Pour fonder un village il fallait établir des moulins à farine et à bois, un magasin général, une boulangerie et une forge. Puis pour développer le village et établir des industries il fallait une fonderie et plus tard une aciérie. L’industrie de la métallurgie a été importante pour l’histoire de la ville de Joliette et dans un livret publié pour commémorer son bicentenaire ses rédacteurs y ont consacré un chapitre. L’histoire qui est racontée est résumée, je l’ai documentée plus en détails.
Samuel Vessot a été le fondateur de l’industrie métallurgique à Joliette au XXème siècle mais déjà vers 1844-1846 les seigneurs de Lavaltrie Barthélémy Joliette et Peter Charles Loedel avaient établi une fonderie au bord de la rivière de l’Assomption près de leurs moulins sur un emplacement qu’ils avaient réservé.

La fonderie de Pierre Imbleau
Pierre Imbleau (1807-1873), membre d’une importante famille de fondeurs québécois, arrive au village d’Industrie à la fin des années 1840...
L’historique de la ville de Joliette commence avec l’établissement dans le village d’Industrie de Pierre et Alexandre Imbleau membres d’une famille importante de fondeurs québécois. Une documentation sur l’histoire des familles de fondeurs et mouleurs des forges du St-Maurice confirme que les frères Imbleau engagés par les seigneurs de Lavaltrie étaient des experts dans leur métier. On y trouve ce tableau montrant que Pierre et Alexandre (Alexis) Imbleau étaient issus d’une lignée de forgerons. Pierre s’était marié en secondes noces à Eléonore Duplessis à Trois-Rivières avant de s’installer au village d’Industrie; leurs fils Charles et Louis se sont mariés à Joliette tout comme Alexis, marié à Christine Dupuis.
Selon le Journal de Québec du 16 février 1847 il y avait 1 fonderie et 5 forgerons dans le village d’Industrie. La fonderie de Pierre Imbleau a été établie en 1846 selon les publicités de la compagnie publiées par la suite. Un bail pour la location d’une maison sur la rue Notre-Dame a été conclu le 26 décembre 1846 entre Charles Héliodore Panneton, marchand, et John Hambleau, fondeur demeurant au village d’Industrie. Les noms étaient souvent mal orthographiés par les notaires de cette époque mais John ça ne ressemble pas du tout à Pierre ou Alexandre; il y a donc eu d’autres Imbleau fondeurs à Joliette.
Le 24 février 1855 Alexandre Himbleau fondeur demeurant à St-Charles-Borromée a nommé Philippe Leprohon bourgeois comme procureur pour régler les comptes de la fonderie avec son frère Pierre; il a sans doute déménagé à cette date car on ne trouve plus de trace de lui.
En 1852 des industriels américains, avaient construit une manufacture de seaux à côté de la fonderie Imbleau. Dans le contrat du bail conclu avec les seigneurs de Lavaltrie on trouve ce plan localisant le moulin à farine, la fonderie et la facterie de seaux. La fonderie se trouvait au bord de la rivière de l’Assomption sur le terrain du seigneur Loedel vis à vis son manoir, au bout de la rue St-Charles.
Le 26 mars 1853 les seigneurs de Lavaltrie ont loué à bail à Pierre Himbleau fondeur le terrain de la fonderie avec un pouvoir d’eau de 12 pouces cubes à prendre du canal du moulin de Louis Trudeau. Un autre plan annexé à l’acte montre la rue de la Fonderie, la rue du Moulin et la rue de la Facterie; il décrit plus en détail le bâtiment de la première fonderie. Le contrat précise que le bail avait été convenu par une entente verbale le 31 janvier 1849 pour 10 ans.
Ce dessin daté de juin 1846 montre les 2 manoirs identiques construits par les seigneurs de Lavaltrie. La fonderie et le moulin à farine étaient situés devant celui de gauche au bord de la rivière de l’Assomption. Soit ils n’avaient pas encore été construits en juin 1846, soit ils étaient situés tout juste à gauche du dessin.
Peter-Charles Loedel et son épouse Marie Antoinette Tarrieu de Lanaudière avaient reçu la propriété du terrain de la fonderie lors du partage de la seigneurie de Lavaltrie en 1853. Le 19 mars 1868 ils ont vendu un emplacement de la rue de la Carrière (Mgr Forbes aujourd’hui) sans bâtiment à Pierre Imbleau, fondeur de la ville de Jolliette, situé entre leur manoir et leur moulin à farine au bord de la rivière de l’Assomption. Pierre Imbleau fondeur a été le fondateur de la Société de bienfaisance et de secours mutuels de l’Industrie en 1861: S’aider les uns les autres.
Dans le tableau des établissements industriels du recensement de Joliette en 1871 Pierre Imbleau était propriétaire d’une fonderie valant $8.900, c’était le plus gros capital investi à Joliette; le Grand Moulin qui appartenait alors à George Gilmour n’était estimé qu’à $8.000.
Le 20 mars 1874 Peter-Charles Loedel et son épouse Marie Antoinette de Lanaudière ont loué pour 10 ans à Éléonore Duplessis veuve de Pierre Imbleau propriétaire de la fonderie un lopin de terre de 17 pieds sur 63 borné par la rue du moulin à farine, par la rivière de l’Assomption, par le bailleur, par le terrain de Mr. Imbleau et par le terrain de l’ancienne manufacture de seaux où étaient érigés des bâtiments de la fonderie. Pierre Imbleau est décédé en 1873 selon l’historique de la ville.
Ce nouveau bail précise que le pouvoir d’eau était alors de 20 pouces cubes à prendre de l’étang du moulin de Ours Trudeau pour lequel P. Imbleau avait construit un canal. Les propriétaires de la fonderie devaient placer des hommes sur le toit chaque fois qu’ils coulaient de la fonte pour éteindre les étincelles. En hiver ils devaient fournir autant d’hommes que le moulin à farine pour décrocher la glace dans le canal. Ils devaient payer un quart des frais d’entretien de la chaussée (le barrage).
