La rivière L’Assomption a creusé un sillon en descendant des montagnes des Laurentides qui fait affleurer les couches des terrasses marines de la vallée du St-Laurent. Il y avait et il y a toujours beaucoup de carrières en exploitation dans la région de Joliette, c’est une part importante de l’économie locale.
Dans le rapport géologique du Ministère des Richesses Naturelles sur la région de Joliette de 1976 on lit: avant 1920, à peu près chaque rang comptait un ou plusieurs fours à chaux, dont les vestiges sont visibles le long des routes et dans le voisinage des carrières abandonnées.
Les carrières de Joliette
Au chapitre Géologie Économique on a un petit historique de l’exploitation des carrières dans la région de Joliette.
Plus au nord-est, le long de la crête de Joliette, un grand nombre de petites ouvertures et une douzaine de carrières de moyenne dimension, aujourd’hui inactives ou abandonnées, témoignent de l’attention qu’on apportait dans le temps au calcaire Deschambault en raison de sa teneur élevée en calcium.
Les Produits Chimiques Domtar et la compagnie Ciment Indépendant Inc. produisent, respectivement, de la chaux et du ciment dans le voisinage de Joliette. La dolomie de Beekmantown a déjà été exploitée pour fournir de la pierre à un moulin local dont les vestiges sont encore visibles à 4 milles au nord-ouest de Joliette. Elle fut aussi exploitée comme pierre de construction dans les anciennes carrières Richard et Olivier à 4 milles de Sainte-Elisabeth… Le grès de Chazy n’a pas trouvé preneur. Les calcaires du Black River sont sporadiquement exploités par la Turnbull Construction dans le rang II de la Concession de la Chaloupe. Presque tous les affleurements locaux de calcaire du Trenton inférieur (formation de Deschambault) ont été exploités pour en faire de la chaux.
Rapport géologique
Selon la biographie de B. Joliette par J. Bonin, les carrières de pierre calcaire ont été exploitées dès la fondation de la ville pour construire le premier moulin.
Non loin de l’emplacement du moulin qu’il s’agissait de bâtir, et en descendant le cours de la rivière, s’étendent sur ses bords, de vastes carrières de pierre calcaire d’une qualité supérieure. Elles furent exploitées immédiatement et fournirent les matériaux nécessaires à la construction du moulin.
Biographie de l’Honorable Barthélémi Joliette
La première tentative d’exploitation intensive des carrières de Joliette semble dater de 1877 par la Compagnie Provost, Leprohon. En 1893 on essaie de faire de la publicité et en 1906 la Standard Lime & Quarry Co. Lted a été fondée.
Il y avait une rue de la Carrière à Joliette (rue Mgr Forbes) et M. de Lanaudière en possédait une près de la Fonderie. Les carrières ont été comblées et terrassées pour la plupart.



Dans un article du 24 juin 1964 le journal L’Action Populaire annonçait la modernisation de l’usine Domtar.
Jusqu’à il y a cinq ans à peine, les haut-fourneaux de la Standard Lime Co. une filiale alors de Gyspsum Lime & Alabastine Co., répandaient sur la ville de Joliette des nuages quotidiens de poussière, de suie et de fumée. Le spectacle du petit train à bennes basculantes transportant la pierre de la carrière aux hauts fourneaux, des employés chauffant les fours tout couverts de la poussière blanche du produit, la tapage et la chaleur donnaient à l’ensemble une note pittoresque maintenant disparue du paysage.
Les dirigeants de l’entreprise entendent collaborer le plus possible avec les autorités, encourager, comme ils l’ont toujours fait, d’ailleurs, toutes les oeuvres authentiquement joliettaines, tous les mouvements charitables, sociaux, éducationnels.
Il y a encore 2 grosses carrières en opération à Joliette, une de chaque côté de la rivière et beaucoup d’autres dans la région, c’est une activité économique importante. Le journal L’Action écrivait en novembre 2020 que la Cimenterie Ashgrove allait réduire ses activités.
Voici une explication de la fabrication du ciment à partir du grès et du calcaire, trouvée sur le site de la cimenterie de Joliette (qui s’appelait alors Holcim), une cimenterie modèle:

