Durant les années 1880 le curé Labelle s’était servi des journaux pour promouvoir la colonisation du nord afin d’y établir des agriculteurs. Des centaines de milliers de familles pourraient s’établir sur ces terres immenses et inoccupées pour y vivre prospères et heureuses. Au cours des années 1890 les pionniers du lac Nominingue vont constater que le climat n’y est pas aussi doux que prévu pour la pratique de l’agriculture et que sans chemins carossables il n’y a pas de progrès possible.
C’est durant ces années qu’on trouve les premières illustrations dans les journaux montrant la vie des pionniers du lac Nominingue. Quand les chemins ne sont pas carossables les chevaux tirant des carosses ne passent pas, il faut se contenter de boeufs tirant des cariolles. Les colons réclamaient un service de diligence entre Labelle et Nominingue, ils ne l’ont obtenu que vers 1898 et la diligence ne devait pas être très diligente!

1890
MM. Grondin et Racicot de Papineauville avaient des chantiers de bois autour de Nominingue, c’est la première mention de chantiers de bois importants à Nominingue. M. l’abbé Naud de Saint-Ignace de Nominingue était fier d’annoncer que l’air y était si pur qu’on n’avait pas besoin de médecin. Le curé Labelle était reparti en Europe chercher des soutiens, le baron Joseph d’Halewyn, installé au lac des Îles à Nominingue organisait des tournées de conférences sur l’agriculture dans les cantons du nord.



La prolongation de la ligne de chemin de fer depuis la Chute-aux-Iroquois (Labelle) jusqu’à Nominingue était très attendue car le transport des marchandises revenait cher. Les produits de base comme la farine coûtaient beaucoup plus cher dans le nord qu’à Montréal. La société d’agriculture N°2 d’Ottawa comprenait les paroisses de Nominingue, L’Annonciation, La Chute-aux-Iroquois et La Conception, elle promouvait l’élevage des animaux de race en important des béliers et des taureaux. La production de beurre permettait de rentabiliser l’élevage de vaches à lait, la laine et la viande celui des moutons.



1891
Le 8 janvier 1891 le journal Le Nord était en deuil, le curé Labelle venait de mourir.
Le chemin de colonisation venant de Papineauville à Nominingue était en très mauvais état et des plans ont été établis pour le refaire. Il rejoignait le chemin Chapleau au nord du lac Bourget.
Pour le recensement du comté d’Ottawa en 1891 le district N°3 s’appelait St-André Avellin et le Nominingue. Les articles de journaux qui donnaient des nouvelles des cantons du nord titraient souvent Au Nominingue, c’était la capitale du nord selon le souhait du curé Labelle.




Le chemin de fer de Nominingue était rendu à Ste-Adèle et on espérait sa continuation. Les Jésuites ont quitté Nominingue à l’automne. J. d’Halewyn a fait le discours d’adieu au nom des paroissiens.




Les colons de Nominingue commençaient à se plaindre de ce que les terres étaient accaparées par des politiciens et des accapareurs.
1892
J.A. Lalande, secrétaire-trésorier de la société d’agriculture a présenté son rapport; il menait aussi une pétition pour qu’un agent des terres de la couronne soit nommé. Les Chanoines Réguliers de l’Immaculée-Conception (CRIC) avaient pris la relève des Jésuites et le père Dunoyer était le supérieur de la mission. Une chapelle était en construction. Le juge en chef Sir Alexandre Lacoste possédait un domaine de 1.200 arpents dont 200 en culture à Nominingue.




En août le chemin de fer était rendu à Ste-Agathe et le terrassement était fait jusqu’à St-Jovite. En décembre la chapelle a été bénie, pendant la cérémonie le choeur des villageois était sous la direction de M. Daluin (d’Halewyn)



1893
M. Christin a été nommé agent des terres de la couronne et le train était rendu à St-Jovite. Le prix de la farine a baissé de $5 à $2.75 puisque le transport était plus facile. On discutait de la construction d’une salle d’habitants et d’une beurrerie coopérative. Un article signé Un Touriste dénonçait encore une fois les riches propriétaires du lac Nominingue qui n’ont pas participé à la construction de la magnifique chapelle de style roman.



