Le festival de cirque Bastringue est à Joliette du 17 au 29 juin pour sa 3ème édition. Le Québec est aujourd’hui un producteur et exportateur de spectacles de cirque. Autrefois les cirques étaient surtout américains, ils faisaient des tournées d’abord à Québec et Montréal, puis à travers les petites villes du Québec. On en retrouve la trace dans les journaux anciens. Les premiers cirques à venir au Québec ont été ceux de M. Del Vechio en 1792 et celui de John Ricketts en 1797. Le Cirque Impérial de Geo. W. de Haven est venu à Joliette en 1867 c’est le plus ancien qui soit documenté.
Le cirque à Joliette 1867-2025
Le 30 août 1867 le Cirque Impérial de Geo. W. de Haven a donné un spectacle à Joliette dont le programme a été publié dans la Gazette de Joliette avec des illustrations. Les premiers cirques présentaient des spectacles équestres.

De nombreux cirques ont visité Joliette depuis cette date, j’en ai répertorié beaucoup à la fin de cette chronique. Les hommes forts du Québec étaient connus au Canada et aux États-Unis et ils faisaient souvent partie de ces spectacles. Louis Cyr le champion des hommes forts du monde avait passé l’hiver 1898-1899 à Joliette et avec son associé Horace Barré ils avaient résolu de rejeter les offres des cirques américains et de présenter leur spectacle à leur compte plutôt que pour les américains. C’étaient les précurseurs des nombreuses compagnies de cirque du Québec.
Les spectacles à Joliette avaient lieu sur la place Bourget puis sur le terrain voisin de la station de chemin de fer au nord de la ville ou dans le Parc Joliette.
Les publicités des spectacles trouvées dans les journaux sont parfois illustrées, permettant d’imaginer les spectacles d’autrefois. Le mime et l’acrobate ont donné naissance au clown, mot anglais dérivé de klönne signifiant homme rustique, balourd.
Le chapiteau du festival de cirque de Joliette 2025 est installé devant le Collège et les specacles ont lieu place Bourget et sur plusieurs autres sites. Cyrille Beaudry c.s.v. a été directeur et professeur du collège, sa statue a été décorée pour l’occasion: je vous ai tous connus, je vous ai tous aimés dit sa devise.

La tournée du Ricketts’s Circus en 1797-1798
Les spectacles de cirque sont certainement très anciens et ils n’ont pas tous été documentés. Le journal La Gazette de Québec fondé en 1764 a publié les publicités des compagnies présentant leur tournée à Québec. Les premiers sont plutôt apparentés au théâtre, en 1792 un spectacle de tours de souplesse et acrobaties a été annoncé. Le spectacle était donné dans une taverne.
La Compagnie de M. Del Vechio exécutera ce soir pour la dernière fois dans cette ville une variété de tours de souplesse et d’activité les plus curieux. Le jeune Hercule exhibera un grand nombre de nouveaux tours de chute et d’attitudes sur la corde lâche, etc. Un nombre de chiens exercés feront tout ce qui leur sera commandé par la parole seulement…
Lire: Les frères Del Vecchio, immigrants italiens à Montréal
Les historiens disent que le Ricketts’s Circus a donné à Montréal le premier vrai spectacle de cirque sous chapiteau au Canada en 1797. Ce spectacle avait remporté à Montréal un tel succès qu’il y a passé tout l’hiver. Au printemps 1798, la compagnie s’est transportée à Québec avant de retourner à Montréal puis de repartir aux Etats-Unis.
John Bill Ricketts avait émigré d’Angleterre en 1792 et il avait ouvert un cirque à Philadelphie puis à New-York en 1793. C’était un écuyer très talentueux. Au départ sa troupe est modeste et comprend outre Ricketts, son jeune frère Francis acrobate, le Signor Spinacuta danseur de corde, et le clown McDonald. En 1797 le Ricketts’s Circus a entrepris une tournée qui l’a mené à Albany puis Montréal.

