de hauteur a deux moulanges

8 février 1800 – Marché pour couvrir un moulin entre James Cuthbert et Charles Chevrette maitre-couvreur en bardeau de St-Cuthbert pour découvrir le moulin de St-Cuthbert et le recouvrir.

30 juillet 1800 – Marché d’ouvrages de maçonnerie, charpenterie et menuiserie pour la construction d’un moulin à farine situé sur la rivière Bayonne; entre Jean-Baptiste Saint-Louis, maître-entrepreneur demeurant au faubourg Saint-Laurent et Ross Cuthbert, écuyer, seigneur de Lanoraie et Dautray demeurant à Montréal. Quittance, le 31 juillet (l’année a été omise). Notaire Thomas Barron, no-65 (page 942)

la construction entière et parfaite d’un moulin à farine sur la riviere Bayonne près de la place où demeurent les nommés Lavallée et Desalieres, lequel sera de quarente six pieds mesure françoise de longueur sur trente pieds de largeur et seize de hauteur, faire tout le corps du dit moulin et autres murs necessaire en bonne maçonne et d épaissseur convenable…

Le marché a été conclu pour 500 livres et le 31 juillet Saint-Louis a signé un avenant pour garantir la solidité du moulin pendant 1 an à l’exception des mouvements promettant les retablir et reparer en cas de ruine ou detoriations.

Ce moulin était situé au 1160 rang sud de la rivière Bayonne, il est nommé moulin Magnan ou Sainte-Claire dans le livre publié par Zone Bayonne.

Actes notariés documentant les moulins de la région de Berthier

En septembre 2024 j’ai fait une recherche dans les greffes des notaires de Berthier et ses alentours qui m’a permis de documenter assez précisément la suite de cette histoire:

Lire: Archives notariées des seigneuries Cuthbert

30 octobre 1800 – Bail à loyer du moulin à eau de Ste-Claire sur la rivière Bayonne par Ross Cuthbert seigneur de Lanorai et Dautrai à Jean-Baptiste St-Louis maître-farinier demeurant à Ste-Elisabeth seigneurie Dautrai contre la moitié des revenus du moulin.

21 avril 1803 – Marché entre James Cuthbert et Jean-Baptiste St-Louis entrepreneur des moulins demeurant à Berthier pour des travaux à faire au moulin Milnecraig appartenant au seigneur Cuthbert: 2 grandes roues, 2 rouets, 2 hérissons et les fusées pour 3 moulanges, les mouvements pour un bluteau, etc. Le dit St-Louis a aussi été engagé comme meunier au mouin.

29 juin 1803 – Accords entre Jean-Baptiste Boucher de Ste-Elisabeth et Ross Cuthbert qui lui a offert une somme pour boiser le canal du moulin Ste-Claire afin qu’il ne puisse faire de réclamation ultérieure en cas de dommage.

16 février 1806 – Marché de moulin par Charles des Troismaison dit Picard et Pierre Beaugrand dit Champagne maîtres-menuisiers et entrepreneurs de la paroisse de St-Joseph de Lanoraie et Ross Cuthbert seigneur de Lanoraie et de Dautraie pour rétablir le moulin de Dautraie: le bâtiment aura 50 pieds sur 28 et 13 pieds de hauteur, l’aiguille du pignon à 15 pieds, le solage sera refait à neuf en pierres avec des châssis selon le plan, dans le grenier le gargouchet, une chambre pour le blé et une autre pour le meunier, 2 cheminées, 2 grandes roues et 2 harnois pour 2 paires de meules, une chaussée d’au moins 120 pieds en 2 parties liées, etc. pour 8.000 livres.

9 décembre 1806 – Protet par James Cuthbert contre Jean-Baptiste St-Louis qui a réparé son moulin à scie au printemps mais l’a ensuite abandonné sans prévenir et causé des dommages au requérant qui demande des comptes précis du bois qui lui a été fourni pour les réparations.

21 septembre 1807 – Vente d’une goëlette nommée Union ancrée au moulin de Dautrai par Fidel Poirier capitaine de bâtiment résidant à St-Jacques à Edouard Armstrong et Charles Dunn de Maskinongé pour 100 livres.

11 octobre 1808 – Engagement de Joseph Bonnin meunier à Jean-Baptiste Billy St-Louis père maître-charpentier de moulin de Berthier pour faire marcher le moulin à une ou plusieurs moulanges et faire bonne et loyale farine.

22 décembre 1808 – Marché entre Ross Cuthbert et Pierre St-Vallier Mailloux demeurant à Berthier qui lui cède tous les bois de pin et de chêne se trouvant dans l’étendue des seigneuries de Lanoraie et Dautraie sur les terres non concédées pour 3 ans.

21 octobre 1809 – Marché entre Louis Lafortune de la petite rivière de Berthier et Pierre St-Vallier Mailloux pour lui livrer 68 billots de pin à son moulin.

30 novembre 1809 – Bail à prix fait du moulin à scie par James Cuthbert à Jean-Baptiste St-Louis situé sur la rivière Bayonne à 2 scies avec maison et étable à la charge de rétablir le moulin à neuf en posant des poteaux dessous et en s’obligeant à rendre pendant l’hiver tous les bois pour sa reconstruction.

26 décembre 1809 – Vente de coupe de bois par Ross Cuthbert à Jean-Baptiste St-Louis pendant 5 ans de tout le bois de pin des seigneuries de Lanauray et Dautray.