La propagande pour faire revenir les compatriotes des États-Unis continuait. Le Dr. W. Grignon directeur du journal Le Nord a publié une longue réponse à une lettre d’un expatrié pour vanter Nominingue. Il ne doutait pas que le train serait très bientôt prolongé.
Au printemps 4.000 billots étaient rendus au moulin et 6 nouvelles maisons devaient être construites. Le magnifique taureau appartenant à la société d’agriculture était mort d’une angine. Le commissaire Louis Beaubien a dû prendre la difficile décision d’abandonner le financement par le gouvernement du chemin de colonisation allant de Papineauville à Nominingue près de ses terres du petit lac Nominingue. Le train était rendu à la Chute-aux-Iroquois.



1894
Jos. et Aug. Fortier ont construit une nouvelle résidence au lac Pie IX où ils accueillaient les voyageurs sur le chemin Chapleau. Le projet de beurrerie a été réalisé grâce aux sacrifices du R. P. Dunoyer. M. Roch Jetté a fait construire 6 chaloupes par Vital Martineau pour les louer aux touristes. M. d’Halewyn a souhaité la bienvenue au supérieur des CRIC en visite, au nom des colons; il a aussi donné une conférence sur l’agriculture lors de la fête nationale.





M. D’Haluin (d’Halewyn) semble être le seul grand propriétaire à avoir résidé sur ses terres. Il avait alors fait défricher 114 acres, il possédait 3 chevaux de trait, une quarantaine de moutons et une dizaine de vaches à lait. Il avait érigé un moulin à scie sur un joli pouvoir d’eau pour ses besoins personnels. Comme il avait fait des études en médecine et en droit en France il rendait beaucoup de services aux habitants comme notaire ou médecin sans en avoir les titres officiels.
Le train n’était pas encore fini qu’on parlait déjà d’une large voie macadamisée pour aller de la Chute-aux-Iroquois à la Lièvre en passant par le Nominingue, les promesses de chemins asphaltés par les politiciens ne sont pas nouvelles.


Des spécialistes comme le professeur Macoun venaient encore affirmer que le climat de Nominingue est plutôt doux mais le Révd. P. Cotté était obligé de faire la quête pour sa paroisse. Les chemins ont été améliorés pendant l’été et les CRIC faisaient construire un monastère de 40 pieds par 30 relié à l’église par une sacristie; le tout était chauffé à l’eau chaude. La beurrerie située sur le bord du lac Bourget a commencé ses opérations le 10 juillet, les fermiers y amenaient leur lait en canot.




1895
Théodore et Adolphe Deloge avaient acheté des terres sur le rang 5 et ils avaient embauché des bûcherons pour commencer le défrichement. MM. Bouchard et de Kercove faisaient construire sur leurs fermes au bord du lac. Les RR. PP. s’étaient installés dans leur nouvelle bâtisse; le père Côté (Cottet) continuait à parcourir le diocèse pour quêter. La beurrerie a été incorporée pour fonctionner en syndicat.



Un nouveau comité de colonisation a été formé à Labelle le 24 janvier, les réprésentants de Nominingue étaient Don Léon Dunoyer et M. d’Halewyn. C’était au tour du Révd. P. Riou de parcourir le diocèse en quêtant.



Le journal Le Nord donne une description assez complète du village à cette époque en continuant sa propagande pour y attirer les expatriés américains:

De nouvelles familles continuaient à arriver. M. A. Charlebois voulait établir un commerce, les familles Van de Kerckove, Bouchard, Bonhomme, Debien, Quevillon, Saint-Denis, Viau, Globensky… Le climat est le même que celui de Montréal. En hiver il tombe beaucoup moins de neige que dans les autres cantons du nord.



M. Nantel commissaire des travaux publics a fait une tournée d’inspection pour constater l’état lamentable des voies de communication. Il y avait alors 265 âmes et la population se composait pour la plupart d’artisans de Montréal et St-Jérôme, il n’y avait que 2 anciens cultivateurs. Il y avait 2 marchands, 6 ouvriers du bois, 2 forgerons, 4 cordonniers, les autres étaient charretiers ou journaliers.


Pour la saison touristique Vital Martineau annonçait au public voyageur qu’il avait agrandi son hôtel avec 10 nouvelles chambres. La beurrerie a été un succès mais un essai de fromagerie a échoué. M. d’Halewyn était inspecteur des chemins dans les cantons du nord.



Dans le Monde Illustré du 2 novembre est paru le premier épisode d’un feuilleton racontant un épisode de la guerre entre les iroquois et les algonquins qui se serait passée sur les bords des lacs Nominingue autrefois.