Ce programme montre que les exercices équestres étaient la principale attraction du spectacle et que Mr. Durang présentait des saynettes entre les numéros appelées pantomimes. On trouve peu d’informations sur leurs performances à Montréal. On en trouve plus dans la Gazette de Québec lors de leurs spectacles dans la ville de Québec à partir de mai 1798.
Lors de son premier séjour à Montréal, d’août 1797 à mai 1798, Ricketts commença par faire bâtir un cirque temporaire. Un des artistes qui travaillait pour lui, le comédien John Durang, écrivit dans ses mémoires que le cirque de Ricketts avait été complété avec une piste, une scène, des loges et des écuries. La piste devait surtout servir aux exercices équestres, tandis que la scène serait utilisée pour les pantomimes. Cette innovation de Ricketts obtint un tel succès qu’un édifice permanent en pierre, capable de recevoir le public à longueur d’année, remplaça plus tard le bâtiment temporaire.
Julie Boudreault
Un des artistes du cirque, John Durang, a laissé des mémoires et on peut en lire un long commentaire sur internet. Au début de l’hiver 1797 le cirque s’est transporté à Montréal et il a fallu construire un édifice temporaire. Le programme devait changer régulièrement pour attirer les clients et Durang avait joué plusieurs pantomimes: la mort du capitaine Cook, Robinson Crusoe, etc. Ricketts présentait des numéros équestres, 2 chevaux sautant par dessus une barre à 10 pieds de haut ou à travers un soleil enflammé.
La fanfare de la garnison de Montréal dirigée par M. McIntosh jouait de la musique et participait au spectacle. Durang sautait à travers un barril en feu, présentait des feux d’artifice et des danses indiennes apprises lors d’une tournée dans l’ouest américain. Il avait aussi visité le village de Caughnawaga et admiré son église.
Dans la Gazette de Québec un premier article en anglais avait été publié en décembre faisant l’éloge des prouesses équestres du Cirque de M. Ricketts. Le cheval était alors le seul moyen de locomotion, tout le monde savait monter à cheval mais certains arrivaient à des prouesses étonnantes. Un admirateur avait composé un poème: les grecs des temps anciens entraînaient leurs coursiers comme outils de guerre…
À Montréal la troupe du cirque était logée près des barraques de la garnison. Un jour le toit du cirque avait coulé lors d’une averse de neige et le cheval de Ricketts avait glissé en le blessant. La clientèle est devenue plus rare à la fin de l’hiver, au mois de mai ils sont partis pour Québec.
John Durang a illustré ses mémoires d’aquarelles comme celle-ci représentant la chapelle de Cap-Santé aperçue en chemin.
Un chapiteau avait été dressé à Québec et le 31 mai la publicité pour le spectacle a commencé dans la Gazette de Québec. Le cirque avait certainement fait le même genre d’annonces dans la Gazette de Montréal mais ce journal n’a pas été numérisé par les archives du Québec. La présentation du spectacle montre l’intérêt de l’époque pour l’art équestre: perfectionner la jeunesse dans un art qui joint l’élégance à son utilité. On espérait que ce maître extraordinaire du manège ouvrirait une école à Québec.
Les premières publicités pour le cirque étaient en anglais et en français. Le cirque s’était installé en dehors de la porte St-Louis et proposait des exercices équestres et autres amusements de récréation. Les loges se vendaient une piastre et les places du parterre une demie, 10 piastres pour la saison. Le spectacle était présenté trois fois par semaine.
Durang raconte que Ricketts était costumé en romain sur son cheval Cornplanter qui avait des feux d’artifice attachés à ses pattes; il faisait un saut au-dessus de 20 personnes puis au-dessus de 6 cavaliers. Les ingénieurs de la garnison de Québec collaboraient aux feux d’artifice et avaient même ouvert leur laboratoire à Durang.
Sur cette affiche on voit John Ricketts sur son cheval Cornplanter sauter par dessus le cheval Silva.
La publicité pour le spectacle dans la Gazette s’enrichissait à chaque semaine car il fallait que les spectateurs aient envie de revenir voir de nouveaux numéros.

Le 14 juin elle annonçait des tours de force en particulier Mr. Ricketts avec son grand sabre passant à travers les gardes des différentes nations offensives et défensives tel que dans un combat réel sur le fameux cheval Cornplanter… et une variété d’autres représentations dont le détail serait trop long.
Chaque semaine la publicité s’allongeait. Le 21 juin Mr. Ricketts était en armure romaine entouré d’un grand feu d’artifice, sur deux chevaux il sautait par dessus une jarretière à douze pieds de haut. La farce du chaudronnier ivre par Mr. Durang était annoncée, Maître Hutchins en Mercure volant, etc.

À partir du 28 juin les publicités n’ont été publiées qu’en anglais. La clientèle française n’était sans doute pas assez nombreuse ou assez riche. Le clown portera un petit cheval sur ses épaules, une pyramide formée de 10 personnes avec un petit garçon au sommet, etc.

Le fameux cheval Cornplanter était aussi un cheval savant qui ramassait le fouet, un gant ou un mouchoir, enlevait sa selle, etc.