26 décembre 1809 – Marché entre Ross Cuthbert et Pierre St-Vallier Mailloux entrepreneur de bois pour annuler le marché de bois conclu en 1808 pour lui laisser seulement prendre des pins pour faire des billots et du bois pour faire des rames; Ross Cuthbert a cédé pour 6 années une place pour un moulin à scie qu’il devra construire à ses fais et devra remettre à la fin du bail.

15 janvier 1810 – Marché entre Jean-Baptiste Bely dit St-Louis et Pierre St-Vallier Mailloux pour 600 madriers de pin blanc qu’il devra descendre de son moulin pour livrer au pont de la petite rivière Berthier.

10 février 1810 – Marché entre Pierre Coutu maître-menuisier de Berthier et Jean-Baptiste St-Louis maître-charpentier pour lui tailler la charpente du corps d’un moulin à scie de 44 pieds sur 26 à 2 étages.

4 mai 1811 – Protet par C. F. Heynemand agent de Ross Cuthbert contre Pierre St-Vallier Mailloux pour qu’il respecte les termes du contrat de bois conclu le 26 novembre 1809 sans quoi il devrait rendre le moulin à scie.

13 mai 1811 – Protet par Ross Cuthbert contre Pierre Sévigny de St-Cuthbert concession de Newyork pour lui interdire de faire farine dans un moulin à farine qu’il a construit sur la rivière Caché car il n’a pas le droit de banalité malgré le droit qu’il prétend lui avoir été accordé par Alexandre Cuthbert décédé.

12 septembre 1811 – Protet par James Cuthbert contre Bill Farnham du haut de la rivière Bayonne à Ste-Elisabeth pour qu’il laisse couler l’eau à la chaussée de son moulin à scie car le moulin à farine de J. Cuthbert ne peut plus fonctionner; il a répondu qu’il gardait l’eau pour scier à son moulin et qu’il la laisserait couler quand il aurait terminé.

24 septembre 1814 – Marché entre C. F. Heynemand agent de Ross Cuthbert et Joseph et Pierre Bidagain dits St-Martin de la concession Nord Jersey pour faire un canal de 4 pieds de large qui prendra du bras du sud-ouest en gagnant la rivière de Dautray sur 24 arpents pour y amener plus d’eau. Sur ce plan de la seigneurie de Lanoraie de 1857 le canal menant aux moulins Dautray est dessiné avec une pompe en dessous du bras sud-ouest de la rivière La Chaloupe.

27 novembre 1814 – Vente d’un moulin à scie et son emplacement par Ross Cuthbert à Jean-Marie Boucher sur la rivière La Chaloupe avc sa chaussée, ses ustensiles et le privilège de scier du bois avec interdiction de construire tout autre moulin pour 180 livres.

2 décembre 1814 – Vente par Thérèse Neuveux à Louis Gonzague Heynemand maître-meunier de Lanauray d’une portion de terre au bord du fleuve St-Laurent tenant au petit bois de Dautray.

Description de Berthier en 1815 par Joseph Bouchette

En 1815 Joseph Bouchette a publié des cartes du Bas-Canada accompgnées d’une description.

La carte montre le moulin D’Autray sur une rivière nommée St-Joseph. Le moulin était situé entre le fleuve et le Chemin du Roy. Sur la rivière Bayonne 3 sites de moulins ont été marqués entre la source d’eau salée et Ste-Elisabeth. Les pictogrammes sont différents pour chacun.

Il y avait un autre moulin loin en amont sur la rivière Bayonne en-haut de St-Félix-de-Valois près de Castle Hill.

Un moulin était alors situé en amont de l’église de St-Cuthbert vis à vis du rang St-Catherine; J. Bouchette n’a pas dessiné tous les moulins sur ses cartes et il a peut-être oublié le moulin à farine situé près du village.

Dans sa Description du Bas-Canada Joseph Bouchette décrit la seigneurie de Berthier, il ne parle pas de la pinède de Berthier:

Le village et ses environs étaient souvent inondés à la fonte des neiges causant beaucoup de dommages. Il y avait deux moulins à grain, deux scieries et une manufacture de potasse dans Berthier et ses dépendances.

Les îles à l’entrée du lac Saint-Pierre étaient encore couvertes de bon bois de construction.

Le moulin Dautray était situé sur une rivière qui avait un courant permanent grâce au petit lac Romer situé dans la tourbière de Lanoraie. Le bois de chêne et de pin était encore abondant dans ce secteur.

Les moulins de Dautray et de Berthier après 1815

22 février 1815 – Marché entre James Cuthbert et Jean-Baptiste Hottin couvreur en bardeaux pour découvrir le moulin de Mill Craig en conservant les clous qui seront redressés pour refaire la couverture en bardeaux.

3 avril 1815 – Protet par James Cuthbert contre Jean-Baptiste Belly dit St-Louis pour lui ordonner de réparer et rétablir le moulin à scie lui appartenant sur la rivière Bayonne ainsi qu’il s’y est engagé dans son bail aussitôt que la rivière le permettra qui a répondu que Pierre Hottin avait pris en charge le moulin avant l’expiration de son bail et qu’il l’avait payé pour faire les réparations, explication qui a été refusée.