1896
En 1896 la population de Nominingue comprenait 73 familles et 3.022 acres avaient été défrichés. J.A. Lalande a été élu maire, les conseillers étaient J.A. Laberge, André Charlebois, Mélassippe Charbonneau, Eugène Corbin, Dolphis Morand père et Hormidas Lefebvre. Le tracé du chemin Chapleau venant de la Chute-aux-Iroquois a été modifié, il a été prolongé jusqu’à la route dite Hartwell venant de Papineauville et la route d’Halewyn à l’ouest du petit lac Nominingue a été prolongée elle aussi.



M. Martineau, charpentier, arrivé à Nominingue en 1882 avait alors un magasin, un hôtel et 6 acres en culture, il était aussi maître de poste. Mme Joseph Normand était un autre exemple de réussite. M. J. M. Richard marchand de St-Jérôme rapportait qu’il y avait alors 1 tanneur, 1 forgeron, 1 voiturier, 2 ou 3 menuisiers et charpentiers. Il aurait fallu un moulin à carder puisqu’il y avait plusieurs centaines de moutons. La récolte avait encore été prodigieuse avec des radis d’une livre.


Le 15 novembre 1896 le Bulletin de la Chambre de commerce française au Canada donnait une description plus nuancée de Nominingue, de son climat et de ses possibilités.

1897
Un yacht utile a été acheté à Sorel pour naviguer sur les lacs Nominingue. Il a été subventionné par le département de l’agriculture pour servir au transport du lait à la beurrerie et au remorquage des billots. Il est venu de Berthierville en train jusqu’à Labelle (le nom venait d’être adopté) puis il a été chargé sur 2 chariots tirés par 6 chevaux. La Cour de magistrat pour le comté d’Ottawa à St-Ignace du Nominingue a été établie dans le couvent des CRIC.



Le Dr. Jacques avait fondé une nouvelle colonie au lac Brochet rebaptisé lac Tibériade qui comptait déjà 42 familles, 110 âmes. Le yacht baptisé L’Hirondelle était sous les soins de M. Thiaville, il devait aussi devenir une attraction touristique. Nominingue possédait 2 moulins, 2 forgerons, 1 fabricant de voitures, 1 peintre, 1 tannerie, 3 magasins de provisions, 1 beurrerie et 1 hôtel. Le clergé était imposant, 4 révérends CRIC, 15 religieux et 3 soeurs du même ordre, sans compter les soeurs de Ste-Croix qui tenaient l’école fréquentée par 65 élèves. Les hommes d’affaires propriétaires de terres étaient les honorables Beaubien, Nantel, Lacoste, MM. D’Halewyn, B.E. McGale, de Bellefeuille et Rodier.




Le Monde Illustré racontait la beauté des lacs de Nominingue et le bonheur de ses habitants, Ils se bâtissent des maisons primitives et momentanées en bois rond: mais le bonheur y habite.

L’Hirondelle fonctionnait à la vapeur, elle faisait le tour des lacs pour ramasser le lait. Un service de diligence était réclamé, ce n’est pas la première fois. En juillet un groupe de touristes et de ministres est venu visiter Nominingue en naviguant sur L’Hirondelle, ils étaient accompagnés de journalistes et d’un photographe.



Le Monde Illustré a publié un reportage sur ce voyage et on y trouve la première photographie du lac Nominingue publiée dans la presse.



M. L. J. A. Lambert avait découvert sur les indications de certains français un lac inconnu portant le nom de lac des Grandes-Baies. M. M. Mayer avait établi un poste pour loger les voyageurs sur le chemin Chapleau entre Nominingue et Kiamika. De nouvelles scieries avaient été construites sur le lac Bourget, près de la beurrerie de M. Cyr. Le gouvernement avait fait creuser la décharge du grand lac Nominingue pour faciliter le passage entre les 2 lacs. Je crois que c’est plutôt le lac Barrière qu’ils ont creusé, la décharge du petit lac Nominingue.



Un baron français, M. du Passage, était de passage, il se proposait de construire un grand hôtel pour le sport. À la fin de l’année il a beaucoup plu et la moisson n’a pas été bonne, plusieurs familles étaient dans la misère.
En 1897 la ligne de chemin de fer était arrivée à Labelle et la compagnie a publié cette carte touristique montrant les lacs des Hautes-Laurentides. Elle montre aussi les principaux chemins permettant d’accéder à Nominingue en 1897. Le chemin Chapleau était le plus direct depuis Labelle mais on pouvait aussi longer la rivière Rouge et la traverser à L’Annonciation pour rejoindre le chemin construit par D. Boileau au sud du grand lac. Le chemin arrivant de Papineauville est aussi dessiné.
1898
Le Club du Lac des Grandes Baies a été incorporé sous la présidence du juge de Montigny. L’industrie du bois avait commencé à prendre son essor, 500.000 billots ont été coupés le long de la Rouge et 150.000 n’ont pas pu être flottés à cause du manque de neige. Au printemps des feux de forêt ont dévasté les Laurentides.