En 1875 John Crilly a fait construire une manufacture de papier en face de la fonderie sur la rivière de l’Assomption, là où se trouve aujourd’hui le second barrage dans la ville de Joliette. L’entretien de la chaussée et le partage du pouvoir d’eau vont donner lieu à de multiples contestations et protestations.
Le 25 août 1883 Anselme Homère Paquet agissant au nom des directeurs de la Société permanente de Construction du Comté de Berthier a vendu au nom de Charles Imbleau mouleur et Louis Imbleau menuisier de Joliette absents de la Province 2 superbes maisons en brique de la rue St-Antoine appartenant à feue Éléonore Duplessis veuve de Pierre Imbleau; elles ont été vendues à l’encan. Les 2 fils de Pierre Imbleau avaient quitté Joliette et leur adresse était inconnue.
La Fonderie de Joliette
La fonderie est alors incorporée sous le nom de Fonderie de Joliette et change progressivement de vocation pour se concentrer sur la production de biens de consommation comme des ustensiles, des chaudrons et des instruments aratoires.
Le 21 avril 1874 Éléonore Duplessis veuve de Pierre Imbleau a vendu pour $4.500 à Édouard Guilbault, Joseph Wilfrid Renaud, Charles Leblanc, François Foucher, J.N. Alfred McConville et Pierre Edouard McConville toutes les bâtisses et les mécanismes de la fonderie érigée sur le terrain qu’elle louait aux seigneurs Loedel. Elle leur vendait aussi toute la fonte manufacturée ou pas, les moules et modèles, 139 charrues neuves. Elle a exclu de la vente certains ouvrages en fonte appartenant à des industriels de la région ce qui donne une idée des clients de la fonderie: Firmin Dugas, Antoine Gaudet et Hypollite Cornellier (moulins), Compagnie du Chemin à Rails (train), Joseph & S. Vessot (manufacture d’instruments aratoires), Collège de Joliette, etc.
Le 19 mars 1875 La Fonderie de Joliette a été incorporée par ses nouveaux propriétaires avec un fonds social de $20.000 divisé en 200 parts de $100 chaque.
Le 20 octobre 1875 Eléonore Duplessis a transféré à la Fonderie de Joliette corps politique incorporé le bail qu’elle détenait de P.-C. Loedel du terrain, du pouvoir d’eau et du canal.
Le 28 octobre la Fonderie de Joliette a protesté contre John Crilly et P.-C. Loedel car la chaussée d’une hauteur de 13 pieds et le mur pour contenir l’eau qu’ils avaient construits avaient occasionné une inondation dans la fonderie et des dommages aux machines et avait interrompu les activités de ses 17 ouvriers depuis 8 jours. La fonderie protestait contre cette nouvelle chaussée qu’elle ne voulait pas entretenir comme elle avait l’obligation de le faire avec l’ancienne et elle craignait des dommages plus importants lors de la crue de printemps pour ses installations valant 20.000 piastres. Le 30 octobre les époux Loedel et John Crilly ont répliqué en protestant contre la Fonderie de Joliette. Ses propriétaires avaient fait creuser un nouveau canal qui leur amenait beaucoup plus d’eau que ce qui leur était accordé dans leur bail; ils avaient aussi construit des murs pour ce canal qui s’étaient effondrés et menaçaient les moulins des Loedel et de J. Crilly.
Dans le Directoire de Joliette 1877-1878 il y avait 2 annonces pour des fonderies à Joliette:
Ces publicités décrivent la production des fonderies de cette époque: poëles doubles et à cuisine, charrues en fonte et en acier, chaudrons, canards, fonte pour moulins à farine, à scie et à carder, etc. P. Laforais Fils & Cie étaient aussi agents pour la vente des faucheuses et moissonneuses de M. Moody, Terrebonne.
Le 25 janvier 1878 la Fonderie de Joliette a été détruite par un incendie; ses propriétaires qui étaient assurés l’ont rapidement fait reconstruire.
Le 5 avril 1880 Charles Bernard Henri Leprohon héritier des seigneurs Loedel a protesté contre la Fonderie de Joliette qui, en contravention avec son bail, avait établi une manufacture de moulins à battre actionnée par le pouvoir d’eau et élargi son canal d’arrivée d’eau, privant les autres moulins d’une partie de leur pouvoir d’eau. La fonderie était aussi en train de construire une bâtisse pour fabriquer des haches en empiétant sur son terrain. Le 8 septembre 1880 C.B.H. Leprohon a vendu à la Fonderie de Joliette le terrain qu’elle occupait et le pouvoir d’eau pour 1.500 piastres. Un plan est annexé à l’acte de vente montrant la fonderie et le moulin à farine au bord de la rivière (en bas). Le bâtiment comprenait la fonderie, l’office, la boutique des fours, la forge et la boutique des haches et le terrain les lots 406 et 459.
La vue de Joliette en 1881 montre le barrage sur la rivière de l’Assomption, le moulin à farine au niveau du barrage et la fonderie située en aval (16); l’usine de papier Crilly était sur l’autre rive. Le manoir Loedel construit à côté de celui des seigneurs Joliette avait été détruit. il n’y avait plus que des arbres à son emplacement.
La fonderie se trouverait aujourd’hui entre le centre récréatif Marcel Bonin et la cour de l’école des Mélèzes mais le terrain a été remblayé pour l’aplanir et en faire un stationnement alors que la fonderie et le moulin étaient au niveau de l’eau. Voici la vue aujoud’hui.

Le 28 octobre 1881 la Fonderie de Joliette représentée par son agent Pierre Edouard McConville a conclu un marché avec F. H. Lewis de Joliette et Felix Corbeille de Montréal mouleurs engagés à la fonderie pour faire à la job tous les ouvrages concernant le moulage et la fonte de poëles, couverts de chaudrons et toute autre pièce de machinerie: 1.50 piastre pour moulage et fonte de chaque poële de 3 pieds de type Union ou St-Laurent et chaque poële à cuisine dit Chêne, etc.