John Durang a peint de belles aquarelles pour ses mémoires qui montrent ses costumes et sa pantomime.
Le 26 juillet la publicité annonçait qu’il ne restait plus que 5 représentations, les numéros présentés commençaient à se répéter.
La pantomime la mort du capitaine Cook était jouée par Mr. Durang, John Bill Ricketts, son frère Francis, Miss Bird et d’autres natives, peut-être des figurants engagés pour l’occasion.
Le spectacle du 9 août était annoncé comme l’avant-dernier mais le 16 la publicité annonce pour le bénéfice de F. Ricketts, Francis le jeune frère de Mr. Ricketts.
La dernière représentation a eu lieu le 23 août. Mr. Ricketts a remercié son public et annoncé qu’il retournait à Montréal.
Les archives ne permettent pas de documenter la seconde visite de la troupe à Montréal à l’automne 1798 et les mémoires de John Durang non plus.
Les premiers cirques à Québec et Montréal
Les journaux anciens numérisés documentent les commencement de l’aventure du cirque au Québec car les troupes y faisaient la publicité de leurs spectacles. Elles se sont produites d’abord exclusivement à Québec et Montréal.
En 1800 Mr. Saunders présentait à québec des tours de souplesse, balancements d’épées, pipes, assiettes, verres, tables, chaises, etc. Il marchait sur le fil d’archal…
Le cheval sauvage d’Afrique était une bête curieuse, mélange de zèbre et de cheval arabe, qui disait l’heure et savait compter. Les spectacles de curiosités étaient populaires.
En 1811 une publicité annonçait des tours de manège et d’agilité à Québec.
Le Ricketts’s Circus s’était installé en-dehors de la porte St-Louis à Québec; en 1812 Mr. Ferguson a avisé les propriétaires de cirque qu’il ne pouvait plus les recevoir car il avait donné son terrain. Il semble donc que d’autres cirques s’y étaient installés depuis 1798.
Je n’ai pas trouvé d’autres publicités annonçant des cirques dans ces années mais il y avait un site nommé Cirque à Montréal où des spectacles étaient présentés; en 1817 un grand panorama, peinture de la bataille d’Algers.
En 1818 le panorama représentait la bataille de Waterloo et l’annonce précise que le cirque était au marché à foin.

En 1821 Mr. West a annoncé l’ouverture de son nouveau cirque à Montréal sur la rue Craig.
Les Jeux du Cirque permis depuis quelque temps à Québec sont très dommageables et ruineux pour tous les habitants du district… Les cirques ont souvent été dénoncés par les autorités car ils venaient prendre l’argent des habitants et repartaient.
En 1821 Messieurs Rodgers & Lawson ont annoncé un spectacle sans doute à Québec.
En 1824 Messieurs West & Blanchard donnaient leur spectacle à Montréal.
Le cirque de Montréal s’est transporté à Québec en octobre par le bateau-vapeur.
Le Cirque Royal a donné son spectacle pendant plusieurs mois à Québec en renouvelant son programme.
En 1830 le cirque West avait un programme très détaillé.
Un nouveau cirque a été construit sur la rue McGill à Montréal et une caravane de 40 animaux était présentée.
En 1831 le Cirque du Pavillon à Montréal présentait Mr. Coty bouffon, Mr. Blackburn équitation grotesque, Mr. Stone équitation, Mr. Shay, Mr. Leslie, Mr. Concklin.
Le Cirque Royal de Québec près de l’hôtellerie de Mailhot avait changé son programme en 1831.
En 1835 le Cirque Américain a annoncé son spectacle à St-Jean et à Laprairie puis à Montréal. C’est le premier spectacle a avoir été présenté en province.
Les troupes rivales de MM. Hall & Co. de Boston et MM. Coles & Co. de New-York ont donné un spectacle commun pendant 4 jours à Montréal.
À Québec le Grand Cirque de l’Aigle s’était encore installé en dehors de la porte Saint-Louis.
Les spectacles de cirque sont ensuite devenus de plus en plus fréquents et ils ont commencé à se produire dans les petites villes naissantes du Québec. J’habite à Joliette et j’ai documenté les journaux de cette ville.
Les cirques à Joliette documentés dans la presse
Le plus ancien journal publié à Joliette qui soit numérisé est la Gazette de Joliette à partir du 11 avril 1866. Le 30 août 1867 le Cirque Impérial de Geo. W. de Haven a donné un spectacle à Joliette dont le programme est décrit avec des illustrations. Le cirque était principalement un spectacle équestre. Les vedettes étaient les écuyers Olivier Bell, Annie Worland, Master Henry, William Dutton, L. Rivers. Les frères Lafontaine Henry et Alfred venaient du cirque impérial de St-Petersbourg en Russie. Il y avait aussi des clowns, des gymnastes. Le cirque impérial devait entrer dans la ville le matin de l’exhibition précédé de la belle musique de l’Opéra Métropolitain.