Pour la St-Jean-Baptiste une grande fête a été organisée à Nominingue et tous les journaux l’ont encore racontée en détails.



Une statue en hommage au curé Labelle a été inaugurée par Mgr. Duhamel au cours de la fête.

Le Monde Illustré a publié plusieurs photographies de la fête:
Le gouvernement avait versé $300 pour le yacht et $200 pour pont et chaussée à la décharge du grand lac Niminingue. Une fois les travaux terminés il sera possible d’établir une ligne de yacht entre le Grand et le Petit Nominingue. En plus de creuser le chenal entre les 2 lacs il a peut-être aussi été construit une chaussée à la décharge du grand lac pour remonter le niveau de tout le bassin des lacs et faciliter la navigation, ce n’est pas très clair.



Des chasseurs faisaient des ravages dans la forêt de Nominingue peu surveillée et des agents ont été envoyés pour poursuivre les délinquants. Le développement de la colonisation était toujours promu par les autorités qui organisaient des conférences. Les colons de Nominingue demandaient toujours et encore l’achèvement du train et des chemins carrossables.


Le chanoine F. Joseph Cottet, curé de St-Ignace du Nominingue a fait une conférence au congrès qui a été publiée dans La Patrie.

1899
La BANQ a numérisé le registre de la paroisse de St-Ignace de 1899 à 1918, voici la première page:
La chambre de commerce française continuait de suivre la situation à Nominingue. Le baron Joseph d’Halewyn devait se justifier dans les journaux de posséder 1.537 acres, il affirmait qu’il les avait achetés depuis 13 ans de ses voisins qui n’avaient pas de titres officiels et qu’il avait obtenu ses lettres patentes en toute légalité. La cour de justice a officié pour la première fois à Nominingue le 14 février.



Une Association Mutuelle a été fondée pour promouvoir les intérêts du Nominingue sous la présidence honoraire de J. D. Rolland. Les officiers étaient le père Joseph Cottet, J. A. Lalande, Roch Jetté et T. A. Christin et l’objectif principal était la construction de la ligne de train permettant celle des lignes télégraphiques et téléphoniques.


Le baron d’Halewyn parti en europe pour l’hiver aurait refusé une offre de $14.000 pour sa ferme comprenant 17 lots ou 1.700 acres de terre; il espérait vendre $20.000 dès que le train arriverait à Nominingue. M. Maxime Nantel, président du club des éleveurs de moutons Dorset, encourageait l’élevage des moutons plus profitable que celui des vaches quand on était loin de la beurrerie. Les américains avaient acheté 500 cordes de bois à pulpe des CRIC et ils promettaient de construire une grosse usine dès que le train serait rendu. C’est la première mention de cette nouvelle industrie qui va devenir importante à Nominingue. La construction d’un hôtel de ville était projetée mais prématurée selon les opposants.

En mai on ne pouvait plus passer en voiture dans le chemin entre le grand et le petit lac Nominingue, tout le secteur était inondé et plusieurs ponts étaient emportés. Mais le bois de flottage pour la compagnie de pulpe Riordan est bien descendu.




En juin le lieutenant-gouverneur de la Province est venu visiter Nominingue accompagné de journalistes. La Presse en a fait la une de son édition du 10 juin avec de nouvelles illustrations.

Les colons ont profité de l’occasion pour lui faire leurs doléances: ils voulaient un train et vite car la diligence entre Nominingue et Labelle tirée par des boeufs ne suffisait pas à leurs besoins.


Des gens étaient venus de loin pour acheter les îles du Petit Nominingue mises en vente par le gouvernement mais c’est le baron d’Halewyn qui a tout acheté. En 1899 la population était d’environ 550 habitants. Une nouvelle fête de la colonisation a été organisée pour la bénédiction du chemin de croix de Nominingue, le prix du voyage aller-retour était de $1.50. M. Beaulieu était en train de construire un superbe hôtel.