La fonderie et forge P. Laforais & Cie sur la rue St-Paul près le marché était la seule autre fonderie de Joliette, sans doute nettement moins importante; elle produisait des charrues, des chaudrons et un séparateur de grains et de graines nommé la reine de moisson. Pierre Laforest fils a vendu l’équipement de la fonderie à Samuel Vessot à la fin des années 1880 et a été engagé par la ville de Joliette pour diriger la construction de l’aqueduc et de l’usine électrique.
Le 22 juin 1883 la Fonderie de Joliette a protesté contre Charles Bernard Henri Leprohon car elle ne recevait pas assez d’eau pour faire fonctionner ses machines selon le contrat de vente conclu et que ses ouvriers ne pouvaient pas travailler. Le 23 juin C.B.H. Leprohon a protesté contre John Crilly propriétaire de la manufacture de papier pour le tenir responsable et le sommer de remédier à cette situation. Le 4 mai 1885 la Fonderie de Joliette a encore protesté contre Charles Bernard Henri Leprohon car depuis 8 jours elle ne recevait plus assez d’eau et qu’elle avait dû interrompre la fonte. Le 16 juillet 1887 Charles Bernard Henri Leprohon propriétaire du moulin à farine et la Fonderie de Joliette ont convenu de construire un quai en bois rempli de pierres pour protéger les bâtisses de la fonderie.
Dans les publicités qu’elle a commencé à faire paraître dans les journaux la Fonderie de Joliette affirmait être établie depuis 1846; F.X. Lasalle en était le gérant.
Le 27 février 1889 la Corporation de la ville de Joliette a commandé à la Fonderie de Joliette une roue hydraulique de 72 pouces de diamètre et 2 pieds de hauteur avec arbre de couche en acier (shaft) et rouet, pignons, engrenages et les mécanismes pour la faire fonctionner avec celle actuellement en opération à la station où se trouvaient les machines nécessaires à la production de la lumière électrique dans la nouvelle centrale de production fournissant l’électricité à la ville. En 1890 M. J. M. Levesques a inventé un nouveau procédé de trempage de l’acier pour la confection des oreilles de charrue.
Cette photo parue dans un album intitulé Joliette Illustré 1893 n’est pas de très bonne qualité mais elle montre l’aspect de la fonderie à cette époque avec son quai sur la rivière.
À partir de 1895 les publicités de la Fonderie de Joliette ont été plus vendeuses. La production était concentrée sur les machines agricoles, faucheuses, rateaux, fourches à foin, charrues, moulins à battre et sur leur réparation.
Sur ce détail d’un plan Goad de Joliette daté de 1908 (mais qui est sans doute postérieur) les bâtiments de la fonderie sont dessinés en face de la manufacture de papier achetée en 1889 par Alex. McArthur; ils appartenaient alors à la Joliette Steel & Iron Foundry Ltd.
En 1912 la Fonderie de Joliette était devenue l’Aciérie et Fonderie de Joliette Limitée, le plan doit donc avoir été fait entre 1908 et 1912.
Sur cette photo de l’historique de la ville de Joliette on voit écrit sur le bâtiment Bureau de la Fonderie de Joliette mais une annonce avait été installée sur le toit: Joliette Steel & Iron Foundry.
La fonderie de Samuel Vessot
Samuel Vessot inventeur à 17 ans d’une machine agricole renommée avait fondé une manufacture sur le chemin Base de Roc actuel au sud de Joliette. Il était le fils du missionnaire protestant Joseph Vessot.
Lire: Le village Vessot et ses industries
Le 30 août 1878 Samuel Vessot a vendu avec faculté de réméré (droit de rachat) le mécanisme et machineries de sa manufacture à la Fonderie de Joliette et à Elie Seylaz missionnaire protestant de St-Henri de Mascouche: un engin, chaudière, tuyau et arbre, un planeur, une scie à ruban, un planeur à basculs, un banc de scie… Le 10 décembre 1880 Samuel Vessot a racheté son matériel à la Fonderie de Joliette selon son droit de réméré.
Samuel Vessot a fait breveter plusieurs inventions, la machine à moudre de Vessot brevetée en 1885 est devenue célèbre après avoir remporté des prix dans plusieurs expositions prestigieuses. Son amélioraton constante a assuré la prospérité de la maison S. Vessot & Cie.
En 1890 Samuel Vessot a fait construire une fonderie à côté de sa manufacture d’instruments aratoires pour pouvoir fondre lui-même les pièces nécessaires à son industrie.
La fonderie a commencé ses opérations en août 1890. Samuel Vessot avait acheté les mécanismes de la fonderie de Pierre Laforest (P. Laforais & Cie) pour en construire une nouvelle près de ses usines.
Les fonderies étaient souvent détruites par des incendies comme on va le voir tout au long de cette histoire. Celle de Samuel Vessot a été incendiée en novembre 1900 et reconstruite peu après.
Dans une publicité de 1903 on peut voir le nouveau bâtiment de la fonderie au bord de la rivière de l’Assomption avec la manufacture d’instruments aratoires (qui existe toujours) et la manufacture de laine en arrière.
L’aciérie et fonderie de Joliette
L’historique racontant l’histoire des fonderies et aciéries de la ville de Joliette devient alors très imprécis; il ne mentionne pas la première fonderie de Samuel Vessot. On y lit que Samuel Vessot qui possédait des intérêts dans la Fonderie de Joliette a mis sur pied en 1912 sa propre usine de fonte et d’acier la Joliette Steel Foundry puis qu’il a acquis le capital de la Fonderie de joliette pour créer la Joliette Seel and Iron Foundry Limited.
En décembre 1907 S. Vessot & Cie était devenu le principal actionnaire de la Fonderie de Joliette en rachetant les actions de Élisée Thériault.