Le spectacle a été présenté lors de 2 séances le 30 août sur la place Bourget; la troupe comprenait au moins 60 personnes.
En 1873 la Gazette de Joliette a annoncé le Cirque Museum et Ménagerie de l’état de New-York. Le spectacle était présenté sous une tente pouvant accueillir 10.000 spectateurs assis. La nouveauté de ce spectacle était la présentation d’animaux sauvages en cages. Pendant longtemps ces animaux ont été la grande attraction des cirques, c’est aujourd’hui très mal vu pour cause de cruauté; les cirques présentant des animaux sont devenus très rares dans le monde. Le lieu de présentation du spectacle à Joliette n’est pas précisé.
Le Grand Cirque de Barnum n’est pas venu à Joliette mais comme c’est le plus connu j’ai relevé sa publicité lors d’une visite à Montréal en 1877 sur les terrains du Club Lacrosse.
Le Cirque des Frères Sells sera à Joliette jeudi le 8 août prochain (1895) sur le terrain voisin de la Station du Chemin de Fer. 50 cages d’animaux apprivoisés, 300 acteurs, géants et nains, éléphants, lions de mer, kanguroo, tigres, léopard, bande d’autruches, etc.
Il y avait alors 2 journaux à Joliette et L’Étoile du Nord a présenté le plus grand, le plus ancien et le plus riche cirque du monde. 3 cirques gigantesques sous 3 tentes séparées; 3 ménageries des 5 continents, 50 collections des plus rares animaux féroces; 4 trains spéciaux 1.000 personnes, 500 chevaux et poneis, 12 tentes énormes imperméables d’une capacité immense. 2 séances seulement sur le terrain Glenny. 30 gardiens aux portes. 12.000 personnes peuvent trouver des sièges. Think big comme disait Elvis Gratton.
Le 1er août 1896 La Grande Exposition Wallace présentait son spectacle à Joliette. C’était encore le plus grand cirque américain avec un personnel de 1.500 personnes pouvant accueillir 15.000 personnes, etc. La publicité est moins spectaculaire mais la surenchère est là, le plus grand, le plus beau, le plus d’animaux en cages, 83 millions en capital investi, etc.
En 1898 le plus grand et le plus considérable cirque de l’Amérique était le Cirque Walter L. Main’s. Un cirque bien moral et le plus gros.
Louis Cyr est un des hommes forts du Québec bien connus; il est devenu une vedette de cirque comme plusieurs autres québécois: Outre les très connus Louis Cyr et Jos Montferrand, on découvre les récits de gens comme Prudent Landry, qui fit partie de la troupe de cirque de Buffalo Bill et dont la mâchoire pouvait s’attaquer à des poids de milliers de livres. On y rencontre aussi quelques femmes fortes, par leur physique et leur caractère, comme Ernestine Valade ou Marie-Louise Sirois-Cloutier. (Les hommes forts du Québec – Luc Gonthier)
Le Cirque Cyr, plus grand, plus considérable et mieux organisé que jamais est venu à Joliette en 1901 avec 35 acteurs. La compagnie possédait 50 chevaux et 150 hommes faisaient le service; la tente pouvait contenir 3.500 personnes assises.
Les publicités de la compagnie étaient moins sophistiquées que celles des compagnies américaines. Cette affiche vient du site alonzocirk.
D’abord en association avec Barré, puis avec Ronaldo à partir de 1901 et avec l’hôtelier Louis Vallée en 1904, Cyr fit escale dans de multiples localités de la province de Québec, attira plusieurs centaines de milliers de spectateurs et connut un succès financier.
Le Grand Cirque Pan-American a donné son spectacle à Joliette en 1903. Les soeurs Cooke étaient les plus fortes amazones du monde et le cirque offrait une récompense de $10.000 à qui pourrait les égaler. Les défis contre récompense étaient courants, les hommes forts s’affrontaient pour des montants en argent.
Le cirque de Louis Cyr était à Joliette en 1905, il a dû y venir plusieurs fois.
En 1919 le plus grand cirque de l’univers était le John Robinson’s Circus. 3 chars, 15 éléphants, 300 personnages, 1.427 employés. Il a présenté son spectacle place Bourget.
En 1920 c’était la visite du Sparks 3 Ring Circus enlarged and rebuilt. Pour être exhibé à Joliette mardi le 15 juin.