En descendant la rivière L’Assomption
Les terrasses marines: Il n’y a aucun doute qu’une grande partie des dépôts qui s’étagent en gradins de terrasses dans la région de Joliette n’aient été formés dans la mer; on peut y trouver en effet des fossiles marins, c’est-à-dire des débris d’animaux qui ne vivent que dans la mer.
Étude pédologique du comté de Joliette – 1961
En descendant des montagnes la rivière L’Assomption a creusé son sillon faisant affleurer les différentes couches de ces terrasses marines. En plein centre-ville (près du pont des Dalles) on peut observer les couches des dépôts le long des berges et chercher des fossiles:






Le Rapport Géologique décrit les différentes couches de sol. Au retrait des glaciers, à mesure que le continent se relevait, le niveau de la mer s’abaissait, par saccades. A chaque arrêt entre ces saccades correspondait la construction d’une nouvelle plage sableuse, qui devenait une terrasse lorsque le niveau marin baissait de nouveau.
On peut observer tous ces affleurements en descendant la rivière.
Groupe de Potsdam
La rivière L’Assomption est le site de quatre affleurements en amont du pont du C.N. à Joliette. Les deux les plus en amont sont petits et sont visibles sur les deux berges; ils ne montrent rien d’autre que du grès blanc. L’affleurement nord et, par conséquent, le plus rapproché du Précambrien ne s’étend que sur une longueur de 50 pieds le long de la rivière…
L’affleurement sud, plus important, se présente sur les berges de la rivière à l’endroit où celle-ci s’incurve vers l’ouest. Si l’on considère que cet affleurement s’étend sur une distance de 200 pieds de long de la rivière, on peut conclure que son épaisseur probable est de 20 à 25 pieds…
Le troisième affleurement se trouve au bout de la route de (?) mille de long qui prend une direction sud après avoir laissé une route secondaire est-ouest. Plus important que les autres, il occupe les deux berges de la rivière sur une distance de 800 pieds et comprend la moitié supérieure de la petite île qui se trouve à cet endroit. Il consiste en un grès blanc et friable, à grain relativement grossier, interstratifié de lits de conglomérat de couleur rouille dont les cailloux atteignent 6 pouces de diamètre…
Le quatrième affleurement (celui qui se trouve le plus au sud) est aussi long que le troisième. Visible sur les deux berges de la rivière mais mieux exposé du côté sud, cet affleurement se compose d’un grès blanc et beige, à grain moyen et grossier, qui affiche de nombreuses rides de plage…
Groupe de Beekmantown
Il existe quatre affleurements du Beekmantown le long de la rivière L’Assomption. Ils se trouvent en amont du pont de la route 42-48 qui enjambe la rivière à Joliette. On peut les atteindre en empruntant la route de Notre-Dame-des-Prairies qui longe la rive nord de la rivière.
Groupe de Chazy
La rivière L’Assomption traverse la partie est de la ville de Joliette. Une fois passée le barrage au milieu de la ville, elle coule vers le sud-est sur une distance d’un quart de mille, tourne carrément vers le sud-ouest et s’engouffre sous le pont de la route 41-42. Quant les eaux sont basses, des grès d’âge Chazy sont dégagés sur une distance de 1000 pieds en amont du pont et sur 400 pieds en aval.
Groupe de Black River
Le Black River affleure dans la ville de Joliette et sa banlieue. Il se présente aussi d’une façon discontinue en bordure nord-ouest de la colline de Joliette. C’est dans les carrières de Ciment Indépendant et de Turnbull Construction qu’on trouve les meilleurs affleurements de Black River.
Groupe de Trenton
Les lits du Trenton inférieur affleurent d’une façon presque continue le long de la colline de Joliette mais ceux du Black River n’y surgissent que d’une façon sporadique. On a trouvé des lits Ouareau, remplis de gastéropodes, à une couple de cents pieds au sud de la route menant à Saint-Thomas…
Une coupe continue de la formation de Deschambault tapisse les berges de la rivière L’Assomption, du pont des Dalles (partie sud-est de Joliette) vers l’aval. On doit y ajouter deux autres coupes de même nature dans deux carrières abandonnées près de la rive gauche de la rivière: la carrière Beaudry, en amont du pont et à demi-remplie, et la carrière Lépine, en aval, maintenant complètement recouverte.