7 avril 1815 – Obligation de Bella Farnam de Ste-Elisabeth à James Cuthbert pour la somme de 25 livres garantie spécialement par le moulin à scie qu’il possède avec ses dépendances.

3 juin 1815 – Marché entre Joseph Lefevre menuisier de Berthier et Joseph Bonnin maître-meunier de St-Cuthbert pour faire dans le moulin à farine de James Cuthbert situé à St-Cuthbert une grande roue de 12 pieds et 8 pouces, un rouet, l’arbre avec 2 tourions et de les ferrer.

12 janvier 1816 – Obligation par Bela Farnham et Mary Basford de St-Cuthbert à Thomas Webster marchand de Dorvillier qui ont donné en garantie une terre avec un moulin à scie et une maison.

16 janvier 1817 – Marché pour la construction d’un moulin par Nathaniel Richardson maître-charpentier au profit de Jean-Marie Boucher; faire un moulin à scie semblable à celui qu’il a fait pour James Cuthbert excepté qu’il n’aura qu’une scie sur la rivière Lachaloupe. L’entrepreneur s’engage à aller faire couler les ferrements du moulin aux forges de Trois Rivières avec Boucher.

9 mai 1818 – Obligation de Bela Farnam cultivateur de Ste-Elisabeth à John Saxton Campbell et William Sheppard négociants de Québec pour un emprunt de 47 livres garanti par la terre qu’il possède dans la concession de Castel-Hill avec un moulin à scie, maison et autres bâtiments; le même jour obligation à Jacques Deligny pour 42 livres avec la même garantie.

2 juin 1818 – Vente par Jean-Baptiste Marion à Louis Gonzague Heynemand maître-meunier à Lanauray d’une terre sur la rivière St-Joseph.

18 novembre 1818 – Vente par Ross Cuthbert à Christianne Frédérick Heynemand maître-meunier demeurant à Berthier d’une terre de la seigneurie de Dautray bordée par la rivière La Chaloupe.

15 janvier 1819 – Marché entre James Reid (Read) cultivateur de Ste-Elisabeth et Morrel Barter constructeur de moulins de Daillebout qui s’est engagé à lui couper et charroyer sur la rivière de l’Assomption 500 billots de pin blanc dans la seigneurie de Ramsay et à les mettre en flotte sur la rivière dès que la glace sera partie.

5 février 1819 – Engagement de Paul Varin menuisier de Berthier à Jean-Marie Boucher pour travailler à son moulin à scie de la rivière Lachaloupe.

13 avril 1819 – Permis par Jean-Baptiste Chevrette et Maxime Houle cultivateurs de St-Cuthbert à Charles Bélanger du droit de construire un moulin à scie sur le ruisseau de Ste-Catherine à condition que James Cuthbert approuve le dit permis.

16 avril 1819 – Bail à prix fait par James Cuthbert à Joseph Bonnin maître-meunier de St-Cuthbert d’une place de moulin à scie ci-devant occupée par Louis Grandpré située entre le chemin du Roy et la rivière.

17 mai 1819 – Vente d’un emplacement de moulin à scie par Jean-Marie Boucher à Pierre Coutu maître-menuisier de Berthier avec un moulin à scie sur la rivière Lachaloupe pour 2.500 livres; les vendeurs ont un moulin à scie adjacent partageant les mêmes écluses et ils ne devont pas se nuire.

17 juillet 1819 – Dénombrement des fief, terres et seigneurie appartenant à Thérèse Dubord dit Lafontaine veuve de François Hénault seigneur de la seigneurie de l’île Dupas, du fief du Chicot et des islets adjacents, île aux Vaches et île aux Castors; les terres sont décrites avec une église et un presbytère sur l’île Dupas ainsi qu’un moulin à vent en pierre.

28 novembre 1820 – Marché entre James Cuthbert et Joseph Paquin pour refaire la couverture en bardeaux du moulin à farine de St-Cuthbert; J. Cuthbert s’engage à fournir les pins pour les bardeaux, les madriers, les clous et le fer blanc pour les lucarnes.

3 mai 1821 – Marché entre Jean-Marie et Joseph Boucher qui se sont engagés à livrer 600 planches venant du chantier de la petite Chaloupe et 200 madriers venant du moulin de la Grande Chaloupe à Alexis Laferrière et Alexis Mousseau, tous de Berthier.

20 mai 1821 – Bail à prix faite par l’Honorable Ross Cuthbert à l’Honorable James Cuthbert; Ross Cuthbert membre du conseil éxécutif et seigneur de Lanauray, Dautray et autres lieux a loué et abandonné pour 5 ans à James Cuthbert membre du conseil législatif seigneur de Berthier, St-Cuthbert et autres lieux tout droit de banalité qu’il peut avoir dans la paroisse de Ste-Elisabeth et autres lieux y adjussant pour 500 minots de froment par année avec interdiction à Ross Cuthbert d’autoriser la construction d’un moulin banal à Ste-Elisabeth. Il était prévu que la rente serait suspendue si le moulin banal de James Cuthbert venait à cesser de fonctionner.

1er mars 1822 – Sommation par Ross Cuthbert aux cultivateurs résidants en la paroisse Ste-Elisabeth et propriétaires dans les concessions Ste-Émilie et Ruisseau St-Martin seigneurie de Dautray dont les noms sont énumérés que vu la distance du moulin banal de Ste-Elisabeth il a vendu à James Cuthbert son droit de banalité et qu’ils doivent faire moudre leur grain au moulin de James Cuthbert à la Chute de la rivière Bayonne.