Le 27 septembre 1910 Samuel Vessot, Alphonse Durand, Ernest Hébert, Jules Paul Ovide Guilbault et Alphonse Baillot ont incorporé une nouvelle compagnie nommée Aciérie et Fonderie de Joliette Limitée avec un capital-actions de $250.000; une nouvelle usine devait être construite près de la manufacture Vessot.
Les travaux d’aplanissement et d’ouverture d’une rue conduisant aux nouvelles usines, étant pour ainsi dire, terminés, les directeurs ont ordonné tous les matériaux nécessaires à l’érection des usines, tels que charpente en acier, etc., ainsi que les plans de construction et d’installation qui seront dirigés et contrôlés par les hommes les plus compétents…
Le 31 mars 1911 la Fonderie de Joliette et l’Aciérie et Fonderie de Joliette constituée en corporation le 27 septembre 1910 ont conclu un accord.
La Fonderie de Joliette a cédé son actif immobilier situé au centre-ville: les lots 464, 460, 458, 459, 406-9, avec les bâtisses, le pouvoir d’eau, etc. Les actionnaires de la fonderie ont reçu en échange des actions de l’aciérie pour une valeur de $52.300. Les actionnaires de la Fonderie de Joliette étaient Almira Susan Choinière (épouse de S. Vessot), Samuel Vessot, Edouard Leblanc, Joseph A. Généreux et Charles François Lacroix.
Un prospectus de 11 pages est annexé au contrat décrivant tous les détails financiers et techniques de l’accord et les devis de la nouvelle usine. La nouvelle compagnie aura pour principal objet la fabrication de la fonte grise et de l’acier moulé au petit convertisseur. On trouve aussi la liste des actionnaires de l’Aciérie et Fonderie de Joliette: S. Vessot, J.M. Tellier, U. Chaput, J.H. Sansregret, William Copping, etc. Ce sont pour la plupart des industriels et des commerçants de Joliette.
Le 29 juillet 1911 le journal La Patrie a présenté Samuel Vessot président de la nouvelle compagnie Joliette Steel & Iron Foundry. Alphonse Baillot vice-président, surnommé le père de l’acier, était directeur technique. La compagnie avait ouvert un magasin à Montréal dont M. J. D. Quéry était gérant.
La nouvelle usine a été rapidement construite puisque le journal en a publié une photo en juillet 1911. Elle était située près de la manufacture Vessot au coin des rues Dugas et Laval actuelles.
La production de la compagnie décrite dans sa publicité était différente de celle de l’ancienne fonderie, ce n’était plus un artisanat mais une industrie lourde. Fabricant d’acier de toute sorte, de fonte grise sur plan ou sur patron de bronze, etc, etc. Fabrication de machineries pour moulins à scie, manufactures de portes et chassis et tout ce qui regarde la transmission.

Une autre photo parue dans le livre de la chambre de commerce Joliette 1913 montre qu’un embranchement de la ligne de chemin de fer du CP avait été construit jusqu’à l’usine.
La description de l’aciérie indique que l’usine employait alors 120 hommes à qui elle versait $1.000 en moyenne par semaine.
En 1913 Samuel Vessot et ses associés ont voulu investir massivement dans l’aciérie pour l’agrandir. L’Étoile du Nord a annoncé en première page le 9 janvier 1913 un investissement de 2 millions de dollars qui devait faire doubler la valeur de la propriété foncière dans la ville de Joliette. La qualité de l’acier produit était excellente et la demande était forte.
Les opérations de l’Aciérie et Fonderie de Joliette ont commencées vers le mois de mars 1911 avec le capital minime de $98.500 dollars. Avec son esprit clairvoyant et son génie inventif M. Vessot réussit au bout de quelques mois, par des procédés inconnus jusqu’à présent dans cette industrie, à mettre sur le marché un acier reconnu supérieur par tout ce que nous avons de plus compétent au Pays… Le promoteur de cette grande industrie a visé dès le début des opérations à réduire le coût d’ exploitation en obtenant du chemin de fer Canadien Pacifique la construction d’un embranchement de sa ligne et aujourd’hui les chars de cette compagnie amènent les marchandises de L’Aciérie et Fonderie de Joliette à sa porte…
MM. S. Vessot & Cie offrent $600.000 d’actions préférentielles à 7% de l’Aciérie de Joliette Limitée… Le conseil municipal de Joliette avait décidé de souscrire pour $50.000 d’actions privilégiées.
Le 13 mars 1913 Almira Suzanne Choinière épouse séparée en biens de Samuel Vessot a vendu à L’Aciérie et Fonderie de Joliette Limitée 2 terrains faisant partie du lot 16 de St-Charles-Borromée situés de chaque côté d’une rue projetée; c’était le terrain de l’usine appartenant à la famille Vessot. La vente a bien été faite par Mme Choinière personnellement et pas MM. S. Vessot & Cie.
Une série de transactions complexes ont suivi. Le 26 mars L’Aciérie et Fonderie de Joliette Limitée a vendu à Almira Suzanne Choinière tout l’actif de la compagnie estimé à $80.000: les lots 464, 460, 458, 459, 406-9 de Joliette avec le pouvoir d’eau sur la rivière de l’Assomption, soit les propriétés de la Fonderie de Joliette au centre-ville; la moitié indivise des lots 541-252, 541-253, 2 parties du lot 16 de St-Charles-Borromée; tout l’actif mobilier de la compagnie selon l’inventaire du 29 juin annexé. La vente a été faite pour la somme de $98.500 (valeur du capital action) payée comptant en actions.
Le même jour Almira Suzanne Choinière a cédé presque toutes ces propriétés à L’Aciérie de Joliette Limitée en échange d’actions de la Joliette Steel Casting Works Limited dont les directeurs étaient Samuel Vessot, J.L. McDonald et Arthème Carle.