En 1921 le Canadian Victory Circus Shows s’est installé pendant une semaine sur le terrain du Parc Joliette, il s’agissait plutôt d’une foire avec des manèges.
Dans la biographie de Louis Cyr on lit qu’il est mort en 1912 et que son cirque a fonctionné seulement de 1899 à 1904. Pourtant en 1930 le Cirque de Louis Cyr a présenté un spectacle à Joliette et 1.200 personnes y ont assisté. Son nom a peut-être été utilisé par son frère ou un de ses enfants.
Vers 1930 les autorités municipales de Joliette très catholiques ont commencé à critiquer les cirques qui venaient distraire leurs ouailles. Le cirque est parti – Enfin le cirque, le second depuis un mois est parti. Nous n’entendrons plus sa musique polissonne et criarde dans nos rues.
Le journal L’Étoile du Nord a continué à publier les annonces des cirques contrairement au journal catholique de Joliette. En 1934 le Cirque Barnes présentait son spectacle sur le terrain du Parc Joliette.
En 1938 le Cole Bros Circus avec Clyde Beatty et Ken Maynard présentait son spectacle. La famille Zavatta est une famille d’artistes de cirque très connue en France et Achille Zavatta le clown le plus célèbre.
En 1939 le journal de l’évêché de Joliette parlait de circomanie, la ville était devenue beaucoup plus conservatrice. La Cité de Joliette avait bien pris ses précautions pour protéger la population, disons plutôt l’épargne populaire, contre les écumeurs que sont les cirques. La ville avait imposé une taxe aux cirques qui désiraient promener leurs éléphants dans ses rues et planter leurs tentes et depuis ils étaient rares.
Ces organisations ne s’établissent plus en notre ville où le conseil exige des frais d’entrée trop élevés… Mais les municipalités qui entourent Joliette n’ont pas encore imposé de taxes suffisantes…
Malgré la guerre le cirque Ringling Bros et Barnum et Bailey qui était déjà venu à Joliette devait y présenter un nouveau spectacle. Beaucoup moins dangereux ces lions et tigres de cirques que certains dictateurs en liberté.
Les cirques ont continué de visiter Joliette mais ils n’étaient pas les bienvenus par le journal de l’évêché.
Le dernier cirque qui est passé à Joliette a laissé des traces… Il avait ses racoleurs et ses racoleuses… il y avait une tente de laquelle on excluait les femmes et pour cause. On y admettait toutefois des hommes, des jeunes gens et même des enfants qui ont vu des scènes scabreuses, de la plus basse immoralité. We are not interested in that kind of advertisement.
En 1949 le cirque Robbins Bros présentait encore des fauves mais les cow boys étaient aussi en vedette, Lone Star Ranger, Texas Ranger et des exhibitionnistes.
En 1951 Biller Bros Circus s’est installé au coin des rues Alice et de Salaberry.
On ne veut pas de cirques à Joliette. En 1953 le conseil municipal était encore opposé à leur présence en ville.
L’Action Populaire qui refusait de publier les annonces de cirques a changé de politique en 1955. Le Cirque Betty présenté à l’Arena semble plus québécois, c’est peut-être la raison.
Le cirque semble avoir été ensuite absent de la ville de Joliette puis dans les années 80 des spectacles apparentés au cirque ont de nouveau été présentés. En 1982 le Cirque Magique Chinois de Taiwan a présenté des acrobates et des maîtres du Kung Fu, des clowns, des comédiens et des magiciens, des danseurs en costumes traditionnels. Le spectacle avait lieu à l’Auditorium du Collège.
En 1986 la troupe Circus a présenté le spectacle Création 858 à la salle Rolland-Brunelle.
En 2000 le Cirque Eloize a donné un spectacle à l’Amphithéâtre de Lanaudière.
Finalement le Cirque Alfonse qui a installé son chapiteau pour le festival de cirque Bastringue 2025 à Joliette y a fait son premier spectacle en 2012.
La publicité 2025 du Cirque Alfonse en tournée n’aurait pas plu au journal catholique de Joliette autrefois, les temps changent.
Il y a certainement eu de nombreux autres cirques présentant leur spectacle à Joliette pendant toutes ces années, ce n’était qu’un aperçu. En 2023 la tradition à Joliette a repris avec la présentation du Festival de Cirque Bastringue chaque année à la fin juin.





































































