7 mai 1822 – Agreement between Ross Cuthbert and Cuthbert Weshart acceptant tous les matériaux pour la construction d’un moulin à scie sur la rivière Dautray près du moulin appartenant à Ross Cuthbert; C. Weshart renonçant à tous ses droits de construire ce moulin à scie accordés aussi à O. C. Pratt par Ross Cuthbert.

21 août 1823 – Vente par Joseph Jaret dit Beauregard meunier à St-Jacques à François Xavier Fontaine dit Bienvenu d’un emplacement de l’île Dupas avec un moulin à vent de pierre et ses agrais pour 2.400 livres à sa charge de payer 2 minots de blé par an de rente seigneuriale à Antoine Hénaud de Berthier.

29 septembre 1823 – Échange entre Ross Cuthbert et Antoine Robillard de 2 terres sur la rivière Bayonne tenant au moulin à scie repris à Farnam et le droit de l’utiliser pendant 2 ans et 5 livres contre 1 terre sur la côte Dautray voisine de la ferme de Ross Cuthbert.

Le 29 janvier 1824 Christophe Fréderick Heynemand fils maître-meunier à Berthier a fait un échange de terrain à la suite d’un héritage. Le 27 mars 1824 Henry Belden(?) de Berthier a cédé un sixième d’un moulin à carder nommé moulin St-George situé sur la petite rivière Berthier à Hiram W. Hitchcock de Champlain dans le comté de Clinton de l’état de New-York avec les outils laissé par le juge Moore et Richard Gookins pour la somme de 200 livres.

Sur ce plan daté de 18-? par la BANQ on voit un moulin à farine en amont et un moulin à fouler et à scie sur la rivière Bayonne.

13 février 1824 – Protêt par James Cuthbert contre Antoine Robillard de Ste-Elisabeth, James Cuthbert aurait loué à son frère Ross Cuthbert un moulin à farine sur la rivière Bayonne qui se serait engagé à ne pas causer de dommage au moulin de James situé sur la même rivière dans la paroisse de Berthier; le 29 septembre 1823 en prenant en charge un moulin à scie appartenant à Ross il s’était engagé à ne pas construire d’écluse pour ne pas nuire aux autres moulins.

3 mars 1824 – Protest by Ross Cuthbert versus Jerohmel(?) Cumming Pratt mill-wright de Rawdon qui s’était engagé à construire une nouvelle chaussée pour le moulin de Dautray et le canal pour conduire l’eau au canal pour qu’il la reconstuise à ses frais selon sa garantie de 18 mois.

11 janvier 1825 – Obligation par Charles Belanger de St-Cuthbert à James Cuthbert de 30 livres pour 6 années d’arrérages de rentes d’un moulin à scie situé sur le ruisseau Ste-Catherine appartenant au créancier.

15 août 1825 – Protêt par James Cuthbert contre Antoine Robillard qui ne devait pas construire d’écluse au moulin à scie du haut de la rivière Bayonne loué de Ross Cuthbert mais qui en aurait quand même construit une ce qui empêche le moulin à farine construit en aval de fonctionner; il a répondu que ça ne le regardait pas.

15 août 1825 – Rétrocession par François-Xavier Fontaine dit Bienvenu meunier de l’île Dupas à Joseph Jaret dit Beauregard meunier de St-Jacques d’un moulin à vent situé sur l’île Dupas vendu en 1823.

Le 8 mai 1826 Charles Bélangé de St-Cuthbert a cédé un moulin à scie situé sur le ruisseau Ste-Catherine à James Cuthbert seigneur avec le terrain pour recevoir les billots pour être déchargé des arrérages de rentes qui étaient sur le moulin. Le 20 mai 1826 James Cuthbert junior a déposé un protêt contre Antoine Robillard de Ste-Elisabeth à laisser et discontinuer de faire valoir et marcher le moulin à scie situé sur la rivière Bayonne près de sa demeure dans la seigneurie de Ross Cuthbert.

12 juin 1826 – Marché entre Emelia Rush et James Cuthbert junior avec Elie Olivier entrepreneur qui se déclarent quittes pour un marché de construction au moulin de Ste-Claire à Ste-Elisabeth; devis annexé à l’acte.

5 juillet 1826 – Vente par Emily Rush et James Cuthbert junior à Alexis Coutu de Ste-Elisabeth d’un moulin à scie, ses agrès et la chaussée avec le terrain en dépendant de 4 arpents en superficie sur la rivière Bayonne tenant à Antoine Robillard et Charles Geoffrois sans autre bâtiment acquis par contrat du sheriff en date du [non précisée] pour 145 livres et 24 livres de rente seigneuriale annuelle. Interdiction expresse de construire une écluse ou un autre moulin pouvant nuire aux moulins déjà construits ou à construire en aval.