Le 28 mars cette série complexe de transactions entre la compagnie S.Vessot & Cie, la Fonderie de Joliette, l’Aciérie et Fonderie de Joliette Limitée, l’Aciérie de Joliette Limitée et la Joliette Steel Casting Works s’est conclue par la vente par François-Octave Dugas à l’Aciérie et Fonderie de Joliette des lots 541-252, 541-253 et 541-251 dont il était propriétaire conjointement avec A.S. Choinière. La compagnie avait besoin de ces terrains pour relier son usine au chemin de fer. Samuel Vessot a alors annoncé dans le journal local que l’usine donnerait bientôt de l’emploi à un millier d’ouvriers.

L’historique de la ville de Joliette affirme ensuite: Un incendie, survenu en 1914, détruit le bâtiment principal de l’entreprise établie 70 ans plus tôt sur les berges de la rivière.
En 1914 c’est l’aciérie bâtie par Samuel Vessot en 1911 près de ses usines qui était le bâtiment principal de la compagnie et c’est lui qui a été détruit par un incendie en 1914, pas le bâtiment de la fonderie établi depuis 70 ans au centre-ville sur la berge de la rivière de l’Assomption.
Sur le plan Goad de 1908 on voit près des usines de S. Vessot un bâtiment marqué Burnt Ruins nov. 1915 près de la voie ferrée du CP. Le plan est daté de 1908 mais cette date n’est pas exacte.
L’incendie avait tout détruit et les biens de L’Aciérie de Joliette Limitée, compagnie en liquidation, ont été mis en vente au rabais.
Samuel Vessot a été dévasté par ce coup du sort, il avait investi beaucoup d’argent et d’énergie dans ce projet et mobilisé la population de Joliette. Dans une annonce qui a été publiée à partir du 12 février il a mis en vente tous les terrains appartenant à M. S. Vessot & Cie.
Les terrains n’ont pas été vendus mais il a fait une grosse dépression et pris sa retraite. La direction de S. Vessot & Cie a été prise en main par son épouse Almira Suzanne Choinière, une forte femme qui l’a dirigée jusqu’à 90 ans et quelques.
La Fonderie de Joliette après la faillite
Le 11 août 1914 les biens mobiliers et immobiliers de L’Aciérie de Joliette Limitée ont commencé à être vendus et démantelés par le notaire J. Osias Guilbault liquidateur. Abraham Klein manufacturier de Montréal plus haut enchérisseur pour $1.000 a acheté une partie du lot 16 de St-Charles-Borromée avec les bâtisses et les machines, les lots 541-251, 541-252 et 541-253 de Joliette, les droits sur la voie ferrée traversant les terrains, le générateur se trouvant dans l’usine électrique de S. Vessot & Cie et la ligne de transmission.
Le 9 octobre le liquidateur J. Osias Guilbault à vendu à Joseph Pierre Octave Guilbault les lots 458, 459, 406-9 et tous les terrains de la Fonderie de Joliette au centre-ville avec les bâtisses et le pouvoir d’eau, les lots 464 et 460. Le même jour Joseph Mathias Tellier avocat, J. Pierre Laporte médecin, Joseph Osias Guilbault notaire, Siméon Alfred Lavallée notaire, Herménégilde Chevalier marchand ont acheté de J.P.O. Guilbault les lots 458, 459, 406-9 avec le pouvoir d’eau et les bâtisses de la fonderie. Dans un 2ème acte notarié ils lui ont acheté les lots 460 et 464.
En 1915 la Corporation de la ville de Joliette a adopté le règlement 254 pour acheter les propriétés de la Fonderie de Joliette pour $15.000 à ses propriétaires: les lots 406-9, 458, 459, 460 et 464 du cadastre de la ville de Joliette, avec le pouvoir d’eau, les bâtisses dessus érigées, ainsi que les machines, patrons, et autres effets et articles servant à l’exploitation de la dite fonderie.
La fonderie devait être louée à la compagnie P. Gelinas & Cie Ltée jusqu’à ce qu’elle puisse l’acheter. La corporation de la ville de Joliette donnera à loyer à la dite compagnie l’immeuble ci-dessus acquis, savoir: La Fonderie de Joliette, moins cependant les lots Nos 460 et 464 du cadastre de la ville de Joliette qu’elle garde pour son usage, avec les machines, patrons et autres effets servant à l’exploitation de la fonderie, pour un terme de dix ans à compter du premier mai mil neuf cent quinze, et la dite compagnie s’engage à payer à la corporation de la ville de Joliette un loyer mensuel de soixante et cinq piastres courant pendant la dite période.
L’achat de la fonderie par la ville a été bloqué par une injonction à la requête de P. A. Alexandre Rivard et Azarie Boucher parce que la dite compagnie P. Gélinas & Cie Limitée n’a pas et n’a jamais eu d ’existence légale, parce que avant de commencer ses opérations et de contracter aucune obligation, la dite compagnie était tenue de faire souscrire et faire verser en argent au moins dix pour cent de son capital autorisé (45,000.00)…
Le 25 novembre 1916 J.M. Tellier, S.A. Lavallée, H. Chevalier et J.P.O. Guilbault ont vendu à J.P. Laporte et J.O. Guilbault leur part des lots 460, 464, 458, 459, 406-9 et tous les biens de l’ancienne fonderie sauf le pouvoir d’eau vendu à Alex. McArthur, propriétaire de la manufacture de papier, avec le lot 406 et partie du 459. Les machineries et accessoires de l’ancienne fonderie ont alors été transportés par ses propriétaires dans l’ancienne Fonderie du Peuple située près de la gare du CPR où ces messieurs vont exploiter sur une grande échelle cette usine qui donnera de l’ouvrage à un très grand nombre d’ouvriers.
Le 27 février 1919 l’Action Populaire rapportait que M. J.A. Delâge propriétaire de l’ancienne Fonderie de Joliette avait écrit au conseil de la ville pour l’offrir en vente à $7.300.