Début août un ouragan a dévasté la région du Nominingue et la foudre a anéanti la statue du curé Labelle. En 1999, cent ans plus tard, un nouvel ouragan a dévasté Nominingue et spécialement le Provincialat où j’habitais (mais la maison est solide heureusement). Une manufacture de pulpe était en construction à Labelle.

La Patrie du 19 août a publié un autre article pour promouvoir la colonisation du nord, pays merveilleux. On y trouve encore plusieurs gravures faites à partir de photographies de Nominingue.

L’église de Saint-Ignace du Nominingue était très élégante avec le premier monastère bâti à côté. Le drapeau tricolore flottait sur Nominingue.


Cette image était aussi dans le Monde Illustré de juin mais la légende disait qu’elle représentait le Petit Nominingue. Elle représente plutôt le chalet du capitaine Thiaville et L’Hirondelle amarrée à son quai au lac Bourget.



En août La Patrie annonçait l’arrivée des Chanoinesses des Cinq Plaies de Notre-Seigneur pour l’établissement d’un hôpital, bâtiment qui deviendra le Provincialat. M. Marchand et Mgr. Duhamel sont venus bénir la cloche de l’église dans une autre grande démonstration religieuse et patriotique.


Sur la carte des voies de communication publié par L’Avenir du Nord Nominingue se trouvait à la jonction des lignes de chemin de fer: celle venant de St-Jérôme et celle, projetée, entre Maniwaki et St-Gabriel de Brandon, vers le Manitoba et Québec. Il pleut ici depuis 12 jours, l’eau monte considérablement et cause beaucoup de dommages aux récoltes des terres neuves.


M. Hypolite Multeau, le doyen des colons du canton de Montigny, avait trouvé un immense filon d’un très beau marbre. En attendant de pouvoir le transporter grâce au train il construisait un four à chaux. Il était arrivé du Poitou 4 ans plus tôt.


M. le Dr. Brown de Montréal, et M. Hennessey de New-York, sont à se construire une résidence sur le Grand Nominingue. Ils ont acheté un lot de M. L. Globensky.
Les pressions pour la construction du chemin de fer pour relier Labelle et Nominingue ont continué de plus belle et un comité provisoire a été élu, le baron d’Halewyn en était directeur. Les Révdes Soeurs Ste-Croix projetaient de bâtir un grand couvent destiné à l’enseignement. Une compagnie américaine a fait une offre à la corporation du village pour la construction d’une immense fabrique d’objets en bois qui emploierait 150 hommes à l’année contre une exemption de taxes de 30 ans. M. F. Loiselle a vendu une partie de son lot sur le lac Nominingue à un syndic américain pour la construction d’un grand hôtel. MM. Church et Co. ont acheté une immense étendue de terrain pour l’exploitation du bois de pulpe. Les arpenteurs étaient en train de parachever le tracé de la ligne du chemin de fer.



La Société de Colonisation de Rapatriement de Montréal ne s’occupait pas que de colonisation, elle aidait au rapatriement de ceux qui avaient immigré ailleurs. M. J. A. Christin était agent des terres de la couronne, il résidait à Nominingue. Le commerce du bois était florissant, on prévoyait de produire un million de billots le long de la Rouge pendant l’hiver. M. Joachim Gagnon venait d’obtenir le contrat pour la construction d’un couvent pour les 6 Révérendes Soeurs Chanoinesses arrivées de Lyon: 35 pieds sur 65 et 4 étages. Le couvent des soeurs de Ste-Croix était aussi en construction. La manufacture d’objets en bois devait commencer ses opérations bientôt en employant une quinzaine de personnes; la compagnie avait déjà acheté plus de 800 acres de réserves à bois. Un premier médecin résidait à Nominingue.

Beau travail Guillaume. merci.
Tu as raison, c’est bien le lac Barrière, que le gouvernement a fait creuser pour permettre au bateau l’Hirondelle se rendre au lac Bourget où était la beurrerie. Félicitations pour ces beaux travaux.
Bonjour, J’aimerais trouver plus d’informations sur la famille d’Isaïe Viau qui se serait établi à Nominingue en 1895. Merci
Je n’ai pas oublié votre message mais je n’ai rien trouvé encore.
Merci, c’est tellement fascinant.
Alors, si je comprends bien, le Lac des Grandes Baies était nommé ainsi avant de devenir Lac Bruchesi pour revenir au nom original…
Emile Subirana
Lac des Grandes Baies