19 juillet 1826 – Protêt par Emily Rush et James Cuthbert junior contre François Dubeau fils de Ste-Elisabeth. Le contrat de concession de sa terre en 1758 par la veuve Neveu dans la seigneurie Dautray sur la rivière Bayonne spécifiait que si les seigneurs voulaient construire un moulin ils pourraient occuper la terre sans dommage en payant la valeur de la terre occupée; vers 1802 Ross Cuthbert aurait repris possession d’une partie de la terre pour y construire un moulin puis le moulin ayant été abandonné il aurait autorisé F. Dubeau à utiliser la bâtisse tant qu’il ne serait pas rétabli. Les seigneurs désiraient reprendre le terrain pour y construire un moulin à eau ce que F. Dubeau a refusé. Le 12 août Jacques Deligny et Alexis Mousseaux experts choisis comme arbitres pour fixer la valeur du terrain nécessaire pour la construction du moulin ont fixé le dédommagement à 2 livres.

9 août 1826 – Vente par Royal C. Moore de Champlain état de New-York à James Cuthbert de tous les droits que possédait son père Pleny Moore dans un moulin à carder et à fouler situé à Berthier nommé moulin St-George pour 300 livres.

22 septembre 1826 – Vente par Hiram Washington Hitchcock et son épouse à Samuel Andres et Stephen Redington Andres de la sixième partie du moulin à carder et à fouler St-George sur la rivière Bayonne.

13 septembre 1827 – Protêt par James Cuthbert contre Elie Olivier meunier de Ste-Elisabeth pour avoir arrêté le cours de la rivière Bayonne et empêché le moulin de Berthier qui a été dans la jouissance paisible de l’eau de a dite rivière depuis plus de 60 ans de marcher et faire farine décourageant les habitant de venir y faire moudre leur grain.

31 décembre 1827 – Marché entre Joseph Boucher de Berthier et Benjamin Abbot marchand de St-Paul, promet de scier 200 billots de pin que Abbot amènera à son moulin de la Grande Chaloupe.

28 décembre 1830 – Bail par James Cuthbert à James McPhee commerçant de bois de Lanoraye pour un an du moulin à scie St-George à Berthier sans nuire au moulin à carder et à fouler et le droit de mettre ses billots sur le terrain du bailleur entre le moulin à scie et le terrain de M. Hitchcock pour 25 livres.

Le 3 janvier 1831 Joseph Beaudry fils de St-Paul s’est engagé à couper et charroyer 100 billots de pin sur la terre de Benjamin Abbott au North Jersey à Ste-Elisabeth pour Angus McPhee de Berthier et les livrer sur la rivière Bayonne à l’endroit qui lui sera indiqué; le même marché a été conclu le même jour avec Joseph Beaudry père. Le 7 janvier 1831 Angus McPhee marchand de bois a conclu un marché avec François Tessier et Michel Giroux de Ste-Elisabeth pour lui couper et charroyer 300 billots de pin blanc à prendre sur la propriété de Benjamin Abbott dans la concession St-Charles ou la Chaloupe et à livrer sur le bord de la rivière Bayonne près de l’église de Ste-Elisabeth. Le 15 janvier un autre marché a été conclu avec Antoine Boucher et Pierre Charron de Ste-Elisabeth pour 100 billots aux mêmes conditions.

Le 15 décembre Orrimill et Hiram Gibbs ont conclu un marché avec Ewen McMillan marchand de bois de Grenville de prendre 30.000 pieds cubes de bois de pin quarré un quart de mile plus haut que le chantier de M. Pierre Boivin et le charroyer dans la concession St-Pierre de Ste-Elisabeth sur la glace de la rivière Bayonne. Le 23 décembre Pierre Gervais et Charles Préville ont conclu le même marché pour 15.000 pieds cubes.

23 août 1831 – Sale and agreement by William Gookin of Rutland Vermont to James Cuthbert comme procureur de la succession de Richard Gookin de ses droits dans un moulin à carder et fouler appelé moulin St-George pour 325 livres; le procureur de Pliny Moore de Champlain New-York a aussi vendu ses droits sur le moulin pour 150 livres.

Le 24 février 1832 Hiram W. Hitchcock et Mary Matilda Anders demeurant au moulin St-George ont vendu à Zanthy Reed cardeur drapier demeurant dans le comté de Georgia de Franklin dans l’étsat du Vermont une terre au sud-ouest de la rivière Bayonne et une autre sur le bras sud-ouest de la Chaloupe voisine de celle de Fréderick Heynemand pour 150 livres. Le même jour Zanthy Reed leur a acheté la sixième partie du moulin à carder St-George.

24 avril 1832 – Protêt par Emily Rush et James Cuthbert fils contre Alexander McPherson qui a déposé ses billots sur la glace de la rivière Bayonne en amont de leur moulin à farine banal de la seigneurie Dautray nommé Ste-Claire pour les faire flotter appréhendant que la chaussée et le moulin pouraient être endommagés.

14 mai 1832 – Agreement between Alexander McPherson and Edouard and Mathias Armstrong de Maskinongé pour descendre ses billots de bois qui sont sur la rivière Bayonne au dessus du moulin Ste-Claire de Ste-Elisabeth jusque devant chez David Boucher en aval du moulin à carder et de les mettre à flot dans la rivière avant le 15 août; le 23 mai protêt par Alexander McPherson contre Edouard Armstrong qui aurait ouvert une vanne ou buson retenant du bois sur la rivière Bayonne en amont du moulin Ste-Claire et aurait laisser dériver le bois au grand dommage du requérant.

30 juillet 1833 – Protêt par James Cuthbert contre Elie Olivier meunier résidant dans le moulin St-Clair de la seigneurie Dautray de Ross Cuthbert sur la ferme de Mr. Antrobus qui aurait éclusé et arrêté l’eau de la rivière Bayonne l’empêchant de passer au moulin banal de Berthier.