Le 20 mai 1925 la Gazette Officielle du Québec a annoncé que J. Napoléon Marceau voyageur de commerce, Georges Bernard industriel et J.-Lorenzo Marceau voyageur de commerce de Montréal avaient incorporé La Fonderie de Joliette Limitée avec un capital de $20.000. On retrouve par la suite des publicités de la Fonderie de Joliette sur la rue Notre-Dame mais ce n’était sans doute plus la même entreprise.
La Joliette Steel Limited
Depuis 1912, l’usine se spécialise dans la fabrication de pièces de fonte et d’acier au carbone. Au début des années 1920, la majorité des actions de l’entreprise sont achetées par la famille Fontaine.
L’histoire de la compagnie Joliette Steel Limited racontée par la ville de Joliette ne correspond pas tout à fait aux informations trouvées dans la presse. L’usine avait été détruite et devait être rebâtie.
En 1916 le règlement 264 de la Corporation de la ville de Joliette a accordé à la Joliette Steel Company Limited un bonus de $15.000, une exemption de taxes et certains privilèges pour l’aider à acquérir, rebâtir et mettre en exploitation les usines de l’ancienne Aciérie de Joliette sur le lot 16 de St-Charles-Borromée.
The Joliette Steel Ltd a commencé à déblayer le terrain de l’ancienne aciérie en vue de la construction de ses usines. La bâtisse principale de cette nouvelle industrie aura une longueur parait-il d’au delà de 200 pieds (L’action populaire, 10 février 1916).
M. Stenson de la société Stenson & Reeb avait investi un capital suffisant pour obtenir le bonus de $15.000 du conseil de la ville de Joliette. Le secret du succès de cette nouvelle entreprise est dans la compétence et l’esprit de travail des promoteurs. M. Stenson est rendu à l’Aciérie dès les 7 heurs du matin et n’en part qu’à 6 heures du soir. M. Mcore qui en est le gérant est gradué de McGill de Montréal avec très grande distinction en Métallurgie…
On a terminé l’agrandissement aux usines de The Joliette Steel Co., mais on croit que à cause des commandes qui continuent à se faire nombreuses on sera contraint d’agrandir de nouveau au printemps (L’action populaire, 11 janvier 1917). L’usine de la Joliette Steel Co. a été rapidement reconstruite mais en août 1917 les ouvriers mécontents ont déclenché la première grève ouvrière à Joliette.
Les grévistes prétendent que la compagnie cherche à engager des mouleurs étrangers pour remplacer graduellement ceux qui travaillent ici; qu’un gérant de langue anglaise de la compagnie maltraite les hommes qui travaillent sous lui, les injurie en y mêlant des préjugés de race…
Dans sa biographie de Samuel Vessot, Jean-Louis Lalonde a publié le plan cadastral localisant les aciéries Joliette Steel Co. en 1917 située sur le lot 16 de St-Charles-Borromée; la limite de la ville de Joliette avait été déplacée au sud de l’usine pour l’englober.
Le nom de la compagnie était devenu Joliette Steel Products Limited quand en 1923 un nouvel incendie a détruit une partie de ses bâtiments.
La compagnie a redemandé l’aide de la ville de Joliette pour sa reconstruction et a obtenu une diminution de taxes pour 10 ans mais ses autres demandes ont été rejetées.
Est lue une lettre de M. H. Murray Gardner informant le conseil que MM. Kennedy et Stinson se
sont portés propriétaires de la Joliette Steel Company et que le compte pour taxes $387.88 devrait être présenté à M. P.-H. Desrosiers, gérant à Joliette de la Joliette Steel Limited (L’Étoile du Nord, 19 novembre 1925).
Le plan Goad de 1925 montre l’usine de la Joliette Steel Co au bout de la rue Laval le long de la voie ferrée du CPR.
En 1925 la compagnie a été réorganisée, M. P.-H. Desrosiers était directeur-gérant; la compagnie employait une trentaine d’ouvriers et prévoyait en employer bientôt 200. Elle faisait alors le commerce de la tourbe comme combustible de chauffage.
Sur le plan général de Joliette en 1925 on voit que la Fonderie de Joliette sur la rivière de l’Assomption n’existait plus et que la Joliette Steel Co et la manufacture S. Vessot & Cie étaient desservies par la ligne du CPR. C’étaient alors les principales industries de la ville de Joliette avec les moulins de W. Copping et A. McArthur.
La Fonderie du Peuple
En 1911, un groupe de citoyens de Joliette composé des avocats J.-Alexandre Guilbault et Ernest Hébert, des marchands Ulric Chaput et Jules Laflèche, du courtier Alfred Boucher et du mécanicien Henri Desmarais, décide de créer une nouvelle entreprise de métallurgie sur la rue Alice…
Le 20 avril 1911 un avis a été publié dans L’Étoile du Nord pour la convocation d’une assemblée générale des actionnaires de la Fonderie du Peuple le 6 mai. Le 6 juin 1911 Henri Desmarais et Jules Laflèche ont vendu à la Fonderie du Peuple Limitée les lots 543-13 à 543-16 et partie du 543-17 du cadastre de Joliette entre les rues Arthémise et Taché au coin de la rue Alice. Dans l’extrait des minutes du bureau de direction autorisant cet achat on trouve aussi les noms d’Auguste Belleville et J.A. Piette.
En novembre la Fonderie du Peuple a annoncé l’ouverture de ses ateliers: boutique à bois, fonderie et mécanique; le gérant était Henri Desmarais. La proximité de la gare du Pacifique Canadien lui permettait d’expédier rapidement les commandes. C’était un atelier d’artisan plutôt qu’une industrie lourde.
Le 5 septembre 1912 Alfred Malo maître ferblantier avait terminé les travaux pour entourer avec de la tôle deux édifices de la fonderie. Sur le plan Goad de Joliette daté de 1908 mais datant plutôt de vers 1912 on voit la foundry and machine shop au coin de la rue Alice nommée People’s Foundry Co. Un embranchement du train du CPR passait sur la rue Arthémise pour aller vers la manufacture de papier d’Alex. McArthur.