1er octobre 1833 – Vente par Hiram Washington Hitchcock procureur de Zanthy Reed à James Cuthbert de tous les droits et prétentions qu’il peut avoir dans le moulin à carder, fouler et faire l’étoffe avec toutes les machines et outils situé sur la rivière Bayonne pour 750 piastres d’Espagne.

19 octobre 1833 – Bail par James Cuthbert à Jean Dubault de Berthier lui donnant l’autorisation de construire un moulin à scie sur le ruisseau Bonaventure en la concession du St-Esprit pour 120 livres de rente par an.

30 août 1834 – Protêt de James Cuthbert contre Elie Olivier meunier du moulin Ste-Claire sur la rivière Bayonne qui aurait encore éclusé la rivière empêchant le moulin banal de fonctionner.

6 mars 1835 – Cession et permis par les curateurs de Ross Cuthbert à Norbert Bourret et Pierre Boucher de Ste-Elisabeth d’ériger un moulin à scie sur la branche de la rivière Lachaloupe connue comme le ruisseau St-George sur l’emplacement de Jean-Bapiste Houle pour 36 livres par an.

24 mai 1836 – Marché entre Henry Petit entrepreneur de Berthier et Favien Lavallée cardeur pour enlever la boiserie du canal du moulin où réside Lavallée et la remplacer sur 12 pieds de haut par 10 pieds de large sur environ 50 pieds.

4 avril 1836 – Protêt par James Cuthbert contre Joseph Bourne meunier au moulin à farine de St-Cuthbert pour lui faire défense de toucher, travailler ou faire marcher son moulin à scie construit vis à vis de la demeure de Bourne et même de passer sur son terrain et de l’encombrer de billots.

22 juillet 1836 – Protêt par James Cuthbert contre Alexis Coutu propriétaire d’un moulin à scie sur la rivière Bayonne pour avoir éclusé la rivière empêchant le moulin banal situé en aval de fonctionner.

27 janvier 1837 – Vente d’un moulin à scie par Léandre Bergeron menuisier de Berthier à Charles Plouf situé sur le ruisseau Bonaventure sur un terrain appartenant à James Cuthbert au St-Esprit pour 56 livres; le 16 mars J. Cuthbert a accordé un nouveau bail à Charles Plouf de 10 ans pour 20 piastres d’Espagne par an.

12 juin 1837 – Vente d’un moulin par Flavien Lavallée cardeur de Berthier à Alexis Lépicier de Ste-Elisabeth, un moulin à scie sur la rivière Bayonne avec un lopin de terre que James Cuthbert aurait consenti ce jour pour 150 livres et 25 piastres d’Espagne de rente à J. Cuthbert.

29 juillet 1837 – Vente par Flavien Lavallée à Olivier Généreux cultivateur et entrepreneur de Berthier de 122 billots se trouvant sur la rivière Bayonne depuis une demi lieue en bas du moulin d’Alexis Coutu jusqu’au moulin à cardes de James Cuthbert pour 27 livres; il est entendu que le vendeur fournira à l’acquéreur le moulin à scie de James Cuthbert pour scier le bois en remettant le moulin en ordre.

20 février 1839 – Marché entre Olivier Généreux marchand et Flavien Lavallée cardeur de Berthier pour faire un moulin à cardes sur le terrain du moulin à cardes ou à scie de Berthier selon le devis annexé; F. Lavallée s’oblige à fournir le moulin à scie et le bois pour les travaux…

22 mars 1839 – Marché entre Elie Olivier et Ross Cuthbert représenté par son épouse Emily Rush et James Cuthbert junior pour la construction d’un moulin à farine sur la rivière de l’Assomption dans la seigneurie de Lanoraie selon le devis annexé: le moulin sera construit vis à vis de celui de Joseph Lefevre, de 36 pieds sur 40 à 2 étages ave 2 paires de moulanges de pierre de France…

15 juin 1839 – Vente par Flavien Lavallée cardeur à Narcysse Legris menuisier de Yamachiche de toutes les machines à carder du moulin à carder de Berthier pour 100 livres.

19 septembre 1840 – Bail d’une place de moulin à scie à Geneviève Tessier et autres par James Cuthbert qui avait accordé un bail de 10 ans à feu Jean-Baptiste Plouf en 1837 sur le bras nord-est dans la concession Castle-Hill 3ème rang qu’il acepte de transférer à ses héritiers pour 7 ans.

8 janvier 1841 – Vente d’un moulin à scie par Jean Dubeau de Berthier à Charles Plouf du temps restant d’un bail concédé par James Cuthbert sur le ruisseau Bonaventure pour 400 livres.

10 décembre 1841 – Bail à loyer par James Cuthbert à Joseph Lembert(?) cultivateur et menuisier de Berthier d’une place à moulin à scie sur le ruisseau qui passe sur la terre N°44 au sud-ouest de la route Alfred au bas d’une chute pour 96 livres de rente annuelle pour 9 ans.

17 mars 1842 – Marché entre Joseph Derouin marchand de Berthier et Pierre Lepart de Ste-Elisabeth pour faire 3 machines à carder, une pour carder, une pour griser et l’autre pour échiffer, capables de carder 200 livres de laine par 24 heures pour le moulin de J. Derouin sur la rivière Cachée.