La Fonderie du Peuple a rapidement fait faillite après un an d’opération. La vente à l’encan des biens de la compagnie a commencé le 3 décembre 1912: une boutique à bois et machineries, une boutique à fer (machine shop), une fonderie et le stock général. Le 11 août 1913 les actifs de la Fonderie du Peuple ont été liquidés à William Copping, Joseph Osias Guilbault et Joseph Pierre Laporte et en juin 1915 les journaux ont annoncé sa réouverture.
Le directeur de la Fonderie du Peuple Joseph Pontbriand de Sorel annonçait en 1915 avoir en sa possession tous les patrons et modèles appartenant autrefois à la Fonderie de Joliette.
La Fonderie du Peuple de Joliette a été vendue ces jours derniers (1922) à la Safety Electric Motor Company pour le prix de $60.000. On dit que la nouvelle fonderie sera en opération dans environ quinze jours.
Est lue une lettre de M. G. M. Bernard demandant pour la Fonderie du Peuple, un pouvoir électrique de vingt-cinq c.v, 60 cycles, 3 phases, 220 volts, aux taux et conditions du règlement (L’Étoile du Nord, 15 mai 1924). En 1926 Georges Bernard annonçait des laveuses électriques à vendre à l’ancienne place de la Fonderie du Peuple qui avait donc cessé ses activités.
Sur le plan Goad de 1925 la foundry and machine shop est nommée Joliette Foundry Co. Limited, soit la Fonderie de Joliette en français.
L’atelier d’Alphonse Paquin
L’atelier d’Alphonse Paquin a été établi en 1914 sur la rue St-Antoine et est devenu l’un des plus importants du genre à Joliette.
Alphonse Paquin employé de la Fonderie de Joliette a annoncé en 1914 avoir ouvert un atelier au 34 rue St-Antoine où il entreprendra toutes sortes d’ouvrages en fer et différents travaux en fonte et cuivre.
En 1944 l’atelier s’appelait Alp. Paquin & Fils et il disait avoir été fondé en 1912. Il était spécialisé en escaliers en fer et pétrins mécaniques qu’il vendait aux boulangers de la région.
La fin de la Fonderie de Joliette
Dans les années 1930 les journaux mentionnent encore de temps en temps la Fonderie de Joliette mais la compagnie semble avoir péréclité.
En 1933 la Fonderie de Joliette, la Joliette Steel Ltd et S. Vessot & Cie ont envoyé des soumissions pour la fabrication de moules pour tuyaux en ciment pour la construction du grand canal d’égoût de la ville.
En 1932 un arena a été construit près de l’emplacement de la Fonderie de Joliette au bord de la rivière de l’Assomption, l’ancienne manufacture a dû être démolie à cette époque.
En 1935 Albert Mailhot représentant de la Fonderie de Joliette avait son magasin au 10 rue Notre-Dame, il vendait des poèles Bélanger et des laveuses électriques Joliette.
En 1940 la Fonderie de Joliette Ltée située au 2 rue Alice vendait du bois de chauffage. Cette adresse semble être celle de l’ancienne Fonderie du Peuple.
S. Vessot & Cie Limitée 1930-1982
L’entreprise de Samuel Vessot a continué à prospérer après sa retraite sous la direction de sa femme Almira Suzanne Choinière et de son fils Arthur. Elle a continué à se spécialiser dans la productions de moulanges et la meunerie mais est aussi devenue une industrie lourde de la métallurgie.
En 1930 la maison S. Vessot & Cie Ltée s’annonçait comme fonderie, manufacturiers de moulanges, réparations de tous genres. La production des moulanges, spécialité de la compagnie, nécessitait le maintien en opération d’une fonderie.
La compagnie S. Vessot annonçait en 1942 sa fonderie de fonte, cuivre et aluminium. La métallurgie y a vite pris de l’importance et ses installations ont été modernisées.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la compagnie offre ses services au gouvernement du Canada, en février 1942, pour manufacturer des soupapes d’échappement destinées aux cargos de la marine marchande. En 1944, les trois quarts de la production sont consacrés au soutien de l’effort de guerre (ville de Joliette).
L’historique de la ville insiste sur la production industrielle de la compagnie pendant la guerre mais la production de moulanges pour l’industrie de la meunerie est restée sa principale activité.
Pour son 60ème anniversaire en 1945 la compagnie a publié cette vue de son centre industriel.

Almira Suzanne Choinière a dirigé la compagnie avec l’aide de son fils Arthur jusqu’à son décès le 31 janvier 1954.
En 1953 S. Vessot & Cie employait une centaine d’ouvriers et la Joliette Steel 250.

En 1973 la compagnie Vessot a été vendue à la Concrete Pipe Machinery qui proposait de la développer de 54 employés à 150. La compagnie était alors spécialisée dans la fabrication de moules pour tuyaux de béton.
En janvier 1982 les biens des Produits Manufactures McCracken Inc. anciennement S. Vessot Co. Ltée ont été mis en vente à l’encan par ordre d’une banque à charte. C’est la fin d’une entreprise centenaire de Joliette.
La Joliette Steel 1927-1994
L’historique de la ville disait qu’au début des années 1920, la majorité des actions de l’entreprise (Joliette Steel) sont achetées par la famille Fontaine. En fait ce n’est qu’en 1927 que la transaction s’est faite. La compagnie va ensuite devenir une entreprise prestigieuse de la métallurgie et le principal employeur de la ville de Joliette.
En janvier 1927 trois joliettains ont pris le contrôle de 60 à 65% des actions de la Joliette Steel: Léon Fontaine notaire, Jean-Baptiste Fontaine courtier en assurances et L.H. Read de la Read Motors, les 2 derniers étant échevins de la ville de Joliette.