Le pont de Berthier sur la rivière Bayonne
Pont de Berthier sur la rivière Bayonne, 1781 – BANQ

Le 16 août 1843 Emily Rush épouse de Ross Cuthbert et sa procuratrice pour la gestion de la seigneurie de Lanoraie a cédé à Joseph Lefebvre bougeois de Berthier un terrain au nord-est de la rivière de l’Assomption de la concession Ste-Rosalie tenant au chemin conduisant au pont connu comme « Pont de la Victoire » avec une écurie, chaussée de moulin et canal bâtis sur le terrain et le droit d’y construire un moulin à scie et les dépendances nécessaires, chaussée, canal et conduit d’eau; droit cédé pour 30 livres de rente annuelle.

6 septembre 1843 – Marché entre madame Ross Cuthbert et Plutarque Lavallé entrepreneur de Berthier pour fair les travaux à un moulin sur la rivière Bayonne selon le devis annexé: parachever le kiln pour chauffer l’avoine, faire une travée de plancher en avant des fourneaux du kiln, faire un garde guichet en dedans de la chaufferie, faire tous les mouvements pour faire marcher la moulange à écailler l’avoine, etc.

11 septembre 1844 – Marché entre Emily Rush procuratrice de Ross Cuthbert et Flavien et Plutarque Lavallé pour la construction du moulin de Dautrai selon le devis annexé: faire la chaussée sur la vieille, une bâtisse de 50 pieds sur 30 avec un solage en pierre de la hauteur nécesaire pour le moulin et le logement du meunier, les planchers, la couverture, les ouvertures, les mouvements d’un harnois double avec 2 moulanges, un grand et un petit bluteau et un smut-mill(?), un canal. Madame Cuthbert fera démolir la charpente du vieux château à ses frais, etc.

Le 30 septembre 1844 un jugement arbitral a été rendu en vertu d’un compromis entre James Cuthbert, Joseph Lavallée père, Joseph Lavallée fils et Plutarque Lavallée, meuniers dans le moulin de Berthier. Les arbitres étaient William Berczy coseigneur de Daillebout et Barthélémy Joliette coseigneur de Lavaltrie.

31 mars 1845 – Bail à loyer par James Cuthbert à Joseph Plouffe de Berthier d’un moulin à scie sur le ruisseau Bonaventure dans la concession du St-Esprit pour 9 ans, moulin loué en 1833 à Jean Dubeau.

23 juin 1845 – Marché entre James Cuthbert et Louis Corneilier dit Grandchamp qui aurait commencé à miner le roc vis à vis la chausée du moulin de St-Cuthbert pour boucher une voie d’eau empêchant la marche du moulin pour qu’il continue ces travaux.

24 janvier 1846 – Vente de bois par Narcisse Silvestre marchand de St-Félix à Firmin Perrin notaire pour livrer 10.000 pieds cubes d’épinette rouge en bois quarré au bas du mouin à scie de Flavien Lavallée sur la rivière Bayonne.

26 septembre 1846 – Bail par James Cuthbert à François Plouffe d’un moulin à scie sur le ruisseau Bonaventure pour 8 piastres d’Espagne par année pour 9 ans.

11 octobre 1847 – Vente par Alexis Fuseau dit Roque et Henriette Doiron sa femme à Joseph Edouard Faribault du moulin à scie d’Autray. Ils l’avaient acquis de Pierre Beaugrand dit Champagne (1/3) et Zéphyrin et Onésime Doiron (2/3); Ross Cuthbert l’avait vendu en 1799 à Philippe Jacques Heingre(?).

25 janvier 1848 – Bail à loyer par James Cuthbert à Antoine Fournier charpentier et Hercule Coutu cultivateur de St-Félix d’un pouvoir d’eau sur la rivière Bayonne à St-Félix pour y bâtir un moulin à scie et pas autre chose pour 16 piastres par an.

18 juillet 1848 – Bail à loyer par James Cuthbert à Alexis Lépissier(?) père de St-Félix d’un pouvoir d’eau sur la rivière Bayonne à St-Félix pour continuer à faire valoir un moulin à scie étant déjà la propriété du preneur pour 20 piastres par an pour 9 ans.

11 décembre 1848 – Concession par James Cuthbert à John Yule seigneur de partie de Chambly représenté par Wiliam Morrison bourgeois de Berthier d’un emplacement connu comme place de moulin à carder sur la rivière Bayonne avec une bâtisse de pierre à 2 étages servant de moulin à carder et à fouler et une bâtisse de bois servant de moulin à scie, un hangar et une écurie, 2 canaux et des empellements, une chaussée, les terrains avoisinants pour les booms, piliers et chaînes, etc. Il était interdit de construire un moulin à farine, concession faite pour 900 livres plus 5 livres de rente annuelle.

18 décembre 1849 – Vente et cession par Louis Arthur Cuthbert à son frère Edward Octavian des revenus de sa part de la seigneurie de Berthier au 11 novembre et jusqu’au 11 novembre prochain à l’exception des revenus du moulin à farine de la seigneurie occupé par Elzéard Olivier meunier.

Le 27 septembre 1851 Thérèse Eugénie Panet épouse de Benjamin Abbott demeurant à Berthier a conclu un marché avec Nathan Muray(?) maître-menuisier de St-Félix pour construire une chaussée sur la rivière Bayonne dans une partie de la 3ème concession de la seigneurie lui appartenant pour faire mouvoir un moulin à scie, de construire le corps d’un moulin à scie de 40 pieds sur 20, de faire un coffre, de placer une scie et faire une échappe à la chaussée pour 82 livres.