Lors de l’assemblée des actionnaires M. L. H. Read a été élu président du bureau de direction, Jean-Baptiste Fontaine vice-président, L. A. Fontaine, G. R. Hanks et P. Hervé Desrosiers directeurs. Le bilan présenté par le gérant M. Desrosiers était très encourageant.
La Joliette Steel a obtenu la médaille d’or à l’exposition de Québec 1932 pour ses produits, carbon steel, acier manganèse et nickel qui étaient de première qualité
En 1939 Léon et Jean-Baptiste Fontaine ont vendu leurs intérêts dans la Joliette Steel à William-Clarence Wall vice-président de la compagnie et son frère Albert-Frederic Wall de Detroit.
L’usine a été agrandie en 1942 par un bâtiment de 90 pieds par 100 contruit en arrière du bâtiment principal au coût de $75.000 pour une plus grande contribution à l’effort de guerre.
Lundi matin, à l’église de Westmount avaient lieu les imposantes funérailles de M. William-Clarence Wall, président de la Joliette Steel décédé subitement à l’âge de 53 ans (L’action populaire, 21 octobre 1943).
En 1946 L’American Manganese Steel, division de la compagnie American Brake Shoe a acquis la Joliette Steel Limited. La compagnie a publié une annonce pleine page dans les journaux locaux pour se présenter en bon voisin.
Paul Hervé Desrosiers qui avait été secrétaire-trésorier de la Joliette Steel de 1916 à 1918 et directeur-gérant de 1925 à 1932 a été nommé vice-président exécutif et directeur de l’usine.
En 1950 la Dominion Brake Shoe Co Ltd a annoncé avoir acquis les actifs et fonds de commerce de Joliette Steel Ltd filiale de l’American Brake Shoe Co; la Joliette Steel Division a été créée.
L’acier au manganèse était la spécialité de la compagnie depuis 25 ans. En 1964 un long article illustré a raconté l’histoire de l’aciérie Joliette Steel. La photo montre un godet en acier au manganèse coulé en un morceau pouvant contenir une voiture.
C’est vers 1910 que fut établie l’Aciérie de Joliette. M. Samuel Vessot, déjà fondeur et mouleur de fonte, aidé d’un industriel belge (?) arrivé récemment au Canada, fut le promoteur de cette nouvelle entreprise joliettaine pour la production de l’acier.
L’usine fut ensuite dirigée par la famille Fontaine et un ancien maire de Joliette, M. Jean-Baptiste Fontaine, en fut président. Elle passa ensuite aux mains de Wall Chemicals avant d’être acquise, en 1947, par Dominion Brake Shoe Co. Ltd, filiale canadienne d’American Brake Shoe Ltd. Deux graves incendies, à quelques années d’intervalles, en freinèrent momentanément les progrès sans cependant entraver son développement.
Cet historique documente précisément les procédés de fabrication dans l’usine avec plusieurs illustrations. L’Aciérie Joliette Steel se spécialise dans la fabrication limitée de pièces coulées d’un même modèle, dans la création d’alliages spéciaux et dans le coulage de pièces capables de résister à l’usure. On y fabrique donc des pièces de pelles mécaniques, des godets de toute capacité même jusqu’à huit verges cubes, des mâchoires, des manteaux-broyeurs, des tabliers de convoyeurs, des semelles de traction pour aiguillages de chemin de fer et autres spécialités du genre.
En 1960 l’aciérie de Joliette avait réussi à couler la plus grosse pièce d’acier au manganèse au Canada devant le premier ministre Antonio Barrette et des invités spéciaux.
Dans les années 1960-1970 plusieurs conflits de travail ont eu lieu à la Joliette Steel et à l’usine Vessot alors que la concurrence internationale devenait plus forte.
En 1967 la compagnie propriétaire de l’usine s’appelait Abex AMSCO Joliette, elle a agrandi le bâtiment. L’addition de 20,000 pieds carrés à l’usine actuelle ajoutera considérablement à la capacité de production de pièces d’acier au manganèse et autres alliages résistant à l’usure.
Les godets d’Amsco Joliette, reconnus pour leur plus grande facilité de pénétration, permettent un chargement maximal et une vidange plus complète.
Amsco Joliette symbole d’excellence dans la production de l’acier au Canada
En 1990 la fonderie d’acier Amsco Joliette avait produit le plus gros godet coulé au monde.
L’Aciérie de Joliette a fermé définitivement ses portes en 1994 et l’usine a été démolie.
En mai 1994 la compagnie Aciers Amsco Inc. publiait une annonce pour embaucher un conseiller en relations industrielles, affirmant être en phase de restructuration. En octobre ses biens étaient mis en vente pour cause de faillite: terrain et bâtisse, machinerie, équipement d’usine, outillage, etc.
L’historique du bicentenaire de Joliette montre une vue aérienne de l’aciérie en 1960. L’entreprise de la rue Laval ferme définitivement ses portes en 1994. L’ensemble des bâtiments sont démolis. Le site autrefois occupé par l’entreprise est décontaminé et des immeubles résidentiels y sont construits depuis le début des années 2000.
Je crois plutôt que le site n’a pas encore été bâti car les terrains devraient être mieux décontaminés et que ça ne serait pas rentable: tous ses alentours ont été construits. En 2025 l’emplacement de l’aciérie est un immense terrain vague; il n’est pas clôturé et on peut s’y promener librement.
L’école primaire Monseigneur-J.-A.-Papineau sur la rue Laval est située juste à côté, j’imagine que c’est un beau terrain de jeu pour les enfants.






































































































