Le recensement de Berthier en 1851 décrit les moulins. Un moulin à farine mû par l’eau dans une bâtisse en pierre et en bois. Ce moulin employait 3 personnes et il appartenait aux héritiers du second James Cuthbert décédé en 1849. On trouve les noms de 2 meuniers sur la page correspondante, Elzéard Olivier et Jacques Ménard.

Sur un autre site il y avait 3 moulins: un moulin à farine et un moulin à fouler et à presser dans le même bâtiment et un moulin à scier dans une bâtisse en bois. C’était donc un ensemble de moulins nettement plus important que le premier.

Cet ensemble de trois moulins employait 5 personnes et il appartenait à Firmin Perrin écuyer, notaire de Berthier. Nazaire W. Bédard et David Dauphinais ont été recensés comme meuniers.

Expertise des moulins de Firmin Perrin à Berthier en 1862 – Un procès entre les héritiers de J. Cuthbert et le notaire Firmin Perrin à propos de ces moulins a donné lieu à une expertise très complète.

Il y avait encore un moulin à carder et un moulin à fouler appartenant à Joseph Derouin marchand.

Le 29 mars 1858 le notaire Joseph Edouard Faribault a conclu un bail avec Gédéon St-André cardeur de Lanoraie pour la location d’un terrain tenant au chemin de la Reine, à Michel Rondeau et à Louis Bourdelais où se touvait un moulin à scie dans lequel se trouvait établi un moulin à carder, un foulon et une presse. Victor St-André père de Gédéon devait encore construire la roue à eau pour les cardes et un rouet. Le 24 avril 1860 le bail a été résilié par les héritiers de J. E. Faribault. Ces moulins se trouvaient entre Lanoraie et Lavaltrie au bord du fleuve sur le chemin du Roy, ils sont dessinés sur le plan de la seigneurie de Lanoraie en 1857.

Sur le même plan on remarque le moulin à farine de Rithier un peu plus à l’ouest dont je n’ai trouvé aucune information.

L’Organisme des bassins versants de la Zone Bayonne a publié une documentation sur l’histoire de la rivière Bayonne. La carte qui se trouve à la fin situe le moulin de la Pointe Esther (1) près du village juste en amont de l’autoroute 40. Je ne pense pas que ce soit le bon endroit puisque la pinière de Berthier était située à 1 lieue de l’église et le moulin à 1 lieue et quart (environ 6 km); il se situerait plutôt vers le numéro 2 où il y aurait eu plusieurs moulins.

Sur le plan de 1857 un moulin seigneurial est indiqué un peu en aval du moulin Joly (numéro 4 sur le plan ci-dessus); une île forme le terrain attaché au moulin, l’île Tessier.

À suivre…

Le 9 juin 1885 Prosper Lavoie journalier de Joliette a vendu à Narcisse Alcide Guilbault marchand de Joliette un emplacement de la paroisse de la Visitation de l’isle du Pads sur le chenal de l’isle du Pads avec le carré d’un moulin en pierre et toute la pierre qui se trouve sur l’emplacement; acquis de Ludger Lavoie le 4 novembre 1867. L’avis d’enregistrement du 10 juin précise qu’il s’agit d’une partie du lot N°542 d’un demi arpent par un arpent joignant des 2 côtés à Davis Dandonneau représentant Louis Valois avec un moulin.

Le 6 août 1886 Edward Octavian Cuthbert a conclu un marché avec Pierre Edouard McConville arpenteur juré de Joliette pour remettre en état le moulin lui appartenant sur le lot N°229 de la paroisse de Berthier: faire la chaussée, poser des toiles neuves aux bluteaux, 2 paires de moulanges si il fallait remplacer celles en usage, pour 900 piastres. Il a loué à bail le même jour à P.E. McConville le moulin à farine, à scie et à cardes avec ses dépendances du lot N°229 pour 1.800 piastres, soit 200 piastres par année.

Carte du Québec

2 réflexions au sujet de “Les moulins des seigneuries de Berthier, Dautray et Lanauray”

  1. Super intéressant! le moulin en bas de le chute sur la rivière Bayonne a appartenue à mon beau père Romuald Doucet . Je crois que ma belle maman a eu ces enfants là . Le moulin de St Cuthbert était le grand père de mon mari . Et si je comprend bien le moulin à scie de Lanoraie dans le temps que je demeurais près de la villa d’Autray c’était un monsieur Bonin . Merci beaucoup je vais garder et relire ce histoire des moulins .

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    • Vous pourrez relire cet article en y trouvant de nouvelles informations puisque des lecteurs m’en envoient et que je les ajoute au fur et à mesure. Voici celle que j’ai reçue hier à propos du moulin à scie d’Autray:
      Le 11 octobre 1847 vente par Alexis Fuseau dit Roque et Henriette Doiron sa femme à Joseph Edouard Faribault du moulin à scie d’Autray. Ils l’avaient acquis de Pierre Beaugrand dit Champagne (1/3) et Zéphyrin et Onésime Doiron (2/3); Ross Cuthbert l’avait vendu en 1799 à Philippe Jacques Heingre(?).

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